mousstik | lechatoscar a écrit :
En parlant du civisme et de la civilité dans les transports en commun, je cherche un moyen dagir pacifique pour améliorer les comportements. Je nai pas la prétention de faire une dissertation sur la différence entre CIVISME et CIVILITE, cela va trop loin. Disons simplement que le civisme est « le respect de la chose publique », et la civilité « le respect des règles du savoir-vivre ».
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Les transports en commun dans les grandes métropoles deviennent le moyen le plus utilisé pour se déplacer. Au début, jai bien essayé de prendre ma voiture pour me rendre sur mon lieu de travail, mais parcourir plus de 30 km en venant de banlieue, avec souvent des « bouchons » interminables et, en prime, le problème du stationnement à larrivée (parking payant
.ou contravention), non merci, jai donné !
Et pourtant quel plaisir dêtre dans sa voiture et ne pas avoir à supporter une fois sur deux un voyage dans un wagon qui a souffert des dégradations, assis à côté dun voisin qui vous casse les oreilles avec son téléphone portable ou le bruit de batterie dinsectes tropicaux qui sort de son baladeur branché à fond sur ses oreilles déjà sourdes ! Et je ne parle pas bien sûr de ceux qui provoquent les autres, cherchent à se faire remarquer, mettent les pieds sur les banquettes ou vous narguent en fumant une cigarette à lodeur de foin. Je mets à part cependant une chose qui dépasse de loin mon propos, à savoir les manifestations de la pauvreté : ceux qui « font la manche » (de manière non agressive sentend). Cest un autre débat.
Ainsi, je fais aujourdhui le constat suivant : en regardant la population qui emprunte les transports en commun, on croit voir souvent des individus résignés et craintifs mêlés à dautres irrespectueux et agressifs. Où est le temps où lon nous apprenait le RESPECT de lautre, la valeur du travail et le COURAGE, où linstituteur préparait ses leçons dinstruction civique (on disait « de morale »), où mon grand-père dans sa petite boutique de brocanteur parlait avec ses amis José, Mohamed, Pierre-Jean, David, du prix du pain, de la pêche, de la Sécu, des mensonges de la politique, de la guerre dEspagne, de Verdun ou Monte-Cassino. Tous se retrouvaient là avec leurs différences, mais aussi ce qui les unissaient, car ils avaient souffert ensemble dans le travail ou à la guerre, et navaient pas besoin de cours de philosophie pour avoir du CIVISME. A cette époque là, nous respections nos parents et nos maîtres décole, nous avions des modèles et chacun notre idée de Dieu, sans histoire. Le gosse qui se tenait mal à lécole ou ailleurs, quil soit le fils de Baptiste, de Brahim ou de David, cétait une affaire vite réglée, car les parents étaient présents. Aujourdhui, il ny a plus de limites, plus de repères. Où est le BIEN ? Où est le MAL ? On nose plus dire les choses par crainte de paraître ringard ou montré du doigt, ou
.de baisser dans les sondages !
Alors relevons la tête, et si nous pouvons céder le passage ou notre place à une personne en difficulté, rien ne nous empêche de dénoncer leur INCIVISME ou manque de SAVOIR-VIVRE à ceux qui se tiennent mal, dégradent les lieux, nous cassent les oreilles avec leur zizique à fond, ou nous enfument avec leur clope. Ayez le COURAGE de faire remarquer (poliment) à un indélicat quil na pas à salir les banquettes avec ses pieds, et vous serez surpris du résultat : neuf fois sur dix les gens sexécutent étonnés, et reposent leurs pieds par terre comme si on ne leur avait jamais appris à respecter le bien public. Je vous accorde que dans certaines zones où le climat social est tendu, toute altercation peut dégénérer dans des proportions dangereuses, et là, malheureusement, il ny a plus rien à faire pour les simples usagers que nous sommes. Mais dans la grande majorité des cas, même si de temps en temps on rencontre des personnes agressives qui rejettent nos remarques ou nous insultent, cela ne va jamais bien loin, jen ai fait lexpérience. Celui-là qui vous rejette aujourdhui, naura peut-être plus le même comportement à lavenir : essuyer une remarque en public fait toujours réfléchir.
De la même manière, celui qui jette un papier par terre quand tout est sale autour de lui naura pas le même comportement dans un endroit propre où les résidants sont courtois : il y a des lieux qui forcent le RESPECT.
Cest le sentiment dimpunité face à lINDIFFERENCE générale qui incite les auteurs dactes dincivisme à recommencer sans cesse. Cest cette indifférence qui sest manifestée ce jour où je me suis battu seul contre une bande de voleurs à la tire qui avaient tenté de me dérober mon portefeuille à la station Champs Elysées Clemenceau, (ils étaient 7) ; jai déploré que la seule personne qui me soit venue en aide dans un wagon rempli de gens valides et costauds, fut un ancien combattant se déplaçant avec des béquilles ! Et le COURAGE non dun chien !
Que lon cesse de tout attendre des pouvoirs publics et de la police ; il y a des choses qui peuvent se régler autrement.
Noublions pas que le civisme cest le respect des droits et obligations de la citoyenneté. Etre CITOYEN ce nest pas un titre honorifique, cela se pratique. Quand on dit : « voter est un droit, cest aussi un devoir civique », cela veut dire que les citoyens doivent sIMPLIQUER dans la prise du pouvoir des affaires publiques, comme vous vous impliquez quand vous adhérez à une association pour lamélioration des transports en commun, ou quand vous faites remarquer à un indélicat quil na pas à salir les lieux publics. Avoir lesprit civique cest jouer un rôle dans la société pour faire changer les choses en sexprimant. Le pire cest labstention et lindifférence. Cessons de toujours subir, et agissons !
Le CIVISME cest laffaire de tous !
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theendoftheharicots a écrit :
Parler de civisme a un français, c'est un peu comme parler de physique quantique avec un inuit, c'est-a-dire que ça ne sert pas a grand-chose.
Les français ne sont pas des citoyens, mais des cons-sommateurs, qui connaissent leurs droits et recours dans les moindres recoins, parfois meme mieux que le personnel juridique, mais n'ont pas la moindre notion de ce qu'est un "devoir civique". Mis a part peut-etre d'aller voter, car ça ne demande pas un investissement personnel hors du commun, ni un courage exemplaire(anonymat des isoloirs). En fait, voter séduit encore quelque peu car cet acte est bien representatif du français moyen = revendiquer en cachette, raler en sourdine.
Concernant les incivilités proprement dites, je pense que ça fait partie d'une culture de beaufs dont la france est en plus assez fière; l'emblème le plus caractéristique de cette culture est de jeter papiers et mégots par terre, c'est un manque d'éducation total, et un manque de respect envers les personnes qui nettoient les lieux ou les rames de métros. En plus, le beauf croit rendre un service a la société en jetant ses saloperies par terre;
(beeeuh quoi, ca donne du boulot aux employés de la mairie) C'est a ce genre de propos que l'on reconnait le con de base. Non, ni les employés municipaux, ni les femmes de ménages ne sont des petits larbins a qui l'on jette des mégots pour les nourrir(tiens, ramasse, Conchita, grace a moi, tu peux bouffer tous les jours!). Jeter son papier a la prochaine poubelle est le signe que l'on respecte ces personnels, tout comme ramener sa tasse sale sur le comptoir lorsqu'on a consommé en fond de salle dans un bar ne demande pas un effort surhumain, et c'est aussi le signe que je ne considère pas que le serveur "est la pour ça".
Parce que c'est la le signe de la "beauf attitude" qui a malheureusement remplacé le savoir-vivre a la française. Le consommateur paie une prestation (ticket de métro, consommation au café, etc...), et il se croit paré de tous les droits. (Ah, j'ai payé, avec le prix que ca coute, ils peuvent venir la chercher, leur tasse!) En fait, le français moyen, contre une somme d'argent, attends d'etre entièrement pris en charge, il doit etre servi, diverti, renseigné, aidé, etc, pour le seul prix du ticket de métro ou d'autoroute. Je me marre chaque hiver, quand la météo dit que le week-end va etre perturbé, qu'il va y avoir de la neige, du verglas, etc...que les conditions sont défavorables pour prendre la route et que des milliers de cons choisissent quand meme ce week-end pour partir en maraude, alors que les services météorologiques le leur ont déconseillé; Aprés, au JT de 20h, on voit toujours le meme reportage avec la mère Bidochon de service, coincée pendant quatre heures au péage avec son Scénic paralysé par le verglas ("on a pas été informés, les services de l'autoroute auraient pu prévoir, moi, j'ai trois petits qui ont pas mangé, et comment on va faire, Kévin, arrete d'embeter ta soeur!" )
C'est ca, aussi, la connerie française. (J'ai payé 8 euros de péage, "ils" auraient du mettre un employé avec une pelle sous chaque flocon de neige qui tombe, aprés tout, on paie des impots pour ça). Avec ce genre de mentalité, il ne faut pas s'étonner que notre pays soit complètement a la ramasse dans la compétition internationale, et nous ne pouvons que subir la mondialisation, comme nous subissons deja l'Europe. L'esprit d'initiative et de compétition sont des choses complétement abstraites dans ce pays d'assistanat et de laisser-aller.
Quant a la solidarité, ce n'est qu'un mot dont on aime se gargariser. Si quelqun se fait agresser dans une rame de métro bondée, personne ne lève le petit doigt pour porter secours a la victime. Tout le monde tourne la tete ailleurs, et par contre, au prochain arret de la rame, tout le monde va se mettre a gueuler (eh, poussez pas, eh, c'est ma place!)parce que c'est ca le français. Un trouillard a grande gueule, qui va hurler sur une caissière de Monoprix parce qu'elle lui as rendu 2 centimes de moins, et chier dans son froc en fermant sa gueule quand deux jeunes cons foutent le bordel dans un autobus.
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rien à dire Que de props sensés et en plus sans faute, est-ce que ce serait lié ;-)
Juste une chose à ajouter, en plus de l'incivisme pour tout ce qui est dégradation ou manque de respect d'autrui, il y a le facteur "peur". Quand une personne se fait agresser par plusieurs individus, il faut une sacré dose de cran quand on pese 40 kilos tout mouillé pour se rebeller ;-)
Il ne faut pas oublier qu'a un ou deux contre sept, ça ne change pas la donne. Et je ne pense pas que ce soit demain la veille que les gens arreteront d'avoir peur...
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