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Aux termes de cette étude, nous pouvons affirmer la thèse suivante : Celui qui manie bien la langue a une supériorité sur celui qui a des difficultés.
Il suffit de faire remarquer à quelqu'un qu'il vient de faire une faute de français pour qu'il n'ose plus rien dire. C'est très utile quand on veut figer quelqu'un qui nous agace, mais c'est aussi très cruel. Les Français sont très perfectionnistes sur la correction de leur langue, voilà pourquoi elle a un tel pouvoir. L'accès à la langue écrite (comme les journaux) est conditionnée : si on ne sait pas lire, on n'y a pas accès. Idem pour la langue orale: il faut posséder le vocabulaire approprié, que ce soit un niveau de langue soutenu ou non (Exemple : la langue des jeunes, pour pouvoir communiquer avec eux il faut comprendre leur langue).
Dès lors, si le pouvoir manifeste son emprise sur le langage, ce dernier à son tour influence le Pouvoir, à tel point que l'évolution des phénomènes langagiers a une signification historique et politique considérable: l'invasion du franglais traduit ainsi notre infériorité à l'égard de l'Amérique anglophone. Et, la révolution se manifeste aussi par un acte de langage. La prise du pouvoir ne s'accompagne pas par hasard de déclarations solennelles, de thèses ou de profession de foi. En bref, on peut dire que le rêve de puissance est un rêve de langage. Il fonde et manifeste le Pouvoir et celui-ci s'exerce par celui-là. D'où l'importance politique du langage : on agit sur les hommes par des mots. Par les mots, le sujet pensant donne une forme objective à ses pensées et les rend accessibles à sa propre conscience, ainsi cette étude nous mène à réfléchir sur : L'acquisition du langage permet-elle de former sa pensée ?
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