Petit CR de la découverte d'un spot dans les pyrénées, accompagné de Proov et de BerkOut !
Ca faisait quelques mois que j'avais repéré un potentiel spot qui me faisait vraiment envie, en tout cas en vidéo ( https://www.youtube.com/watch?v=dklGC2UvmyI ), dans les Pyrénées :
De la terre bien noire, de la mousse partout, une foret de coniferes : ça sent bon le terrain comme j'aime, sur le papier
Après recherche, c'est à côté de Campan, soit à un peu moins de 2h de chez moi, soit un spot à découvrir rapidement
Je trouve un gite au pied du spot, pratique, ça veut dire partir du gite à vélo sans prendre la caisse
ma copine est super contente d'y passer un we car pour les randos aussi ya plein de trucs
Le gite n'a qu'un seul we de disponibilité d'ici la fin de l'été, le we du 15 juin. Je réserve direct, en espérant trouver du monde pour m'accompagner. Au pire j'irai tout seul, ça me gêne pas non plus (le gars est motivé on vous dit)
Finalement pendant la kiChocolatine, j'en discuterai avec Berkout qui connait la vallée mais n'y a jamais roulé. Il est chaud patate pour venir avec moi ! Proov se grefera sur notre groupe, ayant son nouveau spad Scor kivabien, il est chaud comme la braise à vouloir rouler tout le temps (la sagesse).
On se retrouve donc le vendredi soir à partir depuis Toulouse avec Proov et ma copine, Berkout lui, étant vers Pau, viendra seul au gite. Programme : rouler le samedi et dimanche, j'ai pondu 2 traces après analyse détaillée du spot sur TrailForks, les avis sur les descentes, et pas mal de videos d'un jeune du coin, ce qui permet de voir un peu la tronche des descentes. environ 1500d+ par jour, sachant qu'il y a 2 spots, le principal, appelé Mirkwood (le nom est déjà un bon indice sur le type de terrain et décor ), et un autre sur un versant sud, le bois d'Aubac, ou on pourrait aller voir ce que ça dit, mais les profils des montées m'inquietent un peu
Berkout, fidèle à ses origines de montagnard, décide que 1500d+, c'est pour les faibles , du coup vendredi soir, il se rend au gite à 17h30 (nous avons prévu d'arriver vers 19/20h de Toulouse) histoire de se faire un petit trail de 1000d+ pour se mettre en jambes
Malheureusement pour nous, la météo n'est pas trop de la partie il faut bien l'admettre, et le vendredi se passe dans les nuages, avec pluie prévu dans la nuit et un peu la matinée. Comme c'est normalement un terrain qui draine, ça devrait pas trop être un problème, mais n'y ayant jamais roulé non plus... dur d'etre sûr. Dimanche par contre c'est soleil annoncé !
Pour une fois les prévisions ont vu juste, on arrive le vendredi dans un ciel bien gris et humide, et la pluie ne tardera pas à arriver (pour avoir carrément des trombes de flotte toute la nuit)
Le gite m'était prédestiné d'ailleurs :
réalisé sans trucage
Ambiance ki oblige, le vendredi soir on commence par un apéro à base de chichon (non, pas celui là, une sorte de paté de chez Berkout) puis on va se manger un petit gigot d'agneau de lait de 7h préparé avec amour par Berkout, avec sa platrée de pates, du bon vin (au pluriel ), et 2kg de fraises en dessert.
On finira le repas comme il se doit, la femme à la vaisselle et les mâles alpha qui n'en branlent pas une, on est bien lô
Samedi matin, dehors c'est trempé de chez trempé, on se prépare malgré tout et on se lance dans la montée, sur route (environ 600d+). Je savais que Berkout montait fort (il a mis un vent à tout le monde à la kichoco), mais j'avais oublié que Proov était aussi taillé comme un routard et qu'il se trainait pas non plus. Les premiers 250d+ se font dans du 10% minimum, et avec le pinard repas de la veille, j'avoue être un peu en peine à les suivre
Je me laisse un peu distancer et ça me laisse loisir d'observer, tel un érudit, le terrain autour de moi, pour constater que c'est mouillé sameyre, que la terre a l'air un peu argileuse (donc collante), les racines bien brillantes (donc potentiellement glissantes) et les cailloux reluisant (donc potentiellement glissant aussi ). Ma trace commençait par nous emmener tout en haut du spot faire la descente noire, évidemment, et quand j'en parle à mes 2 compères je les sens pas super chaud de commencer par le plus compliqué . Ayant bien repéré, je sais qu'il y a à coté une rouge ET une bleue, celle-ci étant ultra shapée, on devrait au pire du pire pouvoir se rabattre dessus.
Arrivé en haut (ou nous n’aurons aucune vue sur les environs car dans le nuage ), nous avons largement eu le temps d'enterrer définitivement l'idée de faire la noire, la bleue étant déjà détrempée et les quelques rares racines qu'on croise sont équivalentes à des plaques de verglas. Heureusement elles sont peu nombreuses, et la descente est suffisamment ludique et fun pour qu'on y trouve malgré tout notre compte. L’ambiance est pour le moins humide :
C'est agrémenté d'un mini drop qui permettra à Berkout de se tester rapidement, et d'un second, un peu plus intimidant, qu'il contournera gentiment, les conditions n'étant pas vraiment réunies pour tenter le diable. Proov se montrera de l’agilité d’un chat sur les 2, ya pas à dire le Scor lui donne des ailes
J'avoue être qd meme assez blasé de ce putain de temps, l'amère impression de ne pas savourer ce spot comme il se doit, vu qu'à chaque racine il faut passer comme sur des oeufs, il est impossible pour nous de lacher les freins et se faire plaisir comme on l'entendrait. Il y a quand même des passages extrêmement choupi, vert et moussu :
(un Proov se cache dans cette image, sauras-tu le retrouver ?)
Arrivé en bas de la bleue, on se demande quoi faire... Je propose d'aller rejoindre l'autre secteur, celui-ci étant exposé Sud, ça sera peut etre plus sec. Tout le monde est d'accord, mais comme on est pas tout à fait en bas du spot (la bleu s'arretant au 3/4), on se décide de remonter (mais pas jusqu'en haut) pour rejoindre une rouge qui nous amènera tout en bas, pour partir de l'autre côté.
Le départ aurait dû me mettre la puce à l'oreille ; un petit single, en dévers, FULL RACINE, putain ça glisse comme jamais, rien que là j'ai déjà failli me tuer 3 fois. On va insister et se retrouver dans une sorte d'enfer, techniquement à l'oeil ça me parait pas si compliqué, mais ça glisse tellement partout que ça donne l'impression de faire la Rampage. La terre glisse à fond, les racines sont comme de la glace (mais on le savait déjà), on aura le plaisir de découvrir que les rochers... bah c'est pas mieux
Du coup on galère, un simple mur pentu avec quelques rochers plus bas (il y avait une seule trajectoire possible, l'autre envoyant dans une sorte de drop pas trop tentable ) :
que je prends un peu trop sûr de moi (yarien ®), se transforme en sensation de partir sur du 50° de pente, impossible de s'arreter, je me fais emporter par la vitesse et me voit me diriger droit sur le drop à éviter, aussi je décide d'utiliser tout mon bagage technique pour me vautrer sur le côté afin de prendre la bonne trajectoire (dommage, pas sur le vélo), sans conséquence hormis pour mon égo
Berkout annonce direct faire à pied sur le côté (spoiler : c'était la bonne chose à faire), Proov lui veut tenter (Scor donne des ailes), je le préviens de vraiment essayer d'aller le plus lentement possible, en me mettant en barrière devant le drop. Il s'élance, tout doucement, et... bah idem, il se fait emporter par la vitesse, toutefois ayant eu mon exemple quelques secondes avant, il posera pied à terre avant d'avoir vraiment pris trop de vitesse et d'être obligé au même genre de cabriole que moi
A partir de là, on a bien compris que ça allait être un enfer, tout est compliqué, tout glisse, on ne maitrise pas grand chose, c'est pas super fun. On finira par arriver en bas sans blessure ni casse, ce qui est déjà pour nous un exploit. Après rapide concertation, on enterre l’idée de la noire du haut, qui s’appelle « Racine Land »
Direction le second spot, avec une pause sandwich avant d'attaquer la montée. Comme là on a déjà plus de 900d+ dans les pattes, on va ne faire qu'une montée, qui est la plus simple du spot, sur 500d+. On se lance dedans et rapidement on prend un bon gros mur dans la face, a vue de nez c'est minimum 25% (j'exagère A PEINE ), bref j'en chie, et comme en plus j'ai peur d'avoir la meme descente que l'enfer qu'on vient de faire, j'y vais limite à reculons...
On finit par arriver en haut non sans souffrance, et encore une fois, dans la brume…
Toutefois le secteur est bien différent, la terre bien meilleure, et la descente également bcp plus facile. Du coup on s’amuse bien, c’est plaisant, la fin prends de plus en plus de pente, je trouve ça super et je leur dis, et c’est alors que CA REDEVIENT LA MERDE . J’aurai mieux fait de la fermer, la terre est glaiseuse à nouveau, ça glisse, mais heureusement ça ne dure pas longtemps, et on finira la descente sur une traversée en dévers un peu trialisante bien sympa.
Arrivés en bas, perso j’ai mon compte, le compteur est a 1450d+, je suis pas mal humide, on est unanime pour rentrer au bercail. Il est 16h, il pleut (c’est varié), on peut pas se mettre sur la terrasse, on va finir par faire un Monopoly en buvant du limoncello.
La soirée on a trouvé un resto pas loin, qui propose des plats vegan bien de la région (du porc noir et une cote de bœuf donc ). Bien plâtrés, on rentre se mettre au lit, demain la météo est claire : grand soleil, ça devrait qd même être plus sympa !
Lendemain matin, réveil avec un GRAND soleil, le ciel est tout bleu, je suis tout excité . On décolle rapidement, direction tout en haut du spot, refaire la bleue. La veille au soir, un peu blasé, j’ai proposé à Berkout qu’on prenne le temps sur les 2 drops, histoire qu’il tente le second (et qu’il le fasse proprement). Quitte à pas pouvoir rouler le spot, autant que ça soit utile. Challenge accepted . Enfin, comme on se dit que ça ne sera surement pas sec, on repère un autre trail marqué bleu sur un versant un peu plus loin, et on décide donc d’aller voir ce que ça dit ce dimanche.
On reprend donc la montée, et BIZARREMENT, ça passe mieux pour moi en ayant moins picolé mangé On arrive en haut sous un grand soleil et une vue sur les environs (la veille on ne voyait pas à 100m…)
ah il y a donc un joli décor en fait ?!
On se lance sur la bleu, dès le premier virage je sens que c’est MIEUX, la terre grip bcp plus, même si c’est encore mouillé sur les racines qui restent glissantes… au grand damne de Berkout qui fera une chute au 3eme virage , en s’écorchant le genou au passage. Pour se mettre en confiance pour tenter un drop, on a vu mieux, et j’avoue me dire que ça risque d’etre compliqué pour lui. Je me garde bien de lui en faire part, on arrive au premier qui est super pour apprendre : approche simple, réception sans problème en ligne droite, et plus on prend le drop sur la gauche plus il est haut. En le prenant à droite, c’est 30cm, et en le prenant à gauche, on est plutôt dans les 60cm.
Premiere tentative, il n’hésite pas et ça passe, bravo pour le mental ! Mais la position ne va pas trop, avec la video on lui montre ça, et il va refaire et refaire jusqu’à bien se positionner au centre du vélo, pour se rendre compte que ça passe crème. Allez, direction le second !
Arrivé sur le second, il prendra juste le temps de me voir faire une fois pour se lancer à son tour, et y aller encore une fois sans la moindre hésitation. Il est un peu court mais ça passe, de quoi lui donner confiance et il finira par le passer like a boss. L’an prochain la rampage pour Berkout, j’annonce.
Bien gonflé par l’accomplissement, on se lance dans la suite de la bleue, de mon côté je sens bcp mieux le grip, j’arrive à prendre quelques appuis sympas, je me fais assez plaisir. Arrivé en bas, on est tous d’accord pour aller chercher l’autre bleue histoire de voir ce que ça donne, même si de mon côté, j’avoue m’attendre à du trail sanglier (comprendre, pas trop emprunté et peut-être un peu bouché par la végétation). La fin de la montée s’annonce également plutôt agressive avec du % qui dépasse allégrement les 10, pour un total d’environ 450d+.
Ca ne manque pas, on quitte la route apres avoir changé de vallée, une dfci dré dans le pentu, et dans ma petite motivation je ne tarderai pas à pousser le vélo par flemme, alors que les 2 fusées vont tout faire le cul sur la selle. On est au moins récompensé en haut par une belle vue
spot idéal pour s’arreter manger, d’autant que le microcosme local se révèle être des plus savoureux
mangez-moi mangez-moi mangez-moi
On est bien, au soleil, du vélo, la montagne, les coupains, du saucisson (Berkout ayant carrément pris la meule de 10kg de brebis dans le sac à dos au cas où ), je suis heureux
Après la pause miam, il nous reste un petit 40d+ appelé « portage » pour rejoindre le départ du trail. C’est en pleine foret, on est sur un sentier de vache, ça monte fort et effectivement il faut pousser ou porter, mais par contre le SOL est un mélange de MOUSSE et de TERRAUX qui commencent fortement à me donner un début d’érection …
Toutefois, on ne trouvera jamais le départ du trail, on partira en mode FREERIDE en honneur à notre dieu à tous (Righetti), mais je dois avouer que le sol est tellement savoureux que même ça c’est fun. Heureusement, le trail est coupé à mi descente par une DFCI, et on ne trouvera jamais le départ de la suite. Après concertation, plutôt que du bucheronnage intensif, on se dit qu’on va plutôt aller tenter une rouge sur le spot Mirkwood, même si cela veut dire faire 80d- sur DFCI, et celle-ci étant ensuite environ a 100d+ (mais en km c’est plus loin car il faut rallier l’autre versant).
Evidemment on va rater le départ (pas vu) et revenir sur la montée habituelle. Qd je m’en aperçois, on décide alors de remonter tout en haut, tenter la rouge. Elle s’enchevêtre avec la bleue, donc au pire, si c’est Holiday on ice, on pourra se rabattre sur la bleue. Et on rentrera via la rouge qu’on vient de rater (vous me suivez ?). On repart donc pour 300d+ pour rallier le haut.
Et pendant cette montée, toujours à l’afut , je constate que le terrain autour a changé : c’est sec, les racines ne brillent plus, la terre semble parfaite… J’ai le temps de cogiter, c’est en plus la derniere montée (on doit partir pour 17h max environ car Proov doit revenir sur Montpellier), et dans ma tête je me chauffe complet pour aller voir cette noire qui en vidéo me donner tant envie. Reste à convaincre mes 2 amis, ce qui me semble assez compliqué
Arrivé en haut, J’en touche un mot à Berkout. « Ah bin oui oui ok si tu veux, je comprends que tu ai envie de voir à quoi ça ressemble malgré tout ». Décidemment, l’homme de la montagne se montre d’un courage à tout épreuve
Proov arrive, je lui demande son avis « bah si vous êtes ok on y va alors ». Bordel ces gens sont fantastiques
N’étant pas non plus complètement sur de moi, je leur épargne la montée supplémentaire pour rejoindre le vrai départ de la noire qui se trouve 150d+ au dessus (et qui se fait encore sur une montée des enfers ), on va la rejoindre peut apres le départ de la bleue.
Au départ du trail, on prend le temps de manger un peu et se reposer
Je sens mes compères un peu anxieux de la suite, de mon côté je vois que ça part dans un champs d’épines, sol que je connais pas mal et qui me donne bcp d’espoirs. J’ouvre la marche, et rapidement mes espoirs se concrétisent ; le sol est fabuleux, et les racines ont séchés, ya rien qui glissse malgré un peu d’humidité.
incoming jizz
Au contraire, ça devient un départ fait de petit pif paf, de ruptures de pentes, de passages de racines, tout est léché comme j’aime et je prends mon pied. Ca reste un peu technique, Proov reste dans ma roue sans problème, et ses cris me laisse comprendre qu’il kiff aussi. J’ai peur que Berkout ne se sente pas à l’aise, je me retourne vers lui et avec un immense sourire il me dit « MAIS PUTAIN T4AS TROP BIEN FAIT DE NOUS FAIRE VENIR LA, REGAAALAAADE »
dat perfection du terreau
Aaaaah bordel, il n’en fallait pas plus, je lache les chevaux, je kiff, ya des appuis monstrueux, le décor est incroyable, ça correspond vraiment à ce que j’avais fantasmé du spot. On s’éclate puissance 100, en prenant le temps de savourer, du coup on fait des pauses régulières juste pour partager notre kiff oralement, voir refaire des passages qu’on trouve orgasmiques
Arrivés au 2/3 de la descente, on retombe sur la DFCI, et soit on repart sur la rouge ratée (avec du d+), soit on enchaine la partie basse qui s’annonce bcp plus pentue. L’horaire décidera pour nous, on a pas vraiment le temps d’aller chercher l’autre, et puis le départ me donne une violente érection
donc on enchaine et… effectivement ça penche, c’est en plus devenu parsemé de pas mal de rocher un peu partout, mais qui cette fois accrochent. Roulant à vue, et étant en dehors de ma zone de confort niveau technique, je poserai pas mal le pied à terre, Proov restant prudent également (et pourtant je suis a peu prêt sur que si je m’étais lancé sur le vélo il m’aurait suivi !), Berkout lui ne se posant pas trop la question.
On arrivera en bas sans soucis, le sourire jusqu’aux oreilles, et unanimement on se dit que cette descente à elle seule justifie le week end
On rentre, il est déjà temps de se dire aurevoir, mais de mon côté il ne me tarde qu’une chose ; y retourner. Dat jizz.