Citation :
Après treize mois de séjour, on mourrait de faim, on suffoquait et on crut tous devenir fous», se rappelle la biosphérienne Jayne Poynter (1), qui a témoigné de son expérience dans Deux ans et vingt minutes dans Biosphère II (Thunder's Mouth Press). Au terme d'interminables débats, il est finalement décidé de rompre la règle intangible du confinement et d'injecter de l'oxygène dans Biosphère II afin de ramener son taux dramatiquement bas - 14 % contre 21 % à l'air libre, c'est-à-dire l'air que l'on respire à 4 000 mètres d'altitude ! - à un niveau acceptable. Au total, plus de 30 ouvertures de la structure seront pratiquées afin d'injecter 23 tonnes d'oxygène pur. On en profite pour installer secrètement des capteurs de gaz carbonique et… ravitailler en nourriture les biosphériens affamés. L'équipe est désormais divisée en deux camps ennemis qui ne communiquent plus entre eux : les «puristes», sous l'emprise sectaire de John Allen, obéissent 24 heures sur 24 aux ordres dictés depuis l'extérieur par leur gourou tyrannique ; et les «pragmatiques» qui se rebellent et survivent tant bien que mal en grignotant de la nourriture importée en cachette.
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De nuit, ils ouvrent une porte de la bulle et y introduisent de l'air pour tenter de saboter les expériences en cours. Ils essaient d'en déloger les 7 habitants en mission, sans succès puis s'enfuient dans le désert. Arrêtés par la police, ils justifieront leur action en arguant qu'avec la nouvelle politique mise en place, «l'environnement dans le dôme allait se détériorer et devenir dangereux pour ses occupants».
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