Salut
Je suis tombé sur ça par hasard :
http://www.cnrs.fr/fr/organisme/et [...] 070226.pdf
1. La connaissance du comportement humain, dans toutes ses modalités, est un élément
essentiel pour comprendre l’être humain, et la place qu’il occupe parmi les autres êtres
vivants.
2. Au fil du temps, dans une volonté de compréhension scientifique, nombre d’approches se
sont développées, visant à construire cette connaissance sur des analyses et bases solides,
s’appuyant sur la recherche. Tour à tour, les approches éthologique (comportement sous
la dépendance de l’instinct), béhavioriste (relation directe entre comportement et stimuli
externes), cognitiviste (centrée sur les états mentaux), psychanalytique (centrée sur la
subjectivité de l’individu) se sont développées et superposées.
3. Ces recherches se situent dans une tension entre deux dimensions de l’être humain :
individu déterminé d’une part, personne libre et inaliénable d’autre part. La pratique de
ces recherches, comme leurs résultats, ont une répercussion qui dépasse le cadre du
laboratoire : en conditionnant l’attitude individuelle et collective face à des problèmes de
société comme l’éducation, la protection sociale, la prise en charge des troubles du
comportement, les soins aux malades mentaux, elles peuvent devenir un moyen de
gouvernance et un enjeu de pouvoir.
Chaque approche pose ainsi des questions éthiques qui lui sont propres : dans le champ
social et son organisation ; vis-à-vis des individus (eugénisme, méliorisme..) ; par une
naturalisation du comportement (action sur les mécanismes cérébraux, neuromarketing)
; lors de la prise en charge des pathologies du comportement.
4. Cet inventaire souligne l’importance d’une réflexion éthique, suffisamment globale pour
inciter à la vigilance vis-à-vis de recherches touchant de près à la personne,
suffisamment détaillée pour donner aux chercheurs des lignes de conduite dans leur
pratique quotidienne.
5. L’environnement juridique est cadré par la loi du 20 décembre 1988 sur ”La protection
des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales”, applicable aux recherches
sur le comportement humain. Néanmoins ces recherches comportent aussi des
spécificités que la loi actuelle ne prend pas nécessairement en compte. Parfois encadrées
par des codes de conduite respectant les principes fondamentaux – liberté, intégrité
physique, équité – de respect des personnes, les recherches peuvent aussi se dérouler
sans une réflexion éthique suffisante. Il faut donc aller au-delà du cadre juridique.
Message édité par MANFOX le 22-10-2010 à 15:39:47