Citation :
Heures sup
La sous-évaluation, voilà la solution
«Travailler plus pour gagner plus. C’est le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy qui allait mettre à contribution les experts en chiffres. Pour favoriser le recours aux heures supplémentaires, ce gouvernement fait adopter la loi Tepa [travail, emploi et pouvoir d’achat, ndlr] en août 2007. Avant celle-ci nous n’avions qu’une idée très imprécise du volume d’heures supplémentaires effectuées en France. Difficile dans ces conditions de mesurer les effets de la loi Tepa, qui permet de recourir plus facilement aux heures sup grâce aux réductions de cotisations et autres incitations pour les employeurs.
«A cette époque, la machine à produire des chiffres tourne à plein régime. Les statisticiens qui travaillent sur le sujet connaissent le phénomène de sous-évaluation statistique des heures sup, mais ne disposent que de peu d’éléments pour l’évaluer. En mars 2008, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, affirme devant le Parlement que la loi Tepa est un vrai succès, allant jusqu’à ajouter que les heures supplémentaires ont augmenté de 30 % sur un an. Or, quand elle calcule cette progression, elle le fait à partir d’une source qui sous-estimait considérablement - de l’ordre de 30 % à 40 %- le taux stock des heures supplémentaires utilisées avant la loi Tepa par les entreprises. Plus tard, en octobre 2008, cette correction a été réalisée par les services du ministère du Travail. Avec un résultat : la progression constatée après la loi n’est pas de 30 % mais est égale à 0. Christine Lagarde a-t-elle fait cette correction ? Non.»
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