Keromi a écrit :
Unilog Management je connais assez bien pour y avoir passé 5 mois de vie en tant que stagiaire consultante. J'y qualifierai l'ambiance de très moyenne. En effet, comme déjà décrit ici de long en large le processus de recrutement est lourd (test de QI, cas pratique en groupe, 2 entretiens), durant la première phase qui dure une matinée on dégage environ 50% des candidats (sans même leur expliquer pourquoi paraît-il). Le process est le même pour les futurs stagiaires et les JD en quête d'un premier job.
En apparence tout le monde est sympa, ouvert et tout (ce qui est réellement vrai pour une partie des jeunes consultants) mais il y a parmi eux une bonne proportion de gens aux dents longues soucieux de se faire bien voir de leurs managers. Les plus anciens (35-40 ans), cherchent à dégager en se faisant recruter chez un client (eh oui le consulting on y a fait pas de vieux os, à moins de finir associé) parce qu'ils en ont marre de se faire presser comme des citrons. Le jour de mon arrivée, sur l'organigramme de ma BT il y avait déjà 4 départs (toutes cases hiérarchiques confondues). J'ai reçu un pc portable d'un age canonique qui bien sur fonctionnait mal, j'ai donc squatté le service informatique pour le faire mettre à jour, et là stupeur dans le bureau du service il y avait une nana (environ 25-27 ans) qui téléphonait aux RH pour avoir le solde de sa paye parce qu'ayant démissionné depuis un certain temps, elle ne l'avait toujours pas reçue. Le turnover y est donc très important (d'où leur promotion massive et continuelle).
J'ai été propulsée sur un chantier assez vite (après 3 jours au siège, j'ai eu bcp de chance car l'autre stagiaire est restée pourrir sur des études un bon mois et demi avant d'être envoyée en mission). J'ai été vite mise dans le bain, globalement bien acueillie. Les journées sont longues (on termine à 19h mini), en général les consultants sont tellement bouffé par leur taf qu'ils profitent de la pause de midi pour régler leurs démarches administratives perso ou faire des courses. La personne en interne coordinatrice du chantier pouvait être super chiante, d'autant plus que nous étions dans une boite en post fusion, donc je ne vous raconte pas les tensions internes. Mais globalement si l'on se montre à l'écoute et un minimum empathique, les clients sont contents.
Le mot d'ordre était d'être irréprochable, ma manager relisait systématiquement tous les mails que j'envoyais (sympa au début on se sent bien encadré mais au bout de quelques mois on a envie de voler un peu de nos propres ailes), il fallait être super sapés et donner l'impression d'être toujours très occupés (ben voui vu combien sont facturés les consultants à la journée).
J'ai bcp taffé avec le junior (en particulier quand en aout la manager est partie en vacances), si bien qu'il avait des missions qui sortaient vraiment du cadre de la responsabilité accordé à un junior. Il a d'ailleurs commencé à prendre la grosse tête et à jouer au mini kapo avec moi (je rappelle que l'on avait presque le même âge, notre différence se jouait sur le type de contrat de travail). En aout j'ai assuré le chantier une semaine entière seule (fort heureusement tout le monde était en vacances). Je n'ai pas osé demander ne serait-ce qu'un jour de vacances, tellement j'avais envie de bien faire et de me donner.
Je précise aussi que mon maître de stage n'était pas sur le chantier avec moi, il a du donc m'évaluer en m'ayant vu uniquement 3 fois en 5 mois! En parlant d'évaluation, chez Unilog management les consultants sont évalués une fois par an (en été), leur évaluateur change tous les ans (pour éviter les copinages paraît il) mais au final c'est pipeau puisque l'évaluateur peut parfois n'avoir jamais eu à bosser avec la personne évaluée. Dans la BT où j'évoluais les promo allaient bon train, sans doute pour inciter les gens à rester (ça les valorise). En sus de son staffage sur un chantier, le consultant peut avoir à bosser sur les propals, la stratégie de la BT ou encore rédiger des rapports sur le sujet de sa mission si celle-ci est inédite (heures sup' non rémunérées of course).
Une fois par an la BU a le droit à son week end spécial, on m'a gracieusement autorisé à y participer. Sympa, bon hôtel, bcp d'activités sensés rapprocher l'équipe, bcp de jeunes (crevés), si ce n'est que le junior avec lequel je bossais 10h par jour n'a 1) pas essayé de m'intégrer aux autres, ni mêmes de me présenter ses potes, 2) adressé la parole que 3 fois en 2 jours (il se sentait plus le pauvre, il a préféré causer aux managers, ben oui moi misérable stagiaire je ne lui était utile en rien, lui faisant oublier toute courtoisie ou politesse, c'est dommage en chantier parfois on s'est bien entendu, je ne discutais que rarement ses directive (trop sympa!)). Résultat, j'ai sympatisé avec d'autres personnes, dont un groupe d'une BT plus technique.
Le stage s'est terminé dans un grand n'importe quoi (grosse merde sur le chantier du à un souci de communication), la manager nous a annoncé qu'elle claquait sa dem', et pour finir on m'a dit que l'on ne m'engageait pas en prétextant un truc bidon (j'aurai préféré que l'on me dise "tu as fait trop de conneries sur le chantier, tu n'es pas douée, on te garde pas" mais non, en m'ayant vu 3 fois, le maître de stage a estimé me connaitre très bien et m'a jugé non faite pour le métier, la manager assez amère sur ses années passées en tant que consultante m'a conseillée de me trouver un taf cool (en gros de ne pas faire comme elle)).
La vérité étant qu'ils avaient aussi parfois du mal à chopper des chantiers, début juillet il y avait bcp de consultants au siège qui n'étaient pas staffés et tout le monde avait peur d'être en trop (c'est à dire potentiellement virable). Certains se sont retrouvés sur des chantiers à mi temps ou 80%. Je trouve leur gestion des consultants et des missions trop "freestyle", ils ont même présentés des consultants pour des missions assez pointues qui ne connaissaient rien au sujet, on m'a même demandé un topo 15 min avant un entretien consultant-client.
Sinon je pense que Unilog a d'une manière générale un gros complexe d'infériorité par rapport à Accenture, ils sont sans arret en train de descendre Accenture (voir plus haut dans le topic), j'ai bcp entendu de "ouai Accenture c'est des malades, tu y es rien qu'un numéro, ici c'est une famille, un vrai esprit d'équipe". J'ai mis quelques mois à me reconstruire, après ce stage (physiquement et moralement épuisée, impression d'avoir tout donné pour rien, d'avoir été pressée comme un citron, renvoyée comme une malpropre, de ne valoir rien du tout dans le monde professionnel), puis j'ai trouvé un autre job plus calme avec un patron qui me valorise. Ayant repris confiance en moi, j'ai décidé de me tourner à nouveau vers le conseil et surtout de ne pas écouter les "conseils" de ceux qui pensent me connaître après s'être entretenu 3 fois avec moi. Et ça marche pas mal puisqu'en 15 jours de recherche à rythme calme j'ai décroché 3 entretiens d'embauche...Ces boîtes là seront sans doute ravies de pouvoir recruter une consultante formée aux frais des autres .
Vous l'aurez bien compris, je me suis moyennement plu chez Unilog (même si elle a bcp de points communs avec la plupart des boîtes de conseil) même s'ils se gargarisent avec leur nouvelle étiquette "Logica cmg" qui est sensée les faire passer dans la cours des grands d'un point de vue International (yeah ). Etrangement Accenture semble paradoxalement plus ouvert qu'eux, ex : Il ne recrutent personne sortant d'une ESC en dessous d'Audencia (hors groupe B donc) alors qu'Accenture prends régulièrement des JD sortant d'une groupe C.
Il m'a aussi semblé comprendre qu'Unilog attends une sorte de retour sur investissement des consultants qui ont réussi à se faire embaucher comme salarié ailleurs (genre ouai vas-y envoie nous de la mission, prévient nous dès qu'une opportunité se présente (il en a été de même quand mon ancien maître de stage a appris où j'ai trouvé mon job) mais je ne sais pas si ça marche.
Ce qui est marrant , c'est qu'un autre stagiaire (rencontré lors du week end) auquel on disait clairement "ouai ouai pas de pb toi on te garde!" n'est apparement pas resté non plus (parti de son plein gré? Viré comme moi?) puisque je l'ai croisé un soir à la BNF (un jour ouvrable). Je partage donc l'impression en demi teinte qui ressort si l'on fait la moyenne des témoignages (entre ceux qui viennent faire la pub d'Unilog ici et ceux qui se sont tirés).
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