Reprise du message précédent :

Tout à fait. C'est comme les comédies américaines des années 50 où on voit un bout de paris avec tour eiffel, baguette, nappe à carreaux et picrate.
Le Japon ici est un prétexte.

 
ce procès fait à LIT pour caricature m'ennuie à plusieurs titres.
 
d'abord parce qu'il participe dans une certaine mesure à la javellisation de plus en plus systématique du discours qui, dans un bel effort d'uniformisation intellectuel voue indistinctement aux gémonies la moindre allusion appuyée aux plus petites différences culturelles, a fortiori lorsqu'elles sont drôles, le rire étant alors suspect de moquerie raciste. à ce titre, qualifier certaines scènes, dont celle de la douche, de xénophobes est révélateur cette l'absurde et pesante atmosphère de paranoïa bien-pensante. oui, Bill Murray est grand, oui les japonais sont en moyenne plus petits que les européens, oui le spectacle de ce géant obligé de se contorsionner pour prendre sa douche est amusant et le reste profondément inintéressant. on notera au passage que pour la plupart, les donneurs de leçons n'ont jamais mis les pieds au Japon mais se permettent de chasser la caricature au nom de leur vérité, ignorants probablement le véritable décalage culturel que ce pays propose.
 
ensuite parce que dénoncer le stéréotype c'est montrer combien on est passé à côté du propos du film. de quoi est-il question d'autre que ces deux personnes en transit forcé, parachutées loin de tout repère au milieu de cette ville dense et électrique ? hébétés par le décalage horaire, la vision qu'ils en retiennent est superficielle, forcément captée par les exagérations; en ce sens la peinture que donne LIT de Tokyo est celle de deux touristes malgré eux qui se sont pris un pays en travers de la tête (c'est surtout vrai pour le personnage de Bob.)
 
chercher le documentaire dans ce film n'a aucun intérêt; ni Tokyo ni le Japon ni les Japonais ne sont importants finalement. LIT aurait très bien pu se passer en Sibérie ou au Kenya que le principe serait resté le même: offrir au spectateur (hors du film) une complicité avec les personnages (hors de leur pays) et l'inviter dans la relation qui s'installe, l'inviter à partager cette succession d'instantanés éthérés, lui permettre le temps de la projection de vivre un peu ailleurs, quelques moments légers. à ce propos je conseillerais à ceux qui ont aimé de se pencher vers Millenium Mambo, ou mieux, Last Life In The Universe qui ne devrait pas tarder à sortir.

Ou ptet pas au bout de 2 jours kwa    
bon visiblement lui ça le gène pas. Notons aussi qu'elle n'a pas l'air si perturbée que ça de l'histoire avec la chanteuse.

 
C'est une bonne remarque.
 
Là où on peut voir une critique dans eyes wide shut, on trouve une défense (ou une thèse) dans LIT.

 
De la pudibonderie ? N'importe quoi...
 
Prodigy

 
Mais non, pas une critique de la pudibonderie, tu fais exprès ou quoi ?
 
Mettons, une réflexion critique sur le désir sexuel et son inacomplissement dans 'Eyes wide shut', une "défense" de cela de manière pudibonde dans LIT.

 
Ben excuse moi, même résultat, pour toi le film défendrait l'abstinence ou je ne sais quoi parce que les deux héros ne couchent pas ensemble mais préfèrent préserver leur histoire d'une autre manière, on marche sur la tête, là.  
 
Prodigy

J'ai vu le film hier.
 
Effectivement la scene de la douche est un peu grosse...
 
A part ca j'ai trouve que c'etait un bon film et j'ai pas trouve que c'etait injurieux vis-a-vis des Japonais.
 
A+

Tu bottes en touche. Revenons-en au film, et au débat.
 

Paf. Grosse perche, et tu es tombé dedans. La "pudibonderie" que tu reproches au film, c'est, apparemment, qu'il n'y ait pas eu d'acte sexuel consommé entre les deux protagonistes. Or, tu noteras qu'entre parents et enfants, ou au sein d'une fratrie, les actes sexuels sont rarement consommés.
 

Parce que tu taxes le film de "pudibonderie", i.e. que pour toi, il y aurait forcément un acte sexuel dans cette relation. Or, si tu tolèrais vraiment le point de vue du film, tu ne pourrais le taxer de "pudibonderie" : il ne cache rien, puisque dans le point de vue de la réalisatrice, il n'y a rien.
 

Dans ce cas, tu ne peux la taxer de "pudibonderie". Cf plus haut.

 
Non puis c'est quand même assez sidérant de considérer qu'une relation forte d'amitié ou d'amour entre deux êtres humains de sexe opposé ne peut passer que par un aboutissement et un aboutissement seulement : le sexe. On a été trop intoxiqués par Hollywood, ou Freud, au choix, et je ne vois pas en quoi décrire une telle relation qui puise justement sa force dans le fait qu'elle n'est pas sexuelle (ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas charnelle) c'est puritain, pudibon, etc.
 
Prodigy

Félicitations à phyllo pour ce magnifique troll
Bien ouéj
 
avoue que c'est toi BenDK  

[diptérosodomie]
Pour la scène de la douche : il peut y avoir une explication "rationnelle".
J'avais noté que le support permettait théoriquement au pommeau d'aller plus haut, mais il reste bloqué à mi-hauteur. Une explication possible est que, sur la partie "basse", les frottements sur la barre ont légèrement rétréci le diamètre de celle-ci, alors que sur la partie haute, inutilisée, ça n'a pas été le cas - tandis que des dépôts calcaires s'accumulent à l'intérieur du support coulissant (voire gros dépôts sur la partie haute de la barre, aussi). Certes, c'est très capillotracté.
[/diptérosodomie]

C'est pour ça que je parlais d'ouverture d'esprit.

On peut aussi dire que c'est ce qu'on appelle au cinéma un symbole
 
Prodigy

Certes .
Et puis bon, en ce qui concerne les comédies (et pas qu'elles, d'ailleurs), l'invraissemblance va souvent beaucoup plus loin, alors bon...

 

 
Celle là il fallait la faire je trouve
 
J'avais aussi noté que le support pouvait aller plus haut et effectivement j'avais pas compris pourquoi il avait du mal l'ami Bill.

Goret, je ne sais que te répondre.
 

 
Bon donc tu sous-entends qu'il y a bien désir sexuel refoulé ?
 
Ensuite, tu conviendras que les protagonnistes ne sont liés par aucun lien de parenté ?
 
Bon he bien posons nous la question dont je n'ai pas forcément la réponse de la cause de ce refoulement alors que la réalisatrice nous montre ce rapport sexuel comme possible.
 
J'y vois personnellement une défense de l'amour platonnique avec un dénigrement du rapport sexuel sans amour (avec la chanteuse) en prime.
 
Je ne force personne à être de mon avis et ces propos n'engagent que moi. Ca va là comme ça ?

 
Mais encore une fois bordel c'est toi qui voit ça !!! Arrête d'assumer que parce que tu le vois c'est intentionnel et tout le monde voit la même chose...
 

 
Arf
 
Prodigy

Le dénigrement du rapport sexuel sans amour c'est mal ?

 
Un gros +1, il y a entre les 2 personnages quelque chose au dela du sexe (qu'il pourrait y avoir par la suite, mais ce n'est pas cela qui prime).
Quant au puritanisme du film, j'y crois pas trop, il se fait bien la chanteuse en un soir ... certes on ne voit rien mais simplement parce que cela n'aurait servi a rien.

 
Attends là, je suis le seul à voir un rapport sexuel possible ???
 

 
Non tu es le seul à considérer que c'est aussi important, et une fin en soi.
 
Prodigy

 
En quoi S.Coppolla aurait-elle interet a "defendre" l'amour platonique ?
 
Elle ne s'en est jamais fait le chantre...
Pourquoi ne peux-tu pas accepter qu'elle est voulue montrer une relation différente d'un amour ou le desir a sa place ???
C'est assez manichéen ton approche....
 
Quand a la chanteuse, c'est pour montrer q auel point le personnage de Bill ne porte justement plus beaucoup d'interet a ces passades d'un soir, et c'est lui le plus ridicule en fin de compte....

Pour ma part :  
Scénario vide et incipide
Ambiance  prenante, drôle  et décalée.
Acteurs très bon, Bill Murey a vraiment une grande perstance, et sa partenaire est vraiment... charmante
 
Bilant: très bon film qui montre finalement que le scénario n'est pas tout... Le cadre fait tout le charme du film, c'est ce qui m'a plu.

 
Ce n'est pas important dans leur histoire.

 
Oui et ça montre bien aussi je pense que c'est pas cette frustration qui le rend malheureux, puisque ça n'est pas l'assouvissement d'un désir sexuel qu'il cherche, mais autre chose, la relation qu'il a avec Charlotte.
 
Prodigy

 
Attention, un scénario ça n'est pas "l'histoire". C'est tout ce que tu vois dans le film, les plus petits détails, les dialogues. Donc que l'histoire soit simple, "vide", soit, mais le scénario n'est ni vide ni insipide, sinon ça ne serait pas, selon tes propres dires, un "très bon film"
 
Prodigy

c possible que ma terminologie soit pas exacte. Mais c sûr qu'on peut pas dire qu'il y ait des tonnes de rebondissements
C'est peut être pour ça que ça m'a plu d'ailleurs. Ca ressemble finalement plus à une histoire que chacun est suceptible de vivre, sans être tirée par les cheveux...

 
Ah c'est clair. Mais ça me fait plaisir perso qu'un film à l'intrigue aussi simple, parce qu'il est axé sur des personnages, et raconte simplement son histoire, touche autant de gens
 
Passke bon, les productions à super scénario avec rebondissements toutes les 30 secondes pour cacher que le film n'a rien à dire, ça commençait à saouler un brin
 
Prodigy

Je fais un petit HS mais qu'avez-vous pensé de Punch Drunk Love ? On pourrait dire la même chose : il ne se passe rien, etc. Mais ça ne m'a pas capté autant que LIT.
Surtout qu'une partie de l'intérêt de PDL a l'air esthétique (+ Adam Sandler assez spécial).

 
Il m'a à la fois laissé sur ma faim et pas convaincu, ce film
 
J'avoue franchement que je crois pas avoir tout saisi, ou alors si j'ai compris, y'a pas grand chose à comprendre
 
Prodigy

+1
 
(étonnant non ?)

Qu'est ce qu'elle est jolie, quand même...
 

Je sous-entends que, si tu continues à insister sur la pudibonderie, tu devrais consommer l'acte, i.e. coucher avec ta mère (puisque ce que tu reproches au film par le mot "pudibonderie", c'est qu'il n'y ait pas d'acte consommé).
 

Oui, et alors ? Si on en reste à l'inconscient voire au refoulé, en quoi l'acte devrait-il forcément être consommé (ce qui est le coeur de ton "reproche" ) ?
 

Possible ne veut pas dire "obligatoire". Or, dans ton raisonnement, c'est quasi "obligatoire".
 

"Amour" ? Pourquoi pas un terme comme "forte amitié" ? Tu biaises.
 

Alors, arrête de traiter le film de "pudibond" (ce qu'il n'est pas, car il ne cache rien). Contentes-toi de dire qu'il ne correspond pas à ta grille de pensée. Tu peux le traiter d'"utopique" ou d'"irréaliste" si tu veux, mais "pudibond", non.
 

Comme le dit Prod, tu es le seul à en faire un élément crucial.

J'ai l'impression qu'on est dans le deuxième choix
 

Adam Sandler a hurlé a écrit :   Chui pas un pervers

 
Le charme, ça tue tout
 
Prodigy

Elle a un charme fou dans ce film, c'est clair !!! Je suis resté scotché à l'écran !!

C'est ce que je disais à un pote, je me demande si c'est pas parce qu'elle est filmée par une femme. On partage un vrai moment d'intimité avec elle, dans des moments très personnels, sans fard, sans les fioritures habituelles des films hollwyoodiens genre je me réveille avec ma permanente Jacques Dessange . Elle est naturelle, donc d'autant plus touchante et belle.
 
Prodigy

Moi quand elle chante, elle m'a tué sur place....

Les réactions des forumeurs sont du genre "elle a un charme fou" plutôt que "elle est trop bonne".
Pudibonderie ? Ordre moral sur HFR ?