Feedback tiré du munci:
"Une expérience passée mais significative chez Altran associée à lexistence de témoignages concernant les pratiques de cette société me conduisent à vous livrer mes impressions personnelles à son sujet.
Si Altran nest pas une SSII, il est clair quelle en a de nombreuses caractéristiques hormis le fait que les domaines dintervention des ingénieurs qui y travaillent dépassent largement le cadre de linformatique. Ce qui pose dailleurs quelques problèmes aux managers (de plus en plus issus décoles de commerce) qui sont dans la plupart des cas dépassés par le métier et les compétences de leurs consultants. Comment rester crédibles devant un client lorsque vous êtes incapables de répondre à ses attentes et de comprendre ses besoins ? Réponse: on appelle en renfort un ou plusieurs consultants pour la réunion de présentation avec le client potentiel, on gonfle le dossier du ou des consultants présentés (ajout dexpériences, de compétences
), le manager diffuse le « vent » habituel lors de cette réunion, on sollicite le consultant pour faire la proposition technique
Ces pratiques ont très bien fonctionnées pendant la période faste de la fin des années 90 où les consultants estampillés « Altran » étaient « vendus » parmi les plus chers du marché auprès des clients. Cette période a correspondu à une politique de recrutement intense de consultants (tous bac + 5 bien sûr ! !) avec pour objectif de devenir le numéro 1 du marché (mondial ?) avec 40000 personnes dans le groupe (chiffre officiel). En interne, on recrute et on forme des managers pour « manager » tous ces consultants sachant que le métier de commercial est dans cette période très attrayant pour de nombreuses personnes : les affaires sont faciles, les salaires sensiblement plus importants que ceux des consultants et lavenir tout rose. Il faut simplement acceptés de faire de nombreuses heures au siège et puis avoir un petit goût pour le mensonge auprès des clients et des consultants
Mais déjà à cette époque la notion de carrière dun consultant est absente des faits. Un consultant en mission peu importe la mission, son intérêt, sa situation géographique rapporte à son manager et donc à la société. Un point, cest tout. Pas ou peu de cohérence entre les missions, les responsabilités et une évolution dans le métier. Tout est fait au coup par coup dautant plus que les managers sont concurrents entre eux. Cette concurrence nest dailleurs pas évoquée de la sorte, la direction préférant parler de « saine émulation ». Le comportement des managers vis à vis des consultants est bien souvent peu plaisant: retards perpétuels, attentes interminables dans lespace consultant, rendez-vous annulés sans prévenir
Mais cette période de folie a certainement marqué de nombreux clients qui ont pu avoir le sentiment de sêtre fait avoir par rapport au coût des prestations et aux méthodes parfois brutales dAltran à leur égard (un exemple: facturation dun consultant pour une journée entière alors que celui-ci était en RTT une demi-journée). Aujourdhui, la situation économique est radicalement différente. Toutes les sociétés de prestation de services sont touchées et Altran comme les autres. Il faut donc fortement baisser les prix des missions auprès des clients pour saligner sur la concurrence (ce que certains clients finissent par ne pas comprendre puisque la même prestation quelques mois plus tôt coûtait sensiblement plus cher et quAltran justifiait à lépoque ce prix par des arguments liés à la qualité de la prestation. Les consultants dAltran seraient-ils à présent de mauvais prestataires pour expliquer une telle baisse de tarif ??). En parallèle, il faut traiter le problème des intercontrats au plus vite car les objectifs de la direction sont toujours ambitieux. Ces intercontrats qui sont dailleurs pour un consultant impossible à chiffrer tant le sujet est tabou. Seul signe, la pièce qui leur est réservée est pleine à craquer. La grogne des consultants monte. Sans compter ceux qui restent chez eux
Plus que jamais, les consultants sont sollicités pour des missions qui nont rien à voir avec leur compétences les clients sen rendent compte et les missions tombent à leau, la délocalisation des ingénieurs est pratiquée sans encombre, ces mêmes ingénieurs sont conviés à recevoir en entretien des candidats à lembauche chez Altran. Pour le recrutement ? En partie oui. Mais dabord et avant tout pour obtenir de ces prétendants à lembauche des noms et des coordonnées précises de responsables de stage (téléphone, rang hiérarchique, organigramme de la société où travaille le responsable
). En bref toute linformation qui permettra de contacter des clients potentiels et trouver de nouvelles missions pour les consultants sans mission. Quant aux candidats ? Si leur expérience est intéressante comprendre nombreux stages en entreprises pour les débutants ou expérience conséquente dans un ou plusieurs domaines pour les plus expérimentés ils se retrouvent contacter par de multiples managers du groupe (tous concurrents entre eux rappelons-le !) pour des entretiens qui dans la plupart des cas naboutiront jamais
Lors de ces entretiens, les contacts (noms et numéros de téléphone) sont souvent demandés au nom de la recommandation avec éventuellement tentative dintimidation de la part du manager (« et si je lappelle maintenant, me dira-t-il du bien vous concernant ? »). Pas facile pour un jeune en entretien de ne pas démonter dans pareille situation ! La solution est pourtant simple : ne pas dévoiler ses contacts et si cest chose faite, répondre sans crainte à la question précédente du manager par un «allez-y, appelez le devant moi !». Il faut refuser par ailleurs les multiples déplacements au siège sans en savoir plus sur les intentions du manager et des perspectives de missions par rapport à votre profil.
De toute façon, toutes ces pratiques conduisent rarement au démarrage de nouvelles missions pour les intercontrats. Les clients potentiels sont bien souvent agacés par ces multiples appels. Pour la direction dAltran, le problème des intercontrats est en cours de règlement depuis plusieurs mois : licenciement (pour faute grave bien sûr !) au cas par cas sans faire de vague et en évitant surtout les prudhommes qui véhiculent une image désastreuse pour la société. Le maître mot dans ces conditions : ne pas se laisser démonter, bien négocier son indemnité de départ, brandir la menace des prudhommes si vous estimez votre licenciement abusif, contacter les syndicats (CGC ou autres), ne pas rentrer dans le jeu des lettres antidatées préalables à lentretien de licenciement, se monter un dossier (mails, lettres
) dans lequel vous pointez du doigt des irrégularités dAltran vous concernant (dossier consultant falsifié, sollicitation pour des missions pour lesquelles vous aviez fait constater à votre manager que vous nétiez pas compétent, refus de formation de la part de votre manager consécutif à cette proposition de mission etc
) et ne pas hésiter à diffuser autour de vous ce qui vous arrive (ça fait partie des points redoutés par la direction).
Toutes ou certaines de ces pratiques sont malheureusement fréquentes dans le milieu des SSII. Altran ny échappe pas et ce dautant plus que les derniers mois ont été mouvementés pour cette société. Les résultats dun audit consécutif à des fuites de cadres dirigeants de la société ont effectivement révélé un exercice 2002 bien inférieur à celui officiellement annoncé quelques temps auparavant. Compte tenu des méthodes employées, des problèmes comptables avérés et de limage écornée du groupe (depuis janvier 2003, le groupe Altran fait lobjet dune enquête judiciaire pour diffusion dinformation fausse, usage et abus de biens sociaux), lobjectif de 40000 ingénieurs dici 2005 tiendra-t-il ? Avis aux amateurs."
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Parcours professionnel: Général de l'US Army, Cardinal conseiller de Jean-Paul II à la Christ Company, PDG de la World Company, Directeur des ressources inhumaines chez France Télécom.