Voilà un prologue d'héroic-fantasy que j'ai écrit hier après avoir eu une subite idée de roman. Je décidé donc de le mettre pour voir ce que vous en pensez.
Les relectures ont pas été trop poussées, mais dites quand même ce que vous en pensez ( en bien comme en mal) ca m'aidera beaucoup !
EDIT : ce prélude peut paraître assez choquant pour des personnes assez sensibles, donc ne le lisez pas si vous vous sentez concerné. Il y'a un autre chapitre plus loin, celui-ci est beaucoup plus calme.
PRELUDE
Lhomme tomba sur les pavés, éclaboussant de sang un enfant qui pleurait au milieu des autres cadavres. Trop petit pour comprendre ce qui arrivait, trop petit pour réagir, une ombre mit calmement fin à ses lamentations. Son corps s'effondra, désarticulé, rejoignant les cimetières qui jonchaient les rues, tandis que son âme quittait la démente barbarie. Un peu plus loin, cétait une femme à moitié nue, le visage vermeil, qui fuyait entre les morts. Courant, trébuchant, se relevant, criant, haletant, elle neut guère le temps de comprendre que son destin était depuis longtemps scellé, trop funeste pour quelle puisse laffronter. Une gigantesque hache, sanglante et tranchante lui faucha violemment les jambes, et, tandis quelle implorait, priait, entre une épée cassée et un homme défiguré, on mit doucement fin à ses jours.
Avec une lenteur calculée et une formidable précision, un homme, grand, musclé, très bronzé, lui ouvrit finement le ventre alors quelle essayait de calmer la douleur insoutenable qui lui mordait les jambes. Un flot de sang rougeoyant gicla, un cri retentit, et les entrailles sévadèrent de leur propriétaire qui tremblait, secouée de spasme. Un vain soupire dopposition étouffé par le sang anima finalement la pauvre victime. Lassassin engoncé dans une armure plus noire que la nuit se releva ensuite, jeta un regard avide dans les environs et sapprocha de sa prochaine proie : une vieil femme, adossée tremblante contre un mur. Il était déjà en chemin quand un cri alentour lui fit brusquement tourner la tête et son visage affreusement couturé de cicatrice embrassa un fantassin accourant. Tel une ombre il vola à sa rencontre, et tandis que le soldat se démenait pour soulever son épée, lui asséna un coup dune redoutable férocité dans le bas du ventre, le sciant simplement et sans bavure au niveau du nombril. Un flot vermeil vola jusquà son visage, et son sourire carnassier redoubla dintensité ; il était démoniaque.
Encore occupé à admirer son uvre, il entendit le fracas dun combat se rapprocher peu à peu de lui. Des lames sentrechoquaient sombrement, toutes porteuses de morts. Alors, il décida de mêler ses yeux noirs à la bataille, et constata sans surprise que des hommes identiques à lui, protégés dépaisses armures noires, coiffés de heaume à la forme de chacal aussi sombre et munit de monstrueuses épées, repoussaient rageusement des hommes vêtu darmures aussi luisantes que le soleil et armés dépées.
Parmi eux, un soldat tomba, mortellement touché à la gorge, entraînant un homme noir qui sembrocha dans sa chute. La lutte était encore égale à ce moment, mais un autre homme noir vint rejoindre les deux groupes, et ce simple ennemi de plus signa larrêt de mort des hommes luisants. Comme entraînés par un élan invisible, ils fondirent et percèrent, égorgèrent, fauchèrent les soldats qui saccumulèrent sur les cailloux, nourrissant des mares de sang. Leur festin terminé, ils cherchèrent dautres hommes, mais il ny avait plus rien dans cette rue à tuer. Ils baissèrent leur garde, et écrasant, frappant les corps qui demeuraient inertes sur le sol rejoignirent lhomme Noir qui observait la scène.
Ils ne nous opposent aucune résistance, lâcha lun des hommes en noir, cest trop facile, je veux du combat.
Lhomme Noir le foudroya du regard. Lautre baissa les yeux et murmura quelque chose dincompréhensible.
Mieux vaut une victoire facile que de perdre la moitié de nos troupe, rappela lhomme Noir.
Certes, Lord Zakaras, mais vous nous aviez assuré un beau combat dans cette citadelle, or je nai vu que des petites troupes du Nord, mal préparée et sans talent.
Lord Zakaras acquiesça en silence. Il observa ensuite les dizaines de cadavres qui traînaient au milieu de la rue et revint sur lautre.
Alors, cest quils ne sont pas encore sorti de leur cachette, il va falloir les trouver.
Un cri rauque et violent accueilli les propos de Lord Zakaras, et dun geste de la main il les fit déguerpir.
Au château ! ordonna t-il dune voix glaciale, presque meurtrière.
Et lui même prit cette direction, chevauchant les morts et les agonisants. Sa petite troupe était déjà loin entre les bâtiments lorsquil en vit une autre débouler devant lui, armes brandies. Ils sarrêtèrent devant lui et sinclinèrent respectueusement.
Regrouper les troupes, décida t-il, nous allons assiéger le château.
Aussitôt, ils repartirent doù ils venaient, remuant leurs grosses épées de plus belle. Lord Zakaras partit lui seul vers le château. Sur son passage il put constater le travail acharné de ses troupes. Les maisons tombaient en ruine, portes défoncées, fenêtres brisées, certaines brûlaient, libérant un fumée grâce et puante qui volait vers lastre du jour. Partout le sol était rouge, partout les morts grouillaient, nul part ne régnait la vie. Zakaras se félicita de ce succès et sourit rageusement. Mais le travail nétait pas finit, au contraire, tout commençait.
Une tête gisait sur le sol, ses traits figés sur lhorreur et la surprise. Zakaras lui flanqua un coup de pied et partit dun petit rire satisfait. Lattaque marchait merveilleusement bien jusquà présent. Bénéficiant de leffet de surprise, ses troupes mettaient la ville sans dessus dessous, tuant quiconque sopposait à leur marche victorieuse. Lui même samusait bien avec les quelques villageois apeurés, les abattant avec un plaisir atroce, mais le niveau supérieur serait encore plus palpitant. Les soldats du Nord devaient en cet instant se regrouper au château pour forger une dernière rempart face à lenvahisseur du Sud Lord Zakaras , mais rien ne pourrait arrêter linexorable tuerie qui planait sur la ville. Une fois les derniers gardes éliminés, le festin sera royal
Le Roi, la Reine, ils périraient et lemprise de Lord Zakaras serait alors total sur cette citadelle. Elle lui appartiendrai
Tandis quil tournait au coin dune rue, un homme déboula en courant face à lui. Il brandissait une faux, et son visage rougissait sous lhystérie. Zakaras montra ses crocs, et tandis que le paysan accourait, la faux prête à broyer, il attrapa deux couteaux aiguisés qui pendaient à se ceinture et sans ménagement les lança sur lassaillant qui hurlait à perdre la voix.
Ca le fera taire, soupira Lord Zakaras.
Le premier couteau volait à une vitesse incroyable, et le cur du fermier neut pas le temps de battre une fois que la lame senfonçait dans son abdomen, le stoppant net dans sa course. Il regarda, béat, lhomme Noir qui lui faisait face, puis lâcha sa faux et porta ses mains au ventre. Accompagné dune grimace de douleur, il retira larme, la laissa tomber et essaya darrêter la fontaine de sang qui jaillissait et tapissait ses mains crasseuses. Lord Zakaras samusait de la scène et décida dapprocher de lhomme mourant. Celui-ci regarda lhomme Noir approcher avec affolement, mais sa blessure le paralysait. Une fois à sa hauteur, Lord Zakaras le toisa, hautain et amusé. Un vulgaire fermier, les traits meurtris par le temps, une expression ridicules peinte sur son visage, pas une grosse perte. Lhomme essaya darticuler une phrase, mais tout ce que Lord Zakaras comprit fut un misérable :
Pourquoi ?
Zakaras partit dun rire tonitruant qui effraya le vieil homme, puis se baissa doucement pour ramasser la faux rouillée. Il lâcha un simple :
Car il le faut.
Et brandissant la faux de côté, il lui arracha la tête. Elle partie valdinguer à des mètres plus loin. Une flèche de sang gicla vers le ciel, et lentement, alors que lhomme ne tombait toujours pas, elle décrue pour devenir un simple ruisseau. Lors Zakaras le poussa et lhomme sans tête tomba sur dautres corps dans un son étouffé. Vraiment, ce spectacle méprisable lui plaisait. Il jubilait presque, et tandis quil se rendait au château, quelques de ses hommes passèrent devant lui en courant. Ils ne le remarquèrent, une ombre parmi les morts.
Dun pas déterminé, Lord Zakaras prit cette direction, la farouche idée quune victoire écrasante se dessinait à lhorizon. Sur le chemin qui le séparait du château, il ne rencontra plus quune femme agonisante et gémissante sur le sol. Il se baissa pour constater limportance de ses blessures : un bras à moitié coupé, et un pied arraché. Empreint dun sentiment de pitié, Lord Zakaras détacha une dague de sa ceinture et se mit à genou devant la femme moribonde. Elle pleurait, et un jour de beau temps, elle devait due être très belle, se dit Zakaras. Mais aujourdhui rien nétait beau, et très normalement, ses traits inspiraient la pitié. Lord Zakaras commença donc son amputation. Il continua lentaille qui lui tailladait le bras, sous les pleurs de la victime, lui sectionnant entièrement sous un atroce, effroyable cri. Il balança le bras sanglant loin dans la rue, et dun geste ce coup-ci beaucoup plus violent, lui incisa lautre cheville. Il dut sy reprendre à deux fois avant de parvenir totalement à len défaire de la mourante. Il attrapa le pied, lobserva et le déposa dans la main de la femme, puis sen alla sous les affreuses plaintes de lamputée.
Puis il déboucha enfin face au château. Immense édifice protégé dune muraille épaisse, il se dressait fier et provoquant face à lenvahisseur. Les drapeaux blanc étaient un peu partout hissés et flottaient dans la douce brise qui charriait une désagréable et putride odeur de sang, de mort, de corps en décomposition. Non loin de Lord Zakaras, tout prêt dune épaisse porte de fer fermement encrée dans le sol et prête à risquer sa vie pour décourager lenvahisseur, trépignaient ses soldats. Sautillant sur place, beuglant, affûtant leurs haches à double tranchant, il en arrivait sans cesse, et le rideau noir quils formaient commençait lentement à prendre forme. La forme de la mort. Lord Zakaras constata avec satisfaction que pour linstant, le gros de ses hommes était présent, tous en bon état, le moral toujours intact, et prêt à se battre jusquà la mort. Un groupe dune cinquantaine dentre deux déboula dune rue en courant, et vint aussitôt gonfler les rangs noir.
Préparant un bref discours mais percutant, Lord Zakaras sapprocha de ses audacieux soldats et dégaina sa longue épée. Il sauta sur un mur dune hauteur respectable, faisant face à ses hommes. Ils devaient bien être prêt de huit cents, et il en vit un imposant groupe sapprocher à grands pas au lointain. Venu avec légèrement plus de mille hommes, il navait presque rien perdu jusquà présent. Parfait.
Sa formidable armure noir affrontant le soleil, il réajusta sa cape pourpre sur ses épaules musculeuses. Ses gants noirs finement ouvragés serrèrent vigoureusement sa lourde épée, ses bottes dacier plus foncés que les ténèbres raclèrent le sol, et se voix retentit, violente et souveraine dans lair fétide de la ville en ruine. Une clameur accueillit ses mots.
Hommes darmes, champions des champions, honorez vos familles, honorez votre Roi, honorez votre Suzerain, honorez votre Continent !
Des cris rauques et puissants tonnèrent, les armes furent dégainées, et le fer résonna.
Anéantissez cette ville, anéantissez ce château, anéantissez Takzur, tuez tous les hommes et que vive notre peuple en ces terres désormais notre !
Ce coup-ci, les vivats retentirent avec une puissance inouïe. Pendant un bon moment elles durèrent, mêlées de joie, de férocité, dimpatience. Le fer remplaça peu à peu les voix, et la troupe sattaqua à limmense barrière, hermétiquement fermée. Dure comme lacier, il fallut sacharner dessus pendant un long moment avec que les plus farouches coups ne réussissent à lébranler. Un des épais piques qui la composait se brisa à force de persévérance, libérant un passage trop étroit pour pouvoir pénétrer à lintérieur. Les plus sauvages réitérèrent les attaques sur un deuxième barreau, et lorsquil céda un véritable cri de réjouissance parcouru la troupe qui senfonçait par la brèche. Une fois à lintérieur, lun deux brisa limmense serrure qui la maintenait fermée et la porte souvrit. Tous passèrent, et débouchèrent dans les jardins royaux.
Une allée de cailloux blanc courait droit à lentrée du château, bordée de chaque côté par de grands sapins coniques, des fleurs multicolores, des légumes éclatants. Lendroit était dune magnificence redoutable. Et cependant, toujours aucune trace dé défenseur. Ils étaient donc dans le château, se préparant à un rude combat. Lord Zakaras pénétra dans le jardin après ses troupes, et, tandis quil marchait tranquillement, arborant un sourire rayonnant, il vit déferler des dizaines et des dizaines dhommes, retardataires, mais toujours prêt à livrer lassaut final. Au passage, il cueillit une pomme verte, fruit typique du Nord, et croqua dedans à pleine dent. Il jeta le trognon dans lherbe, et se dit quil aurait bien le temps de goûter chaque fruit de ce jardin à lavenir. Cette pensée lui arracha un ricanement sinistre.
De loin, il entendit devant lui, le rude tintement du fer : tout commençait. Le moment présent était le début de son règne et la fin de lautre, lancien Roi. Ses troupes avaient tant de fois été entraînées par lui même quil aurait pu les abandonner à linstant, quil reviendrai plus tard, tout lui appartiendrai. Néanmoins, il voulait absolument contempler le spectacle, et surtout au moment voulu, pénétrer dans la salle du trône, et samuser avec la famille Royale.
Et tandis quil se délectait de ses sombres pensées, ses pas le menèrent jusquà lentrée principale du château. Des cadavres jonchaient le sol dans un bain de sang, certains hommes de ses rangs gisaient inertes, une flèche dans labdomen, et dautres, étincelants dans leurs armures dargent, beaux dans leurs casques en forme de faucon, épousaient les cailloux, dénormes plaies quadrillant leurs corps. Un deux sétouffait avec son sang, et jugeant bon de mettre fin à se gazouillis désagréable, Lord Zakaras lui enfonça son épée dans la gorge. Un craquement funeste se fit entendre, et le sang séternisa sur son visage, le noyant totalement. Des cris étouffés un peu plus loin lui fit tourner la tête, et il sengagea doucement à lintérieur. La pièce était petite, et hormis les torches qui brûlaient au mur, ne se trouvait rien dautre quun bureau de bois. Deux archers se mourraient sur des escaliers de marbre blanc. Avec mépris, il leur écrasa fermement le visage de ses grosses bottes. Les terribles craquements qui en résultèrent le ravir. Ses chausses claquaient sur la dalle, et la rythmique saccompagna du fer contre fer à mesure quil se rapprochait du champs de combat. Lescalier qui montait en spirale durait un moment interminable, et plus il grimpait, plus les cadavres saccumulaient, souvent ennemis, parfois connus.
La montée se termina et il déboucha sur un long et large couloir, sombre et envahit de cadavres. La tornade humaine était déjà passée par ici, dévastatrice. De massives portes en bois ciré perçait les murs de chaque côtés, mais rien ne devait se produire ici. Lord Zakaras continua donc sa marche, achevant occasionnellement les agonisants. Au bout du corridor un autre escalier mutilait le mur. Plus sombre encore, il tournait autour dun pilier immense et usé. Il sy engagea sans la moindre hésitation, et à peine avait-il gravit cinq marches quun homme séternisait, une brèche béante dans le ventre. Lord Zakaras éprouva un certain plaisir à voir cet homme luter contre linévitable mort, et décida de le laisser encore en proie à la souffrance. Il traça sa route. Lépée toujours au poing, il sentait que la montée se terminait lorsque des pas précipités résonnèrent derrière lui.
Un homme vivant, pensa t-il en esquissant un sourire.
Il arrêta donc sa progression et attendit. Lhomme jaillit comme une flèche. Il portait une armure ouvragée plus belle encore que celle des simples soldats, et Lord Zakaras serra son épée en voyant quil avait à faire à un homme dune plus grande fonction, peut-être Garde Royal
Lhomme, de belle taille et de corpulence moyenne tenait un glaive magnifiquement entretenu dans les mains, et son casque cachait la moitié de son visage. Seul quelque mèches brunes dépassaient, et dans lobscurité du casque, Lord Zakaras crut déceler la couleur de ses yeux : bleu.
Avec un cri de folie, le soldat Royal fondit sur lHomme Noir qui lui faisait face. Lord Zakaras para facilement la première attaque, se contentant de tendre sa lourde épée en travers de son torse. Un bruit aiguë et très puissant résonna dans les escaliers, se propageant dans tous les coins. Ce fut alors au Lord dattaquer. Un coup tellement vif et puissant, que son adversaire fut obliger de se lancer contre le mur pour léviter. Sous le choc, il chancela, évitant le chute de justesse. Mais Lord Zakaras, outre cet amusement certain, ne voulait perdre de temps. Dun simple mouvement de la main il laida à tomber à la renverse, et sous des gerbes détincelles et un mugissement assourdissant, le soldat Royal dévala tout les escaliers, frappant les murs, cognant les marches. Lord Zakaras suivit tranquillement sa chute, et arriver en-bas lui plaqua sa main libre sur la gorge. Dans cette position, il releva le pauvre homme encore sonné et le toisa de son regard insoutenable.
Qui es-tu ? demanda t-il dune vois caverneuse, presque fantomatique.
Ses mains essayant darracher celle de son tortionnaire, lhomme déglutit avec difficulté.
Comte Durak, gardien de Sa Majesté
Lord Zakaras hocha gravement la tête. Il sen doutait et avait donc raison.
Et que voulais-tu faire en courant ainsi ?
Le jeune homme le regard, tremblant et suant. Prenant son courage à deux mains, il lui cracha au visage, espérant que la surprise fasse relâcher létreinte. Hélas pour lui, nul ne se passa tel quel. Au lieu de cela, Lord Zakaras lui enfonça son poing avec une telle fureur sur le nez que celui-ci vola en éclat, du sang giclant partout. Il navait pourtant pas reposer son adversaire, et tandis que celui-ci se perdait dans linconscience, il décida den finir avec cet amusement et serra avec la puissance dun mammouth le cou. Lhomme devint livide, sa tête prête à exploser, puis le jugeant assez mort, il le relâcha et lui déposa un coup de pied dans les côtes. Plusieurs se brisèrent sous limpact. Puis Lord Zakaras sessuya le visage et rit en voyant sa victime défigurée, morte, et pire encore
Il remonta les escaliers deux à deux, et la pièce dans laquelle il arriva était spacieuse et remplie de cadavre. Quelques minutes auparavant elle devait être belle aussi, mais le rouge qui maculait les tapisseries et les hommes qui recouvraient le sol lui ôtait cette qualité. Tout se passait comme il lavait prédit, et il sut avec certitude que le Roi de cette citadelle, ni même les Chef darmée ne savait organiser convenablement les défenses. Des groupes dhommes étaient dispersés un peu partout dans toutes les pièces et le surnombre nétait donc jamais du côté des défenseurs. Zakaras navait pas de leçon à donner, mais il se ferait un malin plaisir à le signaler à Sa Majesté une fois devant elle.
Pour lheure, il se frayait un chemin entre les cadavres écarlates, examinant au passage leurs apparences. La plupart était des hommes défenseurs, mais il y avait sur le carreau quelques hommes Noirs. Lord Zakaras ne fut pas trop étonné, tant lagitation, limpatience avec laquelle lattaque avait été lancé, mais il rappellerait quand même ses soldats à lordre un peu plus tard. On ne peut pas se permettre de perdre des hommes juste à cause de la joie de certains. Il ny avait que deux portes de chaque côté, mais il savait que la famille Royale ne se trouvait pas dans ces pièces cachées. Il avait obtenu quelques précieuses informations
Peu avant lattaque, il était venu seul à Takzur, et avait commencé son enquête. Bien sûr, il avait due se déguiser tant la haine entre ceux du Sud dont il fait parti et ceux du Nord était impressionnante. Sa peau enduit dun produit qui lui ôtait son bronzage parfait, il sen était allé dans la ville, après un débarquement simple et inaperçu, dont il se félicite encore aujourdhui. Sa quête lavait dabord mené dans les auberges de la ville où il avait glaner quelques informations mais futiles comparées à celle quil cherchait : où logeait la famille Royale dans le Château. Ses pas lavait alors mené à ce magnifique édifice de pierre blanche. Faisant mine de sengager dans larmée Impériale, il avait demander à un soldat abruti où la salle du trône se trouvait, le tout par simple curiosité, et son interlocuteur avait été assez bête pour lui répondre.
Dernier étage, après le grand escalier on y arrive directement. Je ny suis jamais allé, mais les collègues disent que cest vraiment magnifique.
Et la réponse fatidique obtenue, il avait signé sous le nom donné, Gole Rot, un pauvre aubergiste qui bientôt changerai de profession avait embarqué à bord de son navire, puis avait fignolé son plan chez lui, dans le Palais de Zolminos. Quelques mois plus tard, il réapparaissait en bonne compagnie, et semait le carnage dans la cité, pour bientôt tuer le Roi et Sa Famille.
Face à lui, lescalier lui faisait face, imposant et royale sous son tapis Bleu roi. Quelque peu encombré de soldats, il ne perdait pas de son éclat et de sa beauté. Le rouge du sang saccordait parfaitement avec sa teinte foncé. Son premier pas fut étouffé par les épais poils, et il prit un plaisir inhumain à gravir silencieusement, une à une, les marches qui le conduirait devant le Roi. Au fur et à mesure quil montait, des voix apparurent, et il put bientôt discerner celles de ses hommes, et celle moins grave de ceux du Nord. Lorsque Lord Zakaras avala la dernière marche, tout lui faisait face, tout ce quil avait prévu, tout ce quil voulait
Etaient présents dans la salle, outre ses soldats, un homme de grande taille portant une armure ainsi quune longue cape rouge, Son visage était vieux, ridé, mais il gardait une impressionnante vigueur. Des cheveux noirs tombaient sur ses épaules et ses yeux gris menaçait le nouvel arrivant. A côté de lui se trouvait une femme. Grande elle aussi, très mince, elle demeurait impassible face aux envahisseurs. Un regard glacial accueillit Lord Zakaras, ses yeux bleu lançant des éclair. Vêtu damples capes en soies sombre, elle semblait presque fantomatique. Devant eux, deux enfants pleuraient, chancelant sur leurs fines jambes. Encore petits, ils inspireraient la pitié à nimporte qui dans cet état déplorable. Quelques soldats de la Garde Royale vivaient encore dans la pièce, mais plus pour très longtemps.
De ses hommes, il nen restait plus quune vingtaine. La marque rouge à leffigie du chacal qui ornait leurs armures révélait quils constituaient la garde rapprochée et personnelle de Lord Zakaras ; une certaine élite. Du regard il questionna lun de ses hommes pour savoir où était le reste de son armée, et celui-ci lui désigna un escalier à larrière de la salle, derrière un gigantesque et étincelant trône en or sertit de diamants, émeraudes, rubis, topazes et bien dautres pierres précieuses. Des longues colonnes en or partaient du sol, encadrant le magnifique siège et sencastrait dans le plafond de dalles blanche. Lord Zakaras observait louvrage, plus brillant que les étoiles et plus précieux que le reste du château. Il se dit que siéger ici ne devait pas être si pénible et plus tôt il aurait éradiquer la famille Royale, plus tôt il aurait le loisir de sy installer.
Ses pas résonnèrent dans la salle tandis quil sapprochait de leurs désormais prisonniers. Ceux-ci le regardait, défiants et rebelles. Le Roi surtout adoptait cette attitude, la femme, elle, restait calme, imperturbable, presque détendue. Les enfants quant à eux pleurnichaient aux pieds de leurs parents. Les soldats de la Garde Royale restaient immobiles, impuissants. Ils ne pouvaient rien faire. Le sourire de Zakaras se fit plus sombre et plus diabolique à mesure quil avançait. Il sentit aussi ses fantassins se détendre, savourant laboutissement dun long projet. Une épée dor trônait contre la cuisse du Roi, mais elle ne serait pas dun grand secours contre son ennemi.
A moins de deux mètres, Lord Zakaras sarrêta et admira. Plus dune année de préparation, plus dune année dacharnement, de sollicitude, dangoisse, de peur, dabstraction seffaçait tandis quil contemplait la fleur de son plan. La Famille Royale tremblait devant lui.
Pourquoi nous avoir attaqué ? demanda brusquement le Roi dune voix énergétique et rageuse.
Zakaras se contenta dune réponse floue sur un ton mielleux qui exaspéra le Roi.
Il le fallait mon cher, cétait vitale.
Ne pouvions pas continuer à vivre en paix comme nous lavions fait des siècles durant ?
A quoi bon ? fit Lord Zakaras. Je pouvais conquérir votre citadelle, je lai fait, pourquoi men serai-je abstenu ?
Pour éviter de déclencher une Guerre gigantesque dans le Monde, maintenant, tout le monde va se mêler de ce qui sest passé ici, et entre le Nord et le Sud, une guerre éclatera, cest inévitable.
Le Roi fulminait, et sa femme, la Reine, se contentait de garde la tête bien droite et de ne jamais cligner des yeux. Quoi quelle regarda, rien ne pouvait soutenir ce regard.
Quelle éclate, continua sobrement Lord Zakaras, ce nest point mon affaire, jai maintenant deux citadelles, une dans le Sud, et la votre dans le Nord. Jai des yeux partout. Je saurai toujours les actions des deux continents.
Et il partit dun petit rire cruel. Les enfants recommencèrent à pleurer.
Je doute que votre Suzerain ne soit satisfait de votre acte en tout les cas. Ai-je raison ?
Ho, peu mimporte de lui. Je nai rien à lui dire, rien à lui rendre. Je suis autonome, pas comme les autres Gardiens du Sud. Je suis libre dagir. Et quil vienne me sermonner si lenvie lui prend, mais il ne repartirai pas dun seul morceau. Dailleurs, il le sais très bien. (Il se tut un instant) Mais je doute que le votre de Suzerain soit ravi de la prise dune de ces protections.
Le Roi était rouge comme une tomate à présent. Il semblait prêt à exploser.
Ho non, cela va engendrer un tas de complication pour la défense de notre territoire, mais ne souriez pas, il viendra tôt ou tard récupérer cette cité. Je men porte garant.
Lors Zakaras hocha la tête et reporta son regard sur la Reine qui ne bougeait toujours pas.
He bien ma Reine, quavez-vous aujourdhui ? Vous semblez bien préoccupée.
La Reine ne lui répondit pas. Elle ne trembla même pas.
Dulana ne parle pas ! lui ordonna son mari.
Lord Zakaras haussa les épaules en riant et se rapprocha plus encore du Roi.
Quallez-vous faire de nous ? demanda t-il, soucieux.
Vous tuez.
Le Roi baissa les yeux et ne dit plus rien. Il semblait prêt à éclater en sanglot, quand, plus rapide quun éclair, il dégaina son épée et se lança sur Zakaras. Mais lattaque ne surprit pas le Lord. Son épée toujours en main, il para lattaque, et un bruit retentissant, mêlé de fer et dor, retentit sous les plaintes des enfants. Les gardes voulurent se jeter sur leur ennemi, mais les hommes de Lord Zakaras ne furent pas de cet avis. Ils ripostèrent. Le combat sengagea avec agilité. Le Roi maniait mieux larme que ne laurait présager son âge avancer, mais contre Lord Zakaras, il navait pas ses chances. Il se fatiguait plus vite, et ses mouvements se firent plus lent. Lord Zakaras samusa encore un moment, toujours aussi vif et habile, et jugeant le moment venu mit fin à la joute. Sa longue épée senfonça dans larmure du Roi, ressortit de lautre côté sous les cris horrifiés des enfants et, ce coup-ci, de sa femme. Un filet de sang coula alors, éclaboussant le sol, désertant le corps du vieux Roi. Lord Zakaras retira lentement son arme, taillant un peu plus le trou béant. Pendant deux ou trois secondes le Roi vacilla blême puis il tomba, tremblant sur les dalles. Lord Zakaras lobserva, victorieux.
Tandis que le Roi se mourrait sur le sol, Lord Zakaras fit signe à ses hommes qui en avait déjà terminer avec les gardes de tuer les enfants. Ils sexécutèrent sous limpuissance de leur père. La Reine était retenue par deux hommes de Zakaras et se débattait avec fureur, pleurant et hurlant. Deux jeunes cadavres de la Famille Royale vinrent encombrer la salle.
Ne tuez pas la Reine, fit Zakaras et ses hommes ne firent rien.
Le Roi emportait un dernier souvenir abominable de son assassin et de celui de ses enfants et siffla juste avant la mort :
Ma descendance vivra
Puis ce fut tout. Il cessa de respirer et la Reine défaillit. Lord Zakaras lobserva encore un moment et ordonna à ses hommes de débarrasser la salle. Maintenant son plan accomplit, il voulait sadonner au plaisir de cette conquête victorieuse. Une fois la pièce vide, il resta un moment seul devant la contemplation de son nouveau trône, puis en prit la direction. Il caressa lor, les bijoux et il était incroyablement chaud, protecteur. Alors il sassit, inspira profondément et chuchota :
Ce nest pas finit
Message édité par karnh le 21-12-2004 à 16:01:32
---------------
http://lesjackisdu74.skyblog.com