Citation :
Le pouvoir vulnérant de la 5,56 mm.
Un projectile lorsqu?il pénètre dans un corps humain creuse un tunnel. La 5,56 mm quant à elle à la particularité de se fragmenter. La M193 fragmente environ 36 % de sa masse et la SS109 ou M855 à elle une fragmentation de 50%. Ce phénomène n?a lieu que sur les cent premiers mètres. La 5,56 mm n?est donc pas conforme aux conventions de la Hayes et de Genève d?où la légende de cette mystérieuse onde de choc meurtrière (après la « balle magique »). Selon ces conventions, une balle de guerre ne doit ni se déformer, ni se fragmenter dans le corps humain. La fragmentation est peut-être un avantage lorsque la balle pénètre dans le corps humain mais encore faut-il qu?elle y pénètre. Des expériences ont démontré que chaque fois qu?elle rencontre un obstacle, la 5,56 mm est soit déviée soit fragmentée. Un homme abrité derrière un simple buisson ne pourrait recevoir que des éclats et risque fort de ne pas être mis hors de combat. Abrité derrière une portière de voiture, il risque de ne pas être atteint. Après 100 mètres par contre, elle traversera la portière, le gars, le fauteuil et blessera un autre homme. Pour une 7,62 mm NATO ce phénomène n?existe pas et elle traverse la portière ou le buisson et se fichera dans le corps de l?ennemi. Néanmoins, la 5,56 mm ne se fragmente pas à tous les coups comme en atteste l?anecdote suivante : le chef d?un état africain se vit offrir un FAMAS. Notre homme désireux d?essayer sur-le-champ son nouveau jouet, se rendit à son stand de tir personnel installé dans sa résidence mais prévu pour les armes de poing. Les rafales qu?il tira non seulement traversèrent la cible mais aussi les matériaux placés en arrière de celle-ci et chargés d?arrêter les balles (la cible a pu ralentir suffisamment les balles pour passer le seuil de fragmentation ?). Le cuisinier qui avait eu la malencontreuse idée de passer dans le couloir derrière la salle au même moment stoppa une 5,56 au moyen de sa tête.
En 1970 le programme SAW (Squad Automatic Weapon) fut lancé. La munition devait être capable de percer un casque individuel à 800 m et une traçante devait laisser une trace visible jusqu?à 800 m. Le poids maxi de l?arme approvisionnée à 200 cartouches devait être de 9,6 kg et seule la 5,56 mm pouvait répondre à ce critère de poids. Les performances de la M193 étaient par contre plus que médiocres après 500 m. Ce fut la munition belge SS109 qui en 1979 remporta la course (face à la US XM777). Mais pour réaliser ses performances, la SS109 (M855 pour US Army) devait être tirée d?un canon rayé au pas de 178 mm alors que la plupart des FA étaient rayés au pas de 305 mm ce qui entraîne une perte d?environ 30 % de ses performances tout en restant supérieures à celles de la XM777. Le M16 A2 possède maintenant un pas de 178 mm.
GIAT est actuellement en train de développer une 5,56 mm dite à pouvoir de perforation amélioré (PPA) qui est capable de traverser 12 mm de blindage, autrement dit les VTT n?offrent plus de protection face aux armes légères de l?infanterie. La 5,56 n?est donc pas une si mauvaise munition que cela mais ce n?est pas encore la munition idéale. Un calibre plus petit doit être regardé avec une grande méfiance (de préférence s?orienter vers du 6 ou 6,5 mm). Mais dans n?importe quel cas, nous vous recommandons de ne pas lésiner sur les munitions si vous voulez mettre hors d?état de nuire un adversaire.
La 5,45 x 39 mm soviétique ne se déforme pas ni se fragmente mais par contre elle bascule deux fois sur elle-même sur une trajectoire de pénétration supérieure à 50 cm. Ce phénomène provoque des dégâts considérables. Idem pour la 7,62 mm OTAN mais elle ne fait qu?une bascule sur 50 cm. Les petits calibres ont aussi tendances à remonter après avoir pénétrer. Armes utilisant le 5,56 mm :
- Galil israélien (rayures : 6 à droite au pas de 305 mm)
- Beretta AR 70/90 (pas de 178 mm)
- M16 A2 USA (pas de 178 mm)
- HK 33 allemand (178 voir 305 mm)
- Steyr AUG 77 autrichien (228 mm)
- SA 80 anglais (180 mm)
- FAMAS G1 (228 mm)
- FAMAS F1 (3 à droite au pas de 305 mm).
Le pas de 228 mm est un pas moyen permettant de tirer les différents types de munitions 5,56 mm existantes sans trop de pertes de performances.
Les blessures
Les armes de guerre ne sont pas faites pour la chasse, car elles sont conçues pour blesser et non pour tuer. Voici des statistiques sur les blessures de guerre :
25% de mortelles,
15% de graves (fracture d?os),
60% de légères.
Si on utilise une balle molle avec peu de vitesse, on peut, en le touchant, paralyser un membre durant un court instant. Souvent pratiquer pour neutraliser et désarmer un malfaiteur.
Lorsqu?un projectile frappe une cible avec une force vive dépassant le double de son poids, il produit ce qu?on appelle un effet explosif. Cet effet peut se manifester de différentes façons. Des organes mous mais compacts (cerveau, foie, rate) ou remplis de liquide (vessie, estomac) sont tout comme les liquides qu?ils sont imprégnés, incompressibles. Ils réagissent au choc comme un corps dur. La boîte crânienne éclate littéralement et se vide par projection de matières cervicales, le foie ou la vessie reçoivent une violente commotion qui, sans doute par « rebondissement » se communique à tout l?organe, le broie et le déchire.
Quand un projectile (en plomb nu) arrive avec une énergie cinétique 2 fois supérieure au poids de la cible, et qu?il rencontre un os résistant, le projectile se déchire en même temps que l?os éclate. Les débris de l?un et de l?autre sont projetés quelquefois hors de la cible tout en causant d?irréparables dégâts dans les tissus qu?ils traversent. Une simple balle pleine en plomb mou arrivant dans ces conditions (F = 2P) cause des effets aussi extraordinaires et encore plus sûrs qu?avec une véritable balle explosive. En pareil cas le plomb durci se fragmente peut-être encore plus que le plomb mou, mais les effets sont quasi similaires.
Mieux que se fragmenter, une balle en plomb peut aller jusqu?à se pulvériser quand sa vitesse restante dépasse 300 m/s et ce quel que soit son angle d?arrivée
En tirant des gerbes de petits plombs, on diminue les risques d?effets explosifs car même si la cible est touchée par une dizaine de plombs, ce n?est pas d?une puissance de choc globale que la cible est victime, mais d?une très rapide succession de chocs. Le résultat n?en est pas moins la mort instantanée. Cela vient de la gerbe de plomb qui s?étale en longueur, de plus en plus à partir des premiers mètres au sortir du canon. Et d?autant plus que le canon est choké. En conséquence, les plombs n?arrivent pas simultanément sur la cible.
Toutefois, il peut arriver que même en tirant des petits plombs à distance normale, l?effet explosif se produise. Cela provient que soit par le fruit du hasard, plusieurs plombs frappent l?animal dans le même centième de seconde, soit que plusieurs plombs se soit agglutiner et forment une grappe de plombs dont l?énergie réalise la formule F = 2P.
A noter que l?effet explosif n?est pas nécessairement visible du côté de l?entrée du projectile, les dégâts étant le plus souvent internes. Et s?il y a sortie de débris, c?est du côté opposé qu?il faut chercher.
Ce n?est pas l?énergie cinétique qui tue, mais seulement le projectile et à condition qu?il atteigne un organe vital. La mort par sidération due au choc hydrodynamique ne peut se produire avec des gros calibres que pour des animaux de moins de 100 kg.
Le sanglier et le canard, même le c?ur en charpie, ne meurent que quelques secondes plus tard, sans accuser le coup.
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