D'abord, tu n'as pas défini les termes du sujet.
En l'occurrence les termes importants ici sont:
-travail (quel travail? l'activité productive? le fait de modifier la nature? )
- valeur ( monétaire? sociale?
- peut (quand le verbe pouvoir est utilisé dans un énoncé, cela renvoie à chaque fois au droit et à la possibilité)
ex: "Est-ce que je peux faire ça?" désigne aussi bien la demande d'une autorisation "suis-je autorisé à le faire" ou "est-ce que j'ai la possibilité de le faire "
- produit (quelle production? monétaire encore une fois? qu'est-ce que produire? )
Ton plan (eau chaude/eau froide/ eau tiède) ne tient pas la route et les questions que tu poses sont désordonnés et ne traitent que très partiellement le sujet.
La philosophie nécessite de la rigueur.
D'abord, on pose les termes du sujet, on les analyse séparément.
Ensuite, on essaie d'isoler l'objet de la question, ici la production d'un travail sans valeur. Mais qu'est-ce qu'un travail sans valeur?
Déjà est-ce possible?
Essaie-aussi de confronter les termes du sujet avec des synonymes.
Pourquoi production et non création, par exemple, ou encore pourquoi valeur et non utilité -> un travail sans valeur est-il un travail sans utilité?
Il faut que tu saisisses les ambiguïtés du sujet pour en soulever le paradoxe.
Le philosophe, amoureux de la sagesse, est l'homme du paradoxe, qui contredit l'opinion commune, dépassant la singularité des croyances éparses pour arriver à l'universalité du concept. (Certes, ce n'est que la théorie ).
Il ne faut pas que tu sois découragé, la philosophie est une matière déroutante pour le débutant, car tu te retrouves comme le prisonnier de l'allégorie caverne (Platon, la République, livre VII) complètement tordu par ses préjugés qui doit se remettre droit pour pouvoir utiliser la raison discursive (l'utilisation des concepts) et ainsi répondre à la question posée.
Je te propose plutôt que tu ailles par étape doucement car la précipitation ne te mènera à rien.
1. Définis d'abord les termes du sujet et l'objet de la question.
2. Soulève les ambiguïtés des termes et donc les problèmes posés par la question. Les sujets de philosophie sont pièges et là tu es tombé droit dans le panneau en essayant de répondre directement à une question basée sur un préjugé alors que tu aurais du montrer sa contradiction, soulever le paradoxe. La problématique est composée de 4 questions (une principale et une pour chaque partie)
3. Pars de la doxa, l'opinion commune. A la question, "le travail peut il avoir de la valeur si ce qu'il produit n'en a pas ? ", j'aurais personnellement tendance à répondre non, en tant que capitaliste basique, je penserais plutôt que ceux qui ne produisent pas de valeurs sont des parasites (Je me caricature bien entendu, plus la doxa est caricaturale, plus il est aisé d'en soulever le paradoxe qui devient d'autant plus voyant).
Tu as déjà, l'accroche de ton introduction. Je te conseillerai de te baser sur un fait, par exemple au XIXe siècle, du temps de la révolution industrielle, seul le travail productif était valorisé et les artistes étaient marginalisés. La deuxième question de la problématique posera la doxa, à partir de laquelle tu réfléchiras.
4. Il faut que tu bâtisses ton plan pour répondre à la problématique. Dans la première partie, tu définis les concepts, ici: travail, production, valeur et surtout un travail sans valeur. Ainsi, ta première partie apparait déjà: dans le premier paragraphe, tu définis le travail, puis la production et la valeur pour définir enfin ce qu'est un travail sans valeur.
Dans la transition, tu récapitules ta position et tu soulèves le paradoxe, auquel tu vas répondre dans la partie II.
La deuxième partie ou antithèse n'est pas l'affirmation contraire de ta première partie mais sa critique.
Critiquer vient du terme latin "criticare" qui veut dire "considérer les limites", "juger". Tu vas soulever les limites de ta première approche.
En réalité, si tu n'es pas sensé affirmer le contraire de ta première partie, tu seras quand même en partie amener à te contredire, ce qui est normal lorsque l'on débute la philosophie. Dans ton antithèse, tu vas d'abord critiquer la définition d'un travail sans valeur, parce qu'un travail ne se juge pas que par sa valeur monétaire ou productive ou encore son utilité, comme le montre le travail de l'artiste. Comme tu peux le voir, il n'y a pas de contradiction, tu ne nies pas ce que tu as dit dans ta première partie, seulement tu en critiques les implications comme la marginalité de l'artiste.
Dans ta deuxième partie, tu ne contentes pas de critiquer mais de proposer une autre vision pour pallier aux défauts de ta première approche.
Voilà, ce que pourrait donner ta deuxième partie: II.I critique du travail sans valeur, tu montres l'arbitraire de cette notion, II.2 autre définition de la valeur qui est élargie et sort de la production (valeur esthétique par exemple), II.3, là aussi, tu redéfinis le travail, tu pourrais te baser sur la définition de Hegel dans l'esthétique ou encore sur la vision de Anna Harendt critique du travail productif.
Ensuite, tu récapitules ta partie II, et tu en soulèves là encore le paradoxe, la vision de la valeur et du travail apparaissent trop idéalistes.
Dans ta troisième partie, tu feras la synthèse qui n'est pas un compromis. Le mouvement de la dissertation obéit à un processus dialectique comme l'a définit Hegel, tu poses la thèse puis l'antithèse qui soulève les limites de l'antithèse pour proposer une autre explication pour enfin surpasser les oppositions et proposer une nouvelle position, qui elle même servira de thèse pour des débats futurs mas toi tu t'arrêteras là car tu seras épuisé après 4heures de dissertation et que l'on ne te demande pas d'écrire un livre .
Dans ta troisième partie, tu définis les concepts dans leur ensemble pour surpasser les oppositions.
III.1 le travail au sens large, III.2 la valeur dans toute sa subjectivité et sous toutes ses coutures, III.3 la valeur attendue d'une production
En conclusion, tu te conteras d'une réponse brève sans ouverture à la problématique.
Tu remarqueras que j'ai mis l'accent sur les concepts à articuler et non tellement sur le contenu précis même si les titres des paragraphes sont évocateurs. C'est à toi de te réapproprier les concepts et de te faire ton propre cheminement.
La dissertation est une "pensée en acte", c'est comme si tu dépliais ton cerveau devant le professeur pour montrer comment tu réfléchis.
Le respect de la forme et de la rigueur est plus importante que ce que tu souhaites à affirmer.
Socrate disait que penser seul revenait à dialoguer avec soi même, la dissertation reflète parfaitement ce processus.
J'espère que je t'ai éclairé . Surtout ne sois pas découragé, il est normal que la philosophie te paraisse déroutante car cela ne ressemble quasiment en rien à ce que tu as fait auparavant. C'est une matière difficile à aborder et les textes de certains penseurs sont tellement abscons à première vue qu'il y a de quoi s'embrouiller complètement et devenir gaga
Je te conseille de lire le monde de sophie, de Jostein Gaarder et la philosophie de A à Z aux éditions hatier.
Le monde de Sophie est très bien pour aborder la philosophie, c'est une histoire de la philosophie romancée, c'est très intéressant car tu peux voir l'évolution de la pensée philosophique au cours du temps, ce qui est très utile pour la compréhension.
La philosophie de A à Z est un dictionnaire philosophique où tous les concepts essentiels sont très clairement définis, incontournable pour travailler la philosophie.
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tada tada tada