J'ai reçu aujourd'hui mon Poco X3. Ce qui me permet de voir comment se débrouille l'appareil photo et d'évaluer le gain à photographier en RAW. Petite promenade photo sous un beau soleil.
Premier constat avec les photos traitées par l'appareil et qui sortent en JPEG : par beau temps, les photos présentent de jolies couleurs et un contraste sympa. Les tons sont assez chauds, tendent un peu vers le rouge, ce qui avait déjà été noté sur plusieurs tests. Résultat : le ciel bleu claque mais semble tendre vers le violet. En tous cas sur l'écran du smartphone ; car sur le PC, l'effet est heureusement plus nuancé. Le rendu colorimétrique n'est donc pas neutre, mais il est flatteur et je trouve ça réussi. La remarque vaut pour pour les deux principaux capteurs. Les photos n'ont sur ce point pas à rougir par rapport à celles que sortaient mon défunt Galaxy S8+ qui coûtait 4× plus cher.
Côté détails et textures fines, c'est pas folichon comme souvent sur les photophones. Mais sur les clichés à 16 millions de pixels, le résultat reste quand même correct. Le post traitement est visible, les textures sont un parfois un peu trop gommées, mais comme le cliché d'origine a été ramené de 64 à 16 MP, ça reste vraiment satisfaisant, juste un peu trop mou (léger flou). En termes de détails, l'image produite me semble un peu en retrait par rapport à ce que j'obtenais avec le Samsung haut-de-gamme de 2017, mais ce dernier était à 12 MP. Si je ramène les photos du X3 de 16 à 12 MP, l'écart entre les deux téléphones se réduit à plus grand chose.
Bilan des sorties JPEG : les images à 16 MP prises en extérieur par beau temps sont inespérées pour un smartphone de ce prix (< 200 euros). À 64 MP, les résultats sont souvent infâmes mais j'y reviendrais.
Maintenant, on va mettre en veille le moteur de développement des pixels du Xiaomi, en prenant des photos en RAW (format DNG), et en les développant sur des logiciels performants sur PC. Pour ceux qui ne connaissent pas le RAW je précise qu'il s'agit des informations brutes du capteur avant tout traitement : reconstitution des pixels, ajustement de la courbe gamma, balance des blancs, détermination de l'espace colorimétrique, réduction du bruit, accentuation, saturation et autres coups de pouces logiciels.
Tous les logiciels de traitement RAW ne vont pas supporter les fichiers des smartphones (DXO par exemple ne les reconnait pas), et ceux qui permettent de les ouvrir feront le minimum et laisseront à l'utilisateur le soin d'ajuster les couleurs.
Pour développer les RAW du Poco X3, j'ai utilisé Denoise AI de Topazlabs. Il va transformer le RAW en une image déjà bien traité en terme de bruit et de détail. Le logiciel tend aussi à gommer les aberrations chromatique, ce qui est bon à prendre. Les couleurs restent fades en revanche. Du coup, j'ouvre l'image produite par Denoise Ai dans DXO Photolabs, ce qui me permet de retravailler les couleurs et redonner du tonus aux clichés. Je récapitule : Topaz AI pour le traitement des détails et du bruit, et DXO pour la couleur.
Voici une vue d'ensemble d'une première photo, prise avec le capteur principal, et le résultat intermédiaire (Topaz) et final (DxO):
On voit que la photo du milieu est sombre, avec un méga vignettage, et des couleurs ternes. Pour les couleurs de la dernière, je suis seul responsable des curseurs déplacés dans DxO, ça reste à peaufiner. Je n'ai pas non plus corriger les déformations optiques, histoire de faciliter les comparaisons.
Voyons en détails certains morceaux de l'image, à taille réelle :
La végétation retrouve plein de détails, on pourrait presque compter les brins qui poussent et les branches de l'arbre. Le tapis de verdure situé derrière l'arbre a un peu de matière et de grain. L'image semble deux fois plus détaillée !
Le champ a une texture naturelle, très fine, digne d'une prise de vue réalisée avec un grand capteur. Les fils de la ligne électrique sont mieux détaillés, et les poteaux électriques comme la ligne d'horizon n'ont pas cette frange blanche qui trahit une basique accentuation des contrastes.
Là encore, bien plus de détails fourmillent dans l'image RAW. L'image JPEG ici n'est pas mal mais on peut regretter un manque d'accentuation.
Enfin, l'éblouissement du capteur par le soleil montre un autre intérêt au RAW : récupérer des détails dans les hautes lumières. L'image est bien meilleure en RAW. Pour la petite info, je n'arrivais absolument pas à regagner du ciel bleu autour du soleil en traitant les RAW du S8+ : sur ce point, le Poco X3 est plus performant.
BILAN : Le traitement séparé des images produites par le POCO X3 permet ici un gain à les yeux impressionnant en termes de finesse d'image et de respect des textures. Cela permet aussi de jouer à volonté sur les couleurs, et de mieux gérer les hautes lumières. Je rappelle que ce n'est pas le JPEG qui est en cause, mais le traitement des données brutes du capteur (je dois compter une vingtaine de secondes de traitement par RAW avec Topaz AI sur un Core i7 4+4 threads, soit un luxe de calculs que ne peut se permettre aucun téléphone).
Bref, je n'ai ici pas à regretter mon Galaxy S8+ et son capteur de 12 MP.
Voilà pour la comparaison sur le capteur principal à 16 millions de pixels.
Je reviendrais plus tard pour une comparaison faite sur l'ultra-grand angle, mais aussi l'image à 64 MP 
Message édité par gURuBoOleZZ le 27-02-2021 à 19:04:30