Citation :
Pour ses avocats, l'accident, imprévisible, a eu pour cause les « sublimes décrets de la providence » selon les termes de Me Philippe Dupin91, et doit être accepté comme résultant des risques normaux du progrès technique. Me Eugène Bethmont92 conclut ainsi sa plaidoirie : « vous ne profiterez des immenses avantages de l’industrie qu’en vous résignant aux périls et aux chances qui sont ses inséparables compagnes ». Répliquant à cette « étrange conclusion », Emmanuel Arago, avocat des parties civiles, nie qu'il soit « vrai que cette fatalité soit attachée aux progrès de la science »93. Subsidiairement, la défense soutient que compte tenu du montant d'un million de francs des dommages-intérêts demandés, la charge éventuelle de la réparation devrait être supportée par la compagnie et non par ses six employés incriminés pénalement.
Le jugement est rendu le 10 décembre 1842. Relevant les divisions existant entre « les hommes de la science » aussi bien sur l'origine du déraillement que sur la double traction et l'emploi de la Mathieu Murray, ainsi que le manque de crédibilité des témoignages sur la vitesse, il conclut qu'aucun délit ne peut être reproché aux prévenus, qui sont donc relaxés.
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