Île de France, l'ancien pays des Francs, s'étend de part et d'autre de la Seine, à l'ouest jusqu'en Normandie, au nord jusqu'au confint de l'Oise, à l'est aux limites de la Champagne...
La diversité de ses micro-climats et de ses sols, sable de Fontainebleau, vallée en corniches des Yvelines,
calcaire des plaines fertiles de Brie et de Beauce, a donné naissance à une tradition toujours vivace de cultures fruitières et maraîchères qui assurent l'approvisionnement des marchés de la Grande Ville.
De ces ressources multiples est né le large panel de produits et spécialités,dont la présence à Paris, à la fois bouche à nourrir, ville royale et haut lieu de a gastronomie, a largement contribué à promouvoir l'essor.
L'art de vivre, auquel se rattache la gastronomie, fait partie du patrimoine francilien.
L'Ile de France a, en ce domaine, un acquis important.
La région capitale, de tout temps fur, une région de référence pour la gastronomie et l'art de la table.
Elle présente l'originalité d'être au confluent d'une double tradition populaire et princière. la baguette nous renvoie l'image de la brioche; le saucisson de Paris, celle des fins pâtés; les niflettes, celle du précieux savarin. quant au chasselas de Thomery et autres pêches de Montreuil, produits et élevés par les humbles.
La gastronomie
de l'Ile de France est aussi fille de son sol, des hommes qui le cultivent et du rôle de grand marché qu'eut toujours l'Ile de France.
Le calcaire de la Brie explique, mieux qu'un long discours, le fromage qui a pris son nom.
Les échanges, de blé comme de bestiaux, sont à l'origine du développement de nombreuses spécialités.
les coteaux ensoleillés ou les murs en espaliers gorgés de chaleur ont permis aux vignes et aux pêches de s'épanouir. les carrières, après avoir construits nos maisons, ont couvert nos tables de champignons.
Le champignon de Paris
Il faut attendre 1807 pour que ce champignon de couche soit cultivé de manière intensive, dans les carrières desaffectées de Paris. L'extraction de la pierre du sous-sol parien ayant été interdite peu après, son exploitation se développera dans le Val d'Oise, de Méry-sur-Oise à Carrières-sur-Seine.
L'agneau d'Ile-de-France
C'est dan sles bergerie du château de Rambouillet que l'élevage d'agneaux gagne ses lettres de noblesse. En 1786, Louis XVI fait importer d'Espagne un élevage de moutons mérinos, croisé en 1832, avec une race anglaise, le dishley, contente encore les éleveurs en quête de toison d'or et les parisiens friands d'agneau pascal. De nos jours les cheptels regroupent trente mille bêtes de la race ovine Ile-de-France.
Le boeuf d'Ile-de-France
Ce nom désigne non pas une race mais le résultat d'une technique d'engraissement traditionnelle. Les bêtes peuvent être nées dans une autre région mais doivent avant d'être abattues, passer au moins six mois en Ile-de-France. L'hiver, on les nourrit d'aliments produits localement, fourrage, betterave, farine de luzerne et céréales; l'été, elles vont au pâturage.
La pomme Faro
Faro signifie en vieux français fort. La pomme faro prospère, depuis le Moyen Age, dans les vergers briards, sur les côteaux bien exposés de Lagny, de Meaux et de Crécy-la Chapelle.
Les vergers de Montmorency
La route des fruits
La cerise de Montmorency, griotte acide recherchée pour la préparation des conserves et des confitures, était déjà cultivée au XVIIe siècle, dans les vergers situés en bordure de forêt. Mais l'urbanisation et la concurrence des bigarreaux ont contraint à réduire sa surface d'exploitation autour des communes de Saint-Prix et de Soisy. Non loin de là, la poire de Groslay a conquis les palais jusqu'en Angleterre. Il ne s'agit pas d'une variété mais d'une appellation qui consacre le savoir-faire, plus de deux fois centenaire, des arboriculteurs de la région. Une fête de la poire se tient en octobre à Montmagny, ville également réputée pour sa production de pissenlits, appelés verts de Montmagny et cueilli au printemps.
Plateaux des Yvelines
La volaille de Houdan
Cette volaille de taille moyenne, au plumage noir caillouté de blanc, aux pattes marbrées et à la crête double, porte une huppe importante. La poule huppée de Houdan connut son apogée entre 1870 et 1914. Quoique d'un prix élevé, il s'en vendait alors 6 millions par an. La chair foncée et serrée, fine et savoureuse de la volaille de Houdan s'accomode mieux à la cocotte qu'à la broche.
Les liqueurs
Le Grand Marnier
Il est exclusivement fabriqué à Neauphle-le-Château depuis les années qui ont suivi la guerre de 1870. Cette liqueur dite de dame, faite des zestes d'oranges amères inportées d'Haïti et macérés dans du cognac, a été mise au point par Louis-Alexandre Marnier. La distillerie, installée dans la commune en 1827 par la famille Lapostelle.
Le Noyau-de-Poissy
Située dans la ville du même nom, est lui aussi un alcool à base de cognac et d'infusion de noyaux d'abricot, conçu en 1698, par Madame Suzanne, aubergiste à Poissy.
Vallée de l'Essonne
Le cresson de Méréville
La culture du cresson de fontaine, introduite en France en 1811 et à Méréville en 1893, est contraignante. Cette plante a besoin d'une eau très pure, dont la température idéale varie entre 10 et 12°C. une de ses principales caractèristiques est de grandir vite. Le mot cresson est dérivé de croître, puisque un mois et demi après sa plantation elle est prête à être récoltée, à la main. L'Essonne est devenu le premier producteur français de cresson, qu'une foire à Méréville met à l'honneur chaque année en Avril.
La menthe de Milly-la-Forêt
L'exploitation de la menthe poivrée de Milly-la-Forêt est une tradition dans l'Essonne. La culture de cette plante médicinale et aromatique y est attestée depuis la révolution. Jean-Cocteau en 1959, qui résida à Milly, réalisa un décor mural consacré aux plantes médicinales en la chapelle Saint-Blaise.
Plaine de Brie
La route des fromages
Le Brie qui tenait déjà une bonne place dans les foires médièvales de Meaux et de Coulommiers, fut le fromage du peuple avant d'être celui des rois. Ces deux fromages à pâte molle, au lait cru de vache, contiennent 45% de matière grasse et sont affinés pendant une période allant de quatre à sept semaines. Les gastronomes assisteront au concours annuels du meilleur brie, à Meaux, ou à la foire internationale aux vins et aux fromages de Coulommiers, en Avril.
Condiments
A l'origine, la moutarde de Meaux est préparée par les seuls réligieux de la cité. Son secret de fabrication est transmis à la maison Pommery au XVIIe ciècle, puis à la famille Chamois en 1949, sans être jamais divulgué.
Le Gâtinais
Le lapin du Gâtinais
La poule gâtinoise a longtemps prédominé dans les élevages avicoles de la région, situés près de Nemours et d'Egreville. Elle a pratiquemnt disparu, cédant la place au lapin du même nom. Il est considéré comme un plat festif par les habitants du Gâtinais.