Sources : le complot terroriste daoût est une fiction soulignant les échecs de la police
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35971
De Nafeez Ahmed
Publié le lundi 18 septembre 2006 sur Raw Story
Un expert de larmée Britannique doute des menaces dattentat a lexplosif liquide ; le réseau anglais dAlQaida identifié
Le lieutenant-colonel a la retraite Nigel Wylde, un ancien Officier des services de renseignement de larmée Britannique, a suggeré que lhistoire du gouvernement et de la police a propos de « la menace terroriste » révélée le 10 Août faisait partie « dune trame de mensonges et de dissimulation ».
Les officiels americains et anglais ont decrit larrestation de 24 suspects, pour la plupart musulmans britanniques, comme un succés retentissant. Treize suspects ont ete inculpes et deux liberes sans suite.
Suivant des organismes de securite, les terroristes avaient prevu de sembarquer sur 10 avions commerciales et de faire detonner des explosifs liquides hautement volatiles dans ceux-ci dans le cadre dune operation terroriste spectaculaire. Les explosifs liquides -- comme le TATP (Triacetone Triperoxide), DADP (diacetone diperoxide) ou le moins sensible HMTD (hexamethylene triperoxide diamine) - devaient, dapres certaines informations, être prepares a bord en melangeant ces liquides avec un gel menager a base de peroxyde et etre ensuite mis a feu par un lecteur mp3 ou un telephone portable.
Mais le Lt. Col. Wylde, qui reçut la Queens Gallantry Medal pour son commandement dans la Belfast Explosive Ordnance Disposal Unit en 1974, decrit ce scenario comme une "fiction". Mettre au point des explosifs liquides est une tâche hautement dangeureuse et sophistiquée, dit-il, vu que cela requiert non seulement des connaissances pointues en chimie, mais aussi le matériel approprié.
La thèse du complot « intenable ».
"Lidee que des gens puissent sasseoir dans les toilettes et simplement melanger ces liquides menagers pour créer une explosion capable de detruire lavion est intenable", dit le Lt. Col. , qui sest entrainé comme officier specialisé dans les munitions au Royal Army Ordnance Corps à Sandhurst.
Après une période comme démineur en Irlande du Nord, le Lt. Col. Wylde devint officier de renseignements dans larmee britannique en 1977. Pendant la guerre froide, il collecta des renseignements comme agent d »une unité de liaison » en allamagne de lest, puis travailla au ministère de la défense afin dameliorer ses systèmes de communications.
« A qui est venue lidée quune bombe pouvait etre confectionnée à bord ? Pas à Al Qaida bien sûr. Ca ne marcherait pas. Ben Laden sinteresse a des choses qui marchent, pas a des échecs assurés. « commenta Wylde.
« Cette histoire a ete montée hors de proportion. Les liquides auraient dû être distillés précautionneusement à de basses temperatures, afin de dextraire les éléments espérés, qui sont très difficiles à obtenir avec la pureté requise. »
Une fois les liquides obtenus, le fait de les mélanger entraine des dégagements de chaleur et dégage une fumée nauseabonde. « Le liquide resultant nécessite ensuite dattendre plusieurs heures a température ambiante avant de se transformer en cristaux exploitables pour lexplosif. ». Le processus entier peut prendre entre 12 et 36 heures, et est « très dangereux, même en laboratoire, et peut provoquer une explosion prématurée » affirme le Lt. Col. Wylde.
S il y avait un complot, ajoute-t-il, « il ne peut pas consisté à produire des explosifs dans les toilettes », car ceci « naurait pas fonctionné ». Lélaboration serait vite et facilement detectée. Les fumées dans les toilettes « seraient percues par nimporte qui dans le voisinage ». Cela declencherait inevitablement « lalarme dans les toilettes et le systeme de renouvellement dair serait activé. Le pilote a la capacite de vider lair de lavion comme mesure anti-feu, en laissant les gens utiliser leur masque à oxygène. Tout cela veut dire que lattentat serait détecté avant que la queue devant les toilettes prenne des proportions importantes. »
Le silence gouvernemental sur les détonateurs.
Même sil etait possible de confectionner des explosifs a bord, un detonateur, probablement a base de TATP, serait nécéssaire. « Cest vraiment dangereux et risqué » daprès Wilde. « Car comme la quantité produite est faible, cela blesserait surement lapprenti terroriste, mais nendommagerait pas vraiment lavion, et ne le ferait pas crasher ».
Bien que ce scénario ne soit guere plausible, il a été utilisé pour justifier un nouveau panel de mesures de securité, qui restreignent en permanence les libertes civiles et suspendent des sections du Kingdoms Human Rights Act de 1998. « Pourquoi le public a-t-il été informé dun pretendu complot dont les autorites savaient, ou devrait avoir sû, quil nétait pas faisable ? ».
« Ce nest pas un probleme nouveau », ajoute-t-il, remarquant que la chaussure-bombe de Richard Reid devait utiliser ce genre dexplosifs en decembre 2001. « Si cette menace est réelle, qua t-il été fait pour développer des détecteurs dexplosifs à base de péroxyde ? »demanda Wylde. « Ce sont des vraies questions au sujet de la protection du public qui nont pas ete évoqués publiquement. Au lieu de cela, nous allons arrêter de plus en plus de gens sans plus de questions. »
Le Lt. Col. Wylde pose aussi des questions au sujet lenquête criminelle sur les attaques du 7 juillet lannée derniere à Londres. Il note que la police et le gouvernement maintiennent un « silence total » sur les détonateurs utilisés dans les bombes du metro et du bus à Tavistock Square. « Quelque soit la nature de lexplosif, même du TATP fait maison, le détonateur devant déclencher une explosion est un engin très dangereux a réaliser, requérant un haut niveau de compétences, qui ne peut être acquis tout seul ou sur internet." affirme Wylde.
Le silence du gouvernement sur les détonateurs est « inquietant » dit-il, car la confection de ces objets requiet la participation dexperts en explosifs. Wylde suppose que des gens comme ça devaient être présents dans le pays, ou à lexterieur, peut-etre en Europe de lest, où ils pourraient participer au soutien des operations en Angleterre. « En tout cas nous parlons de quelque chose de plus dangereux que de quelques radicaux ici. »
Les espions pointent linaction policière contre les terroristes
Les préocupations de Wylde sont reprises par dautres personnes familières des opérations anti-terroristes britanniques, comme Glen Jenvey, qui est cité dans le livre The Terror Tracker, par lenqueteur Neil Doyle. Jenvey a travaillé pour differents attachés militaires manipulant des groupes terroristes à Londres et obtint des videos cruciales et des preuves utilisées par la police Britannique pour arrêter le predicateur Abu Hamza al-Masri, qui fut inculpé en Février dernier.
« Jai controlé de prés les communications de groupes extrémistes musulmans avant et apres le 7/7 et ils sont très inter-connectés. » dit Jenvey, qui est affilié au groupe anti-terroriste VIGIL de Londres. « Nous avons identifié un groupe de leader de 20 a 60 personnes, des precheurs extremistes ayant des connections flagrantes avec le réseau international Al Qaida. »
Jenvey a noté que bien quils soient connus des autorités et surveillé alors quils enfreignent la loi en toute impunité, particulierement lors de sermons privés, la police na pris aucune mesure appropriée contre eux. « La police na pas besoin de contrôler des centaines de musulmans anglais. Sils arrêtent et inculpent ces 20 leaders terroristes clé, un coup fatal sera donné à lextremisme de al-Qaida en GB. Mais ils ne font rien. »
Jenvey designe Omar Bakri Mohammed, un partenaire du terroriste averé Abu Hamza , qui dirige le groupe islamiste maintenant interdit al-Muhajiroun en GB. Bien quexile au Liban, Omar Bakri continue de communiquer avec des groupes extremistes en angleterre, que lon pense être les successeurs de al-Muhajiroun operant sous un nouveau nom, incluant la Saved Sect et al-Ghurabaa. Des sources Britanniques ont confirmé que les poseurs de bombe du 7/7 etaient associés au reseau internet de Omar Bakri , et Bakri lui-même clamait un an avant que la cellule dal qaida à Londres planifiait un attentat terroriste.
Une enquête de lunité anti-terroriste du Département de Police de New-York decouvrit que Bakri avait formé 81 groupes et des réseaux de soutien dans 6 pays, la plupart basés a Londres, et alentour, Midlands, Lancashire et West Yorkshire. Au moment ou le secrétaire détat John Reid decide, en Juin, de proscrire la derniere incarnation de al-Muhajiroun, al-Ghurabaa, le réseau tentaculaire est pleinement fonctionnel et continue dopérer anonymement, malgre linterdiction. Le réseau de Bakri sest récement renommé "Al Sabiqoon Al-Awwaloon".
Jenvey déplore que, en dépit de larrestation du prédicateur radical Abu Abdullah, terroriste convaincu successeur de Abu Hamza à la moqué de Finsbury Park, un « groupe de 20 ou plus dextrémistes opérant autour de Omar Bakri » reste libre. « La police a toutes les raisons dagir, et ils savent qui ils sont. Le fait de ne pas le faire a seulement exarcerbé la diabolisation excessive de la communaute musulmane. Ces extrémistes ne sont en aucune maniere musulmans, ce sont seulement des terroristes obsédés par la violence. »
MI5, MI6 recruteurs dextremistes ?
Meme larrestation de Abu Abdullah arrivat seulement après que son implication dans le terrorisme ait été largement colportée par les médias britanniques et américains. Le 23 août, il justifiait la mort doccidentaux et disait au correspondant de CNN Dan Rivers que Tony Blair etait une « cible legitime » pour le jihad. Le Sunday Times remarqua « que les autorités lui laissait la liberté dagir cinq mois après que la loi interdisant de glorifier le terrorisme soit passée. »
La torture peut avoir été employée pour amener les raids dominicaux de la police amenant larrestation de 14 musulmans britanniques, incluant Abdullah. Des sources confirment que linformation vient de détenus du Camp X-Ray à Guantanamo,où les techniques d interrogatoire classifiées comme de la torture sont couramment utilisées .
La répugnance à lancer une action decisive contre les leaders des reseaux extrémistes en GB à une longue histoire. Dapres John Loftus, un ancien procureur du departement de justice (US), Omar Bakri and Abu Hamza, comme linstigateur des bombes de Londres Haroon Aswat, ont été recrutés par le MI6 au milieu des années 90 pour encourager des musulmans à aller se battre au Kosovo. Des sources americaines et francaises de sécurité lont confirmé. La relation avec le MI6 pose des questions concernant les relations actuelles de Bakri avec les autorités Britanniques. Exilé au Liban et hors champs de la juridiction britannique, il est effectivement immunisé contre toutes poursuites.
Dautres radicaux liés au terrorisme, basés à Londres, sont aussi liés avec les services secrets. Abu Qatada, décrit comme l ambassadeur dal-Qaeda en Europe, était, un informateur de longue date du MI5, selon des sources Francaises. Des gens a lintérieur du gouvernement Pakistannais croient de même que Sheikh Saeed, le financier britannique dal-Qaeda de Forest Gate, ne travaille pas seulement avec l ISI, le service secret militaire Pakistanais, mais a été aussi récruté par la CIA comme informateur. Saeed, qui daprès certaines informations a envoyé plusieurs centaines de milliers de dollars au prétendu chef des pirates de lair Mohamed Atta, est actuellement en garde a vue au Pakistan pour le meurtre du reporter du Wall Street Journal, Daniel Pearl.
Omar Bakri se sert régulierement dInternet pour communiquer du Liban avec ses subordonnés en GB. Le dimanche 3 septembre au matin, Omar Bakri déclara dans un forum quil avait été arrété par les autorités Libanaises à la demande des gouvernements US et Anglais, et questionné sur le « complot terroriste ». Bien quil refuta toute implication dans le complot, il reconnut que quelques uns des suspects musulmans le connaissaient. Quand on demanda de confirmer si oui ou non Bakri avait vraiment ete arrété à la requête des Anglais, le Foreign Office ne fit aucun commentaire. Bakri dit quil était régulierement interrogé par des officiers Libanais sur demande du gouvernement Britannique.
La répugnance visible dagir contre Bakri et ses associés en GB, est en contradiction avec lempressement du gouvernement dagir préventivement afin déviter un attentat possible. La non-volonté de faire connaitre la nature des détonateurs utilisés dans les operations du 7/07 suggère que cette action est bien plus sophistiquée que les autorités ne ladmettent, et que les affirmations sur le complot intérieur sont fausses. Les observations du Lt. Col. Wylde sembleraient indiquer que lhistoire des actions terroristes est manipulée pour des motifs dopportunité politique.
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Merci à Graham Ennis, Nigel Wylde et Glen Jenvey pour leurs aides au niveau des recherches et pour leur contribution à cet article. Ils ne sont en aucun cas responsables de possible erreur contenu dans cet article. Une version abrégée de cet article est paru dans The Muslims News le 29 septembre 2006.
Nafeez Mosaddeq Ahmed est lauteur de The London Bombings : An Independant Inquiry (Duckworth, 14,11) et de La Guerre contre la vérité : 11 Septembre, désinformation et anatomie du terrorisme (Demi-Lune, 19,95). Il a témoigné devant le Congrès US, à propos de ces recherches sur le terrorisme internationale, en juillet 2005. Il enseigne les Relations Internationales à lUniversité de Sussex, à Brighton.