VILLENEUVE D'AVEYRON
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'EGLISE
Après le plan d'ensemble dressé par M. l'Architecte GRINDA qui nous donne une idée très claire du Monastère et de l'édifice roman et nous permet d'entrevoir la vie intense qui régnait, à cette époque, dans ce milieu particulièrement fervent, nous croyons utile d'examiner en détail cet édifice majestueux, bâti par un peuple tenace, généreux et croyant. Nous aurons ainsi l'occasion de signaler les diverses modifications que l'édifice a subies au cours des siècles et de souligner, en même temps, le rôle essentiel joué par certaines familles ou certains curés et dont les activités remarquables se confondent avec l'histoire même de l'église aux diverses époques.
Nous espérons même que les pages qui vont suivre pourront servir de guide aux nombreux touristes qui s'intéressent aux monuments anciens et feront naître dans le cur de nos compatriotes des sentiments d'admiration et de reconnaissance envers ces pionniers qui nous ont légué un passé si glorieux.
VUE D'ENSEMBLE
Le style même de l'église est la véritable pierre de touche des documents écrits ou des traditions plus ou moins trompeuses qui pourraient, peut-être, exister sur ce monument, car les chroniqueurs du Moyen Age se plaisaient à falsifier, parfois, leurs récits presque toujours empreints d'exagération fut en désaccord avec le style de l'édifice.
L'église n'a pas été construite du premier jet. Elle est née romane et a crû gothique.
L'ancienne église ne convenait plus à ce peuple actif et en plein essor. Il fallait une grande église qui pût lui servir, selon les usages de l'époque, aux grandes Assemblées Communales où, après avoir prié Dieu, on s'occupait des affaires le la. Communauté devant le peuple réuni. La partie occidentale date du XIe siècle elle présente un cachet de naïveté et de pureté de style remarquable. C'était une église ronde, comme on les faisait assez fréquemment durant la période latine. La lanterne servant de clocher a été bâtie à la même époque sur une coupole placée sur quatre piliers trapus, cantonnés de colonnes ; les piliers ronds à la base, forment un plan carré de 7 mètres de côté hors d'uvre, placés au centre du transept.
Les bras de la croix grecque au Nord et au Midi se terminent par des ronds points, couverts par des voûtes semi-sphériques se raccordant par des murs courbes, avec le coté occidental qui est rectangulaire et qui sert d'entrée à l'église.
Les parties adjacentes du côté du Levant ont disparu ainsi que l'ancienne sacristie, par suite de l'agrandissement de l'église, qui s'exécuta pendant la première période de style ogival du XIIIe siècle. La transition du roman au gothique se définit dans les chapelles latérales construites à la suite de l'église ronde. Les rares fenêtres de la partie romane sont isolées et très simples et cette partie de l'édifice qui est la plus dégradée à l'intérieur est classée au rang des Monuments historiques de France.
La nef du XIVe siècle vient se souder aux bras latéraux de la partie romane dont il reste, nous l'avons déjà noté, le centre et les trois quarts d'une croix grecque. Cette net immense, flanquée de chapelles latérales, se termine du côté du Levant par un chevet polygonal à trois pans dépourvu de chapelles absidales. La fenêtre du milieu de l'abside a trois géminations d'arcades égales, ornées de trois demi-pétales. Les arcades maîtresses sont évidées ou taillées à jour et garnies de trois rosaces à cinq pétales. Cet édifice, dans son ensemble, est d'une grande simplicité et d'une impressionnante majesté.
A LA MANIERE DU GUIDE
Arrêtez-vous d'abord, sur la place de l'église, à une bonne distance et admirez le cachet sobre et net de la partie romane, la façade qui date, sans conteste, son époque: XIe siècle.
Le portail est du style roman le plus pur. Au-dessus, une statue de pierre très ancienne de Notre-Dame portant l'Enfant Jésus. Remarquez que la Mère soutient l'enfant par la plante du pied gauche nu c'est assez rare. Tous les ans, depuis 100 ans, le jour de l'Assomption on suspend au cou de la Vierge une belle grappe de raisin, en souvenir du vu fait par la paroisse en 1853, de se rendre en procession à Notre-Dame de Joie pour obtenir de Dieu, par l'intercession de la Sainte Vierge, la cessation des orages le grêle qui frappaient les vignobles des alentours. Admirez la fenêtre de style roman qui éclairait jadis la chapelle qui se trouvait au-dessus du Narthex et qui servit plus tard de tribune. Les deux colonnes sont surmontées d'une frise richement sculptée. Celle de gauche représente la Tentation d'Eve par le serpent et celle de droite la défaite du Dragon (Apocalypse de Saint Jean). A droite, la tour de l'horloge (voir plus haut, la description détaillée de l'église romane et du monastère).
N-B. - La flèche du clocher a été restaurée entièrement 1953 par la municipalité présidée par M. Elie R0UMEC. L'entreprise en fut confiée à M. SERIN. A cette occasion a été posé le paratonnerre pour protéger cet antique édifice contre les méfaits de la foudre. La flèche avait été construite, dans le style élancé d'aujourd'hui par la commune en 1882, M. DELFAU étant maire. Jusqu'à cette date, le clocher était du plus pur style roman, surmonté d'une toiture très basse, recouverte avec des pierres assez lourdes qu'on appelle vulgairement "tioulassés". M. Léonard DELFAU a bien voulu nous autoriser à reproduire la photographie de l'ancien clocher. C'est un document inédit. L'illustration est due à M. LÉPINE. On re-marquera, à gauche de la chapelle du Saint-Sépulcre, l'escalier et la porte d'entrée de l'ancien cimetière.
ENTRONS DANS L'EGLISE
Nous sommes dans la partie romane qui formait l'un des bras de la croix grecque. Au-dessus se trouvait une chapelle, devenue plus tard une tribune. Elle fut démolie en 1768et les matériaux servirent à l'agrandissement de la sacristie. Les fonts baptismaux datent du 1er octobre 1882. C'est M SIMON sculpteur à Villefranche qui fit le meuble. Le groupe en terre cuite représentant le baptême de Notre Seigneur est l'uvre de LAVAURS. A l'intérieur, l'urne en pierre de Memer avec le couvercle en cuivre, fut acheté à M. SIM0N, le tout au prix de 800 francs. Les bénitiers en forme de coquilles en marbre blanc datent de M. l'abbé DELOIUS.
Au fond de l'église, vous êtes saisi par la belle majesté de cet édifice. De l'endroit où vous vous trouvez jusqu'au chevet, sa longueur est de 47 mètres La largeur de la grande nef est de 12 mètres et sa hauteur 17 mètres.
LA CHAPELLE DU SACRE-COEUR
Première à droite. Le groupe représente l'apparition de Notre Seigneur à Sainte Marguerite-Marie C'est M. l'abbé DEL0US qui dédia cette chapelle au Sacré Cur de Jésus, dédiée autrefois aux âmes du Purgatoire. Mgr BOURRET en fit la bénédiction le 21 avril 1892.
CHAPELLE SAINTE JEANNE D'ARC
On l'appelait, jadis Notre-Dame des Samedis, des Sabde, de Sabbato et même de l'Assomption. On a eu, paraît-il, l'intention d'y placer les statues de Saint-Jean-Baptiste de la Salle et de Sainte-Jeanne de Lestonnac. Le retable et le tableau au-dessus du confessionnal étaient autrefois dans la chapelle des âmes du Purgatoire.
CHAPELLE DE SAINT-EUTROPE
Depuis un temps immémorial, Villeneuve a une grande dévotion envers ce saint. Tous les ans, le 30 avril ou le dimanche suivant on bénit du vin, ainsi que les petits enfants. N.-B. - Ces deux dernières chapelles ont été bâties dans ancien cimetière. L'intérieur du mur Sainte-Jeanne-d'Arc servait de sépulture pour les prêtres. On aperçoit encore les arceaux par lesquels on introduisait les cadavres. A partir de 1780, les inhumations des prêtres ont été faites au cimetière.
CHAPELLE DE SAINT-JEAN-BAPTISTE
Dernière à droite. Au-dessus de l'autel, la statue de Saint-Jean prêchant. Un tableau, en face deautel, représente le précurseur faisant pénitence. Il y avait là, jadis, le tableau des âmes du Purgatoire, ce qui était un contre sens. An tombeau de l'autel on a sculpté la décollation du saint. A droite, Saint-Zacharie. A gauche Sainte-Elisaheth. Notons, en passant, que, à peu près tous les tableaux, datent du pastorat de M. l'abbé DELOUS. Ce digne curé avait une prédilection particulière pour ce genre d'embellissement mural. A notre point de vue la netteté de l'église n'y gagne rien. Une église n'est pas un musée !
LE CHEVET
Il a des proportions très vastes. Le pavé du chur ainsi que celui de la nef est l'uvre de Louis CHABBERT, maçon, qui entreprit ce travail le 29 janvier 1808 pour le terminer en janvier 1815, au prix de 2 fr, 75 le mètre carré.
C'est M. l'abbé DELOUS qui fit placer l'autel avec son retable flamboyant en 1858, sculpté de main de maître, par M. PEUCH Tous les personnages sont sculptés sur bois. Le choix de ces personnages est centré sur Jésus, prêtre et victime, préfiguré dans l'Ancien Testament. La Rédemption par le sacrifice du Christ: telle est l'idée maîtresse qui a inspiré l'artiste.
- Devant l'autel : les 12 apôtres. A droite: la vision de JACOB et le sacrifice de MELCHISEDECH. A gauche : la chute de nos premiers parents et Noé offrant un sacrifice, après le déluge.
- Sur la porte du tabernacle : le mystère de l'Annonciation. En haut à droite: MOISE; à gauche : MELCHISEDECH.
- Sur le Retable : A droite: EZECHIEL - JEREMIE - ABDIAS -BARUC et OSEE. A gauche: ISAIE - AMOS - JONAS - ZACHARIE et JOEL. Au-dessous d'ISAIE le monogramme du Christ. Au-dessous d'AMOS, la signature de l'artiste: PEUCH 1858.
Les stalles sont très anciennes. Derrière les stalles, côté de l'Evangile, se trouvent des placards dans le mur, de forme ogivale.
Dans le chur vous pouvez admirer les quatre panneaux qui servaient de dossiers aux quatre stalles consulaires. Ils portent quatre écussons a) Armes de France. b) Armes du Dauphiné. c) Armes de Bretagne. d) Armes de Villeneuve Deux gueules à la croix cléchée et vidée et pommelée de 12 pièces d'or avec un chef de France, qui est d'azur avec trois fleurs de lys d'or toutes trois rangées.
En 1894, M. de GUIZARD, fils de l'ancien préfet de l'Aveyron, offrit une somme de mille francs pour acquérir la propriété de ces panneaux. Fort heureusement, on ne se laissa pas tenter par cette offre d'argent ! Les deux tableaux, sur le mur, représentent, côté épître la Cène, côté Evangile, la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. L'autel primitif qui était, d'ailleurs, plus près de la table sainte, fut transporté dans la chapelle de Saint-Roch.
C'est M. l'abbé DELOUS qui acheta la table sainte actuelle grâce à une donation de mille francs faite par Rose TASTAYRE épouse CAVILLE. Elle fut forgée par M. VILLARD de Lyon, au prix de 55 francs le mètre courant. A cette occasion on dut refaire les marches et abaisser le niveau des chapelles de saint Jean Baptiste et de saint -Joseph. Les fers de l'ancienne table sainte ferment actuellement I entrée des chapelles du Saint-Sépulcre et du Sacré Cur Aux deux extrémités de la table sainte et au-dessus, a droite, la statue de Saint-Paul et à gauche celle de Saint-Pierre. Elles sont en bois.
LES VITRAUX
La restauration des vitraux date du 1er décembre 1870. Elle fut décidée par le Conseil de Fabrique ce jour-là, sous la présidence de M. CHATELET, docteur en médecine. Etaient présents M. CHALRET, maire et M. l'abbé DELOUS. Ce travail important fut confié à MM. CHALONS, père et fils.
Sur le vitrail du centre, une immense croix avec un Christ en croix. Au pied de la Croix saint Jean, la Vierge Marie et Sainte Madeleine. Au bas du vitrage une exposition du Saint-Sacrement avec deux anges adorateurs et un agneau immolé. Sur le vitrail de droite, de gauche à droite en descendant Vierge, saint Joseph, saint Pierre, saint Paul, Saint Jean et saint Luc. Sur la petite fenêtre plus à droite et en haut Sainte Cécile et Sainte Germaine. Sur le deuxième de gauche saint Simon, saint Thomas, saint Taddée (ou Jude), saint Mathias, saint Marc, saint Mathieu. Sur le troisième de gauche En haut, saint Grégoire et saint Augustin. En bas saint Ambroise et saint Jérôme.
La rosace et la plupart des autres vitraux sont en grisaille de style. Cependant l'ouverture de la chapelle du saint Rosaire représente saint Louis archevêque de Toulouse. Dans la partie romane, à droite en entrant, le vitrail représente le Christ au Jardin des Oliviers. A gauche, un Ecce Homo " et dans la chapelle même du Saint-Sépulcre, Notre-Dame des Sept Douleurs Le prix de tous ces vitraux, pose comprise, s'éleva à la somme de trois mille francs.
LA CHAPELLE DE SAJNT-JOSEPH
Elle était dédiée, au moins en 1493, à saint Blaise. Plus tard à Sainte Catherine d'Alexandrie. Enfin, en 1880 A saint Joseph. Au-dessus de l'autel trois statues au centre saint Joseph, à droite Sainte Anne et à gauche saint Joachim. Nous connaissons la date exacte de la construction de cette chapelle et donc de l'église gothique, grâce à une inscription qu'on peut lire clairement sur l'abaque gauche ANNO DOMINI MCCCIII MENSE MADII M. ARNAL DE GENEBRIE-RES fect aquesto copelo. En l'an du Seigneur 1303, au mois de mai, M. ARNAL de Genebrieres dont les armes sont " d'or au genévrier arraché de sinople ", fit construire cette chapelle. D'ailleurs les deux anciennes baies (saint Joseph et saint Jean-Baptiste) très petites, étaient bien de l'époque. Voilà pourquoi en 1882, la municipalité de Villeneuve fit ouvrir les deux croisées actuelles pour donner plus de lumière.
CHAPELLE DE NOTRE-DAME DE PITIE
Elle fut construite par M. PONS de Cardaillac, prieur de Villeneuve, en 1493, avec l'accord de Mgr I'Evêque de Rodez, des Consuls et des Notables de la ville. A cet emplacement était le portail, réservé aux Consuls. Le Père Prieur proposa d'ériger la chapelle en l'honneur de Notre Seigneur, de la Sainte Vierge et de la cour céleste. C'est la famille de ROUGET qui s'en attribua la propriété, ce qui explique la présence de ses armes à la clef de voûte. En 1890, le mariage de Mlle de ROUGET avec M. DEVIC se fit dans cette chapelle. Au-dessus de l'autel, une pietà très expressive en bois doré ; à droite et à gauche les statues de saint Jean l'Evangéliste et de saint Antoine de Padoue. A remarquer que l'arceau d'entrée a été sérieusement abaissé pour sauvegarder la symétrie avec l'arceau qui se trouve en face et qui était autrefois la porte de sortie sur le cimetière.
CHAPELLE DU ROSAIRE
Primitivement construite par Mgr de SAUMADE, archevêque d'Arles entre 1317 et 1323, en l'honneur de Saint Louis évêque de Toulouse (St Louis, né à BIGNOLES en 1274, évêque de Toulouse en 1296. mourut en 1297 à l'âge de 23 ans. Fils de Charles II, roi de Sicile, et de Marie, reine de Hongrie. Petit-neveu de St Louis et arrière petits-neveux de Ste Elisabeth de Hongrie. Le 6e centenaire de sa canonisation fut célébré avec grande pompe à Rome et à Toulouse en 1897. M. VIGROUX fût invité aux fêtes de Toulouse). Le Pape Jean XXII dans une bulle de 1323 accorda des indulgences à tous ceux qui visiteraient cette chapelle : 100 jours le jour de la fête et 40 jours pendant l'octave, à chaque visite. Mgr de SAUMADE la dota avec les biens qu'il possédait au village des Plagnes. Il y fut enterré.
Le vitrail représente saint Louis, canonisé en 1317. La voûte en brique fut construite en 1854. Les Armoiries de Mgr de SÂUMADE étaient d'argent, à l'ânesse, au naturel grisâtre, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or à 6 pointes. Le Pape Jean XXII, originaire de Cahors, résidant à Avignon, honora Mgr de SAUMADE de son amitié et l'appela souvent dans son conseil. Il était également l'ami de saint Louis évêque de Toulouse.
Voilà pourquoi le Conseil de Fabrique de Villeneuve décida. le 6 juillet 1890 qu'une plaque en marbre noir serait placée dans la chapelle du Rosaire avec l'inscription :
" A la mémoire de Mgr GAILLARD de SAUMADE originaire de VILLENEUVE Evêque de RIEZ - Evêque de MAGUELONNE 1317 Archevêque d'ARLES 1318-1322. il fut inhumé dans cette chapelle qu'il avait fait bâtir en l'honneur de St Louis évêque de TOULOUSE. Le Pape Jean XXII l'honora de son amitié et enrichit cette chapelle de diverses indulgences. " (Livre de paroisse par A. VIGROUX, curé doyen).
L'autel a été sculpté par M. RIBlER de Rodez. Au centre, la statue en bois de la Vierge Marie. A droite Saint Dominique à gauche, Sainte Thérèse d'Avila. Enfin le tableau moderne peint et offert par Mme Paul S0ULIÉ, de Villeneuve, représente l'apparition de la Vierge à saint Dominique.
ENFIN CHAPELLE DU SAINT SEPULCRE
On l'appelle ainsi parce que l'autel est l'ancien maître-autel de l'église romane, placé dans l'abside, donc à l'entrée de la nef, gothique actuelle. Nous retrouvons là les emblèmes de la Passion de Notre Seigneur. Le tableau au-dessus de l'autel représente l'embaumement et l'ensevelissement du Christ et est signé A. AGAR pinxit, 1677.
A la voûte une peinture de grande valeur, parce qu'authentique, serait du XIIe siècle. Le Christ couvert d'un large vêtement rouge et bleu assis sur un siège magnifique. Belle tête, cheveux épais, nimbe crucifère, Il est entouré des symboles des quatre Evangélistes. Malheureusement l'éclairage de cette chapelle est très défectueux et par suite du mauvais état de la toiture, cette précieuse peinture risque de disparaître, ce qui serait vraiment regrettable. M. NOUVIALE, décédé en 1852 est inhumé dans cette chapelle ainsi qu'en fait foi la pierre tombale.
LA SACRISTIE
Bâtie en même temps que l'église gothique et du même style, elle était trop petite, assurément. Le 15 août 1768, l'Assemblée consulaire prit la délibération suivante: vu que la sacristie est trop petite puisqu'elle ne mesure que 16 pans de longueur sur 12 pans de largeur, qu'elle est encombrée par des armoires et des coffres, les sieurs prêtres seraient reconnaissants à l'Assemblée d'autoriser de prendre trois toises carrées (6 m2 du cimetière et de démolir la tribune qui se trouve à l'entrée jusqu'aux deux premiers piliers qui soutiennent le clocher, tribune qui n'est plus d'aucune utilité et rend l'église obscure.
L'Assemblée donne son accord à condition : 1) Qu'une fosse sera creusée pour recevoir les ossements qui se trouvent dans les trois toises carrées du terrain cédé. 2) Que les sieurs prêtres feront enlever les décombres de la tribune et laisseront à la Communauté les pierres de taille en excédent.
Il y a entre les deux fenêtres de la sacristie, une inscription lapidaire qui relate ce fait. Les ouvriers ne prirent pas la précaution d'asseoir cette construction sur le roc. Les murs, quoique très épais, ne purent supporter le poids de la voûte très lourde. Il se produisit rapidement des écartements et des lézardes. Devant les dangers d'écroulement, qui s'accentuaient d'année en année, la municipalité que présidait M. DUMOULIN, décida en 1901 de reconstruire à ses frais, cette portion de la sacristie. Le meuble moderne fort bien conçu est l'uvre de M . MEGES, ébéniste à Villeneuve.
LES RELIQUAIRES
L'église de Villeneuve possède d'insignes et nombreuses reliques. Elles sont renfermées dans quatre grands reliquaires, placés au-dessus de l'autel, de chaque coté du tabernacle. La simple énumération nous en montrera la richesse et la variété.
1er reliquaire à gauche
Stes Reliques du St Sépulcre
St Louis, Evêque
St François de Sales
St Eutrope
Sts Barthélemy et Jacques De la maison de la Vierge De la Crèche
St Roch 1er reliquaire à droite
St Philippe de Néri
St Benoît Labre
St Apôtres Pierre et Paul
St François Xavier
St Vincent de Paul
Ste Claire
St François d'Assise
Ste Catherine
St Marcel
St Laurent
St Martin
St Louis Roi
St Just
St Vincent
St Julien
St Félix
Du Vêtement de St Joseph
St Charles Borromée
2nd reliquaire à gauche
Sts Barthélemy et Mathieu
StsBarnabé et Jacques mineur
Sts Philippe et Simon
Sts André et Paul
Sts Pierre et Paul
Sts Jean et Jacques majeur
St Thomas
Sts Ansute et Grat
Sts Callixte et Arthémon
Sts Amans et Fleuret
St François d'Assise
St Stanislas
St Antoine de Padoue
Ste Geneviève
Ste Thérèse d'Avila
St Jérome 2nd reliquaire à droite
Ste Théodore
Stes Justine et Modeste
Stes Agathe et Colombe Cheveux de la sainte vierge Du voile de la Vierge
Du bandeau de la Vierge
Ste Jeanne de lestonnac
Stes Blandine et Philomène
Sts Eustache et Dalmas
Stes Foy et Trojécie
Ste Germaine
Ste Foy
Ste Catherine de Sienne
Dans un meuble de la sacristie de trouvent en outre : 6 petits reliquaires, sur pied, renfermant chacun, les reliques de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus ; La Vraies Croix, St Eutrope et St Roch ; Saint Jean Baptiste ; Saint Joseph et Sainte Emilie de Rodat.
Le Ministre de l'instruction publique et des beaux-Arts, G. LEYGUES, par un arrêté en date du 17 juin 1901, a classé parmi les monuments historiques, la croix processionnelle en argent estampé sur âme de bois, XVIe siècle
CONCLUSION
Cet édifice majestueux de style serait d'une impressionnante beauté s'il n'avait pas été crépi. Ce travail fut exécuté par M. LAVAURS, ainsi qu'en témoigne la signature même de l'entrepreneur, à l'entrée de la voûte gothique. L'intérieur de ce vaste édifice était insuffisamment éclaire et sans doute, espérait-on, par ce moyen, rendre plus claire l'église. M l'abbé DELOUS ne se rendait pas compte qu'il lui enlevait par le fait même, ce cachet de gravité et de netteté architecturale qu'il n'aurait jamais du perdre. Un travail de nettoyage et de jointoiement de vaste envergure s'imposerait. L'entreprendra-t-on jamais ? Ce jour là, notre église pourrait être considérée, à juste titre, comme une des plus belles de département.
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Everyone thinks of changing the world, but no one thinks of changing himself | It is the peculiar quality of a fool to perceive the faults of others and to forget his own | Early clumsiness is not a verdict, it’s an essential ingredient.