Unautrepseudonyme a écrit :
Bon, à mon tour.
Jai intégré le MBA Institute en Septembre 2005. A lépoque, cétait effectivement un plan B sinon C. Je navais quune vague idée sur le sujet, mais un ami à moi mavait suggéré de me renseigner. Jai ainsi vu le fameux DVD, notamment, qui a je crois été remplacé par les vidéos sur le site officiel.
Jaurais pu intégrer une prépa HEC, jy ai longuement pensé, mais je nétais pas admissible dans celles qui mintéressaient. Non, ce que je voulais faire depuis un moment déjà, cétait lIEP Paris, rien que ça. Après une bonne dose de travail à la prépa La Fontaine, jéchouais comme beaucoup à lexamen dentrée. Diantre. Javais également pensé à intégrer Dauphine, mais mon dossier avait été rejeté et allez comprendre, des gens de ma classe de Terminale avec des notes inférieures ont été accepté. Si vous voulez un repère, jai eu un peu moins de 14 au bac ES spécialité Eco (une spé que je ne recommande pas), ce qui est bien mais pas top.
Quelques semaines après avoir intégré le MBA Institute, jétais vraiment paumé. Pas par les cours, presque tous en anglais. Ils me plaisaient bien car très originaux. Non, le problème venait de toutes les interrogations qui me tracassaient au sujet de lécole. La lecture de ce topic na évidemment rien arrangé. Un diplôme non visé par lEtat, un parcours en 4 ans, le nombre dadmis dans des MBAs qui était flou, tout comme un certain nombre dinformations, etc. Sans compter quil y avait un sacré paquet dégarés parmi les élèves. Des gens qui ne semblaient pas particulièrement ambitieux, dirons-nous. Non, très sincèrement, jai flippé. Jai même un temps pensé à me réorienter.
Puis beaucoup de mes amis faisaient des parcours de type bonne Prépa, Sciences Po ou autres. Avec mon MBA Institute du XIX° arrondissement, inconnu au bataillon, je ne pouvais évidemment pas me la péter. Mais quelque part, tous ces classements à la con sur lesquels beaucoup fantasment me saoulaient déjà, et mavaient amené à me dire que la seule chose qui compte véritablement, cest ma valeur personnelle et non le supposé prestige de mon école. Dit comme ça, cela sonne comme un slogan publicitaire et je sens déjà venir les quotes. Faites-vous plaisir.
Plus tard, jai changé ma vision de lécole. Après avoir fait un effort dadaptation, jai pu enfin profiter de ses qualités. En fait, je suis finalement content dy être. Cela ma fait mûrir et sortir de mon moule (si, si). Je ne regrette pas du tout mes plans A et B mentionnés plus haut, je pense être davantage taillé pour ce genre de parcours. Comme je suis tout de même trop cynique pour memballer, je vais dresser un bilan, en tentant dêtre le plus objectif possible.
En premier lieu, les professeurs sont pour beaucoup vraiment impressionnants. Une bonne partie dentre eux enseigne dans des établissements connus, je ne vais pas détailler, il me semble que le site sen charge. Vous pouvez allègrement discuter avec eux, plaisanter, et parfois les retrouver dans des dîners ou soirées. La moitié dentre eux sont Américains, et tous ont un parcours à base de MBA renommés et de bons postes dans des grosses boîtes ou dans des Universités connues. Un quart est Anglais ou Irlandais, et le dernier quart est Français. Pour lanecdote, les deux seuls professeurs qui ne mont pas du tout convaincu étaient Français, et enseignaient pourtant eux aussi dans des boîtes très connues. Les cours en eux-mêmes sont de qualité variable, mais dans lensemble très captivants. Disons que quelques matières tâches pèsent un peu sur la qualité générale. Pour le reste, nous utilisons les manuels propres aux Business Schools Undergraduate, comme le Brealey Myers, que connaissez probablement. Beaucoup denseignants ont une volonté incroyable. Je nai en réalité jamais vu des cours aussi vivants quau MBA Institute. Mais bon, je ne connais pas les autres écoles.
Mon anglais a évidemment progressé, surtout au niveau de laccent, et je rigole maintenant en repensant à ma classe de Terminale (dun niveau pourtant correct) où personne nosait dire « the » au lieu de « ze » par peur davoir lair con. Peut-être que vous avez été confrontés à la même situation. Jai également énormément progressé au niveau de ma capacité de conviction devant un public. Nous faisons tout le temps des présentations en anglais devant la classe ou la promo.
Les cours sont axés sur la pratique. Nous étudions des cas tout le temps, dans toutes les matières. Cest, je pense, le propre de ce type décole, mais je tenais quand même à le souligner. Ce que lon fait est très concret, ça ma beaucoup changé. Et fait progresser. Il y a en permanence des travaux en équipe.
Autre point important, les stages, puisque quelqu'un s'interrogeait sur le sujet. En un an et demi, jai réalisé trois stages de 6 à 9 semaines (dont deux en même temps en fin Novembre Décembre début Janvier, à temps partiel). Tous étaient fort intéressants, et dans des entreprises connues. Je recommence cet été. Lan prochain, jeffectuerai un stage de 6 mois ou partirai dans une université aux US (il y en a une qui me plaît à San Francisco), cest au choix. Je nai pas encore décidé, la seconde possibilité étant coûteuse mais sûrement enrichissante. En quatrième année, il y aura à nouveau un stage de 5 ou 6 mois. Tant que jy pense, puisquil faut absolument des classements aux gens qui lisent ce forum, une de nos universités partenaires est Emory, classée cinquième Undergraduate aux US par cet obscur petit journal quest le Business Week.
Puisquon en est à parler du nombre dannées, une cinquième année est désormais possible au sein de lécole. Un Master optionnel. Le but est évidemment que lEtat donne de la crédibilité au MBA Institute, que lécole soit visée, etc. Mais cela ne mintéresse absolument pas, ce nest pas pour faire un tel parcours que jai signé. Le diplôme délivré par lécole est le BBA Bachelor of Business Administration, un diplôme Anglo-Saxon archi classique. Cela me convient. Dautant que si je me sens pousser des ailes et que jen ai la possibilité, je ferai par la suite un MBA. Tiens, et puisque jen suis à parler de MBA, lécole vient dintégrer dans ses cours une préparation au GMAT commençant maintenant dès la première année. Il paraît que beaucoup de gens issus de grandes écoles ne font pas de scores énormes à cet examen, non pas par manque dintelligence (loin de moi lidée de vouloir insulter ces dieux vivants), mais plutôt par manque de bachotage.
Evidemment, lécole a des défauts. Tout dabord, les promotions sont très variables. Comme dans beaucoup décoles de commerce, il y a un certain quota de « fils à papa », type gosse gâté qui ne respecte rien. Ceux-là ne font, sans grande surprise, pas partie des meilleurs. Oh, ils ne sont pas très nombreux, mais quelques fois remarquables. Autre point : la faute à cette farce quest le concours PASS, dont la seule qualité est lentretien final, il y a également quelques énergumènes au niveau faible ceux-là se font normalement dégager au passage en seconde année. Il y a aussi un problème de motivation chez le dernier quart des élèves. Pour le reste, je vous garantis quune promo au MBAI ne ressemble pas vraiment à une promo « normale », et ça en fait aussi une qualité. En fait, il y a une diversité parmi les élèves qui est réellement impressionnante. Tous les jours, je passe devant lINSEEC et je vois une armée de clones, tous fringués pareils, qui parlent tous de la même façon. Comme cela doit être emmerdant. Nous ne ressemblons pas à ça. Mais quils vomissent sur notre MBAI sils en ont envie, apparemment cest quelque chose dassez commun dans ce topic. Ces gens doivent être vachement bien dans leur peau pour consacrer du temps à aller dénigrer leurs confrères.
Un autre défaut notable est le manque dorganisation qui se fait parfois sentir. Ladministration a changé lan dernier, cela engendre des défauts de jeunesse. Lécole se cherche encore, elle se transforme beaucoup en ce moment. Ce nest pas désagréable de voir la motivation du nouveau directeur, bien au contraire, mais il arrive que des décisions ou choix (dans les cours, par exemple) apparaissent un peu trop « spontanés ». Les locaux ne sont pas géniaux, bien trop petits, ni lemplacement (Paris 19°, stations Stalingrad/Riquet, on a connu mieux). Mais ceci nest pas un paramètre, puisque lan prochain le MBAI déménage du côté de République.
Cest tout. Si vous intégrez lécole, attendez-vous à des surprises bonnes comme mauvaises, mais pas à de la stabilité, ni à des « rails ». Je my suis habitué et suis maintenant ravi den faire partie. Et puis, je suis plutôt du genre à regarder le premier quart ou le premier tiers des élèves plutôt que la totalité, qui finalement ne représente rien, encore plus ici quailleurs (faute à un recrutement un peu trop large). Ces gens sont fortement motivés et ambitieux. Pas mal délèves partent à lautre bout du monde, sans piston, effectuer des boulots ou stages presque à laveugle. Ca mavait réellement impressionné lété dernier, et je tente maintenant moi aussi de partir un peu plus à laventure à ce niveau.
Je ne recommande pas le MBAI à tout le monde, loin sen faut. Mon souhait est au contraire que le recrutement soit plus exigent, et que nous fuyions ce concours dentrée pour quelque chose de plus sérieux. Vu les changements effectués dans lécole depuis un ou deux ans, jai plutôt confiance.
Bon, jai passé du temps à écrire ce message, jespère quil mettra quelques points au clair. En tous cas, je félicite les participants de ce site pour leur capacité à dénigrer ce que peuvent faire les autres. Quand jai intégré lécole, jai longuement lu ce fil qui mavait à lépoque lourdement plombé le moral. Je ne suis pas un cas isolé, je pense en fait que tous les élèves lont lu, même si trop peu ont répondu. Jai moi-même mis un certain temps. Et forcément, il arrive maintenant numéro trois sur le classement Google quand on tape « MBA Institute ». Si cela peut faire plaisir à quelques nerds aigris, cest déjà ça. Pour les autres, jespère que lidée que vous avez de lécole est maintenant plus transparente. Si vous avez des questions, nhésitez pas.
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