trouvé ceci sur un autre forum, ça rejoint d'assez près ce que je pense le + proche de la réalité : un jésus composite de plusieurs personnages historiques intégrés avec un sauveur grec gnostique (de Paul puis Marcion) et des traditions anciennes "obligatoires" (puisque prévues par l'ancien testament) concernant le messie juif.
il serait évidemment passionnant de pouvoir restituer à chacun son histoire et comprendre comment l'ensemble actuel s'est constitué mais il n'y a pratiquement pas de documents exploitables, l'église a détruit les + compromettants pour elle
citation (moins les fautes d'ortho) :
J'ai terminé un manuscrit de 82.000 mots intitulé "Getting Into God's Genes" en novembre dernier et cherche maintenant à le faire publier. C'est une analyse complète du "génome" des trois grands monothéismes ("The Divine Genome" ). Je démontre, preuves en main, qu'ils sont en fait un "patchwork" politique de lois, mythes et légendes provenant principalement de Sumer/Babylone, l'Egypte et la Perse (Zaratustra) (...).
Pour en venir à Jesus: non seulement il y en a bien eu un à Jérusalem, mais aussi un deuxième en Palestine; puis il y en a eu un troisième, à Rome. Avant ces trois-là, il y en eut un en Arabie occidentale, le seul qui soit proche d'une divinité. Au premier abord, cela semble une facétie, si pas une folie. Mais pas du tout, la documentation et l'argumentation sont catégoriques. Allons-y.
1. D'abord, "Yeshu" (Aramaique pour Jésus) était un nom aussi commun en Palestine Romaine que Pierre l'est aujourd'hui en Belgique ou en France. Donc il est bien normal qu'un illuminé ou deux porte ce nom en Palestine Romaine, remplie d'illuminés, rebelles, fanatiques de toutes sortes. Il y a eu aussi beaucoup de "Judas" en Palestine, des rebelles après la mort d'Hérode, le disciple et bien d'autres rebelles encore après. C'est statistique.
Le problème des traductions. Ce passage inévitable d'une langue à l'autre permet soit des erreurs, soit des manipulations, soit des coincidences. Nous savons que la Linga Franca au Moyen-Orient à l'époque Romaine était l'Aramaique. C'était la langue des Judéens aussi bien que des Arabes à l'époque. Nous savons aussi que les évangiles furent écrits en Grec. Or, "Yeshu" en aramaique devient "Iesous" en Grec, qui nous donne Jésus en francais. Mais voilà qu'en Arabie dans la région de la Mecque vers 300 avant notre ère, il y avait un prophète judéo-arabe qui s'appelait "Issa", qui est cité amplement dans le Coran et dont la mère s'appelait "Maryam", soit Marie en français. Elle aussi, était vierge... Et voilà qu'une fois traduit en Grec, "Issa" peut aussi devenir "Iesous". C'est compliqué, mais c'est réel. Continuons.
2. Le "Jésus de Jérusalem" des chrétiens est bien une personne historique mais qui n'eut qu'une courte et brève carrière d'agitateur au nom de la secte des Nazaréens, dont son frère Jacques devint le leader après l'execution de Jésus. Les Nazaréens n'étaient pas des habitants de Nazareth (qui de fait n'existait pas du temps de Ponce-Pilate), mais une secte Judéo-Arabe originaire de la région de La Mecque et des montagnes Hedjaz (voir ci-dessous). Elle continua d'exister jusqu'au 4ème siècle. Car en 318, le Pape Sylvestre I, le premier à appliquer le terme religieux romain de "Pontifex Maximus" à sa personne, reçut et repoussa une délégation Nazaréenne venant de Jérusalem, réclamant l'héritage de "Yeshu", l'original. Pour Sylvestre I, Jésus trônait maintenant à Rome. Donc, voilà le Jésus de Palestine, appelé "Yeshu bar Nagara" en Aramaique ("fils du Charpentier" ), un sectaire au sang chaud qui ne fit pas long feu. Jusqu'à ce que Paul de Tarse et les évangélistes le transforment plus de 30 ans parès sa mort en "Messie Ressuscité." Mais quel rapport a le "Jésus-le-Nazaréen" avec le "Jésus du Coran"?
C'est un fait que le Coran parle beaucoup d'un "Jésus", mais ce n'est pas le Jésus de la Chrétienté. C'est bien le prophète "Issa"! Que dit le Coran sur ce "Jésus" par rapport au "Jésus des Evangiles"? Voici, textuellement: "Ils ne l'ont pas tué; ils ne l'ont pas crucifié. Ils se trompent à cause de la similitude [des noms]" Surah 4:157. Donc, le premier "Jésus" est un prophète arabe né d'une "vierge" appelée Marie et datant d'environ -300. Originaire de la région de la Mecque, il était Nazaréen (le Coran appelle cette secte "Nasara" en Arabique et la considère comme une branche du Judaisme; c'est la secte du "Jésus" de Jérusalem et de son frère et successeur "Jacques-le-Juste" ); il n'était certainement pas le fils d'un charpentier. Dans les Actes des Apôtres (24:5), confirmant le fait historique de la secte Nazaréenne, le Grand Prêtre Ananus tentant de faire arrêter Paul par les Romains l'appelle: "Le leader de la secte des Nazaréens". En Arabique, les "Chrétiens modernes" sont appelés "Masihiyyun" qui vient du mot "Messie".
Donc, jusqu'à présent, nous avons:
• "Issa" = "Iesous" = Jésus - Prophète mythique Judéo-Arabe datant d'environ -300 et repris par le Coran comme le lien Abrahamique entre le Judaisme et l'Islam.
• "Yeshu" = "Iesous" = Jésus - Le jeune sectaire Nazaréen, rebelle impulsif aimant les femmes et qui se fait vite piéger par l'establishment des prêtres juifs (Sanhédrin). Ceux-ci le refilent aux Romains en l'accusant de sédition, et Ponce-Pilate, historiquement connu pour sa cruauté (contrairement à son image des Evangiles) s'empresse de le faire torturer et exécuter en se moquant de ses prétentions à la royauté juive ("INRI" ).
3. Le troisième "Jésus" est plus facile à expliquer. C'est celui des Grecs et de la Chrétienté, d'abord imaginé par Paul de Tarse qui, pas par hasard, a d'abord passé quelques mois en Arabie (Gal. 2; 1;11-21), avant de commencer ses trois missions. C'est là où il apprit plus que probablement l'histoire du prophète "Issa", le "Jésus du Coran" et qu'il s'en est inspiré pour créer "son" Jésus. C'est le "Messie", fils de Dieu, le Jésus des Evangiles (rappelons: écrits après la mort de Paul et entre 30 ans (premier) et 75 ans (dernier) après la mort de "Yeshu", à une époque ou la documentation historique était pour le moins primitive). Donc nous avons maintenant un troisième:
• "Yeshu" = "Iesous" = "Kristos" (Messie) - Le Rédempteur, instrument politique de Constantin et de ses successeurs, puis de la Papauté.
4. Finalement, un quatrième "Jésus", plus prosaïque, est celui qui est cité dans le Talmud: "Yeshu Ben Pantera" ("fils de panthère" ), en fait fils illégitime d'un légionnaire Romain et né dans le port de Sidon. D'après le Talmud, qui réfère à l'époque de l'empereur Tibère (14 - 37) et qui nomma Ponce-Pilate, Ben Pantera était un illuminé qui avait cinq disciples et se moquait des autorités religieuses de Jérusalem. Il fut arrêté et pendu la veille de la Pâque à Jérusalem. Ce dernier fait nous offre un étrange parallèle avec le Jésus des Evangiles, ayant peut-être contribué au "patchwork" final, dernière édition! L'existence d'un tel homme est recoupée par Tacite et le philosophe Grec Celsus. Ici nous avons donc le quatrième:
• "Yeshu" = "Iesous" = "Ben Pantera" - Individu rebelle typique de son époque en Palestine et qui fut vite balayé par les autorités en place, mais qui contribua peut-être à la grande fable Chrétienne.
Voilà! Plus il y en a, mieux c'est car il y avait de milliers de Jésus en Palestine lors du règne de Tibere et la moitié de la population mâle était en rébellion constante, soit couvée, soit active, contre les Romains ou le pouvoir religieux juif "collaborateur". Donc, avoir quatre Jésus crédibles, y-compris un dans le Coran qui est bien différentié du Jésus Chrétien, rend la véracité du Jésus = Fils de Dieu, ressuscité, bien plus caduque qu'un déni simpliste de l'inexistence d'aucun Jésus rebelle en Palestine à cette époque.
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du vide, j'en ai plein !