Dans un discours devant la Commission des affaires publiques israélo-américaines, un lobby juif américain, M. Powell .....Evoquant la question israélo-palestinienne, Colin Powell a renouvelé le soutien de George W. Bush à la création d'un Etat palestinien, assurant que "la sécurité d'Israël nécessite la paix avec ses voisins". Il a également réaffirmé l'appel à un gel de la construction des colonies juives dans les Territoires, s'attirant cette fois de maigres applaudissements et quelques huées.

Triste manifestation contre la guerre à Paris
 
Près de 50 000 manifestants ont défilé samedi à Paris contre la guerre. Un défilé parfois houleux, de plus en plus dominé par le thème du conflit israélo-palestinien, et où l'on a même vu le portrait du raïs irakien porté par des admirateurs ambigus.
 
A 14h00, une trentaine de casques blancs font le point place de la Concorde. Ce groupe est censé constitué la réponse de l'ensemble des collectifs à l'agression dont a été victime l'association juive Hachomer Haltzair la semaine dernière. Leur seul moyen d'action : «dialoguer avec ceux qui profèrent des slogans racistes ou antisémites». Avant le départ de la manifestation, un militant se réclamant du CAPJPO (Collectif des appels pour une paix juste au Proche-Orient) prend à partie les «pacificateurs». Leur présence, selon lui, focalise l'attention des médias sur un incident grave mais marginal, entachant l'ensemble de la manifestation, reléguant au second plan le conflit irakien et israélo-palestinien. Il rappelle également que «les médias n'ont pas rendu compte de la profanation d'un cimetière musulman de la même manière».  
 
Le cortège arabe pro-palestinien fait une nouvelle fois la démonstration de sa colère. Phénomène en voie de banalisation, le drapeau américain brûle boulevard Saint-Germain aux cris de «djihad» et «Dieu est grand». On lit de la joie dans les yeux de ces quelques jeunes qui finissent d'écraser de leurs pieds les derniers lambeaux du symbole de la toute-puissance américaine, une joie quasi-enfantine mêlée à une véritable rage. Mais comment s'étonner que de jeunes arabes se défoulent sur l'étendard américain en scandant le nom de Dieu, lorsque Georges W. Bush martèle continuellement dans les médias que la guerre unilatérale et illégale menée contre l'Irak, pays arabe, est la mission divine assignée aux Etats-Unis ? Derrière une banderole «sionisme=fascisme» d'autres jeunes enflamment une caricature du drapeau israélien. «Empêchez-les de filmer ! (?) Vous allez réduire ça à 20 personnes qui s'excitent» hurle une jeune femme. Les menaces pleuvent sur les équipes de télévisions. L'affrontement devient verbal, presque physique. Plus loin, une palestinienne laïque nous explique qu'amener le débat sur le terrain de la religion c'est donner des arguments aux adversaires de la paix. «La guerre menée par Sharon est une guerre coloniale (?) mais brûler un drapeau israélien ici en France c'est un signe de faiblesse, je suis contre». Un nouveau drapeau américain flambe. Cette fois, les jeunes utilisent un drapeau irakien en papier pour démarrer le foyer. On s'interroge alors sur le sens à donner et celui qu'ils donnent eux-mêmes à leur geste. Surtout lorsqu'ils se mettent à brûler le drapeau de l'association étudiante pro-palestinienne Agir contre la guerre qui domine leur cortège.  
 
Les cendres et les esprits refroidis, nous pouvons enfin discuter, notamment avec Yazid, un éducateur, qui nous explique que les réactions de violence des jeunes à l'égard des médias sont dûes au traitement des événements et au sentiment d'injustice des populations arabes. «Il ne faut pas réduire la manifestation à quelques éléments». Effectivement, une autre image à retenir c'est celle de l'Union juive française pour la paix (UJFP) défilant avec un slogan écrit en Arabe, Français et Hébreu? entre deux cortèges pro-palestiniens. Richard Wagman, président de l'UJFP, association «pro-palestinienne», joint plus tard au téléphone, n'est pas contre la radicalisation de l'atmosphère qui traduit selon lui une plus forte implication de l'opinion aux problèmes du Proche-Orient. «Certains (manifestants) étaient énervés dans le bons sens» déclare-t-il deux jours plus tard, mais il déplore un groupe marginal de jeunes «musulmans intégristes» qui ne faisaient partie d'aucune association et qui hurlaient des appels à la guerre sainte et des slogans ouvertement antisémites. La semaine dernière, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme appelait «les amis de la cause palestinienne à plus de tenue et de décence dans l'intérêt même de la cause qu'ils veulent défendre». D'ailleurs, un membre d'Hachomer sous l'uniforme des casques blancs, rend son tablier, découragé.  
 
Il y a près un an, l'équipe de Digipresse suivait l'une des premières manifestations contre une guerre déjà à l'état de projet «sur le bureau» du président Georges W. Bush (cf. notre reportage). Un seul slogan réunissait alors un faible nombre de participants : «Bush, Blair, Chirac, votre sale guerre, on n'en veut pas». Samedi 29 mars 2003, le conflit israélo-palestinien semblait devenir un thème majeur, au point presque de reléguer le conflit irakien au second plan.  
 
« Echec de la pensée arabe »  
 
L'image la plus inattendue est sans doute celle de ces manifestants irakiens, accompagnés de quelques Maghrébins, certains dispersés dans les autres cortèges arabes, qui brandissent le drapeau irakien avec la maxime «Dieu est grand» (inscrite depuis 1991 seulement), et le portrait de Saddam Hussein au meilleur de sa forme. Lors du premier conflit, le raïs de Bagdad était devenu le héros du monde arabe, car «seul dirigeant capable de tenir tête aux américains». Mais cette fois, certains vont jusqu'à soutenir que le fier moustachu n'est pas le dictateur que l'on croit, et sans doute la meilleure chose qui puisse arriver à son peuple. Apparemment, nous, français, serions manipulés par nos médias. Ce n'est pas l'avis de Salah Alhamdani, poète et opposant irakien, qui pendant une interview accordée à une télévision se fait fait agressé, ainsi que sa compagne, par ses propres compatriotes. L'échauffourée lui vaut une bosse sur le front et une côté cassée. «Des agents de Saddam Hussein sont dans le cortège» selon lui. Il parle des «pauvres jeunes maghrébins» manipulés qui défilent avec ce drapeau «imbibé de sang». Cet incident est, pour l'écrivain déjà publié en France chez l'Harmattan, «symboliquement extraordinaire» : «un peuple qui frappe ses poètes, c'est le signe de l'échec de la pensée arabe». Tandis qu'on siffle le McDonald de Saint-Michel protégé par une colonne de CRS, la voix mélancolique de la chanteuse libanaise Feruz s'élève au-dessus de la foule, ajoutant un peu plus de tristesse à cette manifestation dans laquelle, aux dires de certains passants, le peuple irakien reste le grand absent.

PARIS (AFP) - Cinq adolescents, placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur un affrontement entre bandes rivales au cours duquel un jeune Juif de 17 ans a été grièvement blessé samedi soir à Paris, ont été libérés, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
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Les cinq jeunes, âgés entre 14 ans et 17 ans, ont été placés par la juge chargée de l'enquête sous le statut de témoin assisté, à mi-chemin entre celui de simple témoin et celui d'inculpé, faute d'éléments permettant de leur imputer les violences.
 
La justice française a ouvert mardi une enquête pour "tentative de meurtre aggravée par le caractère antisémite" de Rudy H., grièvement blessé dans le 19e arrondissement, un quartier cosmopolite du nord-est de Paris où vit une importante communauté juive.
 
Cette affaire a fait les gros titres des médias en France et des responsables religieux et politiques ont dénoncé un acte antisémite.
 
Le parquet avait requis l'inculpation et l'incarcération des cinq mineurs.
 
"Ils sont dans l'environnement de ces bandes communautaires, ils ont participé à l'action de groupe sans que pour l'instant on puisse leur imputer un fait de violence précis", avait déclaré mardi le procureur de la République, Jean-Claude Marin.
 
Victime, selon les termes des témoins rapportés par le procureur d'un "massacre ou d'un lynchage", le rôle exact de Rudy H. doit encore être précisé. Sous le coup d'un contrôle judiciaire depuis six mois, Rudy savait "qu'il devait se tenir tranquille", selon son avocate Me Francine Berrebi-Freoa.
 
"Mon fils n'est pas un voyou, je lui ai inculqué des règles, des valeurs c'est un enfant qui a des amis de toutes races", a assuré sa mère, Corinne, à la station de radio RTL.

L'agression, dont a été victime le jeune homme, Rudy H., a eu lieu "vers 19h00/19H30, au bout de la rue Petit (XIXe), au terme d'une échauffourée opposant une bande d'une vingtaine ou 25 de personnes appartenant à une bande de jeunes noirs à des jeunes européens, dits de la communauté juive en nombre nettement inférieur", a raconté le procureur lors d'une conférence de presse.
 
"Ces jeunes prennent la fuite, l'un d'entre eux (Rudy) s'est retrouvé dans un voie sans issue pour lui. Il s'est retrouvé bloqué contre le portillon du square puis bloqué entre deux véhicules où il s'est fait rouer de coups", a-t-il expliqué. e procureur a évoqué cet affrontement comme l'épilogue d'incidents qui ont émaillé la journée de samedi le quartier des Buttes-Chaumont (XIXe).
 
Il y a "une série d'affrontements de type communautaire entre bandes". "On est sur un petit territoire et les luttes de territoire se fondent sur les communautés", a-t-il dit après avoir précisé que "pour la première fois ces luttes communautaires atteignent un point tout à fait inhabituel".
 
La première s'est déroulée vers 16H30 lorsque un jeune majeur a été "frappé par des garçons appartenant à une bande de jeunes de couleur" mais est parvenu à s'échapper.
 
Pour ce fait, le parquet a ouvert l'information pour les chefs de "violences en réunion aggravées par la circonstance de l'antisémitisme", passible de cinq ans d'emprisonnement. Trois des cinq mineurs, qui étaient en cours de présentation mardi après-midi devant le juge d'instruction, sont concernés par cet premier incident, a-t-il précisé.
 
Un deuxième incident a eu lieu peu après. Le jeune homme, qui a pris la fuite sans être blessé, s'est aperçu qu'il avait "perdu sa chaîne avec son étoile de David". Il est alors revenu sur ses pas avec trois camarades. +Peu après, vers 17H00, deux des trois camarades ont été pris à partie "assez gravement car il est fait état d'une machette ou d'un outil de boucher", a détaillé le procureur. L'un d'eux a été blessé au bras en tentant de se défendre.
 
Pour ce deuxième fait, l'information vise les chefs de "violences en réunion aggravées par la circonstance de l'antisémitisme et de port d'arme", passibles de 10 ans d'emprisonnement. Un des cinq mineurs présenté mardi après-midi est concerné par cet épisode.
 
L'affrontement dans lequel Rudy H. a été grièvement blessé est donc le troisième incident de la journée. L'information a été ouverte pour les mêmes chefs que pour le deuxième fait à l'encontre de quatre des cinq jeunes présentés mardi après-midi et pour "tentative de meurtre aggravé par la circonstance de l'antisémitisme" contre X, les personnes "qui se sont le plus acharnées", a précisé le procureur.
 
Revenant sur le caractère antisémite de l'agression, M. Marin a évoqué un "antisémitisme par incidence".
 
"De manière assez primaire, on a une sorte d'identification à une communauté présupposée africaine ou noire d'un côté, à une communauté juive de l'autre. C'est un antisémitisme par incidence", a-t-il expliqué. "On ne retient pas une volonté d'agresser particulièrement une personne d'origine juive mais un membre de cette bande de jeunes juifs", a-t-il ajouté, en précisant que lors de l'agression "des insultes antisémites ont fusé de même que dans d'autres bagarres des insultes racistes".