Quelques vérités sur EDF :
On entend : les agents EDF ne paient pas l'électricité, c'est donc les autres usagers qui paient pour eux. Défendre la péréquation oui, mais alors même prix pour tous, y compris pour le personnel EDF:
Le fait que les agents EDF paient moins cher leur KWH est un élément de leur salaire. Comme dans certaines professions, la voiture de service, des bons d'achats de produits de l'entreprise où on travaille, des billets de transports, etc. L'avantage du KWH moins cher représente au maximum 2000.. Si l'on veut comparer les salaires, alors il faut le faire en incluant l'ensemble des éléments.
Or qui n'a pas eu l'occasion de comparer son salaire avec celui de personnes de même formation dans le privé? Chacun-e de nous sait bien qu'on ne choisit pas de travailler à EDF pour ses salaires et ses déroulements de carrières mirobolants !
On entend : le comité d'entreprise d'EDF est le plus riche de France, c'est encore les usagers qui financent les uvres sociales et les vacances du personnel:
D'abord un rappel historique : le 1% du comité d'entreprise EDF (= 1% du chiffre d'affaires) a été accordé au personnel au moment de la nationalisation en 1946, en contrepartie d'un autre 1% accordé celui-là aux actionnaires des entreprises nationalisées (en plus du rachat de leur entreprise). Cette distribution a duré 50 ans sans que la classe bien pensante qui s'offusque des "avantages indus" du personnel, n'y trouve à redire
Et quel média en parle ?
Le budget de la CCAS comprend la restauration méridienne, qui n'est pas habituellement inclue dans le budget du comité d'entreprise. Si le 1% de la CCAS était transformé en augmentation de salaires pour le personnel, ce qui ferait une hausse de 5% environ, les critiques ne seraient plus si virulentes. Pourtant, les citoyens y perdraient : les activités sociales gérées par la CCAS contribuent en effet largement au développement local et à l'emploi.
Enfin, il ne nous viendrait pas à l'idée en faisant nos courses dans un supermarché de s'indigner de ce que les caissières sont trop payées, de se dire qu'au final c'est le consommateur qui paie à travers le prix des marchandises et donc qu'une baisse de leur salaire pourrait être avantageusement répercutée sur les prix.
A ce compte là, tout salaire, dès le premier versé, se répercute sur le coût du produit ou du service, et ceci quelle que soit la profession et l'entreprise ! C'est d'ailleurs bien le discours du Medef qui martèle constamment que le coût du travail est insupportable. Il n'y a alors aucune limite au dumping social, le salaire zéro est logiquement la limite optimale de la recherche de l'abaissement des coûts de production.
On nous laisse entendre que Bruxelles exige le changement de statut pour EDF:
Faux. Mario Monti, commissaire européen le confirme : "c'est la voie choisie par le gouvernement français, et non pas celle imposée par la Commission"
On nous dit que l'Etat ne devra plus financer EDF et que seule l'ouverture du capital lui permettra de garantir son avenir et de financer son projet de développement:
Mais l'Etat n'a pas financé EDF depuis plus de 20 ans! Au contraire chaque année, il reçoit de la part d'EDF une rémunération qui varie entre 3 et 8 milliards de F. EDF n'a nul besoin d'ouvrir son capital pour financer son développement.
D'une part, EDF peut tout à fait continuer à se financer à partir de ses fonds propres et d'emprunts bancaires, comme elle l'a fait toutes ces dernières années pour ses opérations d'acquisitions de sociétés (qui, il faut le noter, relevaient plus d'un "monopoly de l'énergie" que de sa mission de service public). La seule chose qui n'est plus autorisée, c'est qu'EDF bénéficie de taux de prêts plus avantageux du fait de la garantie d'Etat. Cela ne modifie pas radicalement sa capacité de financement !
On nous dit que le service public sera garanti:
Mais chacun de nous peut déjà constater ses dégradations du fait de la gestion adoptée depuis quelques années en anticipation de la privatisation et de la libéralisation du marché : fermeture d'agences, facturation de services qui étaient gratuits auparavant, allongement des délais de dépannage (il y a 3 semaines, 24 h d'attente dans Paris pour un dépannage), augmentation du prix du KWH de 3 % en juillet 2003 (de manière à rendre ls comptes d'EDF plus attrayants pour les futurs actionnaires.
On nous dit qu'en aucun cas EDF ne sera privatisée:
Les mêmes promesses de ne pas privatiser ont été faites au début pour France Télécom ou Air France : on en connaît aujourd'hui le résultat.
On nous a dit que la concurrence faisait baisser les prix:
Il est vrai qu'on entend moins cet argument, tellement il est démenti par les faits : partout où il y a eu privatisation et libéralisation de l'énergie, les tarifs ont augmenté. Le PDG d'EDF se rabat maintenant plus prudemment sur un "engagement formel à ce que la hausse du prix du KWH ne soit que modérée".