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- Réagissant ce midi sur France Info aux affirmations de Jean-Marie Le Pen sur leur rendez-vous secret entre les deux tours de la législative de 1993, Bernard Tapie a choisi la défense par la surenchère. Agacé par la prétendue révélation du patron du Front national, l’ex "golden boy" des années 80-90 s’échauffe et se lance dans une plaidoirie par l’absurde.
- © REUTERS / Benoît Tessier
- Bernard Tapie, en 2008, lors de son audition par l'Assemblée nationale dans l'affaire Adidas-Crédit Lyonnais.
- © REUTERS / Benoît Tessier
- A l’époque, dans les années 80-90, Bernard Tapie est vu comme le champion anti-Le Pen. Le seul capable de désarçonner le président du Front national et de “l’envoyer dans les cordes”. Le Pen est alors un redoutable débatteur sur les plateaux de télévision. Vociférant et péremptoire, il parvient à paralyser ses adversaires, qui peinent à exprimer leurs arguments.
- La montée du Front national, fait nouveau depuis les années 80 constitue - déjà - une inquiétude politique majeure. Sorti de la dimension groupusculaire par l’élection de Dreux en 1983, le FN se pose en faiseur de rois et vient perturber le jeu des élections locales durant toutes les années 90. Les hommes politiques de la droite classique se retrouvent piégés entre la tentation des alliances, condamnées officiellement à partir de 1991, et les défaites causées par les triangulaires au second tour.
- Pour nier s’être rendu chez Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de la législative de 1993, Bernard Tapie en rajoute et se défend par l’absurde. Il répond à Bernard Thomasson. (3'42" )
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- La gauche, qui a favorisé l’émergence du FN avec les réformes électorales de François Mitterrand, cherche à se poser en porte-drapeau des valeurs républicaines, face à un phénomène inquiétant, qui semble incontrôlable. Dans ce contexte politique tendu, Bernard Tapie, avec sa verve, fait figure d’antidote. Les débats entre les deux hommes deviennent des affrontements attendus et Bernard Tapie construit une partie de sa réputation sur cet aspect “homme providentiel”.
- Les affirmations de Jean-Marie Le Pen dans le livre d’entretiens qu’il publie avec le journaliste Azzeddine Ahmed-Chaouch, viennent donc flétrir cette image, qui était restée à peu près intacte, en dépit des déboires politiques et judiciaires qui ont par la suite écarté Bernard Tapie de la vie publique. L’ex-ministre a nié avoir rencontré Jean-Marie Le Pen dans sa maison de Saint-Cloud, entre les deux tours des législatives de 1993, pour des tractations politiques concernant la circonscription de Gardanne, où Tapie était candidat.
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