boober a écrit :
merci pour ces informations.
c'est bien ce que je craignais sans en connaitre les tenants et aboutissants.
c'est quand meme super deguelasse et inhumain ce systeme et la derive que ca genere. mais ca les medias et les politiques s'abstiennent bien d'en parler ...
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Je confirme le côté totalement dégueulasse et le pire c'est que les syndicats ne s'en préoccupent pas. Pour ce que j'en ai vu, ils ne s'occupent que des titulaires, les contractuels, ils en ont rien à foutre.
Dans le meilleur des cas, elle restera contractuelle encore plus longtemps jusqu'à ce qu'enfin, un jour, on la titularise. On ne compte plus le nombre de personnes qui attendent leur titularisation. A lyon 1, à titre d'exemple, les titularisations se font au compte-gouttes.
boober a écrit :
point de vue cotisations (retraite notamment) y'a quand meme pas d'entourloupe lié a ce genre de contrat? et point de vue chomage y'a pas d'entourloupes non plus? je me mefie maintenant tellement les rouage du syteme sont bien huilés ...
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Aie, t'as décidé de faire des cauchemars ? bon, on va essayer de faire court:
- pour la retraite: tant qu'elle est contractuelle, elle cotise au régime général d'assurance vieillesse de la Sécu. Elle cumule donc des trimestres au meme titre qu'un salarié du secteur privé. Mais, si elle est titularisée un jour, elle ne versera plus à la Sécu, car sa retraite sera gérée par son ministère de tutelle. Elle aura alors la possibilite de racheter les années cotisées auprès de la Sécu, mais ce rachat est assez couteux, et le devient de plus en plus au fur et à mesure que la titularisation arrive tard. Du coup, on voit de plus en plus d'agents faire le choix du non-rachat. Résultat des courses: lors du départ à la retraite, ils toucheront une retraire incomplète de la part de leur ministère car ils n'auront pas suffisamment d'années de service (42,5 au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche) pour prétendre à une retraire à taux plein. Ils toucheront éventuellement un petit quelque chose de la part de la Sécu pour les années de contractualisation (et à condition qu'il y en ait assez, car il faut avoir travaillé un nb minimum d'années pour avoir droit à la retraite de la Sécu). Dans tous les cas de figure, la somme des deux est inférieure à une retraite à taux plein sur l'un ou l'autre système.
- pour la retraire complémentaire, les agents contractuels cotisent normalement à l'IRCANTEC, c'est le meme principe que pour la Sécu, il est possible lors de la titularisation de racheter les années de cotisation.
- lors de la titularisation, il est possible de faire valider les services antérieurs (dits "auxiliaires" dans le jargon) pour essayer de récupérer un peu d'ancienneté (car une fois titularisé, tu retombes en bas de l'échelle de ton grade niveau salaire). Mais les règles de calcul sont très "spéciales". Il y a tout un tas de conditions à remplir (du style "si tu as fait 2 ans et 11 mois de contractualisation, ca te fait deux ans d'ancienneté récupérables", 11 mois dans le c.. ).
- point de vue chomage: les etablissements comme les universites ne cotisent pas aux Assedics (enfin, ils ont la possibilité de le faire volontairement, dans la pratique, presque aucun ne le fait). Ils doivent donc prendre en charge eux-memes le cout du chomage de leurs agents. Les regles de calcul sont les memes que pour les assedics. A la fin du contrat, il faut se pointer aux assedics, qui font une notification de rejet, disant que c'est à l'etablissement public de payer. Il faut retourner ensuite aux service RH de l'etablissement en question avec la notification et tous les papiers pour que le processus se mette en route. Dans le cas des universités, c'est généralement le rectorat qui paye le chomage. Il faut savoir que la premiere indemnisation peut mettre du temps a arriver (il n'est pas rare de voir des retards de paiement des allocations chomage de deux ou trois mois au debut. Imagine la meme chose aux assedics pour les salaries du prive, c'est l'émeute en moins de 2 minutes...
Voila, désolé mais il faut quand même de temps en temps rappeler quelques vérités sur les "privilèges" d'une partie de la fonction publique.
PS: Pour compléter le message de sudest, le versement des allocations chomage est obligatoire de la part de l'employeur, qu'il soit public ou pas (heureusement d'ailleurs , tu pourrais donner des idées à certains). Les employeurs privés ont l'obligation de passer par l'unedic/assedic, les employeurs publics peuvent soit souscrire aux assedics, soit financer le chomage de leur agents en utilisant pour cela la contribution solidarite de 1% prélevé sur tous les traitements de l'établissement ainsi qu'éventuellement le régime de solidarité financé par l'Etat pour les personnes en fin de droit. Si un établissement consomme un peu trop d'allocations chomage, il peut y avoir des negociations serrées avec les ministères de tutelle (et la, ca donne lieu a certaines derives, intimidation pour pousser certains agents à ne pas demander leur chomage, etc).