philarine a écrit :
Je ne sais pas si lhistoire que je vais vous raconter trouve sa place dans ce forum mais le sujet est tellement rempli damour que jen viens à considérer quil ny a pas dendroit ou ce récit ne pourrait trouver sa place.
Voila, lhistoire se déroule en France et met en scène deux surs. Laînée se prénomme Sylvie, elle approche la Quarantaine et elle est la maman de deux enfants. Elle est depuis quelques mois, propriétaire dune maison nouvellement construite et vit une vie heureuse en compagnie de son mari et de toute sa famille
Sa sur, de sept ans sa cadette, sappelle Karine. Sa situation sociale est beaucoup moins classique mais cest un choix de vie. Elle a en effet préféré voyager le plus possible en compagnie de son mari.
Issues dune famille de quatre enfants, les deux surs ont toujours su conserver une relation complice même si, la vie faisant, les visites et les coups de fils nétaient pas aussi fréquents quelles auraient pu le désirer parfois -les longs voyages de Karine naidant pas vraiment a gardé un contact fréquent. Mais cela ne venait en rien assombrir leur belle relation fraternelle.
Et puis un jour, la benjamine apprend quune maladie lui détruit les reins petit à petit. Une bien mauvaise nouvelle mais comment se morfondre quand on se trouve encore en parfaite santé et que lon ne rêve que de voyage et de plongée sous marine
.Alors elle continue de voyager Apres deux ans et demi dabsence en Asie du sud est, Karine revient en France, heureuse comme jamais. Et cest la, que la réalité la rattrape et la gifle avec une telle force quelle tombe dans le coma pendant plusieurs jours.
Apres quelques semaines difficiles, Karine finit par remonter la pente mais maintenant elle na pas dautre choix que de faire face a la vie et à sa maladie.
Ses reins fonctionnent de moins en moins et, en quelques mois, leurs états empirent considérablement
.
De globe trotteuse, Karine devient sédentaire, à la vie bien organisée : Trois fois par semaine, elle doit se rendre dans un centre dhémodialyse et, durant cinq heures, une machine servant de rein artificielle se charge de nettoyer son sang.
Lopération est éprouvante pour le corps et, a long terme, il finit par en pâtir grandement. Il existe une seule alternative pour éviter les séances dhémodialyse : La greffe ou, plus correctement, la transplantation dun rein.
Malheureusement, Karine nest pas seule dans cette situation et de nombreux malades attendent jour après jour, nuit après nuit, un coup de téléphone qui les préviendraient quun rein, fraîchement récupère sur un cadavre, présente un nombre suffisamment important de critères permettant une transplantation immédiate
.
Daprès le groupe sanguin de Karine, un minimum de deux ans dattente est à prévoir, mais cela peut être bien plus
.aucune garantie
. Une autre solution serait davoir un donneur vivant. En effet, lHomme peut vivre normalement avec un seul rein. Très rapidement et de façon tout à fait spontané, les parents, les frères et surs de Karine se portent volontaire pour donner un de leurs reins. Dautres personnes de son entourage font de même mais les médecins, dans un premier temps, ne se préoccupent que des membres les plus proches, supposés avoir la meilleure compatibilité possible. Quant au mari, il se retrouve immédiatement écarté, de par la loi, de la liste des donneurs vivants virtuels.
Le processus est long et les examens extrêmement nombreux. Rapidement la mère et la sur, Sylvie, se retrouvent en tête de liste des donneurs potentiels.
Et puis les examens avançant, le chirurgien choisit une date : Ce sera dans un peu plus de deux mois, début février 2005.Quand au médecin, il désigne la sur comme donneuse
.puis la mère
.et, finalement, la sur remporte ce concours quelque peu sordide.
Bref, ceci pour laisser entrapercevoir létat de nervosité dans lequel se trouvent les principales intéressées et, en définitive, la famille entière.
Peu de temps avant noël, lopération est repoussé dune semaine par le chirurgien. Elle se déroulera donc le 16 février 2005. La vie peut parfois envoyer des messages vraiment déroutant puisque cette date est le jour de lanniversaire de Karine. Tout le monde alors sefforce dy voir un signe positif du destin; dans ce genre de situation, chacun saccroche au moindre détail.
La veille des opérations, à lhôpital, les deux surs passent une journée plutôt angoissante et, léchéance approchant, les incertitudes rongent leurs têtes. Mais à aucun moment, Sylvie ne montre un regret ou ne serait ce quune hésitation. Elle a normalement peur mais elle est pleinement déterminé à mener à bien sa mission : Offrir un rein à sa petite sur.
Lopération est longue et lattente à la limite du supportable mais, en début daprès midi, on apprend que les deux opérations se sont déroulées parfaitement et que chacune sest réveillée quelques minutes
. avant de se rendormir, aidées par les tranquillisants et autres anti-douleurs
.
Dans les jours qui suivent, Sylvie est celle qui souffrira le plus car, lors du prélèvement, et dans le souci de ne pas abîmer le rein, le chirurgien a dut lui déplacer deux cotes !!!!
Le 21 février Sylvie regagne sa demeure mais elle passera encore quelques longues journées a souffrir aussi bien physiquement que mentalement.
Quant à Karine, son hospitalisation dure jusquau 05 mars avant de se prolonger une dizaine de jours dans une maison de convalescence pour la replonger, petit à petit, dans une vie proche de la normale.
Plus de trois mois ont passé et je suis heureux de pouvoir annoncer que les deux surs vont pour le mieux. Karine doit encore se rendre à lhôpital régulièrement afin dajuster au mieux les médicaments anti-rejets et surveiller son état général. Mais les visites ne vont pas tarder à sespacer, le moral nen sera que meilleur et, plus le temps passe, plus il y a despoir pour lavenir à long voir très long terme
.
Sylvie, elle, sest rétablie complètement. Elle a repris quelques activités sportives et attend le mois de septembre avec impatience pour recommencer les entraînements de judo, une activité quelle a découvert il y a un peu moins dun an. Elle considère toujours quelle na fait quun geste tout à fait normal, quelle na fait quaider sa sur, rien de plus
.
Comme vous avez pu le deviner, lhistoire ci-dessus nest pas une fiction. Elle lest encore moins pour moi puisque que Karine est ma femme depuis plus de douze ans et Sylvie, ma courageuse belle sur.
Ce texte que vous venez de lire a pour but principal de recueillir des témoignages de sympathie pour Sylvie afin de lui montrer à quel point son geste est magnifique. Oui, son geste est lun des plus beau quun être humain puisse faire sur terre et il est encore plus incroyable et merveilleux quand on la vécu de lintérieur comme moi....
Il est tellement disproportionné quil devient quasiment impossible de la remercier par de simples mots. Alors peut être que de nombreux remerciements dinconnus mêlés aux témoignages de personnes de notre entourage parviendront à approcher le phénoménal remerciement quelle mérite....
Merci de votre temps et, plus encore, de votre contribution.
Et surtout, MERCI Sylvie....
PS : Pourquoi ne pas demander la carte de donneur dorganes ? Quand il ny a plus despoir pour vous, il y en a encore pour les autres.... Réfléchissez-y....
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