La Cour des comptes critique dans son rapport annuel, publié mercredi 2 mars, les dispositifs d'évaluation des politiques d'aides à l'emploi en France qui ne permettent pas, selon elle, à l'Etat d'apprécier efficacement l'impact de ces dépenses.
"Les pouvoirs publics ne sont pas en mesure d'apprécier de façon exhaustive et fiable l'impact des dépenses considérables engagées en faveur de l'emploi", estime-t-elle dans un document de synthèse rendu public mercredi 2 mars. "Il n'est a fortiori pas possible d'assurer que l'effet positif global des mesures appliquées compense l'impact économique négatif des prélèvements obligatoires nécessaires pour les financer", ajoute-t-elle.
Alors que le chômage a atteint en janvier le seuil symbolique de 10 % de la population active pour la première fois depuis cinq ans, la Cour insiste dans ses recommandations sur l'"urgence" qu'il y a à corriger les défauts du système actuel d'évaluation et à renforcer celui-ci.
"On pourrait attendre de l'Etat qu'il s'assure que les objectifs qu'il se fixe sont atteints", a souligné lors d'une conférence de presse le premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s'est engagé à la fin de l'an dernier à faire en sorte que le chômage diminue de 10 % en 2005 et revienne sous la barre des 9 %.
Philippe Séguin a souligné que les politiques d'aide à l'emploi mobilisaient environ 1,5 % du PIB (24,5 milliards d'euros en loi de finances initiale 2004). Or, malgré l'ampleur de cet effort, les évaluations sont "trop rares, souvent dispersées et généralement menées a priori", a-t-il déploré.
source : LEMONDE.FR | 02.03.05 | 16h18