Panique devant la Fnac : une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui
 
Jugeant que la Fnac a passé outre les mises en garde qui lui avaient été faites à propos du concert de Sexion d’Assaut, la Sécurité publique va lui envoyer la facture.
 
On a frôlé la catastrophe, samedi après midi devant la Fnac de Lyon-Bellecour, où vingt-huit personnes ont été commotionnées dans le mouvement de foule provoqué par l’annulation de la prestation du groupe de rap Sexion d’Assaut. L’intervention de la police a permis d’éviter un bilan beaucoup plus lourd en terme de vies humaines, et de débordements violents.
 
« Ce qui s’est passé relève de l’incurie et de l’irresponsabilité la plus totale », dénonce avec force le directeur départemental de la Sécurité, Albert Doutre. Il n’a pas l’habitude de mâcher ses mots et la fermeté de ses propos est à la hauteur de la gravité de la situation qu’ont dû gérer samedi ses services. « Je suis exaspéré qu’on prenne en otage le public pour faire du commercial sur le dos de la sécurité des citoyens », ajoute-t-il en insistant sur le fait que la Fnac avait été mise en garde contre le risque d’organiser une telle manifestation, un samedi après-midi dans une rue piétonne.  
Le 28 février, au commissariat du 2 e arrondissement, le responsable de la sécurité mandaté par le directeur du magasin a, en effet, été informé que le groupe de rap risquait d’attirer une foule difficile à gérer par des non-professionnels de l’ordre public. Le PV d’audition signé ce jour-là par le représentant de la Fnac stipulait bien que la sécurité de l’événement, prévu à l’intérieur du magasin, lui incombait. Mais samedi après-midi, tout a dégénéré. Principales victimes, les jeunes déçus ont eu un comportement plutôt mesuré et ne s’en sont pas pris, ou de façon très marginale, aux policiers venus les protéger.  
 
Une enquête préliminaire visant la Fnac vient d’être ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui, et confiée au commissariat du 2 e arrondissement, qui recevra les plaintes des personnes blessées et des commerçants lésés. Le directeur de la Sécurité publique va en outre envoyer au directeur régional de la Fnac la facture du coût des 82 effectifs de police mobilisés de 14 à 19 heures qui, pour éviter de nouveaux incidents, ont même dû exfiltrer de la Fnac le groupe Sexion d’Assaut et l’escorter jusqu’à la gare.