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Chemises pour homme
Nos commentaires
Confort, comportement après lavage et repassage, résistance, etc., nos 14 chemises ont été examinées sous toutes les coutures. Les marques les plus à la mode défilent loin de notre podium…
Des prix qui varient de un à quinze pour une banale chemise blanche, est-ce bien raisonnable ? Lorsqu’on met près de 150 € dans un modèle haut de gamme, paie-t-on uniquement une étiquette prestigieuse ou une qualité supérieure ? Pour le savoir, nous avons testé 14 chemises issues d’enseignes de mode, de prêt-à-porter masculin, de la grande distribution ou de la vente par correspondance. Elles sont de coupe droite (« regular ») à l’exception de la Brice, qui est cintrée.
Stabilité après trois lavages : Gare au rétrécissement
La Redoute, Kiabi et Celio ne bougent quasiment pas. À l’inverse, les quatre modèles écopant de "1 carré" perdent une taille, principalement au niveau du tour de cou : si la chemise était bien ajustée lors de l’achat, elle ne sera plus portable. Il est vrai que, pour Carrefour, Devred et Brice, l’étiquette d’entretien indique 30 °C et que les lavages ont été faits à 40 °C. On ne sait pas comment ces vêtements se comporteraient à 30 °C. Néanmoins, on est en droit d’attendre qu’ils supportent une température de 40 °C, car c’est celle très majoritairement utilisée par les consommateurs. À noter que les Ralph Lauren et Zara perdent elles aussi une taille mais à la longue, après 30 lavages. Soit un peu plus d’un an si on les porte tous les quinze jours.
Bon à savoir. Nos chemises ont été séchées sur cintre mais le sèche-linge accentue le rétrécissement de 0,5 % en moyenne.
Aspect après lavage : Coup de fer nécessaire
La mention « repassage superflu » est-elle justifiée ? Oui pour La Redoute mais aussi pour Armand Thiery qui, bizarrement, ne l’arbore pas. La chemise Canda de C & A, qui porte cette allégation, ressort peu froissée du lavage puis séchage sur cintre mais nécessite tout de même un repassage. Les deux chemises annonçant « repassage facile » se classent bien : un coup de fer rapide suffira. À l’inverse, les quatre modèles notés "2 carrés" ressortent très froissés, que ce soit par endroits ou sur toute la chemise.
Durée de repassage : Gros écarts
Elle varie du simple au double et ces quelques minutes comptent quand on s’attaque à une pile de linge à repasser. Logiquement, les durées nécessaires sont le plus souvent corrélées à l’aspect après lavage : à peine plus de 5 min pour La Redoute, 7 min pour Armand Thiery et, à l’inverse, presque 11 min pour Hugo Boss et Carrefour. On tourne autour de 10 min pour Esprit et Zara, et de 8 à 9 min pour les autres.
Rendu après repassage : Plis récalcitrants
Malgré un repassage insistant et parfois long, les chemises Brice, Zara et Esprit ne reprennent jamais un aspect impeccable. Il reste toujours des zones plus ou moins froissées qui résistent. À l’inverse, les modèles La Redoute, Armand Thiery, Kiabi et C & A redeviennent comme neufs.
Vieillissement : Elles résistent
Peu de dégradations dans l’ensemble, si ce n’est que la Zara et la Ralph Lauren rétrécissent sensiblement. La Brice sort en tête car elle ne présente aucune usure. Celio et Esprit faiblissent côté cols et/ou poignets, qui se gondolent. Sur la chemise Esprit toujours et sur la Tex, les coutures sont dégradées, leur aspect est froncé. Enfin, les modèles La Redoute, Jules et Tex peluchent légèrement.
Résistance : Solidité à rude épreuve
Au boulochage. Certaines ("3 étoiles" ) ne bougent pas, d’autres ("1 étoile" ) boulochent un peu mais rien de grave, le test étant sévère.
À la déchirure. Bons résultats dans l’ensemble. La chemise Brice est tissée avec des fils retors (plusieurs fils tordus ensemble avant d’être utilisés) très résistants. La Ralph Lauren, malgré son prix, ne se distingue pas par sa solidité.
À l’arrachement des boutons. Brice et Celio brillent, leurs boutons sont très bien fixés. À l’inverse, les modèles notés "1 carré" ou "1 étoile" lâchent facilement. En outre, chez Esprit, Armand Thiery et parfois C & A, ce n’est pas le fil ni le bouton qui casse mais le tissu qui s’arrache, nécessitant un raccommodage.
Test au porter : Le confort compte
Coupe. Pas de mauvaise surprise si ce n’est pour la chemise Esprit, vraiment trop courte (attention à ne pas lever les bras !). Les manches de Ralph Lauren sont jugées trop longues à l’unanimité. La Celio est la préférée.
Qualité du tissu. Les testeurs ont apprécié que la chemise La Redoute ne se froisse pas du tout. À l’opposé, les Devred et Esprit sont très vite pleines de plis. Cette dernière est, en outre, jugée trop transparente. Les modèles Celio et Hugo Boss sont les mieux notés.
Confort à l’usage. La Redoute, Carrefour, Celio, C & A et Kiabi arrivent en tête ; les tissus de Hugo Boss, Celio et La Redoute sont les plus agréables tandis que celui d’Esprit, là encore, déçoit. Pas de gros problème concernant la « respirabilité », les modèles Jules et Devred étant cependant les moins bien notés.
Appréciation. La Redoute et Hugo Boss l’emportent alors qu’Esprit se place bon dernier.
L’étiquetage ne dit pas tout
D’où viennent les chemises testées ? L’indication de l’origine des vêtements n’étant plus obligatoire, près de la moitié des marques restent muettes. Il s’agit de Devred, Esprit, Yves Dorsey, Brice, Armand Thiery et C & A. Pour le reste, les origines ne sont guère variées : le Vietnam pour Zara, le Bangladesh pour Kiabi et la Chine pour La Redoute, Jules, Carrefour, Celio et même Ralph Lauren. Au vu des rémunérations des ouvriers (moins de 130 € mensuels pour le salaire minimum), on peut imaginer que le fabricant empoche une marge confortable. Quant à Hugo Boss, il fait fabriquer en Turquie, dont le salaire de base avoisine les 400 €.
En langage textile, 100 % n’est pas forcément synonyme d’intégralité. En effet, un vêtement étiqueté 100 % coton (mais la règle est valable pour toute fibre) peut contenir jusqu’à 5 % d’une autre fibre incluse « pour des raisons techniques », exigence assez imprécise pour laisser une large place aux vêtements « pur coton » qui n’en sont pas. Ce petit pourcentage suffit-il à priver le coton de certaines de ses qualités, par exemple son caractère respirant ? C’est l’impression qu’ont certains consommateurs, mais il est difficile de l’objectiver.
Depuis quelques années, les industriels du textile multiplient les précautions sur leurs étiquettes d’entretien : laver à 30 °C, à la main, voire pas du tout (et confier alors son linge au pressing), laver avec des couleurs similaires… À croire que les consommateurs passent leur temps à faire des lessives, une à 30 °C, la suivante à 40 °C, une rouge, une bleue… En réalité, ces mises en garde relèvent souvent de la précaution excessive. Entre 30 et 40 °C, la différence est minime. C’est plutôt le programme, délicat ou non, qui abîmera plus ou moins la fibre. Laver à la main peut être opportun sur les fibres fragiles comme la laine, encore faut-il traiter le vêtement avec davantage de délicatesse que votre lave-linge. Quant au sèche-linge, mieux vaut ne pas l’utiliser si l’étiquette l’interdit, votre vêtement serait prématurément usé et éventuellement rétréci.
Infroissable, quels traitements ?
Quatre de nos chemises arborent une étiquette « repassage facile » ou « repassage superflu ». En général, cette propriété est due à l’emploi de résines dont les composants ne sont pas toujours au-dessus de tout soupçon. À l’origine, il s’agissait essentiellement d’un mélange charmant d’urée et de formol (formaldéhyde) utilisé sans restriction. Puis, ce dernier a été mis sur la sellette en raison de sa toxicité par inhalation. En 2004, il est classé cancérogène certain par le Centre international de recherche contre le cancer. Aujourd’hui, la mise en œuvre du processus européen Reach de réévaluation des substances chimiques incite les fabricants à anticiper sur une éventuelle interdiction. On cherche donc des substituts mais l’exercice réserve parfois des surprises. Ainsi, une résine « zéro formol » exhale une délicieuse odeur… d’ail. Il y a mieux pour séduire, même avec une chemise impeccablement lisse ! Pas si simple de se passer du formaldéhyde : même la certification Oeko-tex, censée garantir l’innocuité du vêtement, admet de faibles résidus dans les tissus (sauf pour les articles pour bébés). À noter que les fibres synthétiques comme le polyester peuvent être rendues infroissables par un simple traitement thermique, sans recours aux produits chimiques.
La bonne taille
Lorsque vous achetez une chemise, quelques trucs pour ne pas vous tromper.
• Le tour de cou : ajoutez 2 cm à la taille de votre cou mesuré juste sous la pomme d’Adam. À l’essayage, vous devez pouvoir tourner la tête et baisser le menton aisément. Passez deux doigts entre le col et votre cou ; si vous vous sentez « étranglé », prenez une taille de cou au-dessus.
• La longueur des manches : mesurez depuis le milieu du cou jusqu’au poignet en longeant l’épaule et le bras, puis ajoutez 2 cm. Au porter, le bout de la manche doit dépasser légèrement le poignet lorsque les bras sont tendus. La largeur du bas des manches doit être suffisante pour pouvoir porter une montre mais pas pour retirer la chemise sans les déboutonner.
• La carrure : les coutures doivent correspondre au bout de vos épaules, si elles recouvrent le haut des bras, la chemise est trop large. À l’inverse, l’ouverture entre les boutons ne doit pas bâiller.
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