Dans ce climat antiflic particulièrement nauséabond cette réflexion prend tout son sens
On sait que l'idée d'une société sans police, sans Etat, ni autre pouvoir tutélaire, est le vieux fantasme avoué des utopistes gauchistes qui militent pour une société où tous les hommes seraient égaux et libres, décidant eux-mêmes, d'une manière directe et éclairée, de ce qui est bon et bien, sans aucun intermédiaire pour leur dire quoi faire ou non. Cet idéal serait une société de gens intelligents.
Pourtant en y réfléchissant bien et mieux on se rend compte que cette idée d'une société sans police , sans Etat, bref de gens intelligents, est complètement contradictoire dans les termes et donc complètement stupide. En effet par définition certes des gens intelligents seraient capables de s'autogérer par eux-mêmes sans avoir besoin d'une police ou d'un Etat. Mais si on est logique si ce sont des gens vraiment intelligents ils seraient non seulement capables de se passer de tout Etat ou de la police pour gérer leur propres affaires mais ils seraient logiquement aussi carrément capables de se passer de leur semblable, de toute vie en société pour réellement s'autogérer, je veux dire seul, vraiment par eux-mêmes, sans avoir besoin non seulement d'un Etat mais également d'autrui et de mener une vie en ermite, un peu à l'image du sage tel que défini depuis la grece antique, archétype même de l'homme réellement libre et heureux. Car tel est réellement le sens de la liberté qui se définit par l'autonomie la plus complète, la vie en autarcie, dans la solitude la plus complète, indifférent aux sort des autres hommes. L'homme vraiment libre est celui qui n'a besoin de personne, ni de l'Etat ni des autres hommes. Chacun mène sa vie comme il l'entend de son côté sans faire chier ni se préoccuper d'autrui. Pouvoir se passer d'un Etat ou de la police c'est bien mais pouvoir se passer carrément de l'aide des autres hommes c'est encore mieux. L'idéal d'une société de personnes autogestionnaires n'est donc même pas un idéal en soi car je viens de montrer qu'on peut aller encore plus loin et trouver mieux, celui d'un individu non seulement capable de se passer de l'état mais aussi de ses semblables pour vivre libre. Un type qui se contente seulement de se passer de l'état n'est donc pas réellement libre car il continue de dépendre d'autrui pour survivre. Un homme vraiment libre par définition vit seul. Il n'y a pas de véritable liberté politique, dans la politique. La vraie liberté est toute entière dans la solitude.
Des gens intelligents par conséquent non seulement peuvent se passer de l'Etat mais ils peuvent également si ce sont réellement des personnes intelligentes se passer de toute vie en société. Donc l'idée d'une société de gens intelligents qui anime les fantasmes des anarchistes, des communistes, des socialistes est donc fausse et se contredit car par définition des gens intelligents ne recherchent pas la vie en société. On pourrait même dire qu'ils la fuient. Pour vivre heureux vivons cachés. Pour vivre libres vivons seuls.
Imaginer une société de gens bons et intelligents seraient aussi absurdes que d'imaginer une société de démons ou de criminels. A proprement parler les démons et les criminels sont tellement égoïstes et peu dignes de confiance que toute veritable forme de vie en société entre eux est impossible. La société a peine formée se désagrègerait aussitôt.
Il n'y a de société par conséquent que pour des gens "bêtes", incapables de réellement se passer des uns des autres. Ni dieu ni démon mais quelque part entre les deux. Ce ne sont pas des démons. Car On peut les faire plus ou moins vivre en société. Mais ils ne sont pas non plus assez sages assez divins assez intelligents et bons pour se passer des uns des autres, de toute vie en société pour vivre seul et libre. Mi-dieu mi-démon, ils sont capables du pire mais aussi du meilleur. Ils ne sont pas assez vicieux pour empêcher toute forme de sociabilité de se créer et de s'installer entre eux. Mais ils ne sont pas non plus assez vertueux pour réellement se débrouiller seul. Ce qui signifie qu'il n'y a de société possible uniquement pour ce type d'hommes mi-vicieux mi-vertueux. Et par conséquent dans la mesure où ces hommes ont encore beaucoup de vices en eux ils sont capables des pires atrocités de commettre les pires delits et crimes. Et par conséquent la mise en place d'une force de police sera toujours nécessaire, indispensable, dans la société pour empêcher que les hommes ne s'entretuent. Il ne peut donc pas y avoir de société sans police ou sans Etat à proprement parler. Des gens assez intelligents pour se passer d'un Etat pour vivre dans une société autogestionnaire seraient aussi assez intelligents pour se passer de toute vie en société tout court. Il n'y a de société que pour des gens vicieux qui donc ne peut pas se passer dune force de police. Pas de société sans police
A vrai dire si le but de l'homme est de parvenir a la sagesse ultime et si cette sagesse consiste dans une vie libre, la vie en société ne permet pas de réaliser immédiatement cet ideal. Elle serait une etape nécessaire. Le but de la société n'est pas de rendre les gens libres mais de leur apprendre a devenir libre, de leur apprendre a se passer de la vie en société de la même façon que le but de l'éducation parentale est d'apprendre aux jeunes à devenir indépendants et a vivre de ses propres ailes et seuls. L'autorité parentale vise la liberté de l'enfant. Il n'y a donc aucune contradiction entre l'autorité et la liberté comme le croient bêtement les gauchistes. La vie en société n'est'pas un idéal comme le croient naïvement les gauchistes mais un moyen, pas une fin en soi, pour celui qui plus tard une fois mûr voudra chercher a vivre seul pour découvrir réellement la liberté. Ceux qui se contentent de militer simplement pour une société libérée de l'Etat et de la police ne sont pas des vrais libertaires. Ils ne méritent même pas d'être qualifiés ainsi. Ils sont plus proche d'une posture securitaire qu'autre chose car ils n'arrivent pas à se défaire de l'assistance d'autrui dans leur conception de la cité idéale. Les vrais libertaires vont plus loin et militent pour la libération de l'individu du poids même de la société puisque la vraie liberté est dans la solitude puisque liberté signifie autarcie. Un peuple qui sait se débrouiller par lui-même sans Etat c'est bien. Un individu qui sait se débrouiller seul par lui-même sans même n'avoir besoin de vivre en société dans un peuple c'est encore mieux. Tel est le véritable idéal de chaque homme.
Soit vous êtes réellement un idéaliste, un utopiste pur et dur, qui refuse tout compromis et dans ce cas vous ne devez pas vous contentez de militer pour l'abolition de l'état et de la police mais également de l'idée même de la société, car comme je l'ai montré elle n'est pas un idéal mais bien plutôt un frein, tout autant que l'état, a la véritable liberté qui se vit entièrement dans la solitude et l'autarcie ; ou soit vous n'arrivez pas à vous défaire de l'idée d'une vie en société ni même n'envisagiez la possibilité de vivre sans vos semblables. Mais alors dans ce cas vous n'êtes pas vraiment des idéalistes ou des utopistes. Vous êtes plutôt tout le contraire. Vous acceptez que vous le sachiez ou non une entorce à vos principes. Vous êtes des réalistes. Entre la liberté et la société ( avec ou sans Etat, c'est finalement pareil ), il faut choisir.
Par conséquent on peut par là clore définitivement le débat philosophico-politique vieux comme le monde de savoir quel est le meilleur régime politique , quelle serait la cité idéale. Une cité composée de gens intelligents, bons, libres et egaux etc. Une absurdité dans les termes. Il serait plus judicieux de se demander plutôt quel serait le regime politique le moins pire et non pas le meilleur en soi
L'idéologie anarcho-socialo-communistes basée justement sur ce fantasme d'une cité idéale débarrassée de toute forme d'autorité est donc fondée sur un ramassis de faussetés et de contradictions