Les démarches administratives ne sont jamais une partie de plaisir, qu’en est-il de celles-ci le lendemain d’un accident de moto qui vous marquera à vie ?
J'ai 26 ans au moment où j’écris ces lignes. Passionné par les deux roues, j’ai passé mon permis de conduire en 2014. Quatre années plus tard, me voilà allongé dans un fossé, sonné, ensanglanté, à me demander si je suis vraiment vivant.  
Ça y est, c’est mon tour.
 
Une jeune femme m’a coupé la priorité au moment où je la croisais. Depuis la départementale où je circulais, elle attendait pour accéder à une zone industrielle et par conséquent devait traverser ma voie. Elle était à l’arrêt pour effectuer ses contrôles avant de s’engager.  
Malheureusement pour moi, elle ne m’avait pas vu en cette fin d’après-midi d’été où le ciel était dégagé et le temps clément. Je la percute de plein fouet en passant de 90km/h à 0km/h en moins d’une seconde, belle performance.
 
Vient à présent les démarches à entreprendre, sauf que sans un minimum de formation, il est difficile de tout savoir sur comment agir dans ces moments. Il est nécessaire de penser à une multitude de choses.
 
Cette expérience m’a montré que lorsqu’on a besoin d’utiliser son assurance, c’est la croix et la bannière, pour ne pas avoir de mauvaise surprise, il faut éviter de se laisser guider passivement auquel cas vous vous en mordrez les doigts si vous n’êtes pas bien indemnisée.  
Il faut être actif et anticiper. Vos proches sont d’une grande aide, mais peut-être que leurs expériences datent un peu, les conditions des contrats d’assurances changent avec le temps.
 
Vous suivrez mon guide selon votre bon vouloir et votre nature. Les angoissés boiront mes propos, les insouciants liront ce document en diagonale ou pas. Mon objectif est de partager simplement mon expérience d’être un accidenté de la route (trajet hors travail*),  
j’aurais aimé lire un guide quand j’étais perdu dans le brouillard des procédures. J’ai rassemblé ici les informations que j’ai eu au compte goute. J’espère que ce guide en aidera certains.
 
si votre accident a eu lieu sur le trajet domicile-travail, faites-le savoir à votre employeur et assurance.

Avant de vous lancer de votre vivant dans une longue histoire de démarches administrative avec les différents acteurs qui interviendront, préparez-vous. Le point d’entrée est le contact de l’assurance, vous allez devoir appeler votre assureur pour déclarer le sinistre, mais nous y reviendront plus tard.
Après le sinistre, vous avez 48H pour rédiger le constat amiable. Par chance, la personne en tort était très coopérante avec moi, ce qui m’a facilité la tâche. J’ai donc convenu d’un rendez-vous le lendemain de l’accident pour établir le constat. Vous pouvez demander de l’aide à votre assureur pour le remplir. Dans mon cas, mon assureur m’a envoyé un exemple avec les informations que je devais remplir :
 
- N° de contrat
- Nom assureur
- Type d’accident
- Etc… .
 
Réunissez absolument tous les documents concernant votre véhicule, ressortez les factures des accessoires de la moto, des équipements du motard, facture d’entretien, historique d’entretien, facture d’achat ou bien attestation de l’ancien propriétaire qui précise vous avoir vendu le véhicule pour telle somme, soyez en capacité de prouver l’achat avec par exemple un reçu de virement à la date de la cession du véhicule. Pour ma part, j’avais l’attestation de cession du véhicule avec un papier d’ordre de virement, tous les deux à la date de l’achat. J’avais également contacté l’ancien propriétaire pour qu’il m’envoi en urgence une attestation de vente. Si jamais vous n’avez pas de facture, pas de panique, on abordera ce point plus bas.
Préparer un espace numérique qui permettra d’archiver tous les documents qui vont passer entre vos mains concernant le sinistre et les éléments gravitant autour (soins, ordonnances, factures, …). Pensez à sauvegarder régulièrement tous les documents, on est jamais trop prudent, ne vous mettez pas en tort. Vous êtes une victime, vous allez peut-être le payer toute votre vie donc gardez bien ces documents.
Usez et abusez des photos / vidéos, si vous lisez ceci, l’accident sera probablement passé, mais le jour de l’accident si vous êtes suffisamment bien entouré, demandez à quelqu’un de photographier tous les éléments, tel un expert de la police scientifique. Les éléments primordiaux sont les véhicules concernés, dans mon cas il s’agissait de ma moto et de la voiture de la personne en tort. Il est peut-être mal vu de se prendre en photo alors qu’on est amoché mais faites-le, car cela vous permettra d’appuyer vos propos face au médecin expert que vous irez voir plusieurs semaines plus tard. Prenez les coordonnées des témoins et si possible demander leur de rapporter un témoignage de l’accident cela peut être utile en cas de poursuite judiciaire de la personne ayant causé l’accident.
Si vous voulez être encore plus carré et rigoureux, organisez un suivi des documents, notez la date de ceux qui arriveront par courrier, ceux qui partent. Notez vos rendez-vous, les actions administratives que vous effectuez.
 
Préparez un petit carnet pour noter votre état au quotidien, vos souffrances, les médicaments que vous prenez. Prenez en photo, l’évolution de vos plaies de temps en temps, cela peut être utile.

Dans cette partie, nous verrons l’ensemble des acteurs qui interviendront au cours des semaines suivant le sinistre. Selon ce qu’il vous est arrivé, il peut y avoir d’autres acteurs qui interviennent. Je me base exclusivement sur mon expérience.  
Ces acteurs interviennent à différent moment selon l’avancement des procédures. En ce qui me concerne, après mon sinistre, il aura fallu 2 mois pour qu’un médecin mandaté par mon assureur face l’expertise corporelle, ce rendez-vous à marquer la fin des démarches.
Je n’ai pas eu de problème pour gérer toutes les procédures, à chaque demande, j’avais les réponses toutes prêtes. Ce qui a fait que mon dossier avançait relativement bien.
N’oubliez pas, soyez organisé et rigoureux. Enfin, dès que vous avez des questions ne surtout pas hésiter à les contacter, quitte à passer pour un idiot.

Après mon accident, les militaires de la gendarmerie nationale se sont rendus sur place pour établir un constat de police et bien évidemment contrôler les principaux concernés à l’alcool & stupéfiants. Il est important de leur demander à quelle ville ils sont rattachés afin de garder le contact.
 
Le lendemain, je les ai appelés pour en savoir un peu plus sur mon accident et les procédures que je devais engager. Sachez que s’il n’y a pas de fracture au minimum, aucun procès-verbal ne sera établi. Libre à vous de porter plainte ou non. Beaucoup de gens ne porte pas plainte. L’erreur est humaine et une faute d’attention même si elle entraine de lourdes conséquences peut arriver à tout le monde. Faites votre choix en fonction des circonstances.
 
Pour terminer, je leur ai demandé le lieu dans lequel ma moto a été entreposée afin de m’y rendre plus tard.

Vous ne choisirez pas forcement le dépanneur. Dans mon cas la gendarmerie a choisi un dépanneur proche du lieu de l’accident. Cela représente un cout, il faut compter l’acte de dépannage en plus des frais de gardiennage. Dans mon cas, ma moto avait été déposé dans un garage Renaut. Elle n’était pas forcement à sa place et je ne connaissais personne dans cet établissement. Vous aurez la possibilité de faire rapatrier votre bien dans un garage de votre choix.  
 
Dans le cadre de l’expertise, le véhicule ne peut être stocké uniquement dans un garage professionnel, oubliez le fait de la ramener dans votre garage chez vous. Si vous le pouvez, faite la rapatrier dans un garage dans lequel vous avez l’habitude d’aller, ça sera surement bénéfique pour la partie expertise abordée plus bas, car vous ne serez pas forcement là quand l’expert passera, mais votre mécanicien surement et durant l’expertise il pourra être un atout appréciable, mais on en parlera plus bas.
 
Le jour où je suis allé voir ma moto, le dépanneur m’a interpellé pour me demander de régler. Il faut savoir que ça coûte assez cher. Dans mon cas, j’avais l’option 0 km dans mon contrat, ce qui fait que mon assureur a tout pris en charge. Ne sachant pas comment cela se déroule, j’ai appelé l’assureur devant le dépanneur. Ce-dernier a pris mon téléphone pour échanger. Il m’a ensuite confirmé que grâce à cette option je n’avais rien à débourser de ma poche. Il a insisté sur le fait que cette option est fortement recommandée quand vous souscrivez à une assurance auto/moto.
Soyez également vigilant concernant les équipements de votre véhicule, prenez des photos, on ne sait jamais, certaines personnes ont de mauvaises intentions et peuvent vous voler le pot d’échappement ou la selle. Dans mon cas, j’ai perdu ma selle confort passager et mon cadenas Oxford. D’après les photos prisent par un témoin, j’ai vu que la selle passager s’était détachée et mon cadenas a dû voler dans l’action. Impossible de remettre la main dessus depuis … pas de chance pour moi. Retourner si possible sur les lieux de l’accident pour vous assurer qu’aucune pièce ne manque.
 
J’ai donc quitté le dépanneur avec la partie carbone de la facture que l’assureur devrait payer.

Le cœur de la procédure post-sinistre, vous serez en constante relation avec l’assurance pour les semaines qui suivent le sinistre. Soyez attentif à ce qu’ils vous disent, en cas de doute, appelez-les. Il faut que tout soit clair pour vous. Garder une trace de toutes les actions que vous entreprenez avec eux, mais je me répète. Enregistrer les numéros des principaux contacts. Me concernant, je devais faire du ping-pong entre mon agence, le département des sinistres et le siège.
Pour simplifier, vous aurez à faire face à deux parties : indemnisation matérielle et indemnisation corporelle.

Pour démarrer, soyez sûr du lieu où votre moto sera visible et faite le savoir à votre assurance. Cette dernière va mandater un expert pour qu’il puisse analyser votre véhicule, c’est lui qui décidera du montant de votre indemnisation matériel.
Une fois le lieu déterminé, préparez-vous. L’heure n’est pas toujours communiquée, on ne saura que le jour du passage de l’expert, prévenez le garage dans lequel se trouve votre véhicule. De votre côté, vous allez constituer un dossier sur l’historique de votre moto, comme dit plus haut, vous devrez dupliquer l’ensemble des factures d’entretiens, accessoires, facture d’achat ou attestation de vente avec preuve du montant. Même travail pour la partie équipement motard. Garder en tête que l’expert choisi par l’assurance n’est pas forcement motard et ne vous connait pas. Si vous voulez avoir une somme raisonnable soyez le plus carré possible, quitte à expliquer chaque facture.
Dans mon cas, ma moto était en vente quand j’ai eu mon accident. J’ai préparé mon dossier expertise matériel de la sorte :
 

• Pour la moto, j’ai rassemblé plusieurs annonces sur internet avec les mêmes caractéristiques que la mienne, le but étant de donner une idée des prix du marché de mon 2 roues. J’ai constitué un dossier en nommant chaque facture, avec un mot clé (pneu, kit chaine, vidanges, …). J’ai également fourni le reçu de virement ainsi que l’attestation de vente de l’ancien propriétaire.  

Dans le cas où vous n’avez pas de facture, pour le pot d’échappement, j’ai trouvé plusieurs vendeurs qui vendait le pot que j’avais pour que l’expert ait connaissance des tarifs
 

• Pour mon équipement motard, j’avais la facture de chaque partie, sauf pour la veste que j’avais acheté d’occasion 4 ans plus tôt, donc difficile de trouver des annonces du produit neuf. Je suis allé chez un accessoiriste pour qu’il me donne un devis d’une veste équivalente. J’ai trouvé également quelques annonces sur internet. Ne faites pas de fausse facture, peut-être que l’expert est du genre à appeler les établissements pour savoir si les factures sont authentiques. Sachez également que chaque facture doit avoir votre nom. Pas de chance si on vous a offert votre casque à Noël. Si on vous a offert un équipement, rapprochez-vous de la personne pour avoir une attestation, cela peut marcher.

Quand votre dossier est prêt, rassembler l’ensemble de votre équipement motard ayant servi à vous sauver la vie durant l’accident (dans le meilleur des cas). Pensez à dupliquer la carte grise, afin de laisser la carte grise à l’expert le temps de son passage. Rendez-vous dans le garage où se situe votre moto pour y laisser le tout. L’expert prendra possession de l’ensemble.
ATTENTION, certains experts ne rendent pas le casque ou ne rendent pas du tout ce que vous avez laissé au garage. Dans mon cas, j’ai gardé ma visière fumée qui était intacte, au cas où. Le reste était abimé.
Profitez-en pour récupérer des pièces si jamais vous estimez que vous gagnerez plus à les vendre sur internet.
Après son passage, toutes mes affaires et ma carte grise m’ont été restituées. Ne touchez plus à la moto, si vous retirez des pièces et que l’expert l’apprend cela aura un impact sur votre indemnisation. A vos risques et périls.
Ce-dernier vous contactera plus tard pour vous rendre oralement son expertise et le montant que vous pourrez récupérer. Si vous estimez que cela est trop peu, faites-le savoir. En parallèle un rapport d’expertise vous sera envoyé. Recalculer tout !
Si vous refusez son offre, à vous de trouver un expert qui viendra analyser votre véhicule, cela sera à vos frais.
Dans mon cas, j’ai pu récupérer le montant que je souhaitais obtenir si je la vendais par la voie normale. Mon équipement m’a été partiellement remboursé car il faut ajouter la vétusté pour chaque partie. Quelques exemples :  
 
- en 5 ans, un casque atteint 100% de vétusté, alors qu’il faut 1 an pour une paire de chaussures. J’ai récupéré 50% du prix de la veste, qui avait 4 ans.  
Si vous acceptez, envoyer les documents de cession à l’assurance ainsi que la carte grise barrée et datée, en recommandé. Vous obtiendrez le montant plusieurs jours plus tard.
Me concernant, l’assurance ne m’avait pas fourni le bon montant. Je les ai donc contactés pour leur faire savoir cela. Ils ont recontacté l’expert et mon ainsi donner la différence.
 
Affaire close pour le matériel.

Le corporel prend plus de temps à être traiter, il faut savoir que pendant les semaines qui suivent l’accident vous devrez dupliquer les documents pour constituer un dossier qui sera destiné au médecin expert. Vous pouvez éventuellement transférer chaque document par mail à la volée. Chaque feuille de soin, arrêt de travail, ordonnance, facture de pharmacie (si article non remboursé) devra être numérisé. De mon côté, à chaque document reçu, j’envoyais un mail à mon agence qui le transférait au département corporel. Le jour de l’expertise, le médecin avait une grande partie des documents.
Vous recevrez un questionnaire de la part de l’assurance pour évaluer les dégâts que vous avez subit, ils vous demandent des informations que vous n’aurez pas forcement, remplissez le document avec les informations que vous aurez en votre possession à l’instant T, votre dossier sera toujours ouvert ensuite et vous pourrez donc communiquer de nouvelles informations plus tard, telle que la perte de salaire, mais nous verrons ça plus bas.
 
Les semaines passent, suivez votre état et gardez une preuve de tous vos rendez-vous. Vous pouvez également faire des photos des zones impactées. Vous aurez sans doute repris une activité le jour où vous vous rendrez chez le médecin. Essayer de faire en sorte d’être disponible à la première date de rendez-vous qu’il vous proposera. C’est le médecin expert qui vous contactera.
Pourquoi ? plus vous attendez, plus votre état s’améliorera et moins vous bénéficierez d’une indemnisation à la hauteur de vos attentes, nous ne sommes pas là pour avoir le jackpot mais au moins couvrir tous les frais que vous avez engagés pour vous soigner en plus d’une compensation pour la souffrance subit. Si le médecin vous faisait venir dès le lendemain de l’accident son rapport ne sera pas crédible car de toutes évidences vous serez au maximum de l’incapacité. En vous faisant venir plus tard, votre état aura évoluer et sera potentiellement celui que vous aurez dans les mois qui suivent, voire les années.  
 
Sur place, n’essayez pas de mentir, laissez parler vos émotions si besoins, soyez naturel et honnête. Si vous avez mal, faites-le savoir, dur-à-cuir ou non. Expliquez votre état, ce que vous avez vécu, vos craintes etc… ce n’est pas non plus une séance de psy mais racontez votre histoire et appuyez les évènements passés avec les documents que vous avez. Le médecin, vous indiquera la marche à suivre, écoutez-le, mais si besoin défendez votre bout de gras avec des preuves.
Durant la séance, il analysera votre corps, mesurera vos plaies etc… si vous avez des rapports d’IRM, de radio, c’est le moment de les lui montrer, même chose pour les photos, c’est là qu’elles serviront. Présentez-les en suivant la chronologie des faits. En cas de procédure juridique, fournissez les témoignages.
Parallèlement à l’expertise médicale, il se peut que votre assureur vous vire une provision d’indemnisation, pour couvrir une partie des frais engager à vous de l’acceptez ou non. Elle sera déduite de l’indemnisation finale.
 
L’expertise corporelle est passée, soit il y aura une autre visite de prévue selon votre état, soit votre dossier sera consolider et votre AIPP (taux d’atteinte à l’intégrité physique et psychique), s’il y en a, sera enregistrée définitivement.

Dans cette partie, je ne parlerais que de la clinique. Quand les pompiers m’ont embarqué dans l’ambulance, ils m’ont laissé choisir entre le grand centre hospitalier du chef-lieu de mon département où une clinique qui brassait moins de patient, mon choix a été rapide et net, j’ai choisi la clinique.
Ici, montrez-vous courageux, vous ne serez pas forcement pris en charge rapidement. Les établissements hospitaliers souffrent de la disette de personnel médical. Pour ma part, j’ai attendu une heure avant que le médecin s’occupe de mon cas et je ne pense pas être à plaindre.
Au moment où vous lirez ces lignes, vous êtes déjà passé par cette étape. Vous allez donc être facturé pour la prise en charge aux urgences, l’intervention du médecin, les radios s’il y en a, etc… Pour chaque facture, pensez à les numériser si jamais vous devez les renvoyer accompagnée du chèque. Pour certaines factures vous n’aurez pas de feuilles de soins, renseignez-vous sur celles qui seront à adresser à la mutuelle pour être remboursé.

Le premier médecin que vous verrez sera potentiellement celui des urgences. Il vous prescrira un arrêt de travail d’une durée plus ou moins importante selon votre état. A l’avenir, je ne peux que vous conseiller d’aller voir votre médecin traitant pour faciliter le traitement par la caisse d’assurance maladie. Si ce n’est pas le cas, vous devrez justifier le fait d’aller voir un autre médecin. Cours aparté me concernant, étant en béquille et à 20km de mon médecin traitant, en journée je n’avais personne pour m’y amener. Je devais refaire un point sur mon arrêt de travail. J’ai donc choisi un médecin situé à quelques minutes à pied de mon domicile, n’étant pas mon médecin traitant, ma caisse d’assurance maladie m’a demandé de justifier pourquoi je suis allé le voir et pourquoi il m’a prolongé l’arrêt.
 
Le fait d’être avec son médecin traitant est un atout, car il vous suivra tout au long de votre évolution et ses diagnostics pourront être extrêmement précieux pour faire face à votre assurance et le médecin expert, en cas de litige.
 
Soyez vigilant sur les arrêts de travails que vous obtiendrez, il se peut que vous soyez bloqué chez vous. Si vous aviez prévu de partir en vacances au moment où l’accident est arrivé, vous seriez bien embêté. Me concernant, j’ai été bloqué par les horaires alors que mes vacances étaient déjà prévues, il a fallu recontacter le médecin qui m’avait prolongé mon arrêt pour avoir une autorisation, soyez vigilant ça vous évitera bien des galères supplémentaires.
 
Selon les chocs que vous avez subis, il peut être intéressant de demander à votre médecin un IRM pour savoir comment se porte vos tissus, ligaments, muscles, etc… . La rééducation sera mieux adaptée si on connait votre état en profondeur.

Choisissez un infirmier avec soin, il sera la personne que vous verrez chaque matin pour venir s’occuper de vous. Encore une fois, je me base sur mon expérience où j’avais des plaies sur les jambes, de ce fait un infirmier venait s’occuper de changer mes bandages chaque matin et surveillait l’état de mes points de suture pour savoir quand les enlever. Si vous avez des vaccins à faire, c’est le moment de lui demander de vous piquez.
 
Choisissez un infirmier pas loin de chez vous, cela peut être avantageux si au dernier moment vous avez besoin d’aide ou d’une ordonnance. Pensez à prendre vos calmant, ça vous évitera bien des souffrances quand la Biseptine coulera sur vos chairs à vif et que la compresse viendra frotter vos plaies. Si vous vous sentez prêt, vous pourrez ensuite changer vos bandages vous-même. Une fois que le boulot de l’infirmier est terminé, pensez à lui demander une attestation spécifiant le nombre d’intervention qu’il a effectué et la raison pour laquelle il est venu vous voir, cela servira lors de votre rendez-vous avec le médecin mandaté par l’assurance.
 
Prenez le temps qu’il faut pour vous occuper de vos plaies, attentions au soleil. Protégez-les des agressions extérieures si vous ne voulez pas porter des cicatrices moches à vie. Hydratez-les abondamment, demandez des conseils à votre infirmier / médecin.

Si vous êtes salariés, il est important de prévenir votre employeur de ce qu’il vous arrive. Vous aurez deux jours pour lui faire savoir votre arrêt de travail. Si votre accident a eu lieu sur votre temps de travail, il y aura d’autres procédures à engager que je ne spécifie pas ici car je ne les connais pas.
 
Vous allez potentiellement avoir une perte de salaire que votre employeur devra attester par un document que vous fournirez ensuite à votre assureur quand il vous le demandera. Ce-dernier vous indemnisera la perte de salaire ainsi que les jours de carences si vous en avez. L’attestation sera à demander au moment où vous ne serez plus en arrêt afin d’avoir le montant global de la perte.

L’organisme qui vous remboursera une partie de tous les frais que vous allez devoir avancer, de manière automatique ou bien en lui transmettant les feuilles de soins reçu. Pour chaque feuille de soin, il est important de les archiver, si vous avez un souci avec le suivi des remboursements, il est intéressant d’avoir les références à porter de main. Ne trainez pas pour déposer vos feuilles de soin, notez également le jour où vous les envoyez à votre organisme, si jamais vous avez besoin de connaitre l’avancement de votre dossier, ils vous demanderont la plupart du temps quel jour vous avez envoyé la feuille de soin.
 
Pour simplifier les remboursements, je vous conseille fortement d’aller voir votre médecin traitant, si jamais vous allez voir un autre médecin, comme j’ai pu le faire durant ma convalescence, l’assurance maladie vous demandera de justifier cela, surtout s’il vous prolonge votre arrêt maladie. Attention également aux restrictions que peut vous imposer votre arrêt maladie, si jamais l’entente avec votre employeur n’est pas bonne, ce-dernier peut demander à l’assurance maladie d’envoyer un contrôleur chez vous.
En cas de restriction d’horaire, si jamais vous aviez prévu de partir quelque part, demandez à votre médecin de vous donner une autorisation de sortie avec l’adresse à laquelle vous serez visitable, cette autorisation sera à fournir en même temps que votre arrêt de travail à l’organisme d’assurance maladie.
 
Suivez chaque remboursement, il y aura trois types de fiche sur votre espace, les paiements à un tiers, les remboursements de soins et les indemnités journalières qui viendront combler une partie de la perte de salaire que vous allez subir. Ces documents seront demandés par votre assureur pour qu’il puisse établir votre indemnisation. Il vous le fera savoir en temps et en heure.

La mutuelle interviendra ensuite pour couvrir les frais restants à votre charge, cela de manière automatique via la télétransmission entre l’assurance maladie et votre mutuelle. Vous allez surement avoir des factures qui ne seront pas prises en charge par l’assurance maladie, dans ce cas adressez les directement à votre mutuelle.  
Notez les frais qui ne sont remboursés par aucun des deux organismes, vous le ferez savoir à votre assureur qui vous remboursera.

Selon votre situation, vous allez potentiellement avoir le droit à de la rééducation, plus vite elle a lieu, mieux ce sera pour vous. Avec le temps les blessures se figent et sont plus difficilement maniables.
Ne prenez pas la rééducation à la légère, les traumatismes seront en vous à vie, autant les atténuer dès le début pour moins souffrir plus tard.
Chaque document sera à numériser pour compléter votre dossier.

Vous voilà indemniser du matériel et peut-être même du corporel. Vous avez le sourire car toutes ces démarches administratives laborieuses sont derrières vous, c’est en partie vrai. Vous avez vu que le matériel a été remboursé bien plus vite que le corporel pour la bonne et simple raison qu’on ne peut pas donner de la valeur à un humain, c’est pour ça qu’il est très important de déclarer chaque douleur, chaque gêne. Votre dossier est consolidé mais si votre état ne s’est pas amélioré, il faut le faire savoir à votre assureur auquel cas votre dossier pourra être réouvert.
Veillez à bien conserver tous ces documents, ils devront vous suivre toute votre vie à présent. Vous allez pouvoir continuer à vous entretenir et renforcer les parties endommagées de votre corps (dans le meilleur des cas).  
 
Vous allez pouvoir sortir la tête de toute cette paperasse pour vous focaliser sur vos proches. Éventuellement, vous allez me faire savoir si ce guide pourrait être enrichi avec des informations importantes que je n’ai pas citées.

Après de longues semaines plus dans les papiers que sur le canapé à se reposer, on se demande vraiment pourquoi à l’école on ne nous apprend pas à appréhender différentes procédures (impôt, caf, assurance, mutuelle) qui sont inévitables si l’on veut pouvoir vivre correctement. Bien que ça soit loin d’être passionnant, ça nous éviterait de mauvaises surprises. Avoir les informations au compte-goutte est pénible et déroutant, il y a quelques années de rodages nécessaires avant de pouvoir s’en sortir, quelques années où on peut se faire rouler dans la farine sans le savoir.
J’espère que ce guide aura pu vous aider ou au moins vous rassurer, évidement ce guide n’est pas exhaustif car je ne suis ni dans le métier de l’assurance, ni dans le médical, alors je fais avec ce que j’ai appris durant cette expérience d’accidenté. Je suis quelque part un miraculé après ce que j’ai pu vivre sur la chaussée, j’y ai laissé quelques plumes et notamment mon véhicule mais je suis debout avec toute ma tête, ce qui m’a permis d’écrire ces lignes.
Profitez bien de la vie et gaffe aux autres  
V.