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Le site Framasoft vient de publier le compte rendu d'un épisode peu glorieux. Il est signé Jorge Cortell, un enseignant qui depuis cinq ans donne un cours sur la propriété intellectuelle (droits d'auteurs, copyrights, brevets, etc.). Il enseigne dans le cadre d'un master à lUniversité Polytechnique de Valence (UPV), en Espagne. Les faits remontent à quelques jours, mais ils traduisent avec précision le climat qui règne actuellement lorsqu'on évoque les réseaux P2P.
"Il y a deux semaines, il était prévu que je donne une conférence (sur invitation du syndicat étudiant ETSIA et dun groupe dutilisateurs de Linux, à loccasion de la « Semaine de la culture ») dans lun des bâtiments de luniversité" explique-t-il. A ce titre, il devait décrire les "usages légaux et les avantages des réseaux P2P" en abordant notamment les questions de copies privées, protégées par le droit espagnol. "Javais même lintention dutiliser le réseau afin de « prouver » que ces usages sont légaux, puisque des membres de la société de perception des droits dauteur SGAE avaient déclaré sans sourciller à la télévision et dans les journaux que « les réseaux P2P sont illégaux »".
La veille de la conférence, et sous pression de l'industrie du disque et du cinéma, le Doyen de l'université en question aurait cependant tenté d'empêcher la tenue de cette conférence. Comment ? Simplement en lui refusant la mise à disposition d'une salle, puis d'une seconde, puis d'une troisième... La conférence a finalement eu lieu dans la cafétéria. Et ce, pendant près de cinq heures et avec un auditoire de 150 personnes.
L'épisode a pris un tournant plus dramatique peu après notamment par des pressions du corps administratif. Le responsable des programmes de Master lui aurait demandé de démissionner du fait de menaces d'inspections sur les licences logicielles voire de licenciements, voire de licenciement pesant sur lui. "De toute évidence, il me fallait démissionner pour sauver son emploi (ainsi que celui de tous les intervenants en Master). Jai donc démissionné".
"Le plus important nest pas que jai perdu mon travail" affirme-t-il, "ce que je regrette le plus, cest davoir été censuré à lintérieur de ma propre université (dans un pays membre de lUnion européenne de surcroît !), et cela à cause de pressions et de menaces émanant de sociétés de gestion des droits dauteur, et dassociations de lindustrie du disque et de lindustrie cinématographique".
On pourra consulter sur le site web de l'intéressé les pages consacrées à cette affaire sur laquelle plusieurs grands médias espagnols ont déjà consacré des articles. On trouvera en outre une traduction complète de sa lettre transmise à de nombreuses rédactions, par et sur le site Framasoft.
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