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Evolution = modification héritable du pool allélique d'une population ou espèce. Autrement dit, l'évolution est la résultante de facteurs qui accroissent la diversité allélique (mutation, flux de gènes, brassage...) et/ou de facteurs qui la réduisent (sélection naturelle, sélection sexuelle, dérive...).
Même en admettant qu'un de ces facteurs cesse d'agir sur la diversité allélique, il en reste plein d'autres... il y a encore évolution.
Eddy_ a écrit :
Ca se saurait si y'avait que la sélection naturelle qui agissait sur les êtres vivants.
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C'est une poupééééeuh, qui fait...
Herbert de Vaucanson a écrit :
Oui bon "sélection naturelle" au sens large si tu préferes retirer le mot "naturel" aux autres processus de sélection (mais ça m'étonne de toi). Mais il n'y a plus vraiment de sélection au niveau génétique dans nos pays développés : grâce entre autres aux moyens de contraception (qui font qu'un tombeur ne se reproduit pas nécessairement plus qu'un GSNALF), aux progres de la médecine, aux lois "égales pour tous" (enfin ce n'est plus "la loi du plus fort" dans un sens aussi fort qu'autrefois)... etc. Bref, tout le monde a à peu pres autant de chances d'avoir une descendance de 2 enfants à peu pres.
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Il reste (et restera, amha) malgré tout une sélection naturelle, la médecine n'étant pas toute puissante - à moins de pouvoir soigner "dans l'oeuf" toute mutation défavorable. Et sinon, il y aura sélection "artificielle", de toute façon. Et puis il y a encore des différences de succès reproductif liés à "l'environnement" (au sens large, pas juste le climat & la verdure) - certaines personnes étant plus ou moins fertiles, d'autres ayant les moyens d'élever 8 gosses.
ektoplasme a écrit :
En permettant a tous les hommes et femmes de vivre lontemps, qu'ils soient forts ou faibes, intelligents ou non, resistants aux maladies ou au contraire tres sensibles au moindre virus, la science et la medecine ont peut-etre contré la selection naturelle qui a permis a notre espece de devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Cyniquement, on peut dire que les mauvais genes (maladies genetiques, handicaps et autres) ne sont plus detruits et vont devenir de plus en plus frequents dans la population.
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On remplace une sélection "naturelle" par une sélection "artificielle" (quoiqu'on peut considérer le milieu technologique dans lequel les petits d'hommes viennent au monde comme étant aussi un environnement). Sélection sans doute orientée différemment que ce que serait une sélection par le climat, la résistance au rhume etc. Peut-être un peu plus lâche pour certaines combinaisons alléliques, peut-être un peu plus sévère pour d'autres.
[Pour se donner une idée de ce que ça pourrait être, un exemple "récent" : l'adaptation de populations de l'Ancien Monde aux régimes "lactés", qui a suivi la révolution néolithique, domestication tout ça. Cool, je fais partie des heureux élus ]
mogg a écrit :
euh, une bonne partie des gamins portent des appareils dentaires, c'est du au fait que notre machoire est en pleine mutation.
par exemple.
pareil pour la perte des poils... etc.
apres on aura beau s'appuier sur darwin, un bogoss, grand et athletique, aura toujours moins de difficultés a se reproduire qu'un nerd de base (cf. le topic sur les sites de rencontres)
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Pour l'appareilage ça reste à démontrer. Je crains qu'on ait du mal à faire des comparaisons extensives entre individus pré-dentistes et post-dentistes. Pour l'évolution de la mâchoire, idem, faudrait commencer par mettre en évidence des variations sensibles (vive la morphométrie) ; et quand bien même, il resterait à déterminer s'il s'agit bien d'une variation allélique héritable, et non d'une modification "plastique" des phénotypes sous la contrainte du milieu (p.ex. suite à un stress développemental croissant, ou à des changements dans l'alimentation). Si ce ne sont pas des variations alléliques héritables entre générations, ce n'est pas de l'évolution, juste une forme de "plasticité écophénotypique".
lokilefourbe a écrit :
Même s'il les vrai que les progrès scientifiques viennent moduler certains aspect de la sélection elle persiste.
La médecine est en combat permanent avec la sélection, en sauvant des enfants condamnés qui pourront ensuite transmettre leur patrimoine, idem pour des femmes ou des hommes qui en conditions "normales" seraient stériles sans une fécondation in vitro.
Mais nous subissons en permanence les effets de notre environnement, à ce titre notre évolution génétique ne peut être "bloquée".
Les chances sont plus grandes pour tous, mais certains critères seront toujours des avantages évolutifs.
A la limite je pencherai plutot pour un "ralentissement" des effets évolutifs liés à la sélection, mais pas à leur disparition.
Simplement notre technologie nous permet d'amortir des pressions sélectives "modérées", mais par exemple si demain le climat se modifie plus radicalement, si les niveaux de pollution dans les villes s'accroissent (avec une explosion des allergies et maladie pulmonaires infantiles, donc de mortalité accrue), la selection deviendra plus pressante.
Les habitudes alimentaires peuvent également influer.
Enfin, n'oublions pas que l'accès à des soins et à une technologie avancée, n'est l'apannage que d'une minorité de la population mondiale, en afrique, asie, amérique du sud, les enfants normalement "condamnés", meurrent effectivement, les maladies telles que le paludisme continuent de frapper et de tuer (avec la sélection qui va avec) les pénuries, la sécheresse et l'environnement +/- hostiles continuent de faire leur oeuvre sélective comme sur la simple gazelle.
Les mvt de population, à terme, permettront de répandre le résultat de cette sélection grace au brassage génétique.
Enfin moi je vois plutot ça
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Yep, même si la sélection se réduit à que'tchi, avec tous les mouvements de foule, les aléas de l'Histoire etc. ça m'étonnerait que tout reste tout beau tout propre à l'équilibre sans plus bouger
lokilefourbe a écrit :
La trysomie est un accident génétique sans conséquences évolutives pour la simple raison que ces personnes sont stériles (il me semble), elles sont donc de facto exclues du système, qu'elles survivent ou pas, qu'il y en ait plus ou moins, ça ne change rien.
Simplement les diagnostics pré nataux permettent de limiter les cas, mais il s'agit plus d'une médecine de "confort" (pas de mauvais procès d'intention, hein!).
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En fait les trisomiques (avec un i, comme dans Triceratops, facile non ?) sont fertiles, et leur "anomalie" n'est pas systématiquement héritable. Bon, je doute que ça ait un poids énorme sur la structure génétique des populations (leurs allèles sont "normaux" de toute façon).
Herbert de Vaucanson a écrit :
Ce n'est pas une mutation génétique non, puisque ce n'est pas un caractere plus "sélectionné".
On pourrait même concevoir l'effet inverse (je ne dis pas qu'il est vrai, je dis qu'il est "vraisemblable" ) : les nerdz ou GSNALF qui se reproduisent plus que les bogoss. En effet, le bogoss, qui nique à droite à gauche, en général c'est ce genre de mec qui à la trouille de se marier et d'avoir une vie rangée avec femme et gamin, alors que dans mes potes GSNALF c'est l'inverse, la plupart, dés qu'ils ont trouvé une copine, ils la gardent quasi à vie (et donc famille, gamin tout ça)
(bon je ne dis pas que c'est la réalité hein, mais ça n'est pas invraisemblable non plus, c'est pour montrer que ce n'est pas parce qu'on est bogoss qu'on va nécessairement "plus" se reproduire : ça ne tombe pas sous le sens).
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Ca pourrait être une mutation génétique qui se répand (dérive, hitchhiking & co.) même si le caractère "dents pourries" n'est pas sélectionné (= n'entraîne pas de différence de survie ou de succès reproductif)... M'enfin. On va pas tortiller du cul pour chier droit
('tain, terrible, les stratégies reproductives du bogoss et du nerd )
Herbert de Vaucanson a écrit :
Un ralentissement tellement énorme qu'on peut le considérer comme un arrêt à mon sens. Quand tu dis "certains critères seront toujours des avantages évolutifs", j'imagine que tu es conscient qu'un avantage évolutif n'en est un que si la personne qui a cet avantage se reproduit plus que les autres, si elle a plus de descendant. C'est surtout sur ce fait là qu'il y a pb : avec notre morale et les moyens de contraception, ceci est completement biaisé (le type ultra laid et suffisamment con pour ne pas être instruit sur les méthodes de contraception pourra avoir une descendance énorme, et à côté un prix nobel, champion du monde d'athlétisme, mannequin et super bogoss n'aura peut être pas d'enfant, ou juste un ou deux). Bref, peux tu me dire de quels criteres tu parlais en disant cette phrase ?
A là par contre, je suis d'accord, évidemment, si les conditions changent, les conclusions aussi évidemment, si les conditions "naturelles" deviennent plus préssantes et plus "maitrisables" par l'Homme, alors la sélection naturelle reprendra son plein pouvoir.
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La sélection n'a pas besoin de s'exercer à chaque génération pour être qualifiée comme telle, et encore heureux. C'est quasiment toujours une question de tendances [vive les biostatistiques] qui permet de définir si on a affaire à un réel phénomène de sélection ... à une certaine échelle de temps et d'espace (donc c'est pas en comptant les enfants de M. Durand et ceux de M. Dupont qu'on pourra trancher, pour faire simple). C'est d'ailleurs le problème qui revient quand on parle des "avantages" de telle ou telle mutation : c'est toujours un avantage relatif, à un instant donné dans un contexte donné, avantage pas, peu ou très marqué selon les individus.
Mais effectivement il semble y avoir des périodes de "relâche" de la sélection pour certains caractères (pas forcément tous ensemble en même temps, non plus : cf. évolution en 'mosaïque'). Et en moyenne, à l'échelle des milliers d'années on pourra parler de périodes "calmes", statiques (mais quand même pas d'un 'arrêt'), et d'autres plus "agitées".
lokilefourbe a écrit :
Un arrêt dans le sens ou il y a peu de chances qu'on se retrouve à terme avec une corne au milieu du front ou un troisième oeil.
Mais l'évolution génétique n'est pas forcément aussi spectaculaire, c'est ça qui me dérange un peu quand tu dis que l'évolution s'arrête.
C'est sûr on a peu de chance de suivre les traces du quadrupède qui devint un cétacée, on ne subira pas avant très longtemps (voire jamais, même) une telle pression sélective.
Je pense que ce n'est pas parce qu'actuellement on pourrait considérer que nous sommes dans un stade optimun au niveau évolutif, que ça va durer.
On est tout jeunes.
Si on prend une espèce à un temps T précis, on pourra toujours conclure qu'elle est parfaitement adaptée et qu'elle ne changera plus, puis on revient à T+(x) et là surprise...
Alors évidement c'est le (x) qui compte, je suppose que je l'imagine plus grand que toi pour appuyer mon raisonnement.
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Ouaip, d'ici qu'on ait une évolution morphologique rapide et vraiment sensible, je vois pas trop (ou alors amha faudrait une saleté de crise bien chiadée, ce qui nous ramène au tomic). D'autant que comme singes-ayant-la-bougeotte, on a une morphologie/physiologie assez passe-partout [on a fait nos preuves, merde, en 50 millions d'années ] et peu de chances de connaître des restrictions draconiennes de notre milieu de vie...
mogg a écrit :
je ne dis pas qu'il y en a aujourd'hui plus qu'il y a 100 ans. c'est evident qu'avant juste on s'en foutait d'avoir des dents de travers. mais le fond du truc c'est que la machoire est en mutation depuis lucy en passant par les cro magnons jusqu'a nous...
ouais, ok si t'evalues les mutations a l'echelle d'une centaine d'années. effectivement y a que les xmen qui rentrent dans les criteres
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Oui ça change. Un peu. Et à trois ou quatre "moments", sur quelques millions d'années. (On observe plutôt des 'sauts' qu'un changement graduel, pour la dentition) Donc il y a bien eu évolution pour avoir entraîné des changements de morphologie à l'échelle de populations, sur des tas de générations. Mais quant à savoir si ça va encore changer, chez mon gosse, ou chez nos arrière-...-petits-enfants communs, euh Pour l'heure, rien ne bouge sensiblement (cf. comparaison des dentitions néolithiques et modernes, à corriger des différences de mode de vie/alimentation)
Herbert de Vaucanson a écrit :
Qu'elle soit en mutation depuis lucy et jusqu'à il y a encore deux ou trois siecles, pourquoi pas, mais aujourd'hui non, puisqu'il faut qu'il y a ait sélection pour qu'il y ait "mutation" au niveau global.
Euh non, justement, je ne faisais que reprendre ton exemple où c'est toi qui disait que l'homme perdait des poils depuis à peu pres un siecle.
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Franchement je doute qu'on ait des changements quantifiables de la formule ou morphologie dentaire de notre espèce depuis que Homo sapiens est sapiens... Peut-être une répartition différente des morphologies extrèmes, mais là encore c'est la merde pour trancher entre ce qui est "bruit de fond génétique", "tendance globale des Hominidae" et "plasticité face aux changements de vie/aliments".
mogg a écrit :
j'ai dit un siecle moi ? j'ai dit que globalement depuis lucy :
1/on perd des poils
2/ on a une machoire moins proeminente
3/en gagne en complexité du cerveau
4/en taille
etc. etc.
pour ce qui est des dents, c'est juste un exemple que tu peux constater au quotidien. la machoire est en train de muter, les dents font n'imp' vu qu'il n'y a pas de regle fixe de comment ca doit etre idéalement, vu que c'est en pleine mutation justement...
et globalement ca va vers une machoire plus petite
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Là ya une notion d'échelle, de point de vue, à prendre en compte. Oui, notre famille présente depuis quelques millions d'années, et dans une de ses branches (la notre), certaines tendances. Mais on peut perdre un mètre en 100 générations de différentes façons : soit chaque génération est plus petite de 1cm, soit de temps en temps une génération perd 25 cm d'un coup.
Vu de loin, et si on ne dispose que de 4 ou 5 squelettes, on ne pourra pas trancher. D'après les données paléo, c'est la deuxième hypothèse qui semble coller Donc pas de raison que nous soyons nous-mêmes différents de nos parents. Un jour, peut-être... mais dans quel contexte ?
Herbert de Vaucanson a écrit :
Ben oui, puisque tu as sorti cet exemple pour contrecarrer ce que je disais quand je disais qu'il n'y avait plus d'évolution depuis un siecle. Je pense que tu n'as pas compris comment se font les mutations au sein d'une espece : il ne peut pas y avoir "mutation" de la machoire comme tu dis, vu qu'il n'y a plus de selection. "C'est en pleine mutation" : ça n'a pas de sens en ce moment, surtout si tu rajoutes que "globalement ça va vers une machoire plus petite". C'est plus probablement du à autre chose : probablement au fait qu'on diagnostique ces problemes alors qu'avant on ne les diagnostiquait pas.
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- Soit on est effectivement dans une période de forte sélection pour un caractère "machoire diminuée" (là, je vois pas trop ; et ça bouge guère depuis des lustres...)
- Soit on observe juste un effet secondaire "de circonstance" d'un autre changement (meilleure alimentation, moins de maladies...)
- Soit on se focalise + sur certaines choses qu'avant, et donc on a une vision biaisée, par manque de données comparatives p.ex.
A priori ça ne marche pas comme ça A moins qu'il y ait, dans un contexte particulier, une pression de sélection qui avantage ceux à petites jambes, ou nuise à ceux à longues jambes. Sous l'effet du hasard, sinon, pourquoi pas... mais avec 6 milliards de gusses, faudrait un sacré coup de bol pour que les petites jambes parviennent à prendre le dessus.
Si un organe "dépourvu de fonction" finit souvent par ne plus (trop) exister au sein d'une population, c'est parce qu'il a représenté - à un moment ou à un autre - un handicap suffisamment fort pour être systématiquement défavorisé durant la loterie de la survie/reproduction...
Elle en produit aussi. |