hephaestos Sanctis Recorda, Sanctis deus. | okcbien a écrit :
Je peux vous traiter de connard, c'est mon destin, c'est l'univers calculateur qui l'a choisit ! ( Faut arrêter la SF les gars ) Ce n'est pas parceque un scientifique farfelu l'a dit qu'il faut le croire, je demande a savoir si il y a démostartion ou si c'est dieu que lui a parlé.
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'vous', c'est moi ?
Non, parce que tu peux me traiter de connard, je ne t'en voudrai pas fondamentalement car je ne crois pas au libre arbitre, mais ça ne veut pas dire que je ne t'en tiendrai pas rigueur. Une compassion infinie ne signifie pas laisser faire tout et n'importe quoi. Traite moi de connard, et je m'empresserai de te dénoncer aux modérateurs de ce forum, car le fait de me traiter de connard m'aura blessé, et le fait que tu sois puni pour cela diminuera les chances que je sois à nouveau blessé à l'avenir.
Concernant ma remarque sur le fait que l'Univers est un ordinateur, que ce soit bien clair : Dire cela, ce n'est rien dire. L'Univers obéit à des lois, tout ce que fait l'Univers, c'est passer d'un instant à l'instant d'aprés en obéissant à ces lois. En tout cas, s'il fait autre chose, on n'en a jamais été témoins...
C'est pourquoi, quand j'ai lu dans un 'Pour la Science' Que l'Univers était comme un ordinateur géant (ou quelque chose comme ça), j'ai trouvé ça d'une banalité à mourrir car dire cela n'apporte strictement rien. J'ai retrouvé l'article en question : L'Univers, un monstre informatique, qui était précédé d'un autre article que je n'ai pas lu : L'ordinateur ultime.
leFab a écrit :
Ben ça a toujours été ma vision également. A partir du moment où on considère qu'un être humain n'est rien de plus qu'un tas de particules soumises aux lois élémentaires de la physique, cette conclusion en découle directement. Petit exercice de pensée tout simple : imagine que tu reviennes 10 ans en arrière, ou plutôt, que tout l'Univers revienne 10 ans en arrière dans exactement les mêmes conditions (ou une région sphérique de 10 AL de rayon, c'est pareil ), penses tu que comme les mêmes causes ont les mêmes effets, 10 ans plus tard tu seras au même endroit qu'aujourd'hui, en train de lire mon post ? Et bien moi, en toute logique, je pense que oui, pour les raisons expliquées plus haut. Face à la même situation et dans exactement les mêmes conditions, il n'y a aucune chance que je fasse un choix différent.
Après il y a la question de la physique quantique qui apporte un indéterminisme fondamental et pourrait sembler être un échappatoire à cette idée dérangeante : on peut se demander si d'une façon ou d'une autre, dans le cerveau par exemple, cet indéterminisme de la PQ n'aurait pas de conséquences qui se traduiraient au niveau macroscopique (Un certain Penrose je crois avait proposé une hypothèse allant dans ce sens ayant découvert des structures en microtubulles dans les neurones). Quand bien même, ça ne changerait rien : plutôt que d'avoir un déterminisme fort, on aurait un déterminisme "statistique", mais au final, on serait tout de même simplement soumis aux seules règles de la physique, exactement de la même façon que dans le cas du déterminisme "fort".
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Mon point de vue concernant l'incertitude quantique dans le vivant :
L'évolution n'a qu'un seul but depuis 3 milliards d'années : faire des organismes vivants des machines aussi performantes que possibles pour la transmission de leurs gènes. Cela inclut d'être fort, intelligent, rapide, etc... Cela inclut également de prendre les bonnes décisions aux bons moments. Et, la bonne décision, dans une situation donnée, est unique. Il n'existe alors aucun cas de figure ou il est avantageux de laisser cette décision au hasard. C'est pourquoi il existe des mécanismes de correction d'erreurs utilisant la redondance pour passer outre les problèmes statistiques liés aux fluctuations thermiques (voir le topic génétique et biologie structurale pour plus d'infos sur les mécanismes en question), qui sont elles même bien plus dur à outrepasser que les fluctuations quantiques.
Donc, outre le fait qu'il n'y a aucune raison, d'aprés ce que l'on connait du fonctionnement du vivant, de croire que les fluctuations quantiques y jouent un rôle, il apparait que si de tels mécanismes voyaient le jour, ils seraient trés probablement contre-sélectionnés, car, à moins d'apporter parallèlement un avantage à l'organisme hôte, ils lui sont systématiquement néfastes.
On est incapable de prédire l'avenir de l'Univers dans son ensemble, mais on peut trés bien prédire l'avenir de certaines fractions de l'Univers, du moment que les interractions avec le reste de l'Univers sont négligeables (par exemple : il est théoriquement possible de calculer tout ce qui se passe dans le système solaire, en négligeant les interractions avec son extérieur... ce qui donnera des résultats justes globalement sur une échelle de quelques jours, puisque il y a peu de choses qui sont significativement affectées par des phénomènes extra-solaire : les astrophysiciens me semblent être les seuls).
Quand au libre arbitre, non il n'existe pas scientifiquement. Le libre arbitre, pour exister, nécessite l'existence d'un organe de prise de décision indépendant des lois déterministes de la physique. Jusqu'à preuve du contraire, notre seul organe de prise de décision est notre cerveau, et il est intégralement soumis aux lois de la physique.
Fnord a écrit :
Plusieurs points dans ma réponse.
En premier lieu, l'entropie n'est pas une traduction de phénomènes micro à l'échelle macro.
L'entropie est justement ce passage d'échelle. Il s'agit de la transcription de lois statistiques liées à l'étude d'un système constitué d'un très grand nombre de particules. La notion d'entropie reste tout autant valable pour des systèmes composés de particules classiques, et l'argument que je portais n'est pas dépendant des aspects quantiques des particules à l'échelle macroscopique. Dès lors que le système que tu étudies est constitué d'un très grand nombre de particules, des problèmes liés à l'entropie t'empêcheront d'avoir accès à l'état initial de ton système au delà d'une précision sur l'énergie de l'ordre de kT.
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Je suis d'accord jusqu'à la dernière phrase. Ce que tu oublies de mentionner, c'est que ton raisonnement n'est vrai que si l'on tient à considérer un système physique comme un ensemble de particules statistiques. C'est à dire, si l'on souhaite tirer des lois de comportement globales des systèmes physiques, sans avoir à considérer les particules individuelles.
Mais rien n'interdit en théorie d'avoir accés aux informations concernant chacune des particules constituant le système, et d'en déduire le comportement du système. Je rentre d'un conférence de microfluidique dans laquelle les gens font désormais couramment des simulations (ce ne sont pas les premiers) montrant le comportement d'un trés petite goutte d'eau (quelques dizaines de milliers de molécules) dans laquelle on prend en compte le comportement de chacune de ces molécules. Dans de telles simulation, la température n'a plus de sens, et il n'y a pas de fluctuations thermiques, puisque les fluctuations thermiques sont calculées précisément (et ne sont donc pas des fluctuations, mais des mouvements de particules que l'ont connait).
Donc, encore une fois, non, kT n'est pas une limite dure, c'est une limite pour faire des prédictions sensées pour des systèmes dont on ne connait que les caractéristique macroscopiques.
Fnord a écrit :
Le deuxième point, c'est que les systèmes chaotiques ont pour propriété de voir deux solutions pour des conditions initiales proches diverger exponentiellement (ça dépend desquels, mais c'est pour se fixer un peu les idées).
Par conséquent, pour deux jeux de conditions initiales dont les différences sont à l'échelle microscopique, la divergence exponentielle fait qu'au bout d'un temps relativement court, les deux solutions vont être macroscopiquement différentes.
En partant sur la base d'une divergence exponentielle des solutions, si on souhaite gagner un ordre de grandeur sur le temps de divergence entre deux solutions, il faut gagner dix ordres sur l'écart entre les deux jeux de conditions initiales.
En gros, donc, pour simplement gagner un ordre de grandeur sur le temps de divergence, on est contraints de passer à une description microscopique du système, avec justement des précisions sur l'énergie de l'ordre de kT.
Et cette description microscopique du système nous est innaccessible en raison de problèmes liés à l'entropie. (Les problèmes liés aux indéterminations quantiques étant parfaitement secondaires, puisque l'on ne peut y accéder non plus.) Et bien sur, sans cette description microscopique des conditions initiales, il est impossible d'accéder à une précision macroscopique sur l'évolution du système.
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Ca m'étonnerait que les fluctuations thermiques jouent un rôle dans les résultat du Loto. M'enfin, je ne suis pas un expert de la question. Rest que si c'est le cas, cela compliquerait énormément la simulation en question, mais elle resterait toujours possible en théorie.
Fnord a écrit :
Ce que je voulais donc dire, c'est que la détermination de l'évolution macroscopique d'un système au bout d'un temps fini est intrinsèquement impossible à cause de l'impossibilité d'accéder aux conditions initiales. Un écart epsilonesque sur les conditions initiales conduit à une imprécision macroscopique au bout d'un temps fini. Cette impossibilité est tout aussi fondamentale qu'Heisenberg. C'est en ce sens que selon moi, un système physique chaotique est aléatoire au sens fort du terme au delà d'un temps donné fini. (mettons au delà d'un temps de l'ordre de 1/lambda*ln(ki), avec lambda le plus grand exposant positif de Lyapunov du système, et ki le rapport entre les échelles macroscopique et microscopiques du système étudié. Le logarithme de ki va être vraisemblablement compris entre 10 et 30. 1/lambda va être le temps caractéristique de divergence d'une solution dont les conditions initiales sont déterminées avec une précision macroscopique.)
Voila en gros pourquoi je n'étais pas d'accord avec la distinction qui était posée entre un "vrai" hasard qui serait celui d'Heisenberg et un "faux" hasard qui serait celui du chaos. Pour moi, au delà d'un certain temps fini dépendant du système, les deux cas sont tout aussi intrinsèquement aléatoire l'un que l'autre, et les principes physiques qui sont derrières sont tout aussi fondamentaux l'un que l'autre.
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Mais non, cette impossibilité n'a rien à voir avec Heisenberg, c'est une difficulté expérimentale, et rien de plus.
Et je maintiens que les fluctuations thermiques sont tout à fait surmontable (avec un bémol sur le tout à fait : ce n'est pas pour ce siècle), contrairement aux fluctuations quantiques. Message édité par hephaestos le 08-09-2005 à 20:13:54
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