limonaire a écrit :
J'ai lu à peu près toutes les interventions. Il me semble que si les professeurs sont inquierts, c'est qu'il y a des raisons pour cela : - un tronc commun réduit à 21h par semaine, ça veut dire seulement 3h de français (contre 4 aujourd'hui) et 3h de maths par semaine. C'est léger. On prépare un lycée light : moins de connaissances, moins d'exigences
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Inquiétude légitime a priori sauf que la quantité n'est pas la réponse à tout... est-ce que tout ce qui est appris en math est indispensable ? est-ce que la vision très technique du Français est indispensable ?
limonaire a écrit :
- des modules d'un semestre (càd 15 semaines, soyons clair) : comment entrer dans une matière en 15 semaines ? le risque de saupoudrage des connaissances et de comportement consumériste de la part des élèves est grand
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Le but n'est pas d'entrer dans une matière mais d'en découvrir certains aspects, j'ai déjà eu nobmre d'élèves qui au bout de 45 heures (15 * 3 ) savaient déjà qu'ils s'étaient trompés et auraient aimé tester autre chose... ce que certains ont pu faire grâce à mon intervention auprès du proviseur et dans le plus grand intérêt de l'élève...
limonaire a écrit :
- on voit mal comment les emplois du temps seront faits l'an prochain, avec des professseurs intervenant en seconde et en première par exemple : comment concilier des cours semestrialisés, qui peuvent s'arrêter en janvier et des cours trimestrialisés ? cela pose des problèmes d'organisation.
- la réforme est bâclée dans l'urgence : les proviseurs doivent boucler leur dotation horaire pour janvier sans connaitre les modalités pratiques de la réforme : quels moyens vont-ils demander en janvier au rectorat pour la rentrée de septembre, alors qu'ils sont dans le brouillard ?
- de même, les inspecteurs géénraux que je connais m'ont dit qu'ils doivent rendre leur copie le 15 décembre, çàd le contenu des nouveaux programmes de seconde. Sachant qu'il y a ensuite de nouveaux délais entre ces propositions de programme et leur validation, comment les éditeurs de manuels vont-ils pouvoir proposer des ouvrages cohérents ? Là encore beaucoup d'improvisation : pourquoi ne pas reculer la réforme d'un an pour être fin prêt ?
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Cela ne changera pas de toutes les réformes, qui sont toujours bâclées, on est habitué : vive l'adaptabilité des profs...
limonaire a écrit :
- l'objectif officiel de la réforme est de rendre les lycéens autonomes, par le choix des modules notamment, l'apprentissage de l'autonomie devant mieux préparer l'insertion dans l'univeristé. Mais l'échec à la fac est-il lié à un manque d'autonomie ou plutôt à un manque de connaissances, de culture générale, de méthodes ? En quoi le lycée light qu'on nous prépare va-t-il y remédier ?
- on voit bien qu'en fait l'objectif est la réduction de moyens et de postes : c'est le seul objectif de cette réforme. Avec à terme la mise en place d'un contrôle continu qui va un peu plus consacrer l'inégalité entre lycées : il ne fera pas bon sortir d'un mauvais lycée, avec un bac qui ne sera le reflet que des inégalités sociales.
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L'inégalité entre lycée est un leurre syndical pour maintenir le statu quo sur le baccalauréat national...
Le bac n'est déjà plus national : vous croyez vraiment que la correction d'un prof de Marseille sera la même que celle d'un prof de Dunkerque... le seul moyen d'avoir un vrai diplôme national serait d'utiliser des QCM...
Quant à l'inégalité entre les lycées elle existe déjà... vous avez beau avoir votre bac ou votre BTS si vous venez de certains établissements vous serez moins bien considéré que si vous venez d'un autre établissement...
limonaire a écrit :
Bref, tout cela ne sent pas très bon. Je le dis d'autant plus que j'avais plutôt approuvé la réforme des programmes du primaire, preuve que je ne suis pas un anti-Darcos primaire.
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Il est clair que cette réforme de la seconde a surtout un objectif budgétaire mais elle aussi là pour répondre aux attentes des élèves qui ne savent pas trop vers quoi s'orienter...