toto90 a écrit :
Bonjour, je demande votre aide pour un sujet de dissertation de philo. Il me faudrait de l'aide pour débuter ce sujet: Suis-je dans mon corps comme un pilote dans son navire?
Ce sujet me parait assez compliqué et j'ai du mal à le comprendre donc il me faudrait un coup de main.
Merci d'avance.
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Bon, pour t'aider un peu je te propose une introduction problématisée ainsi qu'un plan.
Avoir un corps et être un corps, ce n’est pas la même chose. La pierre est un corps, l’homme a un corps. Pour avoir un corps, il faut en être distinct, ne pas se réduire à ce corps. Même mon corps m’est extérieur, il est une partie du monde comme je suis en retrait de ce monde : je ne suis pas visible, mon corps l’est. Avoir un corps, c’est donc pouvoir agir sur lui et, par son intermédiaire, agir dans le monde et sur le monde : par le corps je suis actif, maître de moi-même comme du monde (au lieu d’être enfermé dans la passivité de ma pure pensée).
Pourtant, je fais aussi la singulière expérience des limites du pouvoir de ma volonté puisque je ne suis pas capable de maîtriser totalement mes réactions corporelles : le tremblement de mes mains ou le rouge de mes joues ne trahissent-ils pas mon émotion, alors même que j’avais décidé de ne « rien laisser paraître » ? Ainsi, même distinct de mon corps, tout semble indiquer que je n’en suis pas séparé : lorsqu’il est abîmé, je ne peux me contenter de constater les dégâts : c’est bien moi qui souffre.
Ai-je donc un corps ou suis-je mon corps ? Tantôt réalité apparemment autonome qui produit ses effets à l’insu de ma volonté, tantôt fidèle « instrument » de mes décisions, mon corps est-il vraiment en mon pouvoir, et dans quelle mesure ? L’union de l’âme et du corps porte-t-elle atteinte à ma liberté et en particulier peut-elle empêcher la maîtrise de mes passions ? Suis-je dans mon corps « comme un pilote dans son navire » ?
1) Analyse de la comparaison de la double relation : pilote/navire, corps/esprit : en apparence l’unité semble n'être que fonctionnelle : que serait le navire sans son pilote, que serait le pilote sans son navire ? De même, qu’est-ce qu’un corps privé d’esprit, qu’est-ce qu’un esprit sans corps ?
2) Mais « avoir » un corps, c’est expérimenter une union substantielle : je suis mon corps.
3) Ai-je alors un pouvoir sur mes passions ? Comment penser la liberté ? Celle-ci est-elle un « Je pense » ou un « Je peux » (cf. Merleau-Ponty, cf. ton cours sur la perception si tu es en TL) ?