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Attentat-suicide dans un autobus russe : 16 morts VLADIKAVKAZ, Russie (AP) - Nouveau coup dur pour la "normalisation" russe en Tchétchénie. Une femme s'est fait exploser jeudi dans un autobus militaire dans le Caucase, attentat qui a fait au moins 16 morts et de nombreux blessés dont trois graves.
L'autobus se rendait dans une base aérienne dans les environs de Mozdok, en Ossétie du Nord. Alors qu'il était arrêté à un carrefour, une femme vêtue d'une veste blanche utilisée habituellement par le personnel médical est montée et a déclenché ses explosifs.
Selon un représentant local du ministère de l'Intérieur, 19 passagers ont été tués, au moins 16 selon le parquet, dont la terroriste.
La télévision russe a diffusé des images montrant des corps recouverts de draps blancs à côté d'un autocar rouge et blanc très endommagé, criblé de petits trous et d'entailles près de la porte. Presque toutes les vitres ont été soufflées. Selon le juge Alexandre Begoulov, représentant du parquet local et cité par la première chaîne, l'engin explosif était fourré de petites billes de métal.
Parmi les passagers, se trouvaient des aviateurs et des techniciens de la base aérienne Prokhladny située à six kilomètres de Mozdok, a précisé le ministre aux situations d'urgence d'Ossétie du Nord, Boris Dzgoïev. Ils appartenaient à la 4e Armée de l'air qui sert dans le sud de la Russie et qui est basée à Rostov-sur-le-Don. Il a indiqué qu'il y avait au moins 27 personnes dans le véhicule dont 14 femmes. Six personnes ont été tuées sur le coup et 12 autres sont mortes à l'hôpital des suites de leurs blessures, a précisé M. Dzgoïev.
Les circonstances de l'attentat ne sont pas clairement établies. Selon certaines sources, la femme est monté dans le véhicule alors qu'il était arrêté à un passage à niveau; selon d'autres, elle s'est faite sauter en s'en approchant alors qu'il était à son dernier arrêt avant la base. Enfin, selon le premier ministre d'Ossétie du Nord, Mikhaïl Chatalov, la kamikaze s'est carrément glissée sous l'autobus.
Le règlement interdit théoriquement à des véhicules militaires de prendre des civils sur la route justement pour ne pas faciliter les embuscades.
Le procureur général adjoint de Russie, Sergueï Fridinsky, a déclaré qu'il semblait que la femme ait tenté d'atteindre la base aérienne. Le quartier général des forces russes qui combattent les rebelles en Tchétchénie se trouve à Mozdok, ville située à 130 kilomètres au nord-ouest de Grozny, capitale de la Tchétchénie.
Les attentats-suicides semblent devenir un moyen d'attaque désormais courant dans la région, les ennemis du pouvoir russe pouvant puiser dans le vivier des désespérés d'une décennie de guerre, particulièrement parmi les veuves. Ce sont en effet des femmes qui ont commis deux des trois derniers attentats dont celui de jeudi - le mois dernier, deux attentats-suicides à trois jours d'intervalle avaient fait au moins 78 morts en Tchétchénie. Plusieurs femmes se trouvaient aussi au sein du commando qui avait effectué la prise d'otages du théâtre de Moscou en octobre. Aucun membre de ce commando n'avait survécu.
"Malheureusement, il ne s'agit pas d'un cas unique", a déclaré au président Vladimir Poutine le procureur général de Russie, Vladimir Oustinov. "Ca nous a été apporté à partir d'autres pays. Auparavant, dans le conflit tchétchène il y avait pas de kamikazes." AP
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