Bonjour à tous,
Etymotic Er6i, un an après : au terme de cette première année il me semblait judicieux et intéressant de dresser un premier bilan, faisant à la fois état à lévolution de ma vision critique à légard de cette acquisition, et plus pragmatiquement de leur vieillissement.
Sur le plan de la restitution sonore, il me parait nécessaire en tant que préambule dexpliciter dans quel cadre je les utilise. Aussi je les réserve donc à un usage majoritaire nomade (dans la rue, le bus, le métro
des environnements bruyants donc), conjointement à un Creative Zen Micro, sur des MP3 en principe encodés via Lame 3.96.1 en preset standard/extreme. Je prends aussi de temps à autre le temps découte au calme, toujours avec la même base matérielle.
Cette base matérielle justement offre un niveau de détails relativement intéressant pour une solution nomade, avec cependant un bass-drop relativement conséquent, imputable à la faible impédance des Er6i (un forumeur de HeadFi avait fait des mesure à -4.5dB @20Hz), et qui se voit en principe compensé par lusage de lequalizer.
On retiendra plus simplement quen vue dun usage nomade cette solution représente un très bon compromis sur le plan de la restitution sonore, qui me cohérent avec le choix découteurs de la gamme des Er6i.
Venons-en donc aux faits !
Première élément, qui continue encore de frapper un an après (!), le niveau de détail assez prodigieux que sont capables de retranscrire les Er6i. Rien néchappe à lauditeur, pas la moindre note, le moindre souffle
ni le moindre défaut denregistrement ou dencodage dailleurs. Une écoute que lon qualifiera de très analytique, joussive pour les uns, et trop fatigante pour les autres. (A noter cependant que lécoute tend à devenir plus « brouillonne » à très haut volume, et après essai sur dautres sources on peut supposer que les écouteurs tolèrent mal un niveau dentrée trop élevé
)
Une fois le bass-drop compensé via lequalizer, la neutralité se révèle assez étonnante, et la capacité à descendre dans le grave encore davantage. Un grave de bonne tenue, qui sans saffirmer extrêmement présent vient rarement à manquer. (A noter à ce propos que le manque relatif- de basses reproché aux Er6i est à mon avis le plus souvent la conséquence dun baladeur qui saccommode mal dune impédance de 16Ohms en sortie
). Ce rendu neutre péchant toutefois par un rendu un peu plat, il peut se révéler judicieux de rehausser un peu le bas-medium via lequalizer pour retrouver un son avec un peu plus « musical », en particulier sur de la Pop.
Limage spatiale est quant à elle assez particulière, placé très au centre : étrange sensation que davoir quelques fois limpression dune source sonore placée au milieu de son crâne. Cest là un des regrettables défauts des intra-auriculaires. A noter à ce propos que la façon de placer les écouteurs joue un rôle crucial, et il ne faut pas hésiter à «tâtonner » jusquà trouver un bon compromis entre isolation et placement de limage sonore.
Pour synthétiser on retrouve donc à la fois une grande neutralité et un niveau de détails sidérant, en somme une écoute ultra-analytique. Cest donc en connaissance de cause que lon se procurera les Er6i, car je reste persuader que beaucoup préfèreront la rondeur et la mise en avant du bas medium des Shure E3C dans le cadre dun usage nomade. Pour ceux qui ont aussi lopportunité dutiliser leurs écouteurs dans un calme relatifs et affectionnent une écoute plus détaillée (dont, au hazard
moi), je recommanderais en revanche très chaudement les Etymotic, qui nont guère de concurrence à ce niveau de prix.
Reste cependant la question de linvestissement, financier, qui reste un frein pour la plupart dentre nous. A fortiori lorsquil sagit de « simples écouteurs », un investissement de plus dune centaine deuros peut sembler une vraie hérésie.
Javoue avoir moi-même partagé ce scepticisme, et il aura fallu une semaine de prêt de Shure E 3C et une promotion ponctuelle (à 114) sur les Er6i pour que je me lance dans laventure.
Aujourdhui je peux commencer à dresser un premier bilan sur ce que jentends comme être un investissement.
En loccurrence, et ce malgré leur apparente fragilité, les écouteurs nont vieilli quen termes esthétiques (jaunissement de certains plastiques). A lusage il savère quils aient été bien étudiés, en particulier en ce qui concerne le raccord câble/écouteur (câble bloqués mécanique, et passage un polymère souple quelconque qui évite de le sectionné). Le transducteur lui-même étant de type piézoélectrique on est à lappris de toute coupure de bobine ou décollement de membrane
Reste que le câble est fragile, et quen dépit dune étude bien menée la robustesse de ces écouteurs reste sans doute bien en deçà des Shure. Je pense toutefois ne pas trop mavancer en affirmant que je peux espérer les conserver encore une bonne année, les premiers signes de vieillissement étant relativement encourageant
est surprenant par rapport aux premières impressions de fragilité !
Cette bonne tenue dans la temps permet de relativiser linvestissement financier initial, et ce dautant que les écouteurs bas-de-gamme (~15) ont eu des durée de vie sétalonnant entre 3mois et un an.
Je reste ceci dit une nouvelle fois persuadé que Shure fait bien mieux dans le domaine, ce qui constitue un point à ne pas négliger, à fortiori chez les utilisateurs très nomades qui « maltraitent » leurs écouteurs dans diverses situations.
En quelques mots les Etymotic Er6i se sont révélé un investissement que je ne saurais regretter de part le niveau de détail et la neutralité quils offrent, et mont malgré les à priori surpris quant à leur tenue dans le temps, élément qui permet de relativiser leffort financier de départ.
Du reste je pense que beaucoup dutilisateurs, à fortiori avec la baisse de prix qui a accompagné la sortie des E4C, trouveront un compromis plus intéressant avec un son plus « musical » et une robustesse de meilleur niveau.
Les utilisateurs les plus soigneux et enclins à une écoute plus analytique pourront quant à eux franchir le pas vers des Er6i lesprit tranquille.