Sur son siège, Nicolas Sarkozy se raidit. Quentin Dandoy [un des trois procureurs] évoque « l’atteinte à la mémoire des morts de l’attentat du DC10 d’UTA », planifié par le régime de Kadhafi. « J’entends Nicolas Sarkozy se camper dans sa dignité, conclut le magistrat. Mais derrière l’image de l’homme public, de l’ancien président de la République, se dessine aujourd’hui, au gré des enquêtes judiciaires qui émaillent son parcours, celle d’un homme porté par son ambition dévorante, prêt à sacrifier les valeurs essentielles de probité, d’honnêteté et de droiture dont il devait être l’incarnation ». Une chute rude pour cette première journée de réquisitions.

Tous [les prévenus] en prennent pour leur grade. Des préliminaires avant de porter le premier coup : « Nous avons ici, nous vous le démontrerons, un pacte de corruption inconcevable, inouï, et indécent ». A six reprises le procureur répète les mots « inconcevable, inouï, et indécent ».

Le procureur s’adresse aux trois juges du tribunal : « Vous ne pourrez que faire le constat objectif de la réalité crue d’un tel pacte. Les Libyens se sont engagés à financer les ambitions de Nicolas Sarkozy… » Sur sa chaise, l’ancien président grimace. Son visage est barré d’un rictus. « Vous ne pourrez que constater que Nicolas Sarkozy est le véritable décisionnaire et commanditaire de l’opération ».

Pouvoir d’achat des retraités : je suis en désaccord total avec la CFDT. Hors de question de faire payer les retraités pour équilibrer les retraites ! Allez plutôt chercher du côté des régimes spéciaux de retraite dont on ne parle pas.

Deuxième journée de réquisitions-fleuves, ce 26 mars, au procès sur les soupçons de financement libyen de la présidentielle de Nicolas Sarkozy. Pas de punchlines chocs aujourd’hui, mais une longue démonstration selon laquelle un « pacte faustien » a bien été conclu entre le candidat à la présidentielle et le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Sur sa chaise, l'ancien président...fulminait.

Quentin Dandoy, raille l’ancien président, qui selon lui n’hésite pas à son sujet « à tordre les faits et à présenter une défense insincère et artificielle ». Sur sa chaise, Nicolas Sarkozy referme sa chemise d’un geste sec, referme son stylo argenté et semble hésiter à se lever et à quitter la salle. Depuis des heures, il fulmine, se calme en prenant des notes fébriles et en tapant des pieds. Son avocat, Me Jean-Michel Darrois, lui pose une main sur l’épaule. L’orage passe sur le visage de l’ancien président, qui rouvre sa chemise et reprend son stylo.

Ce jeudi matin à 9 h 30, les trois procureurs balayeront les autres volets du dossier. Puis la demande de peines à l'encontre des prévenus est attendue en fin d’après-midi.

Deuxième contrepartie, judiciaire, le sort d’Abdallah Senoussi, responsable des 170 morts de l’attentat contre le DC-10 d’UTA, en 1989, et condamné par contumace à perpétuité en France, dix ans plus tard. [...] Ce sont les deux plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy – Claude Guéant et Brice Hortefeux – qui le rencontrent secrètement à Tripoli, en 2005. Puis deux avocats, l’ami du chef de l’Etat, Mᵉ Thierry Herzog, et Mᵉ Francis Szpiner, qui analysent, en Libye, les conditions de levée du mandat d’arrêt international.

Les deux avocats le nient farouchement, mais le conseil de Senoussi et deux juristes ont rédigé des comptes rendus de cette réunion du 26 novembre 2005. Mᵉ Szpiner, le représentant des familles des victimes de l’attentat a, certes, assuré qu’il avait « un empêchement éthique » – « les familles des victimes seront rassurées de voir de l’éthique dans cette démarche », a commenté le premier vice-procureur

Scène surréaliste en plein procès de Nicolas Sarkozy. Selon les informations de Paris Match, une jeune femme a été interpellée, ce jeudi 27 mars, en début d’après-midi, dans la salle d’audience où se déroule le procès sur les soupçons de financement libyen dans lequel est jugé l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.

Elle a été surprise alors qu’elle tentait de dérober plusieurs téléphones portables appartenant aux avocats des parties civiles dans ce dossier. Elle a profité d’une pause des débats pour agir.