Gros Boulet Born to troll | Quelques commentaires en vrac...
BapXp a écrit :
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Ce qui m'étonne plus, c'est de voir l'omniprésence du parrain, y compris chez des gens aux goûts très divers (du fan de fight club à l'amateur de bergman, quoi )
Perso j'ai du m'y reprendre à 3 fois pour le finir en souffrant beaucoup, et je le trouve franchement trop chiant pour être regardé avec du pop corn comme un bon film de mafia, sans être pour autant plus subtil
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Parce que, AMHA, c'est un film à plusieurs niveaux de lecture (dans lequel on peut d'ailleurs voir une image du rêve américain - caractère qu'il partage d'ailleurs avec d'autres films de mafia ), qu'il est bien mis en scène, qu'il revendique une forme de tragédie antique. Ceci dit, je n'en fais pas mon Coppola préféré.
crushedtoapoulpe a écrit :
Je sais pas, un Dancer in the dark est aussi grandiloquent mais plus poignant, un Dogville (le meilleur de LVT àma) est plus profond (pas dur), un Antichrist plus audacieux, ses premiers films plus originaux et personnels, etc. Melancholia je trouve que c'est un peu le moins-disant artistique de tous ces films, ampoulé pour pas grand-chose et flirtant parfois avec le ridicule.
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Dancer in the Dark est (AMHA) un chantage émotionnel manichéen... pour le "poignant", désolé, mais passé une certaine étape je ne marche plus et ça m'énerve. De façon générale, je reprocherais au cinéma de Trier (enfin, ceux que j'ai vus) d'être un cinéma du dispositif, où l'on enferme le spectateur dans du mécanisme sans lui laisser une once de respiration. Certes, d'autres cinéastes sont également des manipulateurs, mais on peut quand même être plus subtil que ça...
crushedtoapoulpe a écrit :
Pareil. J'aime bien quand même et l'exécution est impeccable mais ça m'a paru un peu trop "propre", pas particulièrement profond ni particulièrement audacieux d'un point de vue formel. Je conçois que ça séduise les fans de Fight club et cie parce que Le parrain est sans doute "objectivement meilleur" que ces films et qu'il se déroule dans le milieu de la pègre mais je me demande bien ce que lui trouvent certains amateurs de Tarkovsky, Mizoguchi, Pasolini etc, dont les films ont des enjeux psychologiques et une recherche stylistique autrement plus poussés...
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On peut aussi avoir des goûts cinématographiques un peu éclectiques, et apprécier de temps à autres une tragédie cathartique suffisamment bien construite.
jeprendsmonpied a écrit :
LVT, c'est tout ou rien.
Perso, je déteste ses premiers films, overcadrés, overfilmés, overALL.
Mais derrière le provocateur et je m'enfoutiste, il y a un type avec le sens de la dramaturgie au sens propre du terme (direction du récit et direction d'acteurs) et une vraie sensibilité, qui, quand il est inspiré, font tout voler en éclats.
Dancer in the dark, j'ai autant détesté que j'ai failli mourir d'amour pour Breaking the waves...
Mais Melancolia (Nostalghia ?) va au-delà de ça, c'est la synthèse de tout le cinéma de LVT en y ajoutant une part de mystère insondable qui m'a remué comme je n'avais été remué au cinéma depuis plus de 10 ans (et c'est pas pour rien qu'il est dans mon top 20).
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Moi, ça ne m'a pas remué. Chacun son trip...
FDC33 a écrit :
Mélancholia est franchement un vrai long-métrage de mise en scène et dont la photographie est juste sublime.
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Ca tient peut-être au cinéma où je l'ai vu, mais j'avais trouvé la photographie plutôt terne et assez laide.
FDC33 a écrit :
Bien-sûr , ce n'est pas du Tarkovski , loin de là et de toute façon , à mon sens ce n'est pas ce que Lars von Trier cherchait à faire en réalisant ce film . Il me paraît tout de même difficile que l'on pense que c'est un film totalement raté : il suffit de voir le prologue du film sur la musique de Wagner . On y sent d'ores et déjà cette force dramatique aux échos et aux références romantiques sublimes . Il y a un talent dans l'image , de construire des personnages et de transformer le thème de la fin du monde qui donnerait un mauvais et vulgaire blockbuster en une métaphore ( voire une allégorie ) grandiose du mal-être d'un cinéaste qui se confond et ne fait qu'un avec le personnage de Justine formidablement incarnée par Kristen Dunst . C'est absolument bouleversant . Après , je n'ai pas vu tous ses films ( ne connaissant que celui-ci , Antichrist et Breaking the waves ) et il est vrai qu'effectivement , j'en attends pas mal de Dogville.
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En ce qui me concerne, le poids du dispositif que Trier met en place a fini par me sauter aux yeux d'artificialité, et sorti de toute connection émotionnelle avec le film. Oui, on voit le mal-être du cinéaste, mais au final je ne me suis pas senti impliqué, j'ai eu l'impression qu'on m'emfermait dans un système de pensée - et ça, quand je le vois en trop gros, j'aime pas.
crushedtoapoulpe a écrit :
Hmm, je l'ai trouvé bien réalisé (quoique, cette fois encore, trop grandiloquent) mais pas très profond. J'ai vu pas mal de gens dire que c'était trop abstrait mais j'aurais voulu qu'il le soit bien plus pour ma part, ou plus subtil en tout cas, les bribes de contenu véritable que j'y ai vu m'ont paru exposées de manière trop "littérale", martelée. Je ne pense pas que Malick soit un très bon moraliste. En plus d'être un brin réac (non?)
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Je séparerais le cinéaste des personnages qu'il filme (les voix off appartenant d'ailleurs aux personnages). Je n'y vois, du coup, pas de "moralisme", ni d'aspect réactionnaire (on est au Texas dans les années 50, ça me semble assez légitime de ne pas montrer des baba cools façon seventies - et notons que le rigorisme du père est in fine mis en échec). Et je ne le considère pas comme du cinéma abstrait ou du cinéma symboliste (il y en a un petit peu, mais ça me semble au final un aspect mineur), mais comme du cinéma impressionniste.
crushedtoapoulpe a écrit :
Une grosse préférence tout de même pour Le miroir (aka Zerkalo) donc, son film le moins linéaire et le plus personnel à mon sens, avec quelques scènes d'une beauté à en tomber par terre et Andrei Rublev, empreint d'une spiritualité qui en ferait l'équivalent cinéma d'un chef-d'oeuvre de Bach. Ou quelque chose comme ça. Les deux seraient dans mon top 10 tous réal confondus. Le sacrifice que tu as vu est également un de mes préférés et reprend pas mal de ses obsessions que tu reconnaîtras dans d'autres de ses films. Mais vraiment regarde-les tous, rien que les images sont inoubliables dans tous ses films (et sans faire du National Geographic )
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Zerkalo est dans ma liste des films à voir en très bonnes conditions (c'est-à-dire en salles sur copie restaurée, ou alors en BluRay avec un projecteur).
Les quelques Tarkos que j'ai vus jusqu'à présent sont tous très beaux et d'une belle richesse formelle, mais m'avaient laissé un peu froid (pas vraiment impliqué dans leurs aspects de spiritualité) - faudra que je revisionne, c'est prévu. |