There was an attempted terrorist attack on the interior ministry in Ankara. One of the terrorists blew himself up, the other terrorist was neutralized.
 
The attack was prevented by intervening police officers. 2 police officers were slightly injured.

A Russian RPO-A Shmel thermobaric launcher was left at the scene of the attack, almost certainly from Russian supplies to the Assad regime in Syria which have proliferated widely, including direct retransfer to the PKK.

In case anyone missed it:
 
A U.S. fighter jet shot down a Turkish drone over NE #Syria earlier today -- I've had that confirmed by a senior U.S. official.
 
That's a VERY rare NATO-on-NATO clash. In the hours since a U.S. fighter jet downed a Turkish Anka-S drone over NE #Syria, #Turkey's Air Force has continued its campaign of airstrikes on #SDF-linked targets across the region.
 
In terms of deterrence, it may only have thickened the red lines around U.S. bases.

D’après les derniers chiffres, 42 088 femmes et enfants de 41 nationalités différentes sont encore détenus dans ce camp. Une majorité des détenus sont issus de pays occidentaux, mais les pays en question refusent le plus souvent de récupérer leurs ressortissants pour les juger. Ces familles sont donc abandonnées à leur sort, malgré les demandes des FDS, qui peinent à gérer la sécurité des lieux [dans la mesure où elles doivent mener des combats épisodiques contre une guérilla menée par l’EI, mais aussi contre des mercenaires proturcs qui tiennent des régions voisines, la Turquie elle-même et des milices pro-Assad].
 
Je me suis déjà rendue à deux reprises dans ce camp dans le cadre de mon travail journalistique. Les règles de fonctionnement internes y sont établies par les femmes les plus âgées et les plus radicales, qui y font régner un ordre impitoyable. Le simple fait pour une femme de dodeliner de la tête en écoutant de la musique est, par exemple, un motif de violences physiques de la part des autres prisonnières djihadistes. Les enfants nés sur ce terrain de guerre et privés de leurs droits à l’éducation et à la santé, y grandissent dans cette atmosphère de violence.

Parmi les femmes enfermées dans le camp, on constate une multiplication des mariages par téléphone avec des hommes rencontrés via les réseaux sociaux et qui représentent une porte de sortie.
 
Les sympathisants djihadistes avec lesquels se forment ces unions se trouvent en Turquie et dans diverses villes européennes. Il ne s’agit pas là d’une politique voulue et soutenue par l’État islamique [qui promet régulièrement de faire libérer ses prisonniers] mais d’initiatives individuelles menées par des détenues, auxquelles l’organisation djihadiste ne s’oppose pas.

Pour obtenir la libération de leur future épouse et parfois de ses enfants, ils passent notamment par des réseaux liés à Hayat Tahrir Al-Cham [HTS, groupe islamiste issu d’une scission d’avec Al-Qaida et qui a renoncé au djihadisme international] – dominant la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie – qui s’occupent des évasions.
 
Les femmes sont exfiltrées du camp, puis conduites en Turquie à travers les points de passage de la province d’Idlib. Quand leur futur mari réside en Europe, c’est encore HTS qui organise leur passage vers l’Europe. Bien qu’ils soient issus de la même matrice idéologique djihadiste, HTS et l’EI sont en conflit armé depuis de nombreuses années, mais il semble régner une forme de pacte de non-agression entre les deux organisations concernant les évasions des détenues d’Al-Hol.

Les trois femmes échappées du camp que j’ai interrogées m’expliquent qu’elles avaient perdu tout espoir de sortir du camp par un autre biais que le mariage et l’évasion. L’une d’entre elles, qui est parvenue à s’enfuir, vit désormais en Ouzbékistan, non pas avec l’homme avec qui elle s’est mariée au téléphone mais avec le militant ouzbek de HTS qui l’a sortie du camp et avec qui elle me dit vivre “le premier vrai amour de [sa] vie”.
 
Âgée de 34 ans et originaire d’Ankara, elle a donné naissance à son premier enfant en Syrie, où son premier mari, djihadiste, est mort dans les combats. Elle a ensuite eu un deuxième enfant d’un mariage avec un djihadiste égyptien de l’État islamique. Elle dit ne pas avoir renoncé à son idéologie et toujours croire “qu’un État islamique finira par voir le jour”.

Israël a lancé une « nouvelle » guerre dévastatrice dans la bande de Gaza après le 7 octobre 2023. Un conflit qui s’est répandu au Liban et qui pourrait déborder sur d’autres pays voisins. Qu’en est-il de la Syrie, déjà ravagée par treize années de guerre ?

Peu de médias en parlent, mais la guerre n’est pas terminée en Syrie. Chaque jour ou presque depuis 2011, des victimes de frappes et de bombardements sont dénombrées dans plusieurs endroits de cet immense territoire, stratégique à plus d’un titre. La Syrie, à genoux, est devenue le terrain de confrontation de plusieurs acteurs où chacun avance ses pions pour différentes raisons : Kurdes, jihadistes de l’EI, Russie, États-Unis, Turquie… et bien sûr Israël. « Tout le monde tire sur tout le monde en Syrie. La guerre ne s’est pas arrêtée. Son intensité a baissé, les fronts sont figés depuis presque cinq ans, mais elle ne s’est jamais arrêtée », explique Wassim Nasr, journaliste et veilleur analyste spécialiste des mouvements jihadistes.

L’armée syrienne bombarde Idlib de manière journalière, les Russes aussi via leur aviation, les Iraniens et les milices iraniennes envoient des drones contre Idlib. Les Turcs, qui n’ont désormais pour but que celui de sécuriser leur frontière, frappent les factions kurdes, les forces démocratiques syriennes, les YPG kurdes. L’armée syrienne combat les jihadistes dans le désert, les Américains tapent les jihadistes de l’EI dans le désert aussi. D’un autre côté, les Israéliens frappent aussi un peu partout en Syrie pour entraver toutes les voies d’approvisionnement du Hezbollah mais aussi pour assassiner certains de ses membres. Depuis le 7 octobre 2023, il y a donc que les frappes israéliennes qui se sont accrues. « Le reste, c’est "business as usual" », note Wassim Nasr.

Le président syrien, qui contrôle les 2/3 du pays et 3/4 de la population qui y est restée, est dans une position de faiblesse, et encore plus depuis le début de la guerre à Gaza et au Liban au sujet de laquelle il se fait très discret. Et pour cause. C’est par la Syrie que transitent les armes depuis l’Iran jusqu’au Hezbollah libanais, le « Parti de Dieu » envers lequel Damas est redevable de son soutien dès 2011 lors du déclenchement de la guerre. « Depuis le 7 octobre, poursuit Wassim Nasr, le régime est plutôt en train d’être spectateur de ce qui se passe. Il subit évidemment des frappes de la part des Israéliens parce qu’une bonne partie de l’establishment militaire et du territoire syrien sont pénétrés par les Iraniens et par le Hezbollah. »

« Des messages ont été transmis à Bachar el-Assad après le 7 octobre, le mettant en garde pour éviter qu'il soit trop partie prenante de l'axe de la muqawama (ladite "résistance à Israël" ), en lui signifiant que la pérennité de son régime serait alors directement menacée », note David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques, chercheur à l'IFAS et chercheur associé à l’IRIS. 

« Donc le message a été transmis à Bachar el-Assad, mais il est évidemment totalement contraint, poursuit David Rigoulet-Roze. Parce que comme il est débiteur vis-à-vis de Téhéran, il ne peut pas se soustraire à la stratégie iranienne qui utilise la Syrie comme un hub, celle dont le régime a repris le contrôle après la décennie de guerre civile, pour alimenter en armement le Hezbollah au Liban. Donc c'est d'une certaine manière insoluble pour lui. »

Insoluble et épineux, car Bachar el-Assad, à l’aune de ce qui se passe à Gaza, tente par ailleurs de s’acheter une virginité vis-à-vis du monde arabe. Un monde arabe qui, encore plus après le 7-Octobre, tente d’éloigner le régime de Damas des Iraniens. Mais, pris en tenaille entre cet « axe de la résistance » et les pays arabes, Bachar el-Assad joue dès lors un jeu d’équilibriste car il tient à sa réhabilitation au sein de la Ligue arabe obtenue en 2023 (l’Arabie saoudite et le Qatar ont soutenu dans le passé la rébellion syrienne). Une réhabilitation qui reposait sur deux conditions : le contrôle du Captagon (drogue qui inonde les pétromonarchies et qui rapporte des milliards de dollars au régime de Damas) et une prise de distance vis-à-vis de Téhéran.

Economiquement assommée, la Syrie poursuit le trafic de Captagon. Quant à son rapport avec l’Iran, « Damas ne peut pas dire à Téhéran qu'il ne veut plus du maintien de la présence iranienne en Syrie. Même s'il le voulait, il ne pourrait d'ailleurs pas, affirme David Rigoulet-Roze. La véritable question revient à déterminer comment convaincre les Iraniens qu'ils ne peuvent pas maintenir leur présence en Syrie. Mais ce n’est pas Bachar el-Assad qui est en mesure de le faire aujourd'hui, ce sont en réalité les frappes israéliennes, lesquelles se multiplient avec cet objectif déclaré. »

« Ce qui a changé entre Assad père et fils, c’est que les Iraniens avaient besoin de Assad père pour exister au Liban, via le Hezbollah etc, analyse  Wassim Nasr. Maintenant, c’est l’inverse. Assad fils a eu besoin des Iraniens pour exister. Et donc, si l’influence iranienne est freinée, quelque part, ça l’intéresse parce que ça va l’émanciper de cette emprise et ça va lui garantir des aides arabes et un retour sur la scène internationale et probablement même une place à la table des négociations quand les armes se tairont à Gaza et au Liban. »