L'écrire en français?????????????
Là, franchement, j'espère être victime d'une hallucination
Bon, okay, vous pouvez dire que j'écris mal, c'est ma foi fort possible et je partage plus ou moins cet avis. En revanche, no habla espanol, I don't speak english etc... J'ai la PRETENTION de savoir ce qu'est le français et d'avoir, non seulement, une orthographe potable, mais plus encore de ne pas écrire en langage SMS, donc, à cette remarque je ne dirai pas même le fond de ma pensée.
Ceci dit, je n'avais pas vu une idée aussi sévère transparaitre dans ta critique précédente. Je vais donc refaire entièrement cette partie là, au moins, et espère que j'arriverai à vous faire changer d'avis (notez que vous pouvez voir là le fait que je ne suis pas sourd et que vos effort n'ont pas été vains ) J'aimerai juste vous demander: la structure (partie reservée aux dialogues, aux descriptions, enchaînement des parties du texte) est convenable? Si oui, je pense au moins conserver cela. Je posterai la version corrigée selon vos critiques d'ici peut-être le week-end prochain si je bosse à un rythme suffisant.
Je n'y aurai pas cru, Sheratan, si tu ne me l'avais dit en personne ^^ Mais, si je n'ai pas posté la suite plus tôt, c'est car tu disais "J'avoue que si le texte ne dois pas être remanié, j'abandonne ici!" Enfin, qui sait? La suite te plaira peut-être d'avantage...
Et je t'ai dit que les personnage avaient un fond, un minimum de charisme auquel je tenais. J'espère que l'histoire du père adoptif (ou du moins la moitié de son histoire car l'autre n'est donnée que bien plus loin, dans le second volume) te plaira quelque peu. Rien qui sorte de l'ordinaire, à y bien refléchir, mais, au moins, ce n'est pas l'homme né sage et bienveillant.
Pour le scénario, tu n'en verras encore rien et, pour tout dire, même à l'endroit où j'en suis je n'ai pas encore attaqué sa base. Pour l'instant, c'est l'effet du "battement d'aile du papillon qui déclanche un cyclone". Ici, une simple insulte a déjà conduit à un meurtre. Ce meutre a fait que le héros s'interroge sur ses origines et son père va y répondre. Plus loin, bien plus loin, le cyclone se déclenchera enfin (mais je ne saurais dire si cette partie est meilleur que les autres, les critiques que j'ai reçues se basaient souvent sur l'ensemble du chapitre).
Histoire du vieil ermite :
Mh
voyons
par où débuter ? Je crois que le mieux serait de commencer par le commencement
Je suis né de deux parents membres dune secte très importante vouée au culte du dieu Eignos, maître du secret et de linvisible. Ces adorateurs sont constitués principalement de voleurs et prêtre condamnés au silence. Nommé « Rhelen », cest-à-dire « murmure », Je fus élevé selon cette éthique et devint rapidement un prêtre de ce dieu « si bon » et « si juste » qui, pourtant, ne tolérait pas la moindre erreur ou le moindre blasphème de telle sorte quen vous contant mes aventures, je devient à ces yeux un paria. Mais baste ! je le suis déjà ! Donc, disais-je, à seize ans, je réussi à surmonter les épreuves de sacralisation. Je me demande encore comment lon avait put ainsi membrigader car, jamais (au grand jamais), je ne discutais un ordre ou ne protestais contre un blâme, même injustifié
Je suivis un entraînement particulièrement éprouvant qui me fit perdre le peu de raison naturelle qui me restait
Je devais sentir la douleur des autres sans laisser voir la mienne, entendre sans parler, voir sans être vu
Cest arrivé au sixième mois de mon exercice que lon mimposa une épreuve cruciale : tuer un homme qui navait pas respecter son vu de silence. Si ma mémoire ne mabuse point, jhésitai quelque peu mais acceptai rapidement
Cette personne, comme moi, habitait Belfont, une grande citée gouvernée par de puissants seigneurs. Guidé par Eignos, je me rendis à sa demeure, dans la nuit, et réussi à y pénétrer en crochetant la serrure. Bientôt je me trouvais face à un homme qui semblait dormir paisiblement et je sorti ma dague. Cétait une arme en verre enduite dun poison mortel, le cyrhan, dont une goutte peut tuer un humain. Ma mission était aisée, il suffisait que je touche ma victime avec mon arme, le poison se chargerait du reste. Mais alors que je tentais de mener à bien ma besogne, lhomme se leva violemment, bondit de son lit, me repoussa dun simple mouvement de la main et saisit un splendide cimeterre en argent accroché au mur.
Je ne voulus pas abandonner si aisément mais ne fis que fendre l'air... Lancien prêtre de mon dieu évitait tous mes coups avec une facilité que je mis du temps à comprendre. La technique que nous utilisons nous est enseignée par Eignos lui-même
Mais comme il semblait ne pas vouloir me tuer, je commençai à improviser : jinventais des bottes tout en combattant et je fini par toucher mon adversaire. Celui-ci ne broncha pas, me saisit lépaule de sa main libre, me fit tourner sur moi-même de sorte à ce que je lui tourne le dos, dun mouvement sec me saisit au cou du même bras et me serra si fortement que je me mis rapidement à suffoquer
Il dit alors ces mots, à jamais gravés dans ma mémoire : « Tu nes quun gosse, je ne désire pas ta mort
tu peux retourner parmi « les tiens » puisque tu as rempli ta besogne avec ce poison. Bientôt, je mourrai
Oui ! retournes parmi ces fourbes ! ces pauvres fous qui, croyant cultiver le secret, ne façonnent que le mensonge ! Retourne vers ceux qui, dés ta naissance, tont donné une fausse vision de notre monde
». Il me relâcha, sassit sur son lit, lair aussi désemparé que moi, et, sans me retourner, je quittai la maison de cet homme que javais tué
ou plutôt que jallais tuer
Cest à cet instant que je commençai à me poser des questions : « Les dogmes seraient-ils mensongers ? », « Si oui, quelle est leur véritable nature ? », « Mes parents mont-il menti ? ou bien sont-ils dupes également ? »
Quelques jours plus tard, je fini par me rendre dans la pièce cachée de notre sanctuaire et jy découvris ce que seuls les maîtres de notre ordre ont le droit de consulter
le livre des dogmes
Jappris tant de chose grâce à ces pages jaunies par le temps
Elles renfermaient les clés de milliers de mensonges et de trahisons qui étaient la base même de nombre de régimes, de légendes et de « vérités » de Run. Ces secrets si bien dissimulés
Certains dentre eux vous concernaient, mon fils mais, si cela ne vous dérange pas, je vous en parlerais demain car il sagit dune longue histoire
oui, plus que je ne saurais en dire en cet instant
La discussion sarrêta en cet instant car je respectais les choix et les décisions du vieil ermite comme des ordres sacrés. Ne pouvant retourner au village, je mentraînai seul contre une horde dennemis imaginaires qui, comparés aux monstres que jallais affronter, nétaient que vermine
La journée passa tranquillement, le sifflement de mon épée accompagnait celui du vent dans un tumultueux concert auquel se joignaient les hurlements des loups, les pas rapides de leur chasse et celui plus lent de leurs proies
Le bois proche mattirait souvent en son sein que je sache pourquoi
Aujourdhui, je suppose que ce sont mes origines qui me poussaient à retourner à la nature, loin des Hommes et de la destruction de notre monde. Enfin, sur linstant, jimaginais simplement que jaimais la beauté des arbres, hauts et fiers, comme celle des fleurs, simples et fragiles. Bientôt, il fut temps de dîner et, comme Rhelen ne semblait pas vouloir aborder de nouveau le sujet de sa vie, le repas prit fin rapidement et jallai me coucher en souhaitant bonne nuit au vieillard.
Je mendormis, faisant hypothèses sur hypothèses au sujet de ma naissance
Cette nuit, je fis un rêve des plus inquiétants mais qui sest quelque peu effacé de ma mémoire mutilée. Voici les bribes quil men reste : Jétais dans un univers étrange où la nuit était synonyme déternité
Je sentais les heures passer plus vite que les secondes et, devant moi, des centaines, des milliers de formes cauchemardesques savançaient sans mapercevoir à une vitesse phénoménale. Elles étaient dune pâleur aussi terrifiante que leur traits déformés et il était aisé de voir A TRAVERS leur corps
Soudain, lun delle simmobilisa et se tourna dans ma direction. Elle avait un aspect plus noble, moins torturé que les autres
Grande, majestueuse dans une robe de sacralisation, elle semblait emplie de plusieurs sentiments, parfois opposés. Sur sa tête était une couronne splendidement ouvragée
Mais je ny fis que peu attention car la créature arriva bientôt à ma hauteur. Contrairement à ses congénères, elle ne semblait pas affectée par la vitesse de lécoulement du temps et sans que ce qui semblait être sa bouche ne souvrit, une voix de tonnerre résonna :
« Ainsi, le Pestiféré daigne enfin répondre à nos appels
- Qui êtes-vous ?
Fis-je, la gorge sèche et le front en sueur
Et
pourquoi me nommer ainsi ? Je ne suis atteint daucune maladie !
- Aucune maladie ? continua la voix, profonde comme les fondements de Gaïa. Certes
ce nest sans doute pas le terme le plus approprié à pareille infection
Mais cela ne vous empêche pas dêtre le plus apte à porter ce titre.
- Mais que fais-je ici à la fin ? où suis-je ? que voulez-vous ? qui êtes-vous ? quest-ce que vous êtes ? »
Alors, le rêve cessa brusquement
Je méveillais en sueur poussant un long hurlement qui bientôt fut interrompu par un autre, plus bref mais aussi plus intense
Je reconnu la voix de Rhelen
Mon père avait des ennuis ! Je sautai de mon lit et mengageai aussi vite que possible dans le couloir qui menait à sa chambre. Alors, je fut soudain figé deffroi. Comme mon cauchemar me sembla doux comparé à cela ! Je crut même un instant que mon cur cesserait à jamais de battre
A mes pieds sétendait une loque étendue de tout son long
Mon père adoptif avait été affreusement mutilé. A travers ses vêtements déchirés, lon pouvait voir une plaie noire qui grandissait à vue dil
Ses yeux étaient également crevés et un abondant flot de sang qui, lentement, commençait à sécher, coulait sur son visage et était absorbé par le sol qui semblait sen délecter
Je tombai à genoux et ma tête tomba sur le torse blessé
Mes larmes coulèrent avec le sang. Les dhants étaient trop loin et son corps pourrirait avant quon puisse le ressusciter
Un râle parvint à mes oreilles, un nouveau flot dhémoglobine jailli des lèvres de mon cher père adoptif et jen approchais mon oreille, croyant entendre quelques mots :
« Mon
fils
que ne puis-je vous voir
fit la voix entrecoupée de sanglots. Néanmoins, votre image maccompagnera dans la tombe, je vous le promets
- Père ! non ! vous DEVEZ vivre
ne fût-ce que pour moi
- Ce nest rien
jai vu tout ce quil y avait à voir
excepté la mort
il est temps.
- Dites-moi au moins QUI est responsable de votre état ! Je vous vengerai par le sang
Votre âme connaîtra le repos. Je le retrouverai et il se repentira avant que ma lame ne le transperce
- Promettez ! promettez-moi que
si jamais vous devez retomber dans cet « état second », vous vous remémorerez mon visage
il le faut
je sais quil vous sera utile. Au sujet de mon assassin, je puis encore le voir... Ma chouette, même mourante, le suit encore... Elle seule me fait hésiter à rejoindre le royaume des défunts car je sais qu'elle m'accompagnera dans la tombe. Il est parti vers
vers la cité de Belfont. Il faut que vous le rattrapiez avant quil ne latteigne, mon fils
»
Alors je sentis la vie que contenait encore son enveloppe charnelle méchapper, alors je sentis ses doigts se glacer, alors je sentis mes pleurs redoubler
Jamais avant cette nuit funeste je navais pleuré : une dague plantée en mon cur ne meut point ému et apprendre que je ne possédais point de sentiments meut parut la chose la plus naturelle du monde
En cet instant, jappris que jétais comme les autres
peut-être même plus sensible
surtout pour ce qui était des êtres vraiment chers à mon cur. Je dis « était » car tel nest plus le cas aujourdhui. Je crois que la pénitence à endurci un cur qui navait déjà que peu de failles
Cest par les Ombres, pour les Ombres, dans les Ombres
Que je serai, nimbé dun voile bien trop sombre,
Ni véritablement mort ou vraiment vivant;
Que je serai personnifié par le néant.
Quelques heures plus tard, lenterrement eu lieu à la fosse commune. Rhelen navait foi en aucun dieu depuis sa fuite de Belfont et, même si la sépulture est moins belle, mieux vaut garder confiance en sa croyance ou
son absence de croyance
Je voyais son cadavre déposé à côté des autres sans discernement. Il en était autrement dune grande partie des enterrements que javais vus et faisaient preuve de faste. Car, dans ces cas-là, cétait le temple qui se chargeait dinhumer le corps et non pas la caisse commune du village qui, il faut le dire, était bien moins pleine que la bourse dun clerc. Cest depuis ces funérailles que je porte ces habits noirs de jais
noirs de deuil.
Nombre de badauds, redevables en quelque façon à mon père adoptif, avaient vaincu la peur que je leur inspirait pour venir à linhumation. Elle dura moins dune heure et, bientôt, je me retrouvais seul. Du moins était-ce ce que je croyais jusquà ce quune main se pose sur mon épaule
Je fis violemment demi-tour et fus face à un homme de taille moyenne qui me regardait dun air éploré. Les bras croisés sur son buste, les yeux gris et sans iris mais dune intense profondeur, les sourcils épais, les cheveux longs et bruns et portant des vêtements gris à manches amples, le personnage mimposa quelque peu mais je vis rapidement quil ne serait pas mon ennemi. Son attitude respirait une certaine tranquillité qui me rappelait mon père mais allait presque jusquà lindolence, la mélancolie :
« A qui ais-je lhonneur ? fis-je, reprenant de lassurance.
- A un vieil ami de ton père
Je suis un vagabond et la chance fut toujours mon alliée mais je crois quen ce jour, elle ma abandonné. Le vent ma porté les nouvelles du mal qui rongeait Relhen. Hélas, je suis arrivé trop tard
- Vous auriez put le guérir ?
- Oui
»
Il tira légèrement son col vers le bas afin que je puisse voir sa poitrine. Je put entrevoir une petite partie dun tatouage
non, ce nétait pas un tatouage
Cétait plutôt une gigantesque tache de naissance dun rouge cramoisi. Elle représentait un immense reptile dont les yeux de braises me firent reculer
Létranger lâcha lemprise de sa main et esquissa un léger sourire. Il savança de nouveau vers moi et posa deux doigts sur mon front. Je sentis une douleur extrêmement faible parcourir le moindre de mes muscles avant quune entière sensation de bien être ne sinsinue encore plus profondément en moi
jusquen mon cur et mon âme
Cela fait, il tendit vers moi une main, poing fermé en ma direction. Jen fis de même.
Salut : Sur tout Alagondar, le salut est uniforme. Il consiste en une sorte daffrontement des esprits et de lautorité. Lune des deux personnes avance une main vers une autre et le fait soit le poing ouvert sil se pense supérieur, soit le poing fermé, sil se prétend inférieur. Le second protagoniste choisit alors entre plusieurs options. Si la main quon lui présente est ouverte, il pourra apposé la sienne, ouverte également sur elle ou choisir de se soumettre en accolant contre elle une main fermée. Si le poing présenté est fermé, il pourra se décider supérieur, paume ouverte, en entourant le poing tendu, ou égale en avançant également une main fermée.
Sans un mot, Raïn et moi priment la route de Belfont, la citée des ombres
Le voyage fut long car nous fûmes obligés de nous rendre sur lautre flanc de lEnneroch. Le temps semblait avoir décidé de nous aider car il se mit bientôt à pleuvoir quelque peu. Japerçus, dans une boue peu profonde, de légères traces laissées par un homme au pas agile. Il prenait effectivement la direction de ce lieu maudit où mon père avait passé son enfance avant de partir en pèlerinage. A partir de ce moment, notre cheminement fût plus lent afin de ne pas perdre les quelques traces de cet personne à qui javais juré de faire rendre gorge. Heureusement, nous gagnâmes très rapidement terrain en partie grâce à la magie de Raïn qui dun geste faisait apparaître une montagne de nourriture et une source deau pure. Quelle race étrange que celle des dhants
Toujours est-il quun soir, dans la pénombre dune nuit sans lunes, une forme presque furtive avançait juste devant nous
Je sus dés cet instant à qui javais affaire. Je demandais à Raïn de me le laisser afin que je sois seul à apporter la paix à lesprit de Rehlen. Après tout
tout était de ma seule et unique faute. Il finit par accéder à ma demande et je pressai le pas. Arrivé au niveau de lhomme, il mentendit marcher sur une brindille et fit un violent volte-face :
« Qui êtes-vous ? demanda-t-il dune voix rauque et sinistre
- Ne vous en faites pas
rétorquais-je, sarcastique
contrairement à vous, nous ne sommes pas des assassins.
- Ah, cest toi
je suis heureux que tu mai rattrapé.
- Comment ?
- Tu ne mas peut-être jamais vu, moi, Aïtenho, mais jai ouï tes exploits
Pas mal pour un adolescent ! Tu as bel et bien réduit mon frère en charpie !
- Cet homme au crâne rasé qui possédait une hache sublime
cétait donc votre frère ?
- En effet
et tu as parlé dune hache splendide ? Un artefact de grande valeur nest-ce pas ? Et bien, cest cela qui ma amené au petit bourg de Verend. Jai appris la mort de mon imbécile de frère, Selendal
Un nom bien trop élégant pour cette brute qui se croyait titan. Hin, quel bel idiot cétait ! Je te remercie de mavoir enlever ce boulet trop solidement attaché à mes pieds
De plus, la dernière fois que je lavais blessé, il mavait subtilisé mon arme en partant. Un grand merci à toi : je lai récupérée à ses funérailles
Mais le destin fait mal les choses
- Arrêtez de tourner en rond !
- Soit ! jai tué ton père adoptif car il a rompu son serment. Je suis un adepte dEignos et, comme je passai dans les environs, mon dieu ma appris la présence dun traître. Il sest bravement défendu, ne le regrette pas trop.
- Vous
vous me dites que vous avez tué mon père
sans même montrer quelque émotion ? Vous devez être réellement inconscient
Pour navoir ni pitié ni crainte.
- Ah, ah, ah
quel gâchis
Dire que lun de nous deux va très prochainement mourir
Mais ! jy pense ! Je suis prés à taccorder une faveur : attendons laube avant de débuter notre combat ! Je suis habitué à lombre et me battre la nuit me donnerai un avantage trop énorme. Quen dis-tu ? ajouta-t-il en me tendant une main, poing fermé. »
Il fallut que je me retienne de la lui trancher
Je lui tournai le dos, jetai un il à Raïn qui acquiesça, et mallongeai sur lherbe verte des prairies dAlagondar. Le sommeil ne vint pas
Aïtenho sétait assit sur un fragment de roche et semblait penser profondément
Je fus pris de dégoût lorsque je me rendis compte que jéprouvais quelque sympathie pour cet homme si controversé
« Père, aidez-moi à ne pas oublier. » Ce fut la seule phrase que je ressassai durant la nuit et, à laube, je navais pas oublié.
Haine : La haine (comme lamitié) se base toujours sur les souvenirs et est à lorigine de conflits qui se terminent rarement par autre chose quune victoire ou une défaite. Dans le cur des Hommes, la haine prend une part plus importante que dans celui des dhants et rend ainsi cette race assez belliqueuse si lon la compare à dautre. Si les humains nont pas déjà sombré dans une violence sans nom comparable à celle que lon peut trouver chez des êtres tels que les kraans, cest uniquement car son destin est doublier le bien comme le mal.
Je me levais et sorti mon épée dentraînement. Face à moi se dressait Aïtenho
je pus enfin voir les traits de cet homme de lombre
comme je le suis également
Il nétait pas très grand et semblait très jeune malgré ses cheveux dun blanc de nacre. Il portait des vêtements épousant de prés les formes de son corps souple et solide à la fois tel le roseau. Ses yeux noirs scrutaient les environs mais je ne put lire aucun sentiment, que ce soit crainte ou sadisme, dans ceux-ci. Il pris la hache quil avait effectivement récupérée ainsi quune dague de verre qui pendait à sa ceinture. Il se mit en garde, jaffermis létreinte que jexerçais sur mon arme, il sourit, je me concentra une dernière fois sur mon but : « tuer ».
Nos lames se rencontrèrent, des étincelles jaillirent
Nous étions face à face et à peine quelques centimètre mempêchait dimprimer une profonde balafre sur ce visage mille fois haï. Il esquissa de nouveau un sourire et fit un bond en arrière avant de lancer son arme. Cette fois, je ne fus pas surpris et je la frappai aussi fort que possible dun coup en biais à laide de mon épée afin de la dévier de sa trajectoire : elle se ficha dans un arbre proche. Mais jeus à peine le temps de réaliser ce qui marrivait que je sentis une dague lacérer mon dos
Je tombais à genou, du sang coula le long de mon échine
Aïtenho se mit face à moi et dit être désolé. Je sentis mes muscles saffaiblir et mes yeux, lentement, se tournaient vers le ciel
Cétait un poison mortel et virulent qui me fut inoculé en peu de temps. Je naurais pas dût survivre
Mais une aura blanche menveloppa à la façon dun cocon protecteur et je sentis mes forces revenir. Je compris ce qui se passait au moment où le cocon se désintégra, me laissant voir le visage sombre de Raïn : « Je tavais dit de ne pas maider ! Ce combat doit être loyal ! ». Je neus aucune réponse, Rhaïn tourna la tête, Aïtenho semblait mattendre
Je me levais péniblement tandis quune voix profonde comme les ténèbres de mon âme résonnait à mes oreilles : « Il est temps den finir avec cet imbécile
» « Que ?
je ne ty autoriserais pas ! Tu nas aucun contrôle sur moi ! » « Penses-tu ? Je suis une partie même de ton essence
je suis toi
Tu ne peux me renier
» « Je suis maître de mes actes ! » « Non
tu ne las jamais été
Vois ! tu es enfin debout
Vois cette ombre qui tenveloppe, ce sang qui coule dans tes veines, tes yeux vides
» « N
non ! lâches cet épée ! ». Hors de moi, je tenais mon arme à pleines mains face à un ennemi qui, comprenant à peu prés ce quil allait se passer, reculait pas à pas
Je me mis finalement de flanc et levai mon bras gauche, paume ouverte en direction dAïtenho. Une sphère pourpre de quelques centimètres de rayon se format devant cette dernière et, par à-coups, doubla, tripla puis décupla de volume. Un sourire mauvais que je ne put contenir apparut sur mon visage et lorbe de mort fila en direction de lassassin de mon père. Celui-ci tenta une esquive mais la boule dénergie dévia légèrement à ce même moment, comme dirigée par une force invisible
la mienne
Elle toucha la main droite de mon ennemi qui se désagrégea à son contact. Au sol tomba une charogne en putréfaction bientôt réduite à létat de cendres. Aïtenho resta durant quelques secondes pétrifié, les yeux rivés sur son poignet calciné.
Il mit en instant avant de tomber à genou en étouffant un râle douloureux
Il leva vers moi un regard effaré tandis que, lentement, je déployai mes aile de noir ébène. Il réussit, je ne sais comment, à trouver le courage nécessaire pour se relever et, puisant ses dernières forces, il réussit à prendre une potion qui pendait à sa ceinture. Cétait une petite fiole de verre remplie dun liquide verdâtre quil eut tôt fait davaler en son entièreté. Il ferma les yeux et sembla envahi dune plénitude sans égal
ses lèvres esquissèrent un sourire discret
Je passai dans mon plan et revint dans celui de Run juste derrière le meurtrier de mon père. Je soulevai mon arme, ses paupières ne sétaient pas encore relevées, jabattit ma lame. Au même instant, il fit une roulade en avant, et se retrouva au pied de larbre où sa hache sétait fichée. Il lôta du tronc et émit un faible ricanement
« Lidiot ! il croit que nous ne savions pas ce quil allait faire
» « Oui, tu as raison, il est pitoyable
mais
je ne tautorise toujours pas à te servir de moi ! » « Ah, ah, ah
tu ne comprends donc pas que je suis la part dombre de ton être ? Je suis les ténèbres que tu porte en ton sein depuis ta naissance
Je suis ton corps et ton âme, ton esprit et ta chair. » Alors, je poussai un hurlement plein de toute la haine que javais accumulée envers mon adversaire. Il résonna par-dessus les montagnes déjà lointaines de lEnneroch
Lair fut bientôt empli dun cri non moins effroyable, bien quétouffé, qui était celui dAïtenho. Je lui avais offert une mort rapide mais non pas douce
Il seffondra, visage contre terre, sans même avoir eu le temps de comprendre que mon épée sétait fichée au beau milieu de son front. Les minutes qui suivirent furent les pires de cette période de ma vie
jétais encore sous le contrôle de cette Ombre qui me manipulait. Elle me força, dans un trop de sadisme, à me jeter tel un fauve sur le corps inanimé de mon adversaire défunt. Je le lacérai de coups, ouvrait son estomac, déchirait ses entrailles, me délectait de la vue de son sang tandis quune odeur de mort sélevait dans les airs
Depuis ce jour, je ne suis plus celui que je fus
je ne suis plus quune trace ensanglantée de mon passé
Et les sables du temps ne sauraient ensevelir mes fautes
Mais je ne marrêtais pas là
Il men fallait encore et encore. Encore et toujours plus de sang
Titubant et lécume aux lèvres, je me tournais vers Rhaïn qui balbutia quelques mots, effaré. Je retirais lépée du cadavres défiguré dAïtenho et mavançai, tel un mort revenu hanté les vivants, jusquà arriver face à lui. Soudain, il y eut un éclair, trois larges plaies souvrirent le long de ma joue, je meffondrai, lesprit qui sur moi étendait son empreinte disparut
Mon inconscience fut hantée des pires cauchemars et visité par les plus doux songes. Mais tandis que mes rêves bienfaisant nétaient que de vagues souvenirs sur le point dêtre oubliés, les horreurs qui me rendaient visite dans mon sommeil étaient bien réels, presque papable
Mon état sétendit sur les heures, les jours, quen sais-je ? Tout ce que je puis dire cest que le dhant ne me quitta pas un instant et quà mon réveil je le vis penché au-dessus de moi, tel le père que javais à jamais perdu :
« Rh
Rhaïn, fit ma voix affaiblie
- Ne ten fait pas mon enfant, tu nes pas en danger de mort.
- Que mimporte ?
Je
jai failli vous tuer Rhaïn ! rétorquais-je, exhorté et mettant toutes les forces dont je pouvais disposer dans cette phrase.
- Calmes-toi si tu ne souhaites pas réduire mes efforts à néants ! Il ma fallut épuiser de grandes réserves dénergie magique pour que tu ne succombes pas à la blessure que ta infligée monseigneur Guerandil ! ainsi parlait avec ardeur le dhant dhabitude si placide avant dajouter, comme pour lui-même : Cest dailleurs un miracle quil ai survécu
- Quel nom avez-vous prononcé ? Guerandil ?
cest impossible
Que faisait-il ici ? Est-il à la hauteur de sa légende ? Ah, que nais-je put le voir !
»
Sans doute mes lecteurs sont-ils étonnés par la curiosité enfantine qui menvahit alors que javais frôlé la mort peu auparavant ? Je puis aisément lexpliquer
Comme je lai dis, Alexander Guerandil était une légende
une légende vivante
Son nom était synonyme de bravoure, de force et de sagesse ! Son bras châtiait limpie, sauvait le pauvre. Sa présence seule eut suffit à transformer le plus ignoble criminel en âme qui ne cherchait que le repentir
bien quelle trouva rarement le pardon auprès du Glorieux Alexander. Le premier chevalier de lOrdre de la Citée dargent
Le fils du roi dune ville si prospère quelle pouvait vivre en autocratie vis-à-vis des autres pays
Le plus grand héros que Gaïa ai jamais porté en son sein
Mon sang bouillonnait à lévocation de ce nom ! Grâce à lui, mes forces revinrent, la mélancolie, la folie et la fièvre me quittèrent
Rhaïn sourit en me voyant ainsi et répondit vaguement à mes questions : « Il est venu ici car il avait quelques affaires à régler dans la région
Il ne men a pas dit beaucoup plus et est parti sans ajouter un mot
Je crois quil est retourné à la Citée dargent. Que dirais-tu dy aller ? Nous navons plus réellement de but depuis que
que tu
enfin, bref ! Cela te plairait-il ? »
A cette nouvelle, jexplosai de joie et failli bien me jeter au coup de celui que désormais, je verrai comme un ami et un bienfaiteur. Je me relevais prestement mais non sans quelque mal et nous prîmes la route dEzaren, une grande route de pierres très fréquentée qui reliait Belfont à la Citée dargent. Derrière nous restait une carcasse infâme où entraient de noirs bataillons de larves par un ventre ouvert de façon nonchalante et cynique.
Si vous pensez, qu'une fois encore, je dois entièrement réecrire, ne prenez pas la peine de relever l'orthographe puisque je referrais entièrement le texte. Et je vous remercie encore pour vos critiques: c'est la première que je vois des personnes prenant cela tant à coeur
Message édité par Alexander le 30-11-2004 à 20:23:55
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Alexander: "Et dans le torrent de sang et de larmes qui me précédera, je veux lire une peur sans nom ni raison."