tebidoor fonctionnaire | BoraBora a écrit :
Ministre de Balladur et de Chirac, c'est la carrière gouvernementale de Bayrou en 6 mots.
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Quand il était ministre, il a mené les deux plus grandes réformes de l'éducation nationale de ces vingt dernières années: la réforme du bac et le stage en entreprise à la fin du collège. Regarde les vieilles interviews de Bayrou dans les années 90, ses propos n'ont pas fondamentalement changé, il a toujours prôné une approche bipartisane. C'est dans cet esprit qu'a été créé la nouvelle UDF à qu'il a toujours voulu donner de plus en plus d'indépendance vis à vis du RPR.
Aujourd'hui, avec le MoDem, le centrisme s'est définitivement affranchi de la droite.
Nakata2, sais-tu au moins ce qu'est le libéralisme ou le néolibéralisme?
Quand on ne connait pas un mot, on ne l'emploie pas.
D'un point de vue strictement économique, le libéralisme classique dans un sens keynésien regroupe tous les économistes adhérant à a loi de Say sur le rééquilibrage automatique des marchés. Ce paradigme a eu du plomb dans l'aile avec la crise de 1929 et a laissé place au paradigme keynésien qui lui même à son tour a été remis en question avec la crise stagflationniste de 1973.
Les détracteurs du keynésianisme, que ce soient les monétaristes de l'école de chicago avec Friedman, du public choice avec Buchanan et Tullock et surtout de la théorie de l'offre qui a inspiré Thatcher et Reagan ont été regroupés sous l'étiquette de "néolibéraux", terme à connotation très souvent péjorative.
Les néolibéraux ont délaissé le dogme du laissez-faire pour la libre-concurrence.
Le marché n'est plus vraiment naturel, c'est à l'Etat de créer et de garantir les conditions de la concurrence pure et parfaite, ainsi l'Etat intervient pour le marché et très souvent dans le sens des offreurs.
Les Keynésiens sont en quelque sorte des libéraux de la demande et les néolibéraux des libéraux de l'offre. Cette opposition qui faisait rage dans les années 70/80 a été balayée par les tenants de la "troisième voie" (Blair), "centrisme radical" (Giddens) ou encore "nouveau centre" (Schroeder) qui ont renouvelé le débat sur l'intervention de l'Etat. Les institutions économiques viennent de l'Etat qui intervient donc toujours d'une manière ou d'une autre par défaut si ce n'est en posant les règles du jeu. Comme Blair l'avait souligné, il ne faut pas se demander ou non si l'Etat ne doit pas intervenir mais se poser la question du meilleur rapport qualité/prix pour obtenir la relation optimale entre les agents publics et privés.
Bayrou s'inscrit clairement dans cette "troisième voie" et avait fondé la "nouvelle udf" en référence bien évidemment au New Labour.
Le concept central de son programme économique était la "sociale-économie" très proche de l'économie sociale de marché allemande et assez éloignée du thatcherisme.
Avant de dire des inepties, le mieux est de lire son programme.
Pour répondre point par point à l'article de Marianne.
1. Bayrou est contre le déficit de fonctionnement qui dessert les générations futures.
Il ne s'oppose en rien aux emprunts pour investir, bien au contraire.
Il faut rappeler que le déficit publique pousse à une augmentation des prélèvements obligatoires et un effet d'éviction qui peut s'avérer désastreux pour l'investissement privé. Il faut aussi rappeler que le remboursement de la dette est le deuxième poste budgétaire de l'Etat, cet argent pourrait être consacré à autre chose comme le font actuellement les Allemands qui ont pu désendetter en grande partie leur pays.
Un extrait du programme de Bayrou:
Citation :
Je propose d'inscrire, dans la Constitution, l'interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement, hors période de récession. L'État s'interdira ainsi de financer ses dépenses courantes par la dette.
Je propose la suppression de ce déficit de fonctionnement, 21 milliards environ, en trois ans. En retenant une prévision de croissance raisonnable, 2 % par an, et 1,8 % d'inflation, l'augmentation des recettes de l'État est de 14 milliards d’euros par an. En consacrant 7 milliards par an à la diminution du déficit, on retrouve au bout de trois ans l'équilibre de fonctionnement. Alors la part de la dette dans la richesse nationale se met à baisser, et l'État et les collectivités locales retrouvent des marges de manœuvre. »
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2. Citation :
C'est-à-dire que Jean Peyrelevade n'a rien vue de l'élément essentiel de cette crise : la baisse de la demande suite à l'appauvrissement croissant des salariés et des classes moyennes.
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Aucuns chiffres n'appuie cette affirmation.
Ensuite, s'appuyer sur un article d'Emmanuel Todd, démographe qui ne connait rien à l'économie (même moi qui ne suit qu'en première année de sciences éco, je peux attester qu'il n'y connait rien) pour critiquer Christian Saint Etienne, c'est fort.
C'est un fait aujourd'hui que nous sommes dans une économie mondialisée et qu'on ne peut vivre en autarcie.
De toute façon, on est bien obligé d'exporter pour compenser la facture énergétique notamment le pétrole.
En outre, la France est un des pays au monde qui attire le plus d'IDE et il est utile de rappeler que les IDE entrants créent plus d'emplois que les IDE sortants en France (source: les dessous de carte 2). Lire aussi, le chômage, fatalité ou nécessité? de Pierre Cahuc et André Zyllbergerg
Un accroissement protectionnisme ferait en réalité beaucoup de mal à la France puisqu'elle la priverait des IDE entrants et de ses exportations en raison des mesures de représailles, le chômage se retrouverait ainsi accru.
3.
Citation :
Pour l'heure le leader du Modem se contente de proposer un grand emprunt européen, ce qui est sans doute une bonne idée, mais qui ne nous dit pas ses priorités : faut-il soutenir l'investissement ou la consommation, comme le recommande le PS ? Légiférer plus durement contre capitalisme financier, par exemple en supprimant les stock option ? Limiter le libre-échange ? Comment ? Et que faire si, comme c'est probable, nos partenaires européens refusent l'emprunt que propose Bayrou ? On sent bien le malaise du chef du Modem, qui parait, en fait peu familier voire peu intéressé par les questions économiques.
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L'auteur de l'article se targue de s'y connaître en économie alors qu'il ne fait poser que de faux débats.
Le problème est qu'il y a eu une faillite de la crise de la régulation financière en raison des instances de régulation qui ont encouragé l'activité des hedge-funds et de l'effet de lévier sur les produits dérivés qui a fait prendre au phénomène une ampleur considérable.
S'il s'y connaissait en économie, le journaliste pseudo-économiste qui a rédigé cet article saurait que la consommation est la seule composante de la demande qui tire encore la croissance française à la hausse en tant de crise et que c'est bien l'investissement qui peine. Le débat sur les stock-option ne date pas d'hier, on sent bien là le plat réchauffé.
Les questions qu'il faut se poser sont en réalité beaucoup plus profondes que ça et concernent la nature même de notre système économique.
Au passage, Bayrou n'a jamais été un fana du libre-échange ce qui lui a toujours valu de se faire tirer à boulets rouges par les partisans de DL et nombre de libéraux en général. ---------------
tada tada tada
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