Sujet 14 - Saheyus
 
Kraan:
 
      Abomination humanoïde de trois à quatre mètres et pesant de 340 à 450 kg, le kraan est un être imposant et massif. Son corps décharné ne laisse voir que de puissants muscles et sa tête, constituée simplement d'un crâne, est mue uniquemment par quelques nerfs et tendons. Il vit dans les profondeurs des souterrains de Run et a une espérance de vie de trente à quarante ans. Son allure bestiale et son indéniable attachement à l'élément mort ne laissent pas supposer que ce monstre est une créature "civilisée" dotée d'un langage et habile à la forge. Pourtant, son statut d'humanoïde intelligent est sans cesse repoussé par les biologistes et divers savants des Archives, expliquant ainsi sa présence dans ce manuel.
      L'origine des Kraans remonterait à seulement quelques milliers d'années lorsque un seigneur spectral (voir page 426) chûta par accident dans un bassin d'un matériau radioactif en fusion. Les mutations auraient été rapides mais accentuées au fil du temps, de génération en génération. Cependant, c'est une hypothèse parfois réprouvée car nul ne peut expliquer comment les kraans sont aujourd'hui des centaines voir des milliers car ces créatures sont purement et simplement asexuées.  
      S'il faut ajouter un dernier point au sujet du sujet de cette partie, il est historique. A ce jour, après dix ans de comptes tenus comme officiels en notre continent, 360.000 morts du fait des kraans ont été recensées. Des moyens sans cesse plus importants sont débloqués pour venir à bout de cette engeance. Si les efforts sont maintenus, la race disparaîtra, selon nos estimations, d'ici deux cents ans.
      Le Kraan est un monstre qui laisse bien des scientifiques perplexes sur son cas car son mode de reproduction, son origine, celle de son nom et la nature de sa haine féroce pour toutes les autres races sont, soit floues, soit inconnues.

sujet n 14-Talbazar

[Deidril]Sujet 14 - <Deidril>[/Deidril]  
 
Bonsoir ami téléspectateur. Le reportage de ce soir va nous entrainer dans le monde d'une des espèces les plus insolites, le Laurdoffedarquenessius, plus communément appelé le Laurd.
 
Très rare, le nombre de membre de l'espèce se compte sur les doigts d'une main, atteignant parfois zéro lorsque des Nérodurois, une autre race aux moeurs complètement opposées, se manifestent dans la région d'habitat du Laurd. Cependant, même sans individu reproducteur, un Laurd peut naître via la mutation d'un Tibaussedefindenivo, une espece semblable au Laurd mais de constitution plus modérée. On a observé aussi une naissance de Laurd via la dégénérescence d'un Néroduroi, phénomène dont la découverte revient au propriétaire du zoo Starouarsse, monsieur L.
 
Le Laurd possède des coutumes des plus étranges. Il vit sous le sol, paresseusement installé sur un bloc de pierre taillé, le Zetrone. De cet habitacle, il commande à des especes inférieures, comme les Darquetroupeur qui lui apportent sa nourriture. Imprévisible, le Laurd a des sauts d'humeurs qu'il calme en tuant un subordonné. Il utilise pour cela son index, lequel a la faculté d'envoyer un rayon d'énergie quantique inversée, provoquant la dissolution de la malheureuse victime au niveau atomique. Le Laurd se vêt toujours de noir, et porte un masque dissimulant sa peau fripée et purulente. Certains s'entichent d'objets brillants, comme par exemple ce Laurd étudié par un éminent professeur anglais dans son ouvrage, Le Laurd Ovzerin
 
Si le chien aboie et le chat miaule, le Laurd muawae. Pour pousser ce cri caractéristique, le Laurd prend le bas de sa cape et s'en enveloppe avant de pousser ce long son que l'on peut retranscrire par 'muawawawawawawa', tout en rejetant la tête en arrière.  
 
Le Laurd accouche généralement d'un enfant durant son existence. Exclusivement de sexe féminin, on appelle ce rejeton du Lord une Mékeskélébaunn. Travaillant comme les autres sous espèces à accomplir les désirs du Lord, La Mékeskélébaunn aspire cependant à d'autres horizons. Pour cela, la petite femelle n'hésite pas à trahir son géniteur en s'accouplant à un Neroduroi, généralement le plus fort de la meute. Cet acte marque souvent la fin de l'existence du Laurd, car la femelle traitresse indique le repaire au Néroduroi, lequel s'empresse de venir lui couper la tête, seul partie du corps ne repoussant pas instantanément.  
 
Notons que le Laurd possède la capacité de se régénerer à partir de rien. Disposant alors d'un corps plus fort, souvent amélioré de parties cybermécaniques, ce Laurd accède alors à un nouveau stade de son évolution sous la forme d'un Megalaurdoffedarquenessekitudelamoriuss. Certains Laurds seraient ainsi revenu à la vie plus d'une quinzaine de fois. A noté que certains Nérodurois possèderaient eux aussi cette fantastique aptitude. ( une petite femelle Néroduroi répondant au doux nom de Yffub, se serait régénéré trois fois selon le docteur Aimessyss )
 
La semaine prochaine sur DeidTV : Le mégamagobarbuhochapopointuss - légende ou réalité.

e-nyar a écrit:
Sexualité : Etant le seul de son espèce, on peut en déduire facilement que le Dieu est un amateur des petits plaisirs solitaires

Sujet 14 - Mario_
 
André poussa la lourde porte en bois d'une main. De l'autre, il tenait une bougie. Il pénétra dans son bureau, comme il faisait maintenant depuis 12 ans, chaque soir. Un bref coup d'oeil sur la pièce, comme toujours. Face à lui se trouvait son massif bureau avec des feuillets épars, des livres et son épais grimoire.
 
Ce grimoire était toute l'histoire de sa vie depuis qu'il était rentré de ses voyages lointains. Il y relatait tout ce qu'il avait vu, vécu, rencontré au cours de sa vie aventureuse. Il avait visité l'est du continent africain, exploré l'Inde lointaine et d'autres contrées vers l'occident, par-delà les mers.
 
Il s'assit et commença à dessiner. Il reporta sur papier des images emmagasinées depuis des années. Quelques traits légers et une forme apparut : un corps allongé tel un crocodile, quatre pattes puissantes et deux larges ailes. Il continua son schéma, quelques écailles et un regard qui jetait des éclairs. Il se redressa sur son siège et toisa son schéma. C'était bien ce qu'il avait vu.
 
Il saisit alors son encrier, trempa sa plume et la posa sous son croquis:
"Animal aperçu dans les marais de la Foutoipalà. Mesure environ 0,90m au garrot. Semble être un mammifère car il a été vu en train d'allaiter ses petits.
 
Son comportement est unique dans le règne animal. Ses capacités physiques en font un chasseur très doué, capable de s'envoler et de fondre sur ses proies à une grande vitesse. Pourtant il a été observé en train de parquer d'autres animaux dans des endroits clos, ce qui semble démontrer qu'il pratique aussi l'élevage. Animal parfois solitaire mais souvent grégaire, il dispose de grandes capacités de communication avec ses congénères, utilisant un langage très développé à base de battements d'ailes et de bruits gutturaux."
 
André relut ce qu'il venait d'écrire. Avec quel nom pourrait-il baptiser cet animal? Crocogryffe lui semblait trop compliqué à prononcer et il était hors de question d'avoir l'arrogance de lui donner son propre nom ou un dérivé.
 
Il était pourtant habitué à donner des noms à ces animaux qu'il découvrait. Comme... Comme... Comme quoi déjà? Ses problèmes de mémoire commençaient à le tracasser, il était temps qu'il termine ses transcriptions ou il serait bientôt incapable de léguer à la science ses découvertes.
 
Avec délicatesse il tourna une page de son grimoire. Puis une autre... Un froncement de sourcil apparut sur son front. Il continua à revenir dans le passé de ses écrits, de plus en plus vite, avec maintenant un sentiment d'inquiétude bien visible. Il avait déjà décrit cet animal. Plusieurs fois même. Son grimoire était rempli de croquis analogues et de textes semblables.
 
Au fur et à mesure des pages qui tournaient, alors que le passé, son passé se dévoilait à ses yeux, il put constater une transformation lente mais perceptible de cette description. L'animal devenait plus gros et plus grand, perdit ses ailes, devint végétarien. Il lui poussa même une trompe.
 
Il fallait se rendre à l'évidence. L'oubli et la folie l'avaient atteint plus vite qu'il n'avait osé l'imaginé. Depuis des années il était continuellement en train de décrire la même chose, de moins en moins correctement. Son imagination était devenue fertile au point d'inventer des animaux...
 
Dans son malheur, une seule chose le fit sourire, une phrase en fait, écrite sur la page concernant le dernier animal réel qu'il semblait avoir vu: "Possède une mémoire prodigieuse". Ce n'était apparemment plus son cas depuis bien longtemps.

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