coolhandluke a écrit :
REPONSE GENERALE:
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage... et mon message aura au moins eu le mérite de faire voyager certains dans des méandres historiques qui leur étaient a priori inconnus...
Il est tout d'abord assez surprenant de constater que d'un message à caractère général, ponctué d'insultes (il est vrai) directes à l'encontre du fameux millier de votants, on en arrive à me traîter de "p'tit con" sous le fallacieux prétexte que l'on se sent visé.
Le but de l'émission a été avoué par un dirigeant de la chaîne : faire en sorte que les français se reconnaissent dans leur histoire, aient des modèles en tête, puisque ce pays, sous le coup des politiques successives d'autoflagellation, ne nous a, au final, qu'inculqué tout ce dont on avait à rougir au fil des siècles : Inquisition, Servage, Esclavage, Massacres, Croisades, Guerres de religions, Industrialisation et profit selectif, puis Colonialisme, Racisme, Impérialisme, Capitalisme à outrance... en occultant sciemment les périodes dont on pouvait être fières et qui ont engendré le français d'aujourd'hui. Bref, les français, en manque de repères, traversent une crise identitaire depuis plus de trente ans, directement liée au fait que la "bien-pensance", le politiquement correct a mis au ban de la vie sociale toute véléité de se référer à l'élément "nation" (rien que le mot fait peur de nos jours, puisqu'il nous renvoie directement au diable frontiste) : grave erreur, car cet élément est la seule forme communautaire qui ait tenu jusqu'ici... le fait d'avoir des valeurs communes, d'être fier d'être français tout en acceptant les particularités de chacun est à présent désuet. Ainsi, la Marseillaise apprise à l'école fait peur à certains, d'autres veulent en changer les paroles jugées trop "guerrières", l'attachement au drapeau est jugé extrêmistes et les Pères Fondateurs se voient de plus en plus oubliés au profit de l'éphémère, du strass et des modes imposées.
Cette émission était donc, de mon point de vue, salvatrice et tout à fait bienvenue... en l'absence de Dechavanne et de son neu-neu de service, je m'attendais à une belle performance : c'était sans compter l'obséquiosité outrancière et navrante de Drucker, ni même l'humour ravageur de Ardisson que je prenais, au départ, pour quelqu'un de cultivé. Bien mal m'en a pris, du moins vis-à-vis de ce qu'il a laissé paraître. Le tout sous l'égide de Christian Poncelet qui a été, il faut le dire, en-dessous de tout : autant de bafouilles en public de la part d'un politicien dont le métier consiste avant tout à discuter haut et fort devant ses pairs deux fois par semaine dans ce même hémicycle... il y a déjà franchement du mouron à se faire!
Et lorsque viennent les fameux résultats, au compte-goûte pour fidéliser les gogos devant leur télé (dont j'ai fait partie, mea culpa), la constatation est hallucinante : ne revenons pas sur les nombreux noms qui n'ont rien à foutre dans un tel classement et dont on ne parlera plus d'ici une dizaine d'années (je crois que nous sommes au moins TOUTES ET TOUS d'accord là-dessus... non?), mais cette liste en dit long sur l'état d'esprit et d'inculture de nos concitoyens (plus de 50% des noms sont des gens du show-bizz, des amuseurs de place publique), et on aura beau arguer que tout le monde n'est pas d'accord avec ce classement, du point de vue démocratique, c'est bel et bien lui qui représente les préférences françaises!!!
Que vous me trouviez trop virulent, c'est une chose (je le revendique, ça s'appelle de la provocation, et dans mon cas, en amenant le débat, elle s'avère légitime et bénéfique)...
Mais que vous me trouviez prétentieux, c'est une toute autre histoire : lors d'une joute verbale (et c'est mon sport préféré), l'argumentation, hors sophismes, est l'arme absolue... sur la forme, certes, cela peut paraître pédant à certains, j'en conviens et comprends tout à fait que ça hirisse le poil... sur le fond, j'attends que l'on me démontre à quel moment j'ai pu faire preuve d'anachronisme historique : la subjectivité d'analyse ne conduit pas forcément à l'erreur, du moment que la-dite subjectivité s'est faite en connaissance de toutes causes.
Pour finir, il est bien évident que tout le monde ne peut pas tout connaître; mais une fois encore, j'estime qu'il est des choses qu'il est inadmissible de ne pas savoir, et selon moi, les français s'enfoncent de plus en plus dans leur inculture... et les médias, leur nouveau Gourou, se chargent de les lobotomiser derechef le soir devant leur télé, entre une émission de télé-réalité, un "100% tubes du siècles" et les sempiternels matchs de foot, devenu la première religion de France.
Au final, les français ne sont guère plus cultivés qu'il y a un ou deux siècles, ce qui me paraît affligeant et qui me met, il est vrai, hors de mes gonds :
D'une part, aujourd'hui, la culture est accessible à TOUS, en tout lieu (sauf la télé) et à tout moment; chacun peut avoir accés à des sommes considérables d'informations, tous médias confondus, la grande révolution étant le "net", la plus grande encyclopédie qui soit.
D'autre part, je trouve que c'est un total manque de civisme doublé d'une inconscience démesurée de la part de gens qui ont le droit de vote et qui ne savent même pas la façon dont est régi notre pays : il ne me plaît pas de dépendre de leur vote!!! Qu'ils ne s'intéressent pas à la politique, à leur histoire, aux questions sociales ou économiques, soit, c'est leur droit le plus cher, et il faut de tout pour faire un monde; mais en cela, ils se ferment des portes et remettent en question, selon moi, leur fameux droit de vote, la légitimité de ce droit qui les rassure et les laisse présager d'une démocratie libertaire.
En clair, l'inculture de certains est leur droit le plus cher... à condition qu'elle n'ait aucun poids dans la façon dont est gouvernée le pays, et là, en l'occurence, c'est ce qui se produit au nom d'une "démocratie" démagogique.
Voilà ce qui me fait "éructer" au regard du résultat d'une telle émission: ce n'est pas la politique qui fait l'Homme, mais bel et bien l'inverse, il s'agirait de le garder à l'esprit. Et nos chers politiciens ne se foutraient pas aussi ouvertement de nos gueules s'ils avaient constamment à l'esprit le fait que leurs interlocuteurs maîtrisent les tenants et aboutissants en matière de politique, et cette maîtrise est le reflet de ce que l'on appelle communément "culture générale". En d'autres termes, la vacuité de leurs promesses est inversement proportionnelle à la vacuité de nos esprits.
Amen. Fin de l'"homélie", dirons certains.
CHL.
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