"Pour les aficionados, inconditionnels de la corrida, ce « spectacle » est un art, une tradition plus ou moins locale, ou pourquoi pas une culture enracinée dans certaines régions de l’Europe. Pour certains écologistes français, à commencer par leur chef de file aux dernières élections présidentielles, Noël Mamère, la corrida permet, à travers les élevages de taureaux, de préserver les marismas, écosystèmes fragiles du sud de l’Espagne. Pour d’autres aficionados, cette activité serait l’expression même de la démocratie locale s’opposant au rouleau compresseur européen, destructeur d’identité. Pour d’autres encore, la tauromachie doit se développer, raison pour laquelle il est nécessaire d’initier très tôt les enfants à cette pratique. Enfin, à travers les ferias, on veut nous faire croire que les corridas représentent une manne financière pour le commerce local.
Pourquoi finalement s’élever contre une pratique si positive, alors que le premier des aficionados français, Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, nous dit : « J’aime le taureau d’un amour sincère, si je pensais que le taureau souffre, j’arrêterais tout de suite ! »
Et pourtant, quelques aficionados nous disent aller aux arènes en « rasant les murs », d’autres parlent à voix basse de leur « passion coupable ».
En effet, tout dans la corrida est odieux et le cynisme du monde taurin n’a d’égal que son efficacité"
"peut-on imaginer association plus contradictoire que celle de ces deux mots : corrida et bienfaisance ? Les promoteurs des corridas semblent devenir des spécialistes en la matière. Suite aux inondations catastrophiques du mois de septembre 2002 dans le sud de la France, les sinistrés pansaient leurs blessures et tentaient de reconstruire ce qui pouvait l’être. Et qu’a-t-on vu fleurir de Floirac (proche de Bordeaux) jusqu’à Fréjus (Côte d’Azur) ? Des corridas dites « de bienfaisance ».
Nous dénonçons la récupération éhontée de la détresse des victimes des inondations à travers la multiplication de ces corridas de « bienfaisance » qui riment avec « bonne conscience ». Déjà en 2001 ce type de spectacle avait été organisé au profit des sinistrés d’AZF (explosion d’une usine à Toulouse). Les acteurs du milieu tauromachique utilisent toutes les occasions pour faire la promotion d’un spectacle de mort et se faire passer pour les grands humanistes qu’ils ne sont pas. A commencer par Simon Casas, prestataire de service dans la gestion des spectacles tauromachiques à Nîmes, qui dans un journal nîmois se lamente : « moi aussi je suis sinistré ! ». Un peu de décence M. Casas ! Comment osez-vous mettre au même niveau vos problèmes financiers et la détresse des sinistrés ? Vous voulez faire croire que les inondations de septembre vous ont causé de forts préjudices financiers ? Vous voulez faire croire que la corrida serait une activité lucrative ? Oubliez-vous que la quasi-totalité des corridas sont maintenues en France à grand renfort de subventions publiques ? Vos déboires en tant que prestataire de services aux arènes de Nîmes pour l’année 2002 en sont une nouvelle preuve. Pour tenter de faire avaler autant de couleuvres au public et aux contribuables nîmois, il faut une bonne dose de cynisme… L’apothéose en la matière fut sans doute atteinte par un article scandaleux paru dans un grand quotidien national (« Le monde ») entre les deux tours des présidentielles sous le titre « l’arène contre la haine ». Une fois de plus on voulait nous présenter les tauromaniaques comme de grands démocrates. L’aficion a la mémoire courte. Il serait bon de rappeler ici que le 10 juillet 1937, le gouvernement républicain espagnol avait ordonné par décret l’abolition des corridas. Franco, le jour de la défaite des forces républicaines présida une « corrida de la victoire » (de bienfaisance ?). L’arène contre la haine ? Non ! L’arène c’est la haine, c’est l’exaltation des pires instincts de l’être humain. Sous le vernis de « l’art et de la culture » grouille l’innommable.
Fin 2002, en France, on torturait « gratis ». Pour une fois les « danseuses ridicules », comme le dit si bien Francis Cabrel, ne se sont pas faites payer. Pourquoi celles et ceux qui souhaitent réellement aider les sinistrés n’auraient-ils pas versé directement le prix de leur billet de corrida à une association caritative sans aller voir la torture dans les arènes ? Ajouter de la souffrance à la souffrance va à l’encontre de la dignité humaine. Pour connaître la réalité d’une corrida, il n’est nul besoin d’y mettre les pieds. Thierry Hély est allé pour nous assister à l’une des plus « prestigieuses » corridas de la saison. Il nous a rapporté des images insoutenables de cruauté que d’aucuns trouvent admirables. Des extraits de son film ont été diffusés sur différentes chaînes de télévision, françaises et étrangères. Face à ce document accablant, un commentateur de France 3 a pu dire : « Thierry Hély a capté ce que 10 000 spectateurs n’ont pas su voir ». Alors, « bienfaisance » ou pas, ouvrons les yeux et arrêtons la torture !"
Depuis cinquante ans, il est dans la législation française une loi injuste, en contradiction avec le principe même de la République "Une et indivisible". C'est la loi du 24 avril 1951, dite loi "Ramarony-Sourbet".
Ce texte a, en effet, initié l'alinéa 3 de l'article 521-1 du Code Pénal, ainsi que les articles R 654-1 et R 655-1, introduisant une tolérance en faveur des spectacles de corrida "lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée". L'utilisation abusive de cette "tolérance" par les pro-corridas, ainsi que son interprétation exagérément extensive par de nombreux magistrats (souvent juge et partie) font que les organisateurs de ces spectacles peuvent tout se permettre et ce, en dépit de la condamnation formelle des actes de cruauté et des sévices graves envers les animaux mentionnée à l'alinéa 1 de ce même article. Cette contradiction législative est une iniquité qu'un pays profondément démocratique comme le nôtre se doit d'abolir. Il nous paraît donc essentiel et urgent de voir nos députés se pencher sur ce cas et œuvrer dans le sens d'une abrogation de l'alinéa 3 de l'article 521-1 du code pénal. Nous travaillons en ce sens auprès d’eux.
Depuis 1951, de nombreuses dérogations ont permis au lobby tauromachique de poursuivre ses pratiques sur le territoire français pour arriver à la situation actuelle : les arènes sont de fait assimilées à des abattoirs et les taureaux dits « de combat » sont donc des animaux de boucherie. Peut-on imaginer fin plus abjecte pour un animal que sa torture juste pour le plaisir d'une foule sanguinaire?
Par ailleurs, un arrêté du 20 décembre 2000, modifiant l’arrêté du 9 juin 2000 relatif à l’abattage des animaux de boucherie accidentés, met la France dans l’illégalité européenne la plus totale puisqu’il permet la consommation de viande de taureaux destinés aux corridas, alors que l’AFSSA (Agence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments) reconnaissait le 1er juin 2001 que les sévices subis par l’animal pendant une corrida favorisait la dissémination des prions dans tout le corps de l’animal. Cette viande est donc officiellement susceptible de transmettre à l’homme la maladie de Kreutzfeld-Jacob. Au regard de la directive européenne 00/ 418/CE, la viande de taureau issu de corrida doit être considérée comme impropre à la consommation (cette directive est applicable depuis le 31 décembre 2000). M. Glavany, ministre de l’Agriculture, s’est donc permis de sortir la corrida du cadre de la Loi.
et pour finir des vidéos de corida
http://www.anticorrida.com/html/pagecrac.htm