long_cold_winter a écrit a écrit :
Le voici, le voilà...
Metallica - 4/6 - Trabendo
Le temps est à l'orage... Normal, c'est jour de Sainte Colère à Paris. Pour le troisième concert du "Marathon Metallica" (titre de Libé d'hier), il était à prévoir que les retards accumulés dans les deux premiers shows allaient se répercuter sur le dernier.
A l'arrivée sur place vers 21h, il y avait déjà une foule de metalleux massée devant les barrières. Et il a fallu s'armer de patience parce que Sésame ne s'est ouvert qu'à 22h30 pour un concert qui devait commencer à 22h. Entre temps, il y a eu les habituelles parades des glandus qui ont des invits'... Et que je te passe devant les barrières puis derrière, puis devant, et que je toise la foule, et que je suis tellement important... Pendant qu'on attendait dehors, on a aussi vu le va et vient des roadies et de leurs caissons siglés Metallica avec le nom de chaque bandmember. Par la porte ouverte de la salle, on a aussi eu droit à un soundcheck interminable : "tchack poum sur la batterie, grelin grelin sur les grattes"
Une fois dedans, la salle est surprenante. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un ancien club de Jazz autrefois appelé le Hot Brass. C'est petit, plein de recoins, il y a plusieurs niveaux (différence un mètre) et une fosse qui - tenez-vous bien - n'a jamais été totalement remplie. On aurait pu facile accepter une trentaine de personnes de plus. La scène était contre un mur, presque dans un angle... Mais l'avantage c'est qu'on voit à peu près bien de partout.
J'étais un mètre au-dessus de la fosse, juste au rebord du niveau supérieur, avec la scène en face. Mais même bien placé, j'ai senti la Sainte Colère monter parce qu'à 23h30 ça n'avait toujours pas commencé. Observer le public - de 40 ans passés à 14-15 ans (si si...), écouter les choses pas toujours intéressantes de mes voisins immédiats, ça amuse deux minutes mais bon... Et puis finalement, à 23h40, la version originale de "Ecstasy of Gold" a résonné à fond. J'ai vite compris qu'ils ne joueraient pas très longtemps parce qu'il faut bien libérer la salle à un moment. Pour ceux qui voulaient choper le métro, ce serait dur... Mais qu'importe, cette intro me donne des frissons à chaque fois...
Ils sont apparus sous des hurlements tonitruants et la charge des Four Horsemen a pu commencer avec "Blackened". Dans la fosse, un pogo endiablé a permis à tous les impatients de se défouler (j'avais rarement vu ça même sur Saturnine... ) Premiers constats en vrac : James a pris un coup de vieux, son look plus Village People que jamais renforce cette impression ; Kirk qui est pourtant le plus âgé, ne prend pas une ride et il a toujours la même tête sympa ; Lars frappe comme une mule, comme d'hab', impossible de voir qu'il en est à son troisième gig en 8 heures ; et puis surtout on était sans nouvelles d'un bassiste dans Metallica depuis 1987, ça y est ils en ont un... Robert trujillo est tout bonnement énorme sur scène dans l'attitude et surtout il donne une puissance hallucinante aux rythmiques du groupe...
"Bonsoir Paris. Merci. It's so good to be alive."... James nous accorde dix secondes de séquence Emotion et voilà que résonnent les accords de "Harvester of Sorrow". Le ton de la soirée est donnée. Ce sera brutal de chez brutal et au vu de la set list du Bataclan, le Trabendo aura droit aux grands classiques... Le son est un peu saturé au début, mais ça s'améliore carrément au bout du second titre. Pour les puristes, la batterie de Lars sonne "sérieux" (i.e. pas comme sur St Anger...)
Puis s'enchaînent (j'ai plus trop l'ordre en tête) "Fuel", un "One" d'une clarté exceptionnelle, "Enter Sandman" que le public chantera à s'exploser les cordes vocales pour le plus grand bonheur visible de James.
Pour le moment oui, vous avez bien lu... aucun titre de St Anger. Il faudra bien attendre le sixième titre pour voir James demander qui a le dernier album. Devant la foule de mains levées, il fait mine de demander ce qu'on veut. Lars commence l'intro de "Frantic" puis s'arrête, Kirk fait de même avec "Shoot Me Again" et finalement... c'est James qui lance un "St Anger" de toute puissance et de toute beauté. Le live donne sa pleine mesure à ce qui soudain est déjà un hymne du groupe.
Il fait chaud, je suis déjà à tordre et j'ai la voix explosée. Je glisse sur la petite bagarre de coudes qui m'a opposé à mon voisin de gauche qui voulait ciper ma place pour sa copine... Je lui ai conseillé de laisser la sienne, puisque c'est SA copine et pas la mienne... Le meilleur est pourtant à venir. Je vais enfin avoir droit à la chanson "Master of Puppets" en intégralité. Quatre concerts de Metallica dans ma vie et chaque fois, soit ils ne l'avaient carrément pas joué, soit ils s'arrêtaient avant le bridge et le solo mélodique de Kirk. Cette fois, c'est la totale. Le public est survolté. le pogo reprend de plus belle. Je ne sens plus mes jambes ni mon cou (aujourd'hui, c'est autre chose) et ma voix revient. Le côté top des concerts de Metallica c'est d'ailleurs qu'on peut s'époumonner en ayant l'impression de chanter comme un Dieu... La prévision du début se révèle en tout cas exacte... James commence à remercier tout le monde. C'est bientôt la fin... Tout le monde est fatigué, l'heure pour nous, les deux autres concerts pour eux, on est sur la réserve, plus que 50 km. Il est 0h30, ils quittent la scène. Après 10 mn pendant lesquelles la sécurité distribue de l'eau aux premiers rangs, Trujillo revient, suivi des autres et ça repart pour un "Creeping Death" survitaminé. Là encore, c'est le public qui chante les refrains. Nouveaux remerciements... et James demande "You want more ??" avant de dédier le dernier titre aux roadies sans qui cette journée marathon n'aurait pas été possible... Et là, nous avons droit à la cerise sur le gâteau, que je n'avais jamais vue en live : "Hit the Lights". Je m'y attends tellement pas que je mets une fraction de seconde à réaliser... Kirk se régale sur les solos de ce morceau d'anthologie, le final achève de nous labourer complètement... Après la fin, ils restent groupés sur scène à saluer. Kirk, James et Bob serrent des mains aux premiers rangs, distribuent des mediators et Lars une dizaine de ses baguettes noires à bout blanc. Ce fut bien trop court mais ils sont lessivés et nous aussi... et Lars annonce au micro qu'ils reviendront en février/mars l'année prochaine... Patience... mais en tout cas moi j'y serais....
En guise de conclusion, ce fut un concert exceptionnel à bien des égards. Une sorte de rennaissance... James a d'ailleurs pusieurs fois répété que c'est bon d'être toujours "alive"... A l'issue de ce concert, on a l'impression que St Anger est davantage le prétexte d'un retour... histoire de dire qu'ils sont toujours là, qu'ils ont toujours la gnack et qu'ils ont encore envie de nous en mettre plein la gueule...
Si c'est ça, c'est mission accomplie de ce côté-ci de l'écran...
Comment ça j'ai encore fait trop long ????
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