Le SACD (Super-Audio CD) :
Ce sont les firmes SONY et PHILIPS qui ont mis au point ce disque numérique dont l'aspect et les dimensions sont identiques au CD
que nous connaissons afin que les appareils proposés sur le
marché puissent lire les deux formats sans problème
(il en est d'ailleurs de même pour le DVD).
C'est ce qui s'est passé en Vidéo avec les
formats VHS et S-VHS.
Les anciens passionnés de son en haute-fidélité se souviennent certainement de la théorie du "fil droit" qui schématisait l'idéal à
atteindre pour obtenir une reproduction la plus proche de la réalité :
mettre le moins possible d'appareils entre la source et le
transducteur reproduisant la musique. Si l'utopique "fil droit"
pouvait transmettre les informations sonores à un
niveau suffisant pour obtenir une reproduction
équivalente à l'original, ce serait le maillon idéal.
Malheureusement, pour envoyer les signaux du microphone au haut-parleur, il faut les amplifier, les enregistrer sur un support,
les lire et les amplifier de nouveau afin de permettre à un plus
grand nombre d'auditeurs d'en profiter : ce qu'ont fait les
différents appareils inventés depuis l'apparition du phonographe.
Avec l'arrivée des techniques numériques, le Compact Disc s'est imposé sur le marché. Il fut mis au point à partir de 1979 par les firmes Philips et Sony, puis commercialisé en 1983. Malheureusement, entre le microphone et le haut-parleur de reproduction, il nécessite plusieurs circuits électroniques
qui dégradent plus ou moins le signal d'origine :
un convertisseur analogique/numérique, un filtre de décimation pour l'enregistrement sur le CD (système PCM : Pulse Code Modulation) puis un suréchantillonnage, un convertisseur numérique/analogique
et un filtre passe-bas pour la lecture.
Dans le cas du SACD, on se contente d'une conversion Analogique/Numérique 1 bit à l'entrée, d'un circuit DSD (Direct
Stream Digital) pour l'enregistrement direct à 1 bit avec
un échantillonnage 64 fois supérieur à celui d'un CD,
et d'une conversion N/A pour la lecture.
L'échantillonnage du Compact Disc ne se fait qu'à 44,1 kHz.
Il permet donc - d'après le théorème de Nyquist - une bande passante
de 20 à 20 000 Hz. Celle du SACD s'étend jusqu'à 100 kHz
grâce à l'échantillonnage à 2 822,4 kHz/1 bit.
La dynamique atteint 120 dB.
On voit ici les trois types de disques SACD :
- à gauche, le disque à simple couche HD (haute densité), uniquement lisible
sur un lecteur SACD ;
- au centre, le disque à deux couches HD (haute densité), uniquement lisible
sur un lecteur SACD ;
- à droite, le disque "hybride" à deux couches différentes : l'une en HD lisible uniquement en SACD, l'autre lisible sur les lecteurs CD habituels.
Dans ce dernier cas, le faisceau laser traverse la couche HD qui est transparente pour les faisceaux laser de longueur d'onde 780 nm.
Les mélomanes auront donc un choix à faire suivant le genre de matériel qu'ils possèdent car dans les présentoirs, les disques seront bien souvent mélangés, certains ayant une seule couche, d'autres deux couches SACD, d'autres enfin deux couches CD et SACD (disques hybrides).
D'autre part, pour pouvoir profiter pleinement de la qualité du SACD, il faudra trouver des enregistrements effectués spécialement et non des repiquages d'anciens masters que l'on commence à voir dans certains
bacs au milieu d'authentiques SACD.
La qualité du SACD n'est pas discutable. C'est ce qui se rapproche le plus de la réalité sonore d'origine. Mais le Compact-Disc, surtout
avec les dernières platines, est quand même excellent dans la
mesure où l'oreille humaine n'entend que les fréquences
comprises entre 20 et 20 000 hertz bien que l'organisme perçoive de
façon physique des fréquences en dehors de ces limites (c'est surtout le cas pour les infra-sons). Il faut aussi savoir que 30 % des jeunes qui ont écouté la musique à un niveau trop élevé avec un casque, ou en haut-parleur dans leur voiture et dans les discothèques,
n'entendent plus les sons au-delà de 8 à 10 000 hertz.
C'est également le cas de la plupart des adultes
à partir de 50 ans.
Sur ce croquis, on voit les deux couches d'un SACD hybride en coupe.
La couche du haut correspond aux informations d'un CD ordinaire (pits
d'une épaisseur de 0,05 micromètre et d'une longueur de 2 à 3 micromètres).
Celle du bas correspond au SACD avec des pits beaucoup plus petits et resserrés. Le faisceau laser de droite, de 780 nm, traverse la couche
du SACD et vient lire celle du CD. Le faisceau laser de gauche,
de 650 nm, reproduit les informations du SACD.
Le CD n'est donc pas près de disparaître puisqu'il donne
satisfaction à la plupart des trente ou quarante millions de français
qui s'intéressent à la musique, qu'elle soit classique ou moderne
(et je ne parle pas des gens du monde entier).
Par contre, le SACD va permettre une reproduction en très haute
fidélité, en 2 ou en 5.1 canaux, avec en plus une protection
renforcée contre le piratage et les copies illégales.
Ceux qui ont connu les anciens disques en vinylite, appelés plus communément "vinyles" ou "disques noirs", et qui
les comparent aujourd'hui encore aux CD, savent néanmoins
que l'on peut écouter très longtemps des disques 33 t/mn sans
éprouver de lassitude alors qu'une audition prolongée de CD donne
une impression de fatigue qui limite - pour moi tout au moins - la durée d'audition. À condition de lire les anciens disques avec une
excellente cellule et un diamant neuf ou en parfait état
(moins de 2 à 300 passages).
On constate d'ailleurs que l'écoute de ces disques sur une très bonne platine, sans rumble, est supérieure à la reprise du même enregistrement en CD, malgré les filtrages et les corrections en studio.
Quand on observe avec un enregistrement sur vinyle le spectre des fréquences lues par une cellule Ortofon, ADC ou
Audio-technica qui monte jusqu'à plus de 24 ou 25 000 hertz
(20-20 000 + ou - 1 dB),
on s'aperçoit qu'effectivement le spectre des bons disques "noirs"
s'étend de 20 à 20 000 hertz alors qu'avec des CD,
on a souvent une atténuation
aux deux extrémités de la gamme des fréquences.
La différence de qualité vient surtout de l'échantillonnage à
44,1 kHz-16 bits du CD qui a tendance à durcir la sonorité
en enlevant une trop grande partie des informations,
ne permettant pas ainsi de reconstituer
exactement les sinusoïdes d'origine.
Le SCAD, avec son échantillonnage très élevé (2822,4 kHz-1 bit),
se rapproche presque totalement de la sinusoïde de l'analogique.
On retrouve à l'audition la même sensation de clarté et de douceur
qu'avec les disques en vinylite, les grattements et le bruit de fond
en moins puisque la dynamique atteint 120 dB et qu'il n'y a
plus de contact mécanique.
C'est la perfection numérique mais le succès dépendra du nombre
des enregistrements disponibles sur le marché en SACD.
En attendant, pour satisfaire tout le monde, les firmes
devraient présenter des appareils compatibles sur lesquels on
pourrait lire des CD, des SACD et des DVD-Vidéo
(sans oublier les CD-R et les CD-RW).
Il en existe mais ils sont encore rares et chers ce qui ne
facilite pas le démarrage commercial du SACD.
Le DVD-Audio (Digital Versatile Disc)
Les dimensions du DVD-Audio sont les mêmes que celles du
Compact Disc. D'autre part, il utilise une technique identique pour
l'enregistrement, c'est-à-dire le système PCM (Pulse Code Modulation). Avec pourtant une différence : alors que le CD ne permet
que 2 canaux avec un échantillonnage fixe de 44,1 kHz (16 bits),
le DVD-Audio peut avoir, au choix, un échantillonnage
à 44,1 - 48 - 88,2 - 96 - 176,4 ou 192 kHz (de 16 à 24 bits).
Ce qui étend considérablement la courbe de réponse dans les fréquences élevées. De plus, si l'échantillonnage à 176,4 et 192 kHz limite le nombre de canaux à 2, il est possible aux autres fréquences d'avoir six canaux (5.1) ou - par exemple - 3 canaux à 96 kHz (24 bits) et
2 canaux à 48 kHz (20 bits) pour un son surround.
Enfin, d'autres informations codées peuvent
être ajoutées comme le Dolby-Digital, du texte et des images.
En revanche, un DVD-Audio ne peut pas être reproduit sur
un appareil DVD-Vidéo à moins que ce dernier n'ait été
prévu spécialement pour pouvoir lire les deux formats.
En effet, les données ne sont pas enregistrées
de la même façon sur l'un et sur l'autre.
Avec le système MLP (Meridian Lossless Packing) qui limite sans pertes les informations à 9,6 megabits/seconde, on peut - sur un
DVD de 74 minutes - enregistrer un programme de 6 canaux
avec un échantillonnage à 96 kHz (24 bits).
Précisons aussi qu'un procédé anti-copie performant a été
mis au point afin d'éviter la piraterie.
On commence à trouver des disques DVD-Audio dans
les présentoirs des grandes surfaces
mais comme dans le cas du SACD, le succès du DVD-Audio
dépendra des enregistrements originaux (et non des repiquages) proposés par les maisons de disques. Il sera également nécessaire que les lecteurs soient compatibles DVD-Vidéo/DVD-Audio.