Citation :
Les politiques « néolibérales »
Ces politiques développent une critique radicale des idées dominantes, fortement imprégnées par les thèses keynésiennes et le fort niveau d'intervention de l'État dans la plupart des économies.
Elles visent au contraire à réduire l'emprise du secteur public sur l'économie, au profit du secteur privé20, sous l'influence de l'idée qu'il en résulterait une administration plus efficace et une économie plus forte.
Promotion du monétarisme
les thèses monétaristes - reprises de l'École de Chicago- sont mises en avant : selon les néo-libéraux la conjoncture doit être accompagnée et l'inflation combattue par une politique plus active des taux de l’intérêt.
Promotion de l'économie de l'offre
L'économie de l'offre correspond à un courant de pensée apparu aux États-Unis, sous Ronald Reagan, alors qu'il est successivement gouverneur de Californie puis chef de l'État fédéral. Pour ses partisans, la stimulation de l'offre - au contraire de la stimulation keynésienne de la demande effective - est présentée comme le facteur clé de succès pour l'encouragement - et si nécessaire la relance- de l'économie générale : des auteurs comme Arthur Laffer préconisent la dérégulation et la levée de toutes les « contraintes » - en particulier fiscales - qui pèsent sur les agents économiques porteurs de l'initiative privée : privatisations, allègements fiscaux, flexibilité du marché du travail, suppression de l'État-providence, diminution des charges sociales, réduction des dépenses publiques, retour à l'équilibre du budget de l'État, encouragement à l'épargne...
Le consensus de Washington
Le consensus de Washington21 selon John Williamson22 résume en 10 points les propositions qu'on qualifie de « néolibérales » :
Politique budgétaire : les déficits n'ont d'effets positifs qu'à court terme sur l'activité et le chômage, alors qu'ils seront à la charge des générations futures. À long terme, ils produisent inflation, baisse de productivité et d'activité. Il faut donc les proscrire, et n'y recourir qu'exceptionnellement lorsqu'une stabilisation l'exige ;
Les dépenses publiques doivent se limiter à des actions d'ampleur sur des éléments clefs pour la croissance et le soutien aux plus pauvres : éducation, santé publique, infrastructures… Les autres subventions (spécialement celles dans une logique de guichet) sont nuisibles ;
Politique fiscale : les impôts doivent avoir une assiette large et des taux marginaux faibles de manière à ne pas pénaliser l'innovation et l'efficacité ;
Politique monétaire : les taux d'intérêts doivent être fixés par le marché ; ils doivent être positifs mais modérés ;
Pas de taux de change fixe entre les monnaies ;
Promotion de la libéralisation du commerce national et international : cela encourage la compétition et la croissance à long terme. Il faut supprimer les quotas d'import ou export, abaisser et uniformiser les droits de douanes…
Libre circulation des capitaux pour favoriser l'investissement ;
Privatisation des entreprises publiques, démantèlement des monopoles publics pour améliorer l'efficacité du marché et les possibilités de choix offertes aux agents économiques ;
Dérégulation ; à l'exception des règles de sécurité, de protection de l'environnement, de protection du consommateur ou de l'investisseur, toutes les règles qui entravent la concurrence, et empêchent les nouveaux compétiteurs d'entrer sur un marché doivent être éliminées ;
La propriété doit être légalement sécurisée ;
Financiarisation.
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