Gratos a écrit :
D'accord pour la mémoire. Il reste quand même un phénomène que je trouve pas mal intriguant ; celui du somnambulisme. Le peu que je sais sur les personnes qui font des choses en état de somnambulisme c'est qu'il semble qu'aucune d'elles ne se souviennent ce qu'elles ont fait durant cette période.
Est-ce vraiment du somnambulisme ou bien c'est simplement de l'Alzheimer?
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-- L'Alzeimer c'est une dégénerescence (une maladie tissulaire) donc certainement pas.
Le sommnambulisme s'apparente a l'épilepsie : la conscience noyau reste active mais la conscience autobiographique est désactivée.
Le cerveau est "réactif" c'est à dire qu'il est capable de toutes les activations sensori-motrices lié à la conservation du corps. Par contre il n'a aucune réflexion.
Un somnembule peut même faire qqchose d'aussi complexe que conduire une voiture (mais faut personne en face, pas de situations demandant de la réflexion)
Définition des termes (propres à Damasio) :
bon l'exposé n'est pas hyper clair, soyons clair
http://www.admiroutes.asso.fr/lare [...] amasio.htm
En résumant énormément, nous dirons que Damasio distingue trois différentes espèces de soi, présents chez l'homme, évidemment, mais sans doute aussi dans le règne animal, souvent au sein d'espèces auxquelles l'on ne prête guère habituellement d'aptitudes à la conscience. Ceci montre la continuité évolutive, sous la pression de la compétition darwinienne, qui est une des clefs de la compréhension de l'apparition des fonctions évoluées du cerveau humain.
* d' abord le proto-soi (proto-self) qui est le plus primitif et le plus répandu au sein des espèces vivantes. Le proto-soi résulte de l'interconnexion cohérente mais temporaire des différentes cartes cérébrales représentant, à différents niveaux du système nerveux, l'état de l'organisme à un moment donné. C'est ce proto-soi qui permet de parler d'un organisme "identitaire", et non d'une collection sans unité d'informations éphémères. Le proto-soi est inconscient, mais il n'en joue pas moins un rôle vital pour la survie de l'organisme, comme le fait à d'autres niveaux son système immunitaire.
L'on voit que dans tout système vivant ou non, il est possible d'identifier ou, s'il n'existe pas, de constituer ou aider à émerger un proto-soi. L'on pourra parler de proto-soi aussi bien à propos d'une foule ou d'un groupe humain n'ayant pas encore pris conscience de son existence en tant que groupe, qu'à propos d'un animat ou d'un automate intelligent.
* Vient ensuite la conscience-noyau (core self), qui émerge chaque fois qu'un objet quelconque du monde extérieur interagit avec l'organisme et modifie le proto-soi, en modifiant l'état de ce dernier et celui de l'organisme. Citons Damasio: "il y a production de conscience-noyau lorsque les dispositifs de représentation du cerveau engendrent un compte-rendu en image, non verbal, de la manière dont l'état de l'organisme est affecté par le traitement d'un objet (par le cerveau) et lorsque ce processus met en valeur l'objet en le plaçant dans un conteste spatio-temporel".
La formation de la conscience dépend de nouvelles connaissances concernant une interaction entre les objets et l'organisme. L'organisme est cartographié dans le cerveau au même titre que les données sensori-motrices provenant des objets. Les informations neuronales correspondantes peuvent devenir des images, représentées à leur tour dans des cartes de second ordre donnant naissance à des sentiments. Etre conscient, c'est être capable de se re-présenter, au second degré, certaines de ses représentations (relations du proto-soi et des objets avec lequel ce dernier entre en relation).
Cette présentation, outre son intérêt propre (conception méta-représentationnelle de la conscience), a l'avantage de montrer la conscience-noyau comme résultant d'un flux constamment régénéré d'impulsions provenant des interactions avec les objets. Parmi ces objets, il faut évidemment compter aussi les informations endogènes sur l'état du corps, ainsi que l'évocation des images ou autres informations mémorisées par l'organisme (objets pensés).
La conscience-noyau est la matrice dont proviennent les différents niveaux de conscience décrits ensuite par Damasio. Nous avons d'abord, au delà du proto-soi déjà évoqué, le soi-central, réactivé dès qu'un objet modifie le proto-soi. Ce mécanisme changerait peu au cours de la vie. Par ailleurs, nous en sommes conscients. Rien n'interdit, croyons-nous, de penser que certains animaux puissent également être conscients de leur soi central, par flashes, notamment à l'occasion de stimulation fortement émotionnelles (comme la peur de la mort).
* Au delà du soi-central, nous trouverons le soi-autobiographique, constitué de souvenirs implicites d'expériences passées, et aussi de ce que Damasio appelle des souvenirs du futur, c'est-à-dire des simulations de ce qui peut se produire dans un proche avenir au regard de ce qui s'est produit dans le passé, et des états présents du corps. L'homme est conscient de son soi-autobiographique, mais peut-être l'animal peut-il l'être aussi, là encore par flashes.
Il faut disposer d'un soi-central pour disposer d'un soi-autobiographique, mais l'inverse n'est pas possible. Le soi-autobiographique se développe, à l'occasion des interactions sociales avec d'autres hommes, dans ce que Damasio appelle la conscience étendu, où l'on retrouvera toutes les formes de production sociales conscientes (voire inconscientes) bien connues par ailleurs.
Sinon comment expliquer le cas d'un somnambuliste [sic !]qui se lève plusieurs nuits pour se faire cuire des oeufs tournés [resic !] et les manger pour ensuite reprendre son sommeil sans qu'il se souvienne qu'il a fait tout ça.