Reprise du message précédent :

On y est allés il y a plusieurs années à l'occasion d'une visite de la Sainte chapelle et on y est retournés il y a 2 ans pour cette alléchante expo. Je me rappelle pas de la chapelle des Girondins, par contre, mais je n'ai plus de mémoire (je le répète souvent parce que j'oublie que je l'avais déjà dit ).

SUPERBE CR
 
un grand merci camarade.
   
 
je suis allé à Carnavalet samedi avec mes enfants re-re-revoir les collections permanentes
(et encore et toujours la salle de bal des Wendel par José Maria Sert) et je n'aurais pas pensé être intéressé par cette expo, mais tu me fais changer d'avis.
 
merci
 
EDITH: bon ben c'est terminé en fait.

Au fil de l'or. L'art de se vêtir de l'Orient au Soleil-Levant au musée du Quai Branly-Jacques Chirac jusqu'au 6 juillet 2025.
 

 

(photo taxée à Beaux-Arts magazine)
 
L'exposition est dans le grand espace au rez-de-chaussée du musée, comme toutes les expos qui sont là, elle est énorme et vous pouvez bien y passer deux heures (ce qui est à peu près ce qu'on a fait). Expo visitée en nocturne sur l'invitation d'une amie qui a la carte des amis du musée, y avait un peu de monde.
 
Elle est organisée en partenariat avec une créatrice de mode chinoise, Guo Pei, qui fait des costumes en kibrille. Tout brille, d'ailleurs, puisque l'exposition est consacrée au textile doré. Donc, l'or sous toutes ses formes, mais aussi la soie avec son lustre doré au naturel. Il y a des explications en cours de route, des petits panneaux pour expliquer ce qu'est la cannetille, des écheveaux de soie, des vidéos montrant le tissage du byssus, etc.  
 
L'exposition commence par une salle sur les origines, avec des tissus archéologiques et des pépites d'or sous un immense lustre doré, au son d'une sorte de bip assez horripilant, parce que les alarmes des robes de Guo Pei sont mal réglées et bipent en permanence à cause de l'affluence. Ça durera tout le temps de la visite, avec un répit quand on s'éloigne de cette première salle bondée. Ensuite, l'exposition est organisée par zones géographiques, on va du Maroc au Japon, d'ouest en est, avec à chaque fois des pièces de costume exposées, des vidéos qui donnent un peu de contexte (historique des costumes de mariée algériens, comment on met un sari dans une région de l'Inde) avec deux salles dans le parcours qui sont consacrée chacune à une matière particulière, une sur le byssus (soie de coquillages) et une sur la soie, avec une vidéo et des explications techniques.  
 
C'est la partie technique que j'ai préféré dans l'exposition, et j'aurais bien aimé qu'elle soit plus visible (des cartels avec une couleur particulière ?) pour pouvoir faire un « parcours technique » de l'exposition, là c'était un peu perdu dans ce qui est, surtout, une juxtaposition de beaux objets, même si on apprend des choses au passage. J'ai beaucoup aimé une vitrine au début de l'exposition où trois tissus différents sont exposés, donc on se demande pourquoi, mais on comprend ensuite que l'écran au-dessus montre des zooms dans chacun d'entre eux, pour voir la trame des tissus, avec un qui est imprimé, un autre avec de la feuille d'or collée, et un qui est tissé avec de minuscules lamelles de cuir doré.  
 
On apprend des trucs au cours de l'exposition. Par exemple, dans la partie sur le Maroc, l'impact de l'arrivée de tous les gens quittent l'Espagne et apportent des costumes différents avec eux. Ou bien, dans la partie sur l'Égypte, la mode du costume à l'occidentale autour de l'inauguration du canal de Suez. Dans la partie sur la Chine, l'impact de la bureaucratie sur le costume (quand on est un bureaucrate de 4e rang on a le droit à tel motif doré sur la poitrine de sa robe), etc.  
 
Je trouve que c'est difficile dans un sujet aussi vaste de trouver un vrai fil (lol) conducteur sans tomber dans la juxtaposition et c'est peut-être ce qu'on pourrait reprocher à cette exposition, le propos est un peu dilué. Je regrette aussi qu'on manque de contexte pour de nombreux costumes, par exemple, j'aurais aimé voir à côté des kimonos japonais une vidéo qui les montre portés, avec tous les vêtements qui vont dessous et dessus. Ou bien une façon plus claire de faire la différence entre des costumes d'apparat, de mariage, de théâtre, qui sont parfois mélangés (je pense à un assez fabuleux costume de théâtre chinois représentant une armure en tissu pour un personnage féminin : tu vas pas acheter le pain avec).  
 
Plutôt bonne surprise : le lien avec Guo Pei est pertinent, on n'est pas juste dans une pub, les créations qui sont exposées sont en rapport avec des zones géographiques et souvent inspirées de costumes de ces zones, donc il y a une logique à leur présence.  
 
Je n'ai pas de photos correctes (ça fait définitivement partie de mes bonnes résolutions 2025 mais je serais vous je retiendrais pas mon souffle) mais vous pouvez en trouver par exemple sur ce billet de Que Faire à Paris : https://www.sortiraparis.com/arts-c [...] nly-photos
 
Site de l'exposition : https://www.quaibranly.fr/fr/exposi [...] fil-de-lor

> vomit des arcs-en-ciel de manière totalement prévisible <

Perso j'aurai bien aimé des loupes devant certaines parties des vêtements pour voir le tissage.

Dans un autre style et au même endroit, ça me rappelle l'expo sur les black indians et leurs costumes de perles de folie en 2022. Ca fait envie.
 
De notre côté on est allés à la Tour Jean sans Peur pour y voir les deux expos temporaires du moment et visiter la tour, l'un des très très rares vestiges médiévaux parisiens. Un quartier où l'on est passés 1000 fois, ensemble ou séparément, depuis les années 70, sans jamais pousser la porte de cette tour. En attendant l'ouverture, on a vu qu'ils proposaient une visite guidée en nocturne tous les mois et qu'elle se termine par un pot (au Bourgogne pour rester dans le thème de Jean sans Peur, Duc de Bourgogne ). Donc on est rentrés pour réserver et on a appris que les 2 expos temporaires n'étaient pas incluses dans la visite et allaient de toute façon se terminer avant notre nocturne arrosé. On est donc allés voir les 2 expos, l'une au RDC, l'autre au sous-sol, et on reviendra le 8 mars pour la visite de la tour.
 
Donc L'école au moyen-âge et La tour Saint Jacques. La 1ère était nettement plus intéressante et copieuse que la 2ème. Mais le point commun : que des cartels (et 2 ou 3 pauvres objets pour l'école au moyen âge). C'est une association qui gère la tour (et qui s'appelle comme de bien entendu l'association des amis de la tour Jean sans Peur ) et l'on imagine assez facilement qu'ils font leur taf avec  quelques euros, trois bouts de ficelle et beaucoup de passion bénévole. Donc même si c'est le genre d'expo qui peut être avantageusement remplacée par un dossier de revue d'histoire lu dans son fauteuil en mangeant du chocolat, on peut pas leur en vouloir. Néanmoins, je recommande pas spécialement. La visite de la tour sera sûrement plus sympa.
 

Illusions (conjugales) perdues à la Maison de Balzac.
 
J'avais envie de voir cette expo et c'est toujours un plaisir d'aller à la Maison de Balzac, surtout par grand beau temps comme hier. Le pitch de l'expo :
 

 
A une époque où le mariage arrangé est plutôt la norme que l'exception, c'est la femme qui en fait presque tous les frais. Le divorce a été aboli en 1816 et ne sera rétabli qu'en 1884. Pour Napoléon qui l'inscrit dans son code, la femme est "adonnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants" et elle est "sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier". Ce même code instaure le statut de mineure de la femme mariée qui décrète que le mari doit protection à sa femme, et la femme obéissance à son mari. Autrement dit, il place la femme sous tutelle maritale, lui donnant le même statut que les enfants. Ce n'est qu'en 1965 qu'une femme mariée pourra ouvrir un compte en banque et exercer une profession sans l'autorisation de son mari.
 
Balzac observe les moeurs conjugales sans complaisance ni romantisme et l'expo à base de dessins de presse humoristiques est émaillée de citations extraites de plusieurs de ses romans. Le lieu est étroit et comme d'habitude l'expo est assez vite vue mais elle est édifiante. L'adultère est bien sûr au coeur de beaucoup de ces dessins et gravures, avec un traitement différencié pour l"homme et la femme : l'honneur de la femme est déterminé par sa vertu tandis que celui de l'homme est... lui aussi déterminé par la vertu de sa femme. Autrement dit, le cocu est un objet de risée tandis que la femme qui l'a cocufié est vilipendée. Au tribunal, c'est la même chose : la femme adultère écopera de 3 mois à 2 ans de prison car elle met en péril la lignée. L'homme se prendra au pire une amende.
 
La femme est bien sûr tenue au devoir conjugal, que Balzac qualifie de viol. Le mariage arrangé doublé du statut infantile de l'épouse la fait aussi dépendre financièrement du mari, même si c'est sa dot ou sa fortune familiale qui a enrichi le ménage, ce qui fait écrire à Balzac qu'il s'agit d'une forme de "prostitution légale". L'ensemble finit par être proche d'une forme de traite puisque les jeunes filles sont vendues par les familles au plus offrant.
 
Ce qui est intéressant dans ce type de thématique historique que l'abonné à Valeurs actuelles ne manquera pas de qualifier de woke, c'est que le prétendu "contexte" invoqué par le droitard de base pour justifier des questions sociétales passées est presque toujours du bullshit. C'est une histoire de domination, et les dominés souffrent et trouvent leur situation injuste, quelle que soit l'époque et la "norme" du moment établie par la faction dominante. Il se trouve même toujours des membres de cette faction dominante pour compatir et s'indigner de ce que subit la faction dominée. Les fréquentes accusations de révisionnisme sont presque toujours des miroirs magiques et les invocations de contextes réduits à des images d'Epinal pour justifier des comportements de salauds.
 
Après on s'est un peu baladés ente Passy et La Muette. Il faisait un temps splendide et les façades d'immeubles dans les quartiers de grands bourges, c'est quand même quelque chose.

Merci pour le CR ! Je passe souvent devant une affiche de cette expo et à chaque fois je me demande à quoi ça ressemble

J'avais lu un truc à ce sujet pour l'autre côté de la Manche, histoire de mettre en contexte ce que je lisais dans les romans anglais du XIXe, et j'avais alors appris que, dans la bonne société, la famille fait souvent pression sur une jeune femme pour qu'elle se marie, elle a en théorie le droit de refuser un prétendant et c'est même le seul pouvoir qu'elle a (mais voilà, on se doute qu'elle le fera une fois mais pas deux) et surtout, si le mari se révèle être un affreux qui picole la bat comme plâtre, ça sera sa faute à elle parce que c'était sa responsabilité de bien choisir

Erk

Aujourd'hui on est retournés au musée de la Préfecture de police pour une visite guidée des collections permanentes. La première fois c'était pour une expo temporaire sur Louis Lépine et Célestin Hennion : les fondateurs de la police moderne avec une conférencière. C'était supaÿr mais on avait pas eu le courage d'enchaîner avec les collections permanentes. La 2ème fois c'était pour une conférence sur la brigade criminelle, sans expo particulière, et rebelote : pas le courage après 2 heures de conf' de se faire les collections permanentes du musée. Donc cette fois on a choisi la visite guidée du musée et... bah faudra revenir parce que le conférencier était passionnant mais il se focalisait dans chaque salle sur un point d'histoire ou un autre et on n'a finalement pas maté le quart des vitrines, tout occupés qu'on était à l'écouter pendant pas loin de 2 heures.
 

Il y avait cet après-midi un tableau que le conférencier a commenté, une représentation de la prison de femmes Saint-Lazare, rue du Faubourg-Saint-Denis. Y furent enfermées des personnalités qui dérangeaient comme Louise Michel, des prostituées indépendantes (d'autres étaient validées par la police, donc non inquiétées) et... des femmes adultères. L'humour grivois sur les cocus fait oublier ce que risquaient les femmes mariées à "aller voir ailleurs".

Elle figure dans un épisode particulièrement pas glorieux de la carrière de Totor

Je suppose que c'est ça ? https://www.francoisaugustebiard.com/post/saint-roch Je connaissais pas.

La hchouma mon bon monsieur, la hchouma.

Tout ça pour une petite conversation criminelle avec une gazelle pleine d'une grâce onduleuse et serpentante.

Le salon de Montrouge se termine ce WE, si vous avez des avis...

 
Il y a un endroit avec quelques loupes binoculaires mais j'ai pas été voir (beaucoup de monde) donc je ne sais pas si ça montrait des fils ou bien des étoffes tissées.
 

 
J'ai aussi trouvé cette description assez croquignolesque
Indépendamment de cette histoire, Léonie d'Aunet a l'air d'avoir été une sacrée dame.

T'es jalouse, c'est tout.

J'aime pas avoir les pieds froids, le Spitzberg non merci et puis c'est plein d'ours blancs  
 

 

Comme ça n'a pas été peint sur le vif, je dis chapeau l'artiste !

« Plus terrifié Marcel s'il te plaît ! Jojo, regarde vers la gauche ! Brutus, mords-le plus fort ! Parfait ! Plus personne ne bouge ! »

Si tu dégages pas ta capuche, l'ursus te paluche !

 
comment peux-tu le savoir?

Je me suis donné du mal.
 

 
 
 

bon j'ai tenté le coup avec Julia l'aînée parce que je nourris une passion coupable depuis toujours pour cette effrontée, alors qu'en plus, ses différents bustes ne se ressemblent pas, je désespère.  
 

 

Je reviens de l'exposition sur Dolce&Gabbana au Grand Palais. J'en ai pris plein les yeux, elle est vraiment bien fichue et la scénographie est pas mal du tout. Elle est un peu chère mais j'estime que l'expo vaut son prix au vu du nombre de pièces exposées. En revanche on n'apprend pas grand chose, c'est le genre d'expo qui est conçue pour vous en mettre juste plein les yeux. Du monde mais on ne se marche pas (trop) dessus.

Ah ouais.    
 
Ca rappelle les nazis dans les camps de concentration. Ils faisaient des trucs avec la peau des juifs. Abat jour, etc.

     
 
Beau compte rendu.
 
Je n'avais pas entendu parler de cette expo. Dommage, j'y serai allé, c'est une période que j'aime bien.  

Je suis pas sûr du sens de ton post, si tu compares ces légendes urbaines ou au contraire si tu crois aux deux. Mais au cas où : il y a des allégations de l'existence d'un seul abat-jour en peau humaine réalisé pour une nazie, et sans même qu'il n'y ait eu de preuves. Je sais pas ce que ton "etc." recouvre mais on peut être sûr que le reste est du pipeau.
 
Durant les guerres vendéennes, il y a bien eu un cas avéré de peaux humaines tannées (ou tentées d'être tannées) à Angers par je ne sais plus qui mais c'est le seul cas et ces peaux n'ont pas été utilisées pour quoi que ce soit.

Hello,
Qui aurait l'article
https://www.ouest-france.fr/pays-de [...] ca82364a08

Euh non, ce n'est pas du pipeau, c'est avéré.
 

 
https://www.jewishgen.org/forgotten [...] aldFr.html
 

 
https://fr.timesofisrael.com/des-ch [...] u-humaine/
 
Mais bon, c'est peut être HS ici.  

Pour autant que je sache, le consensus chez les historiens est qu'il y a eu des tatouages gardés de côté mais pas d'industrie de la peau humaine, et que le reste fait partie d'une légende très tenace, dont les traces matérielles n'ont pas été trouvées, et qui est si marquante qu'elle est complètement entrée dans l'imaginaire collectif.

Edit : BoraBora a fait le boulot et il y a bien des objets (pas à échelle industrielle a priori mais bon, c'est toujours compliqué).

D'après Anne Rolland-Boulestreau, dont j'ai filé l'article plus haut, 32 peaux prélevées aux Ponts-de-Cé par le chirurgien Pequel, effectivement pour que dalle semble-t-il, mais 32, ce n'est pas une.

Je parlais d'un seul cas mais j'ai mis peaux au pluriel et c'est bien Pequel dont j'avais oublié le nom. Et effectivement pour que dalle. Mais le "témoignage" du député Harmand contre St Just est du pur pipeau.

Bah déjà ce n'est pas "les nazis dans les camps de concentration", ce sont des nazis dans un seul camp, une histoire liée probablement à tort à Ilse Koch , celle que l'on a appelé la sorcière ou la chienne de Buchenwald. Ensuite, la thèse des abat-jours n'a pas été retenue à Nuremberg puisqu'on n'en a jamais retrouvé un seul. Il y a bien eu par contre une collection de tatouages mais c'est la seule chose avérée.
 

 
Bref, aucune trace en dehors d'un fake et des témoignages entachés de la réputation légendaire de Koch qui fait que même des déportés d'Auschwitz ont témoigné contre elle alors qu'elle n'y avait jamais mis les pieds (pour décrédibiliser l'accusation, y'a pas mieux ). On imagine assez aisément les rumeurs folles qui pouvaient courir dans un camp de concentration, dont certaines hélas fondées, et on peut difficilement reprocher aux déportés de n'avoir pas pratiqué plus assidument le fact-checking.
 
Le lien final m'a laissé suspicieux mais j'ai trouvé la source en recherchant en anglais (en français ne sortent que des sites israéliens que je ne connais pas) : https://www.auschwitz.org/en/museum [...] ,1406.html L'album trouvé en 2020 serait donc legit et il y en aurait un autre déjà en possession du musée. Dont acte.

Saint-Just était beau-gosse mais c'était une vipère, qu'il se démerde !    
 
Le beau topic de la marquise de Biez qui sombre dans la charcuterie  

Pour détendre l'atmosphère, je vous propose de commenter en smileys les affiches d'expositions du moment  
 

 
 

(je pense que ça représente Caïn, mais un Caïn qui ressemblerait de manière troublante à Victor Hugo, mais alors un Victor Hugo qui aurait fait vraiment beaucoup de muscu)

 
 
j'avais rencontré un collectionneur de gravures qui avait un très grand "Faust au sabbat" d'après Chifflart,  

https://www.conanauction.fr/lot/137 [...] bbat-rare?
 
C'était superbe, impossible d'en trouver une version détaillée sur les internets pour ma collection (de jpg )