Ma contribution pour exprimer à mon tour ma très grande souffrance depuis le suicide de mon grand frère (dose massive de médocs et alcools forts), fin octobre dernier et qui allait fêter ses cinquante ans en février prochain .
Techniquement, c'était mon demi-frère, on avait le même père et presque dix ans d'écart avec des casseroles au cul, comme tout le monde ou presque, j'imagine.
Il était dépressif depuis presque trente ans, avec des très hauts et des très bas dans sa vie professionnelle et amoureuse.
Une fin d'adolescence et une entrée dans la vie adulte désastreuse et plus que douloureuse à la mort de nos grands parents paternels, qui l'ont élevé comme leur propre fils, des crasses et trahisons infligées par sa "famille", un abandon complet de ses parents ainsi que des mauvaises rencontres et des gens qui auront bien profité de sa gentillesse/générosité; l'auront entièrement affligé d'un mal être quasi incurable en fait, avec au compteur, trois tentatives sérieuses déjà durant sa jeunesse.
Son meilleur pote, qui était présent pour le secourir par le passé, est parti vivre sous d'autres cieux lointains, bien avant qu'il ne prenne sa terrible résolution pour la dernière fois
Il tournait sous anti dépresseurs lourds depuis des années malgré que je le croyais véritablement heureux en ménage.
Il ne travaillait plus depuis un peu plus de dix ans et s'était retranché dans son Tarn natal, à la campagne, où il vivait comme un no Life avec sa femme.
Bon c'était leur mode de vie et je le respectais, même si je trouvais qu'ils avaient tendance à se desociabilisés à force tous les deux, mais avaient l'air heureux (du moins je le croyais), donc c'est tout ce qui comptait à mes yeux.
Malheureusement, la vie et la distance géographique (je vivais à Lille à l'époque) comme la mort brutale et accidentelle de notre père; auront achevé de nous éloigner tous les deux.
Une certaine incompréhension mutuelle (je pense) et difficulté émotionnelle, quant à exprimer nos sentiments véritables, auront également bousillé toute forme de communication.
On ne se parlait plus tous les deux depuis trois ans avant cette tragédie, puis ma séparation très douloureuse, dans la foulée, avec mon ex-compagne, qui a partagée 14 ans de ma vie, n'a rien fait pour arranger cela, bien au contraire.
J'étais désespéré, isolé et envie de me laisser mourir à cette période de ma vie...
Le fait aussi, que j'ai découvert accidentellement y'a deux ans, ce qu'il disait de moi auprès de mon ex, m'avait profondément affecté et déçu, sachant tout ce qu'on avait vécu ensemble et ce qu'on s'était confié lorsqu'on était très proches tous les deux.
Je projetais de reprendre contact avec lui, malgré tout, à mon retour dans la région, mais les circonstances ne l'ont pas permies...c'est comme ça et je le regrette amèrement depuis, sachant que ce n'était pas le genre de personne à allait vers les autres également.
Apprendre par ma belle soeur qu'il s'était fâché et coupé avec à peu près tout le monde, s'était laissé envahir par la colère même avec elle, n'a fait qu'atténué la douleur mais m'a aidé à déculpabiliser un petit peu.
Également, il était atteint de troubles psychiatriques, de par son passé familial troublé, sans parler des sévices physiques et mentaux commis par certaines personnes dans son enfance... bref, rien que le fait d'y repenser ça m'attriste d'autant plus
Enfin voilà, c'est le genre d'histoire malheureusement trop courante j'imagine, qu'on peut connaître dans beaucoup de familles ayant subies cela et qui emportent ceux, qui n'ont pas la force de caractère suffisante ni l'entourage proche (ne serait-ce qu'un parent sur les deux), auprès d'eux pour les empêcher de commettre l'irréparable.
Il avait tout programmé depuis un an minimum, avait arrêté de suivre son traitement antidépresseur et laissait une lettre derrière lui en prenant soin d'effacer toutes les photos et souvenirs de lui (du moins, c'est ce qu'il croyait, merci Internet entre autre).
Il s'était auto persuadé que sa disparition n'affecterait personne et que plus personne ne l'aimait...donc il n'a pris le temps de dire adieu à personne.
Bref, j'avais besoin de vider ce que j'avais sur le cœur et lui rendre encore une fois hommage, en exprimant toute cette douleur, que je n'ai pu lui exprimé totalement face à lui, dans sa chambre funéraire...
Également, confirmé qu'on ne peut comprendre véritablement ce qu'il se passe dans la tête de quelqu'un qui a décidé de passer à l'acte, malgré les informations du passé ou présent sur la vie de la personne qui souffre.
Il y a toujours des zones d'ombres et des choses qu'on ne découvre ou comprend que plus tard, sans parler des secrets qu'on emportent avec soi.
Je pense comme certains ici, que c'est une véritable maladie mentale, héréditaire certainement et que l'on ne peut comprendre sans l'avoir vécu soi même.
Il est inutile de juger car cela va au delà même de l'aspect familial, professionnel, matériel etc qui tend à faire croire que le geste est injustifiable, car aucune raison tengible de passer à l'acte, bref les jugements de valeurs habituels.
Mon frère laisse derrière lui une femme meurtrie sûrement à vie, qu'était pas toujours très bien dans sa peau, qui a quittée la région pour partir loin dans sa famille et région d'origine (où ça se passait pas forcément bien); ainsi que des souvenirs à jamais douloureux pour ceux qui restent sur place.
J'espère simplement qu'il repose en paix auprès de ses grands parents notamment.
Merci pour les courageux qui m'auront lu
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"shapeman2004 a écrit : Si mister_nice comprends pas que quand on est rejeté par 80% du topic, c'est que le problème ne vient pas des autres je ne peux rien y faire. Agresser les autres, ça n'a aucun intérêt."